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DESCRIPTION
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L'EGYPTE.
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DESCRIPTION
DE
L'EGYPTE
ou
RECUEIL
DES OBSERVATIONS ET DES RECHERCHES
QUI out ktx vaitrs kh bgyptk
PENDANT L'EXPÉDITION DE L'ARMÉE FRANÇAISE.
SECONDE EDITION
DÉDIÉE AU ROI
PUBLIÉE PAR C. L. F. PANCKOUCKE.
TOME VINGT-DEUXIEME.
fflSTOIRE NATURELLE
ZOOLOGIE
ANIMA ax INVXRTÉBRBa (sililc).
PARIS
IMPRIMERIE DE C. L. F. PANCKOUCKE
M. D. CGC. XXVIt.
' i ••^* '
HISTOIRE
NATURELLE.
ZOOLOGIE.
ANIMAUX INVERTÉBRÉS (stiiTÉ).
TABLEAU SYSTÉMATIQUE
DES ASCIDIES,
TAirr SXMPI.ES QUE COMPOSÉES^ iuBlTTXOiririxS HÂSOê LES ■T&OXS.inblOX&ES
STTIVAirS; OVFaAHT LES CARACTERES DES ORDRES, VJUUULES'y «EZIReI^
ET I.*UrDICATIOZr SOMMAIRE DES BSPicsS ;
Par J.-C. SAVIGNY ,
Membre se L^AcAniMis des science* et db k^Ins^xtut o^Éçyftb.
If
LES ASCIDIES, ASC1D1jE\
Test mou , constitué par une enveloppe extérieure
distinctement organisée, pourvue de deux ouvertures,
l'une branchiale , Tautre anale.
* La classe des ascidies fait partie Ce tableau De contient point les
des mollasqnes hermaphrodites et genres de Tordre des biphores , asci-
acépbales; elle correspond à la classe diœ thalides; M. Savigny se réser-
des tuniciers de M. de Lamarck. Tait de le publier à nne autre époque.
H. N. XXII. i
a TABIXAU 8YSTÉMATI<3^
Manteau fariûaîit line tunique intérieure, pourvue
également de deux Quvertures correspondantes et adhé-
rentes à celles du test.
Branchies occupant en tout ou en partie la surface
d'une cavité membraneuse, attachées aux parois inté-
rieures du manteau.
Bouche dépourvue de feuillets labiaux , et placée vers
le fond de la cavité' respiratoire, entre les deux branchies.
ORDRE P'.
. A^ÇIIHBS THÉTIDE-S, ASeiDIJE THETTDBS,
ci '
Tunique ( manteau ) n'adhérant a Vem^eloppe ( au test )
que par les deux orifices.
Branchies égales , larges , constituant les deux parois la-
térales^ de la cavilié respiratoire.
Orifice branclnalgs:tni en dedans d'un anneau membra-
neux et dentelé , ou d'un cercle de filet.
ORDilÈ IL
ASciûiES Chaudes, ascibije thai^ïdès.
Tunique adhérant de toutes parts a Venveloppe.
Branchies inégales, consistant en deux feuillets attachés
à la paroi îtntériéurè eVa la paroi postérieure de la cavité
respiratoire.
Orifice branchial garni a son entrée d'une valvule.
DES ASCmiES.
nrvrvii vtririrviTnfirinri i ir i ir i fifiri i ifin rififirififi riririfirwi i vi r ifiiMfiriritwififM
ASCIDIES TETHYDES.
1>REMIÈRE FAMILLE.
LESTtTmKS^TETHtJE.
Corps fixé.
Orifices non opposés, ne communicpant pas entre eux par la ca-
vité des branchies.
Caçité brtmchiale ouverte à la seule extrémité supérieitte, dont
rentrée est garnie de filets tentacnlaires.
Breauhies réunies d'un côté.
I. TÉTHYES SIMPLES.
\^ Section. Orifices à quatre rayons.
I. BoLTBKiA. Corps pédicule.
a. Ctnthia. Corps séssile.
a^ Sectioi?. Orifices à plus de quatre rayons , ou sans rayons
distincts.
3. Phallusia. Corps sessile.
4. CLAVBLiiiii. Corps pëdidiiléw
IL TÉTHÏKS COMPOSÉES.
3* Section. Orifices ayant tous deux six rayons réguliers.
5. DiAZOKA. Corps sessile, orbiculaire; un seul système.
6. DiSTOMA. Corpssem\ey polymorphe; plusieurs ajrstèmes.
7. SioiLLiNA* C%)/77J pédicule , conique, vertical; on seul système.
I.
i TABLEAU SYSTÉMATIQUE
4^ Section. Orifice branddal ayant seul six rayons réguliers.
8. Stnoîcum. Corps pédicule cylindrique , vertical; un seul système*
9* Aflisium. Corps sessile , polymorphe ; systèmes sans cavités
centrales.
10. PoLYCEuiuK. Corps sessile, polymorphe; systèmes avec cavités
.centrales.
1 1 . DiDBMNUM. Corps sessile , fongueux , incrustant ; systèmes sans
cavités centrales.
5' Section. Orifices dépourvus tous deux de rayons.
13. EvcaLZUK* Corps incrustant; systèmes sans cavités centrales.
i3. BoTRYLLUs. Corps incrustant; systèmes pourvus de cavités cen-
trales*
Ile FAMILLE.
LES LUCIES, LUCIJË.
Cûrps flottant.
Orifices diamétralement opposés , et communiquant ensemble par
la cavité des branchies.
Cctçité branchiale ouverte aux deux extrémités ; l'entrée supérieure
dépourvue de filets tentaculaires, mais précédée par un anneau
dentelé.
Branchies séparées.
I. LUCIES SIMPLES.
XL LtJCIES COMPOSÉES.
14. Ptrosoma. Corps en tube, fermé par un boubî un seul système.
DES ASCIDIES.
I^« FAMILIuE.
LES TÉTHYES, TJSTHYJE.
I. TÉTHYES SIMPLES.
Genre L — BOLTENIA.
Corps pédicule par \t sommet , à test coriace. Orifice branchial
fendu en quatre rayons ; V intestinal de même.
Sac branchial plissé longîtudînalement , surmonté d'un cercle de
filas tentaculaires composés ; mailles du tissu respiratoire dé -
pourvues de bourses ou de papilles.
Abdomen latéral^ Foie nul.
Ovaire multiple*
' ESPÈCES.
I. BoLTEMiA ovifera. BoUénie otnfère (ptig. 78 de ce volume),
a. BoLTEKtà fosiformifi. Bokéniejusijbrme (pag.73).
Genre IL — cynthia.
Corps sessîle, à test. Orifice branchial s* ouyrsjii en quatre rayons;
Vanal de même , ou fendu en travers.
Sac branchial plissé longitudinalement , surmonté d'un cercle de
filets tentaculaires ordinairement composés; mailles du tissu res-
piratoire dépourvues de papilles.
Abdomen latéral. Foie distinct dans la plupart des espèces.
Oçaire généralement multiple.
ESPÈCES.
I« Tribu. Cynthia sùnplices.
I. Ctnthia Momus. Çynthie Momus (pag*75).
a. Cynthia microcosmus. Cynihie petit-monde (pag. 75).
; TABLEAW SYSTÉMATIQUE
3. Gtnthia pantez. Çjrnthie alnne ( pag. 75).
4* CtnthiA gangolfop. Ç)falfyie §qn£télîon (pag. ^S).
5. Cynthia papiilata. Cynthie papilleuse ( pag. 76 }•
6. Ctntria claudicans* Cynthîe boiteuse (pag. 7$).
7. Cynthia pnpa. CynUiie poupée (pag. 76).
II« Tribu. CyntbuuB Cœsirœ.
8. Gyxthia DÎQQci. C/9(/kiSQ Z7iQiiiç'(pag. 77}.
IIl« Tribu. Cynthije iVjrefo.
9. Gynthia G^nopus. Çynthie Canapé (p*j(> 7^)*
lô. Gykthi pomaria. Cynthie fruitière (pàg. 79).
II. Gynthia polycarpa. Cynthte JertUe (pag. 79).
IV« Tribu. Cy^tpi^^S Pmêoda?.
la. Gynthia myliligera. Cynthie porte -moules (pag. Si).
i3. Gynthia solearis. CyiuMe soléaire (pag. 81).
i4« Gynthia cinerea. Cynthie cendrée ( pag. 81 ).
Genre. III^-^vnhJLLVSik*
Corps sessile, à enveloppe gélatineuse ou cartilagineuse. OrzjA^
hranAial s' ouvrant d'ordinaire en buit à neuf rayons ; Vanal
en six.
Sac branchial non plissé 9 parvenant au fond ou presque au fond
. de la tunique , surmonté d'un cercle àtJUets terUacidaires tou-
jours simples ; les mailles du tissu respiratoire pourvues , à
cbaque angle , de bourses en forme de papilles.
Abdomen plus ou moins latéral. Foie nul. Une côt.é cylindrique
s'étendant du pylore à Tanus.
Ofioire unique, situé dans Tabdomen.
E3PECES.
I'« Tribu. Phallusije Pîrenœ.
T. Phallvsia salcata. JPhallusie cannelée (pag. 84).
a.. PhallusiA nigra. PhaUusie nègre ( pag
•84].
DES ASCIDIES. 7
3. pRALLirsiA «rabioa. Phallutie arah9 (pag, 84 )•
4* Phallusia turcica. Phallusie turqw (pag- 84)-
IP Tribu. Phallusie simplices,
5. PhallvsiA moDichuB. Phallusie recluse ( pag. 87 ).
6. Phallusia mamillata. Phallusie mamelonnée ( pag. 87 ).
]II« Tribu. Phallusije aonœ.
7. Phallusia ÎDtestinalis. Phallusie intestinale (pag. 89].
8. Phallusla canina. Phallusie canine.
Genre IF. — clavelina.
Cotjfs pëdicalé par la base , à enveloppe gélatineuse ou cartilagi-
neuse. Orifice branchial dépourvu de rayons ; VaneU de même.
Sac branchial non plissé , très-court , et n^arrivant pas au milieu
de la tunique; surmonté àe filets tcntaadaires simples; les
mailles du tissu respiratoire dépourvues de papilles.
Abdomen totalement inférieur. Foie nul ou peu distinct des parois
de l'intestin. Point de côte s'étendant du pylore à Tanus.
Oçaire unique , compris dans Tabdomcn.
4
ESPECES.
I. Clavelina borealia. Claveline boréale (pag. 90).
a. Glayelina lepadiformis. Claueline lépadiforme (pag. 91 ).
n. TÉTHYES COMPOSÉES.
Genre ^. — DIAZONA.
Corps commun sessile, gélatineux, formé d'un système unique
orbiculaire. Animaux très-proéminens , disposés sur plusieurs
cercles concentriques. Orifice branchial fendu en six rayons
réguliers et égaux ; Vanal de même.
Thorax ou cavité renfermant les branchies en cylindre oblong ;
sac branchial non plissé, surmonté àe filets terUaadaires sim-
ples ' ; mailles du tissu respiratoire pourvues de papilles.
* {M «épiOy à oe qn^ii- parait , dan* loaa les ge^rc» SDiTans.
8 TABLEAU SYSTÉMATIQUE
Abdomen inférieur, longuement pédicule , plus petit que le thorax»
Foie peu distinct. Point de côte s^étendant du pjlore à l'anus*.
Ovaire unique , sessile , et compris dans Fanse intestinale.
£SP£C£«
I. DiASONA violacea. D^q^ne violette (j^g* 43)*
Genre VL — DISTOMA.
Corps commun sessile, demi-cartilagineux, polymorphe, com-
posé de plusieurs systèmes généralement circulaires. Animaux
disposés sur un ou sur deux rangs, à des distances inégales de
leur centre commun. Orifice Branchial s' ouvrant en six rayons
réguliers et égaux ; Vanal de même.
Thorax petit , cylindrique ; mailles du tissu respiratoire pourvues
de papilles?
Abdomen inférieur , longuement pédicule , plus grand que le
thorax. Foie nul \
Ovaire unique , sessile , latéral , occupant tout un coté de l'ab-
domen.
ESPÈCES.
I. DisTOMA rtibrum Distome rouge (pag. 43).
a. DiSTOHA Tariolosum. Distome variole ( pag. 43)*
/
Genre VIL — SXGILLINA.
Corps commun pédicule , gélatineux, formé d'un seul système qui
s^élève en un cône solide, vertical, isolé, ou réuni par son
pédicule à d'autres cônes semblables. Anirrumx disposés les uns
au-dessus des autres en cercles peu réguliers. Orifice hranddal
s^ouvrant en six rayons égaux ; Vanal de même.
Thorax très-court, hémisphérique; mailles du tissu branchial dé-
pourvues de papilles*
Abdomen inférieur , sessile , plus grand que le thorax.
> De même dans les genres snivans. * De mémedans les genres soivaDs.
DES ASCIDIES. 9
Oçittre unique, pédicule , fixé au fond de Tabdomen, et prolongé
dans Taxe du cône et de son support.
ESPÈCE.
I. SioiLUNA aufltralis. SigUUne australe (pag*47)*
Genre VIIL — synoicum.
Corps commun pédicule , demî-cartîlagineux , formé d'un seul sys-
tème qui s'élève en un cylindre solide , vertical , isolé', ou as-
socié par son pédicule à d'autres cylindres semblables. Animaux
parallèles, et disposés sur un seul rang circulaire. Orifice bran-
Mal (endu. en six rayons égaux; V anal en six rayons très-iné-
gaux, dont les trois plus grands concourent à former le bord
extérieur d'une étoile concave, située au centre ou au som-
met du système.
Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire dépourvues de pa-
pilles.
Abdomen inférieur , sessile , de la grandeur du thorax.
Oçaire unique, sessile, attaché exactement squs le fond de l'ab-
domen , descendant perpendiculairement.
ESPÈCE.
T. Stnoîcvh turgens. Synotque de Phipps (pag. 49)*
Genre IX. — APLIDIUM.
Corps commun sessile, gélatineux ou cartilagineux, polymorphe,
composé de systèmes très-nombreux , peu saillans , annulaires ,
sub-elliptiques , qui n'ont point de cavité centrale , mais qui ont
une circonscription visible. Animaux (trois à vingt-cinq) pla-
cés sur un seul rang, à des distances égales de leur centre ou
de leur axe commun. Orifice branchial divisé en six rayons
égaux ; Vanal dépourvu de rayoï^s , peu ou point distinct.
Thorax cylindrique; mailles du tissu respiratoire pourvues de
papilles.
Abdomen inférieur, sessile, de la grandeur du thorax.
lo TABLEAU SYSTÉMATIQUE
Oçaire unique, sessîle, attaché exactement sous le fond de la
cavité abdominale, et prolongé perpendiculairement.
ESPÈCES.
P« Tribu.
1. Aflidium lobatum. jiplide lobé (pag. 16).
a. Aplidium ficus. y4plide figue de mer ( pag. 16 ].
3. Aflioiuu treiDolum. ApUde tremblant.
II* Tribu.
4. Aplibivm effosum. ApUde étalé,
5. Aflioidu gibbulosum. ApUde bosselé,
6. AfiiIdii7H caliculatum. ApUde caUculé,
Genre X. — POLYCLINUM.
Corj}s commun sessile, gélatineux ou cartilagineux, polymorphe,
composé de systèmes plus ou moins multipliés , convexes , ra-
diés , qui ont chacun une cavité centrale et communément une
circonscription apparentes. Animaux (^ dix à cent cinquante)
placés à des distances très-inégales de leur centre commun. Ori-
fice branchial à six angles intérieurs et à six rayons extérieurs ,
saîllans et égaux ; Vanal prolongé horizontalement , point dis-
tinct, à son issue; ou distinct, mais irrégulièrement découpé,
et concourant à former le bord saillant et (rangé de la cavité
du système.
Thorax cylindrique , grand ; mailles du tissu respiratoire dépour-
vues de papilles.
Abdomen inférieur, pédicule , plus petit que le thorax.
Oçaire unique, attaché par un pédicule sur le c6té de la cavité
abdominale , et pendant au-dessous.
ESPÈCES.
%* PoLYCLiKW coQStellatqiQ* Polycline constellée.
a. PoLYCLiNUM saturnium. PoljrcUne saturnienne (pag. 21 ).
3. PoLYCLiNUM cylhereum. Polycline cjrthéréenne.
4. PoLYCLiNUM isiacum. Polycline isiaque,
5. PoLYCLiHUM hcsperium. Polycline hespérienne.
6. PoifYÇMHVSfC uri^oiani. Polycline uranienne.
DES ASCIDIES. M
Genre XL — DXBEMISUM.
Corps commun sesnXe, fongaeux, coriace, polymorphe, composé
de plusieurs systèmes très-pressés, qui n*ont ni cavité centrale
ni circonscription apparentes. Animaux disposés sur un seul
rang, autour de leur centre ou de leur axe commun. Orifice
hrandùal divisé en six rayons égaux ; Vanal point distinct.
Thorax court, sub-globuleux ; mailles du tissu respiratoire dé-
pourvues de papilles.
Abdomen inférieur , pédicule , plus grand que le thorax.
Ofioire unique , sessile , et placé sur le côté de la cavité abdominale.
ESPÈCES.
I. DissKvim candidnm. Didemne hlanc (pag. a6).
a. DiOBMMTJH viscosum. Didemne visqueux.
Genre XIL — EUCŒLIUM.
Corps commun sessile, gélatineux, étendu en croûte, composé de
plusieurs systèmes , qui n'ont ni cavité centrale ni circonscrip-
tion apparentes. Anirruxux disposés sur un seul rang autour de
leur centre ou de leur axe commun ? Orifice branchial circulaire,
dépourvu de rayons; V intestinal y^Xns petit et plus distinct.
Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire 4épqurvues de pa-
pilles.
Abdomen demi-latéral , sessile et appuyé sur le fond de la cavité
des branchies ; de la grandeur du thorax.
Oçaire unique , sessile , appliqué sur le c6té de la cavité abdo-
minale.
ESPÈCE. '
I. EucooiiirM hospitiolom. Eucélie hospitalière (pag. a^).
Genre XIIL — botryllus.
Corps commun sessile, gélatineux ou cartilagineux, étendu en
croÀte , composé de systèmes ronds ou elliptiques , saillans ,
13 TABLEAU SYSTÉMATIQUE
annulaires , qui ont une cavité centrale et une circonscription
distinctes. Animaux disposés sur un seul rang ou sur plusieurs
rangs réguliers et concentriques. Orifice branchial dépourvu de
rayons, et simplement circulaire ; V intestinal ^eût^ prolongé
en pointe , et engagé dans le limbe membraneux et extensible
de la cavité du système. t
Thorax oblong ; mailles du tissu respiratoire dépourvues de pa-
pilles.
Abdomen demi-latéral et appuyé contre le fond de la cavité des
branchies ; plus petit que le thorax.
Oçaires : deux , opposés , appliqués sur les deux côtés du sac
branchial.
ESPÈCES.
I. BoTRYLLi STELL^TI. Animaux disposés sur un seul rang.
P« Tribu.
I. BoTRYLLUs rosaceus. Botrylle rosacé.
a. BoTRYLLVs Leachii. Botrylle de Leach,
II« Tribu.
3. BoTRYLLVs Schlosseri. Botrylle de Schlosser,
4* BoTRYLLUs polycyclus. Botrylle polycycle ( pag. 5a )•
5. BoTRYLLUs gemmeus. Botrylle doré,
6. BoTRYLLVs minutas. Botrylle nain.
II. BoTRYLLi CONGLOMERAT!, Animaux disposés sur plusieurs
rangs.
7. BoTRYLLUs coDglomeralns. Botrylle congloméré.
D£S ASCIDIES.
Ile FAMILLE-
LES LUCIES, LUCIM,
LUCIES SOCIALES.
Genre XIV. — PYROSOMA.
Corps commun gélatineux , creux , moins cylindrique que conique ,
ouvert à sa grosse extrémité , et formé d'un seul système , dont
les sommités, toutes saillantes à la surface extérieure, sont
nombreuses , pressées et inégales. Animaux perpendiculaires à
leur axe commun , et superposés les uns aux autres par rangs
circulaires. Orifices privés de rayons : le branchial ouvert sous la
pointe souvent appendiculée des sommités extérieures , et Vanal
dans le tube intérieur.
Sac hranchialnon plissé , précédé d'un anneau membraneux et irré-
gulier placé immédiatement à l'entrée de Torifice supérieur^
Abdomen inférieur aux branchies dont il n'est d'ailleurs séparé par
aucun étranglement 9 beaucoup plus court. Foie distinct, glo-
buleux . attaché à l'anse de l'intestin.
Ovaires : deux y opposés , situés ver^ l'extrémité supérieure de la .
cavité branchiale..
ESPACES.
1. PyroSomàta vertICILLATA. Animaux verticillés , ou dis-
posés: par anneaux réguliers, plus saillans de distance en '
distance. i . .
i. PyiipsoKA elegjuis, PyT^$ome élégant,
It. PyroSôMATA PÀNtCULATA. Animaux non verticillés , for-
niaatf des cercles très-inréguliers , et dont les sommités
sont partout inégalement saillantes.
"a. PyrosomA giganteum. Pyrosome géant J(^ps^g. 56 }•
3. Pyrosoha atlanticom. Pjrrosome atlantique.
» p I *»
3^
PREMIER MEMOIRE.
OBSERVATIONS
SUR
LES ALCYONS GELATINEUX
A SIX TENTACULES SIMPLES »,
LUES A LA CLASSE DES SCIENCES DE l'INSTÎ^UT.
JLiA classe des polypes est la moins connue peut-être
de celles que comprend le règne animal , et cependant
aucune n'est e'tudie'e avec plus d'ardeur : mais les ob-
stacles qu'elle oppose aux progrès de la science sont
innombrables. Le polype , retire' au sein des eaux ,
souvent au fond des mers; presque toujours infiniment
petit; mou, irritable, contractile; changeant de forme
au moindre mouvement; quelquefois libre, mais plus
ordinairement engage', enveloppe dans un corps com-
mun à plusieurs individus; le polype jouissant de la
vie et de ses facultés échappe de mille manières à Tœil
et au scalpel de l'observateur. Le polype mort est l'ob-
jet d'un examen plus facile sans doute : mais aussi
plus stérile. Ces nombreuseâ dépouilles ({ui encom-
■ Voyez , pour rintelligeoce de les planches relatives a«K ascidies,
ce mémoire et des deux suivaDs, et leur explicalioD.
I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. i5
bretit nûB cabinets, rëduités aux parties solides, in-
complètes, alte'rées, ne donnent, sur les êtres aux-*
quels elles sont substituées, que des notions impar*
faites t les méthodes qui en résultent , quelque belle
ordonnance qu'elles présentent, n'étant point fondées
sur des principes absolument certains, réunissent quel-
quefois dans un même genre les êtres de la nature la
plus opposée. Les alcyons décrits par les zoologistes
modernes nous en offrent un singulier exemple.
Il y a , dans ce genre, dès espèces qui ti*ont ni esto-
mac, ni bouche, ni tentacules ; qui ne sont ni des po-
lypes composés, ni deS polypes simples, et auxquelles
on pourrait, à bon droit, contester jusqu'à la vie
animale : il y â des espèces évidemnient douées de
celte vie et qui se présentent sous la forme de vrais
polypes, c'est-à-difè avec des oîgâûes encore peu nom-
breux et des facultés assez limitées; enfiti, il y a des
espèces pourvues de facultés* plus étendues, et dont Fôr-
ganisâtion est déjà même tellement coîli^jlîquée, que,
si Ton avait égard au caractère essentiel de là classe
des polypes, il faudrait les en retirer, et les assoder
à des animaux d'un ordre plus élevé.
ce Le polype, dit M. de Lamarck, est tin petit anî*^
mal à corps allongé, gélatineul, n*ayant intérieure-
ment aucun autre organe spécial qu'un sac alimentaire,
pourvu d'une seule ouverture, et séparé de là peau par
du simple tissu cellulaire. » Les animaux particuliers
des adcyoûs que je vais décrii'é sont tout autrement
organisés : ils ont le corps composé de deux cavités dis-
tinctes; ils ont des viscères thoraciques et des viscères
i€ ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
abdominaux; ils ont pour ces viscères deux ouvertures'
séparées; ils ont un organe spécial pour la geWration :
la plupart ont même, sous la peau, des vaisseaux très-
apparens, des traces non équivoques d'un système cir-
culatoire.
Parmi les espèces d'alcyons connues , je pense qu'on
peut rapporter à cette famille Valc^onium ficus, décrit
et figure par EUis ^ ; Valcjonium ascidioïdes, découvert
par Gœrtner et publie par Pallas ' , et généralement
tous les alcyons gélatineux ou cartilagineux à six ten-
tacules simples. Ces sortes de productions sont vrai-
semblablement très -nombreuses. J'en ai moi-même
observé plusieurs sur les côtes méridionales de la Médi-
terranée et dans le golfe de Soueys. Ce n'est pas ici
le lieu de les faire connaître : je me contenterai d'en
décrire quatre espèces qui présentent des différences
importantes , et qui peuvent être prises pour les types
d'autant de genres distincts.
La première espQce (aplidïum lobatum ) , fixée com-
munément sur les rochers, produit, en se dévelop-
pant, des masses horizontales, souples, assez épaisses,
relevées en lobes irréguliers, d'un gris-cendré, cou-
verts à leur surface d'un nombre infini de points sail-
lans. Ces points ou mamelons , examinés à la loupe ,
paraissent fendus en six rayons égaux : ce sont autant
de petites étoiles qui correspondent aux cellules de l'in-
térieur du polypier. Le centre de chaque étoile com-
munique directement à la bouche d'un polype, et le
' £1]. Corail, page g*;, plan- * Pâli. Spicil. zoôL fasc. x,
che xTi. pag. 4o» tab- iv.
pr MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 17
nombre de ses rayons indique celui des tentacules dont
cette bouche est couronnée.
Pour en apprendre davantage, il faut fendre l'al-
cyon. On peut alors remarquer que s» substance inté-
rieure est demi-cartilagineuse , et qu'elle contient beau-
coup de menus graviers , parmi lesquels s'étendent ,
dans le sens de l'épaisseur , les corps charnus des po-
lypes, qu'on reconnaît aussitôt à leur couleur d'un
jaune vif. Ces polypes, moins larges qu'un grain de
millet, mais deux à trois fois plus allonges, sont dis*
posés parallèlement les uns à côte des autres, et sépa-
rés par de minces cloisons. Ils iie tiennent aux parois
de leurs cellule que par quelques points, et s'en lais-
sent aisément détacher. Il est donc facile de les isoler
et de chercher à saisir les détails particuliers de leur
organisation. Je vais tâcher d'en donner une idée.
La bouche de cette espèce de polype est ronde , un
peu hexagone , entourée de six tentacules aplatis ,
courts et pointus. Ces petits tentacules sont fixés aux
six rayons de l'ouverture de la cellule par une fine
membrane, et supportés par un cou cylindrique, ré-
tractile, qui leur permet de s'élever et de s'épanouir
à la surface du polypier, ou de s'abaisser et de rentrer
dans son intérieur. Ils ne peuvent d'ailleurs se retirer
en eux-mêmes comme les tentacules des limaces , et
peuvent moins encore s'incliner et se plonger au fond
de l'estomac 3 faculté que possèdent des organes ana-
logues dans quelques autres familles '. Le cou , la
' Voyez le Mémoire snr Valcyonium digîtatum et les autres polypes à
huit tentacules commuDement pectines.
H. N. XXII. ' 2
i8 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
bouche , les tentacules , sont ici les seules parties véri-
tablement rayonnantes: les autres affectent plutôt cette
apparence syme'trîque qu'on retrouve constamment chez
les animaux d'un ordre supérieur.
Au-dessous du cou , le corps du polype est com-
primé par les côtés , et il se divise en deux tronçons
ou cavités distinctes qui peuvent prendre les noms
de thorax et Ôl abdomen.
Le thorax, plus court et plus cylindrique que l'ab-
domen , est charnu , opaque , marqué de nervures lon-
gitudinales , sillonné sur tes côtés de quatorze à quinze
rides transverses, étranglé sensiblement à sa partie
moyenne, enfin épaissi et tronqué à sa base, dont
les deux bords descendent obliquement en amère. Il
est aussi un peu bossu près du cou, où Ton remarque
un tubercule poreux : de ce tubercule descendent deux
vaisseaux bruns, parallèles, qui parcourent le dos ^ sur
sa longueur. La région antérieure du thorax , ou la
poitrine, est également pourvue d'un tubercule, et
plus bas elle laisse échapper un filet membraneux qui
* Ces expressions , dos , ventre , correspondeDt à celles qne MM. Co*
et autres semblables, nécessaires à vier et Bosc ont désignées par les
la netteté de la description, nedoi- mêmes noms dans les biphorcs, ani-
Tent pas être prises ici dans vnx sens maux très-Toisios des alcyons géla-
rigoureux. L^application que f en ai tineux. Mais , si nous voulions com-
faite dans ce premier mémoire a été parer et les biphores, et les ani-
déterniinée par une sorte d^appa* maux des alcyons en question , aux
rence extérieure, et par la position mollusques bivalves, ces régions
d'une petite production, Yappen^ seraient obligées d'échanget leurs
dice analj que je considérais comme dénominations : le ventre et la poi-
le siège du princijial sens de ces trinedeviendraient le dos, la gauche
animaux. Je la conserverai dans les deviendrait la droite, etc. Je prie le
mémoires suivans, parce que les ré- lecteur de ne pas perdre cette note
gions que je nomme dos et ventre de vue. *
I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 19
pénètre dans la substance du polypier et se fixe à son
ecorce. Je nomme ce filet Vappendice anal. C'est sans
doute par son moyen que les animaux particuliers du'
même alcyon communiquent les uns avec les autres,
et jouissent en quelque sorte d'une existence commune.
Sous la base de cet appendice est une assez grande ou-
verture à laquelle correspond l'orifice intestinal , que
je désignerai ci-après sous le nom d'anus.
C'est dans la cavit($ du thorax , dont il occupe à
peu près la capacité, qu'est situe' le principal ventri-
cule , qu'on pourrait ainsi nommer le ventricule tho^
racique. Il m'a paru fait en forme de bourse , et divise'
transversalement par des plis en nombre e'gal à celui
des rides éxte'rieures.
Le thorax est revêtu , surtout par derrière , d'une
peau très-colorëe , et son opacité' de'robe à l'œil les
organes qu'il contient. Il n'en est pas de même de l'ab-
domen , dont la peau, extrêmement fine* et transpa*
rente , laisse apercevoir tous les viscères intérieurs. On
peut d'abord distinguer un petit canal membraneux ,
ondule', qui descend du ventricule thoracique, en se
dirigeant vers le dos. Je lui donne, par une allusion
facile à reconnaître, le nom d'intestin grêle. Vers le
milieu de l'abdomen cet intestin se dilate en une po-
che elliptique, un peu comprimée, dont les côte's,
se'pare's de l'axe par deux profondes incisions , consti-
tuent deux cellules oblongues, le'gèrement courbe'es
et oppose'es l'une à l'autre. Cet organe est ce que j'ap-
pelle le ventricule abdominal. Après un court trajet^
l'intestin se dilate de nouveau en une poche globu-
2.
^.
20 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
leuse beaucoup plus petite que la première, en une sorte
de cœcum. Le reste de ce canal , qu'on peut considérer
comme \^gros intestin, descend jusqu'au bas de l'abdo-
men; il se Recourbe ensuite comme un siphon, et va,
en remontant jusqu'à la poitrine , se terminer à Vanus.
II paraît que la première digestion s'opère dans le
ventricule thoracique , qui contient souvent des ani-
malcules, tandis qu'on n'-en aperçoit jamais dans les
viscères de l'abdomen. C'est un fait que je ne veux pas
laisser ignorer ; car j'avoue que je n'ai aucune lumière
certaine sur la nature des fonctions de ces divers or-
ganes. On peut cependant supposer que les substances
grossières et essentiellement indigestes sont revomies
par le polype, à peu près comme elles le sont par
certains oiseaux de proie nocturnes , et que les molé-
cules les plus déliées et les plus nutritives sont les
seules qui passent de la cavité thoracique dans l'in*
testin grêle. Cet intestin et le ventricule qui le ter-
mine ne contiennent ordinairement qu'une matière
liquide et peu abondante. Néanmoins le gros intestin
est presque toujours rempli , depuis son origine jus-
qu'à l'anus, d'une matière assez compacte, quelque-
fois grumeleuse , plus souvent homogène , d'un gris-
jaunâtre , moulée par petites masses arrondies ou
ovoïdes, mais que, malgré leur forme, on prendrait à
tort pour des œufs ou pour des amas d'œufs. J'ignore
si elles ont , dans l'économie de l'animal , quelque
usage particulier; je ne les considère ici que comme
les excrémens.
L'organe que je crois destiné à la génération est
1«^ MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. m
tout différent de ceux-ci : il termine infërieurement
le corps du poljpe. C'est un sac oblong, membra-
neux , quelquefois vide , mais le plus souvent occupe
par vingt-cinq à trente corpuscules oviformes , atta*
chés à deux ou trois cordons ondules. Ces corpuscules
sont sans doute des geiunes; et le sac qui les reunit,
est un véritable ovaire. Il ne parait pas communiquer
immédiatement avec l'abdomen. Les germes inférieurs
sont ordinairement les plus gros; je pense qu'à leur
maturité le sac s'ouvre et les laisse échapper par un
petit canal qui monte avec le rectum. On trouve, en
effet, souvent un de ces corpuscules engagé dans ce
canal et faisant saillie au-devant du thorax.
Telle est la première espèce. La seconde espèce (po-
LYCLiNUM saturnium), étendue de même sur le sable
ou sur les rochers, produit des masses un peu convexes ,
molles, demi-transparentes, violettes, comme irisées ,
semées d'un nombre prodigieux de mamelons jaunâlresi
la plupart groupés autour de quelques grands pores ,
qui , par leur dilatation et leur contraction successives,
semblent avoir la fonction d'agiter et de renouveler
l'eau. Après avoir détaché: doucement Talcjon poui:
l'examiner de plus près , on voit que tous ces grands
pores sont autant de centres auxquels aboutissent cer^
tains filets membraneux qui partent des mamelons, et
que la transparence générale laisse apercevoir'. On voit
de plus que tous ces mamelons sont divisés en six dentsi,
' Ces filels ne diffÎTenl point de Tappendice anal décrit ci-deiriuit,
pages 18 et tg.
22 ANIMAUX SANS VERTEBRES.
et qu'ils donnent passage , en s'ouvrant, à de petites
étoiles saillantes et mobiles. Ce sont les houches des
polypes, formées d'une ouverture un peu hexagone, et
de six tentacules ovales ou lanceole's , aplatis , sembla-
bles aux pëtales d une fleur en rose, tous très*-entiers
et très-re'guliers. Les étoiles, rapprochées et groupées
autour des pores, semblent constituer autant de sys-
tèmes particuliers qu'il y a sur l'alcyon de pores dif-
férens. Dans les intervalles qui séparent ces divers sys-
tèmes y sont d'autres étoiles plus ou moins isolées.
Au reste, il ne faut pas être surpris de la ten-
dance que montrent les animaux particuliers de cette
espèce d'alcyon à se réunir et à se former en sys-
tènies autour de certains centres : la même disposi-
tion est commune à toutes les espèces <!ongénères de
celle-ci. Elle se retrouve même dans des genres étran-
gers à cette famille, notamment dans les flustres : elle
est tellement marquée dans les botrylles , que , malgré
les judicieuses observations d'Ellis' sur ces animaux
composés, chaque système de botrylle est considéré
par les zoologistes actuels comme un seul polype, et
chaque polype comme un seul tentacule. J'ai eu occa-
sion d'examiner récemment une très-belle espèce de
ce genre, qui m'a été communiquée par M. Desmarets
fils , et je puis assurer que chacun de ces prétendus ten-
tacules est pourvu d'une bouche, d'un intestin, d'un
anus, de deux ovaires^ en un mot, est un animal
» Ellis, ^ct, AngL tom. xlix, part, ii, n°. 6i, pfig. 449» '*'» Scholio
ad ohseruatîonem Schlosserî,
I" MÉMOIRE. ASCIDIÇS COMPOSÉES. 23
ti€S-cooiplet. Ces systèmes , si bien ordonnés et doues
de propriétés si extraordinaires, ne sont pas même néces^
saires à 1 existence particulière des individus : on trouve
toujours quelques animalcules isolés et séparés des au-
tres. Mais je reviens aux alcyons.
J'ai dit que l'extraction et Texamen des polypes de
la première espèce se faisaient sans difficulté. Il n'en
est pas ainsi des polypes de la seconde espèce : on le
croira sans peine, si l'on se représente que chaque po-
lype n'est pas contenu dans une seule cellule, mais
dans plusieurs : il y en a une pour le thorax , une pour
l'abdomen , une pour l'ovaire; et ces trois cellules, qui
n'ont pas toujours la même direction , ne communi-
quent eutre elles que par deux fort petits trous. Il
résulte de cette disposition singulière , qu'à l'ouver-
ture du polypier, au lieu d'un seul raug d'animalcules ,
on croit en voir plusieurs rangs superposés les uns aux
autres, et dont l'aspect présente beaucoup de confu-
sion : ajoutez que la consistance molle et extensible de.,
l'enveloppe gélatineuse, qui la fait céder à l'instrument
tranchant sans se diviser, s'oppose encore à leur extrac-
tion.
Quand on est parvenu à se procurer un polype bien
entier, on est étonné qu'un animal si différent en
apparence de l'espèce précédente y soit si semblable,
en effet , par le nombre et l'organisation essentielle de
toutes ses parties. La bouche, le cou, les tentacules,
paraissent conformés de même. Le thorax est, rela-
tivement, beaucoup plus grand; il présente d'ailleurs
la même forme cylindrique , le même étranglement
24 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
«
vers le milieu, les mêmes tubercules devant et der-
rière le couples mêmes vaisseaux bruus et ondulés
sur le dos, le même appendice à la poitrine, et au-
dessous la même ouverture, à laquelle aboutit aussi
Fanus; l'ouverture est seulement plus spacieuse. Dans
cette espèce , 1 anus sort à peu près au milieu du tho-
rax : mais il y a d'autres espèces , voisines de celle-ci ,
dans lesquelles l'intestin monte plus haut et s'ouvre
plus près du cou; la peau est lâche et semblable à
une tunique par devant ; on voit courir, à sa surface
et aux bords de son ouverture antérieure, quelques
nervures qui descendent des tentacules, et qui s'ar-
rangent avec beaucoup de symétrie. On remarque sou-
vent au-dessus de Fanus une protubérance semblable
à un petit jabot, mais qui est loin d'être un jabot
véritable si elle est produite , comme je le pense , par
un germe arrêté dans cet endroit , et non par les ani-
malcules que le polype peut avoir avalés. Cette espèce
en prend néanmoins d'assez gros, et j'ai trouvé dans
son' premier ventricule des crustacés à quatorze pattes,
qui diffèrent , par leurs tarses en pinceaux , des autres
crustacés connus.
En ouvrant ce ventricule, on voit que son entrée
forme un bourrelet saillant, entouré de douze filets
mobiles, cylindriques et courbés, dont six, plus longs,
alternent avec les autres. Ce même ventricule est aussi
garni d'un appareil bien propre à le soutenir et à en
fortifier les parois; c'est une sorte de réseau transpa-
parent , élastique, dont la structure est très - régu-
lière : il çst composé, dans celte espèce, de trente
I«' MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 2 5
deux bandelettes, seize de chaque côté; dans d'autres,
de vingt-quatre ou de trente-six, disposées horizon-
talement, à égale distance, et unies verticalement les
unes aux autres au moyen de traverses plus étroites :
ces bandelettes se joignent, par devant, à une seule
petite bande; et par derrière, elles s'attachent à deux
autres bandelettes qui s'étendent le long du dos. Je
n ai observé un semblable appareil que dans quelques
espèces de cette famille; mais, dans toutes, le thorax
of&e à l'extérieur des plis saiilans, plus ou moins pro-
noncés , et je présume qu'ils sont dus à quelque chose
d'analogue.
L'abdomen , des deux tiers au moins plus petit que
le thorax , est attaché à sa base antérieure , et semble
n'y tenir que par un fil. On ne peut mieux , en cela ,
le comparer qu'au ventre d'un sphex ou d'une guêpe.
Son pédicule donne passage à l'intestin grêle. Le ven-
tricule abdominal se montre à travers la peau: il est
charnu, lisse et simplement ovoïde. Le gros intestin
se recourbe en arrière , et , faisant un tour de spirale
sur lui-même, il moiîte en suivant le côté gauche de
l'abdomen , traverse aussi le pédicule , et se porte au-
devant du thorax. Les excrémens sont d'un gris clair ,
et forment assez souvent une longue chaîne de glo-
bules , qui s'étend depuis le bas de l'intestin jusqu'à
lanus.
De même que l'abdomen est suspendu au thorax ,
Tovaire l'est à l'abdomen : il s'y attache à gauche par
un petit pédicule , et se prolonge sous la forme d'une
massue ovale, terminée par un long filet tubuleux.
26 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
Les germes qu'il contient sont semblables à ceux de
l'çspèce précédente, et fixés de même à quelques vais*
seaux.
Les polypiers que nous avons examinés jusqu'ici
sont gélatineux ou cartilagineux. Celui de l'espèce
dont je vais maintenant parler ( DiDEsrNUivi candidum) ,
est {dus opaque et comme fongueux ou spongieux : il
s'étend sur les tiges des madrépores , qu'il enveloppe
plus ou moins. Les incrustations qu'il y forme sont
d'un blanc de lait, tant à Tintérieur qu'à Textérieùr:
leur surface est couverte de mamelons saillans , fen*
dus en six rayons et disposés à peu près en quinconce.
Les polypes sont jaunes et très* petits : ils égalent à
peine en volume deux graines de pavot. A la vérité ,
ils occupent seuleniient deux loges. Il n'y eu a qu'une
seule pour l'abdomen et l'ovaire.
La bouche de ces polypes ressemble à un entonnoir,
dont le limbe supérieur serait découpé en six dents
très-simples, écartées et pointues. Le thorax est couit ,
arrondi, sillonné transversalement; le dos, très-gib-
beux et divisé par une gouttière longitudinale : la poi-
trine est échancrée au-dessous du tubercule antérieur,
où elle laisse voir l'anus à sa place ordinaire ; elle se
prolonge ensuite en un filet auquel tient l'abdomen,
qui par conséquent est pédicule , comme dans l'espèce
précédente ; mais , au lieu d'être des deux tiers plus
petit que le thorax , il est une fois plus grand : sa direo-
lion est presque horizontale , et sa forme elliptique. Le
ventricule abdominal en occupe la région supérieure
et postérieure ; ce ventricule est ovoïde et charnu.
I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 27
Le gros intestin, après être descendu jusqu'au fond
de l'abdomen, se replie en ayant et remonte vers le
pédicule , par lequel il passe pour se rendre à Tamis.
L'ovaire ne pend point : il est orbiculaire, et applique
sur le cote gaudie de l'abdomen , qu'il dépasse sen-
siblement. Il contient de très-petits grains. Je n'ai pu
me rendre compte de leur disposition : je suppose
qu'elle diffère peu de celle que j'ai observée dans l'es-
pèce suivante.
Gelleci (eucgeijum hospitiolum), qui est la qua-
trième et la dernière, recouvre aussi les madrépores
et d'autres corps marins , sur lesquels elle s'étend en
petites plaques, qui sont d'un blanc laiteux, mais à
leur surface seulement , car leur intérieur est mou et
transparent comme une gelée : il recèle souvent des
crevettes, auxquelles ces alcyons servent de refuge. J'ai
voulu savoir à quoi tenait la couleur opaque et laiteuse
de cette espèce et de la précédente , et , après en avoir
placé quelques fragmens sous une forte lentille , j'y ai
découvert une multitude d'atomes lenticulaires , héris-
sés d'épines et comme radiés. Ces molécules calcaires
ne sont pas des corps étrangers à la substance du po-
lypier , comme on pourrait le croire , et comme le sont
eii effet les grains de gravier qu'on rencontre quel-
quefois ailleurs.
Il y a donc une sorte d'analogie entre la troisième >
et la quatrième espèce; mais elles diffèrent sous des
rapports très-impqrtans. Les mamelons ovales dont la
surface delà quatrième espèce est parsemée, ont une
ouverture peu ou point apparente : ils ne représentent
28 ANIMAUX SANS VERTÈBRES,
point des étoiles à six rayons ; on aperçoit seulement ,
à travers leur demi-transparence , les beuts de huit à
dix filets qui semblent sortir du ventricule thoracique.
Les polypes sont très-,rapprochés de la surface de leur
enveloppe, et ils n'occupent chacun qu'une seule loge.
Leur bouche est portée par un cou plus ou moins grêle.
Peut-être se deploie-t-elle en six veVitables tentacules ;
mais je n ai jamais réussi à les voir s épanouir. J'y ai
fait des efforts , et j'insiste sur ce point , parce que la
nécessité d'observer ces organes n'est pas assez géné-
ralement reconnue. Les naturalistes en font rarement
mention dans l'exposition des caractères , et ils sem-
blent n'avoir aucune idée fixe sur leur degré d'impor-
tance. Il n^est pas rare de trouver dans un seul genre
des espèces à tentacules ailés et à tentacules simples ,
à tentacules en nombre défini et en nombre indéfini,
disposés sur un seul rang et disposés sur plusieurs.
Cette négligence s'étend sitr les espèces elles-mêmes :
n attribue-t*on pas au botrylle étoile des tentacules
dont le nombre varie depuis trois jusqu'à vingt? On
croirait que les parties rayonnantes des polypes ne sont
pas soumises à des lois constantes. Elles le sont cepen-
dant, comme les parties rayonnantes des plantes,
comme les organes symétriques des autres animaux.
Un système des polypes, fondé sur la seule considération
des tentacules , ne serait ni moins naturel ni moins
solide que les systèmes établis , par exemple , sur la
simple inspection des mandibules et des mâchoires
dans les insectes. On peut poser en principe qu a cer-
taines exceptions près , qu'il serait facile de détermi-
I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 29
ner, la disposition, la forme, le nombre des tentacules,
ne varient point dans les espèces du même genre, et,
à plus forte raison , dans les individus de la même
espèce.
La bouche de celle que je décris occupe le sommet
d un grand thorax , dont la peau délicate et transpa-
rente laisse paraître de chaque côté six à sept lignes
transversales , unies par des lignes longitudinales plus
étroites, et décèle ainsi l'organisation de son ventricule
intérieur. Ce thorax offre aussi deux tubercules supé-
rieurs et deux vaisseaux dorsaux. L'intestin grêle est
fort court: il aboutit à un ventricule abdominal charnu,
très -renflé, presque globuleux, qui s'appuie sur le
fond un peu prolongé du thorax. Le gros intestin des-
cend obliquement en arrière : il éprouve deux étran-
glemeus successifs dans le fond de l'abdomen, se relève
ensuite toujours en arrière, et, décrivant une anse ar-
rondie , il passe à droite sur la base du thorax , pour
venir se fixer à son bord antérieur et suivre ce bord
jusqu'au sommet. Il est rempli , comme à l'ordinaire ,
d'une pâte assez fine, jaune ou grise, moulée par pe-
tites masses ; mais ce qu'il a de particulier, c'est qu'il
paraît aboutir directement à un pore visible, percé sur
un des côtés du mamelon, et qui ne peut en effet ré-
pondre qu'à l'anus. Cette disposition , suffisamment
constatée , et les observations de Gaertner sur les dis-
tomes ', m'ont conduit à penser qu'il existait à la sur-
face de tous les alcyons à six tentacules simples deux
* Voyez la description da distomus variolosus ou alcyonmm ascidioîdes,
ci-après, 3« mémoire.
3o ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
pores pour chaque poljpe, un destine à l'entrée des
alimens y et l'autre destiné sans doute à leur sortie ,
après l'entière digestion. Le nom d'anus que j*ai donné
jusqu'à présent à l'orifice supérieur du gros intestin,
lui suppose une issue au dehors. Si cette issue existe
réellement, je dois convenir que, dans la plupart des
espèces, elle est si petite ou si exactement fermée,
qu'elle échappe à toutes les tentatives que Ton fait
pour la découvrir.
Il me reste à parler de l'ovaire. Il est orhiculaire ,
comme dans l'espèce précédente , et appliqué de même
contre l'abdomen , non toutefois du côté gauche , mais
du côté droit; il s'en détache facilement. On y distin-
gue presque toujours trois, quatre ou qnq germes dis-
posés en cercle , et attachés à un placenta central.
Si j'ai réussi à mettre quelque clarté dans les des-
criptions que l'on vient d'entendre, on a pu remarquer
que les espèces qui en sont le sujet , ont des caractères
communs qui permettent de les réunir en une seule
famille, et des caractères propres qui autorisent à les
distinguer en autant de genres. J'établis ces genres de
la manière qui suit :
l'e Section. Ovaire pendant , inférieur.
1^^ Genre, aplidium. Polype occupant une seule loge; abdomen
«t ovaire sessiles.
Je le divise en deux tribus.
i». Ovaire plus court que le corps ;
2°. Ovaire beaucoup plus long que le corps.
11^ Genre, polyclinum. Polype occupant trois loges ; abdomen
et ovaire pédicules.
I" MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 3i
n^ Section. Ovaire applique , latéral.
III* Genre, didemnum. Polype occupant deux loges ; abdomen
pédicule.
iv« Genre, eccœiium. Polype occupant une seule loge ; ab-
domen sessile.
Quant aux caractères communs à ces divers genres,
il suffira, je crois, de rappeler ici les principaux. Je
les "réunirai , sans aucun égard pour leur degré' d'im-
portance, sous le titre de la famille aux espèces de la-
quelle je conserverai provisoirement le nom A^ alcyons.
Les ALCYONS ou alcyonées. Alcyoneje.
Polypes simplement agre'ge's , renferme's dans les
cellules d'une enveloppe commune , et n'ajant
avec la substance gëlatitieuse ou cartilagineuse
de cette enveloppe que de faibles adhe'rences ;
six tentacules courts et simples; tronc divise
en thorax et en abdomen , chacune de ces cavi-
tés contenant un ventricule; intestin abdomi-
nal unique , replie sur lui-même , termine par
un orifice distinct; ovaire compris dans une
poche séparée et munie d'un oviductus. .
Après avoir rendu la famille des alcyons à des li^
mites naturelles, je devrais, pour consolider le re'-
sultat de mes observations à son sujet ^ examiner par
combien de points importans elle diffère des autres
familles de polypes; mais cet examen exigerait remploi
de plusieurs elemens que je ne puis encore reunir, ^e
me contenterai d'observer qu'elle est très*- voisine des
botrylles : ce sont , si Ton veut , deux familles d'un
32 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
même ordre. Elle est au contraire éloignée des alcyo'
nium exos , A. digitatum, A, arboreum, et de tous les
autres alcyons arborescens à huit tentacules pinnés.
Ceux - ci appartiennent à une famille particulière de
polypes composes, que j'établirai dans les mémoires
suivans \ Elle ne peut de même avoir que de faibles
rapports avec les polypes nus , qui , comme les hydres ,
sont tout estomac, et n'ont , suivant les zoologistes , ni
ovaire, ni intestins distincts. Enfin, il me paraît difficile
de lui en supposer aucun avec Valcyonium bursa, déjà
reclamé par les botanistes , ni avec les alcjonium fyn^
curium et cydonium, dont M. de Lamarck a fait, je
crois, son genre téthie', genre qui doit, à mon avis,
sortir de la classe des polypes. Mais on peut, jus-
qu'à un certain point, la rapprocher des holothuries,
comme on peut rapprocher les alcyons à huit tenta-
cules des actinies et des zoanthes. Je dois faire re-
marquer à ce sujet que M. de Lamarck , avec cette
sagacité profonde qui lui est propre, et qui lui fait
souvent prévoir et devancer les résultats de l'observa-
tion, a placé depuis peu ^ les alcyons en tête des po-
lypes et dans le voisinage des radiaires. A-t-il eu raison
d'y mettre de même les théties et les éponges? je ne
le pense pas. L'existence des polypes à l'égard des al-
cyons est certaine. Elle est encore douteuse à l'égard
^ La famille dont il 8''agit com- cisëment les ascidies, dont il sera
prendra les pennatules, yérétiles, fait mention ci-après,
coraux , gorgones , et les autres po- ^ Dans V Extrait du cours de zoo-
lypes fixes ou flot tans, à huitj;en« logie du Muséum d'histoire natu-
lacoles communément pectines. relie ^ sur les animaux sans verte-
' Ces téthies diffèrent beaucoup hres*
des tethya d'^Aristolc, qui sont pré-
I«' MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 33
des éponges , quoique d'illustres naturalistes aient tenté
de i établir par des raisonnemens présentes avec beau-
coup d'art, mais qui ne sauraient balancer le témoi-
gnage des sens. Pourquoi n'admettrait-on pas une classe
d'êtres privés d organes pour la digestion et le mouve-
ment spontané, et conservant, sous cette apparence
propre à la plante , quelques signes d'irritabilité? Ces
êtres, parmi lesquels prendraient place les éponges,
les téthies, et tant de genres qui leur sont analogues,
mériteraient, à plus juste titre qu'aucun autre, le nom
de zoophytes. Leur existence dans la nature peut n'être
encore que vraisemblable ; mais tout me porte à croire
que des observations prochaines et décisives viendront
la confirmer '.
* Le lectear qae ce point inté- xoopkyies, cVst-à-dire les éponges
resse peut consulter , dans Tatlas , et les autres productions de même
les planches qni représentent les nature.
H. N. xxn.
, : I il
SECOND MEMOIRE.
OBSERVATIONS.
SUR LES
ALCYONS A DEUX OSCULES
APPARENS,
SUR LES BOTRttLES ET SUR LES FTROSOMES,
LUES A LA CLASSE DES SCIENCES DE l'INSTITUT.
•MVW«l«/VV««llVlr«i«%l»
Après avoir expose mes observations sur les alcyons
à six tentacules , je me proposais de passer aux alcyons
qui en ont huit ; mais je suis oblige de revenir sur les
premier^. La classe, en me permettant de lui commu-
ni(juer mon travail , m'a fait acquérir les moyens de le
perfectionner. Les nouveaux faits que je vais rapporter
sont dus à la bienveillance dont m'honorent ses mem-
bres , et aux secours inattendus que quelques-uns d'en-
tre eux m'ont ge'néreusement accorde's.
Dans mon premier mémoire, j'ai prouve' que les al-
cyons à six tentacules simples avaient une organisation
compliquée , différente de celle que l'on suppose essen-
Ile MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 35
tielle à tous les polypes^ que leur bouche communi-
quait d'abord avec une première cavité, qui pouvait
prendre le nom de ventricule ihoracique ; qu'un seul
intestin partait de cette cavité pour se rendre à une
autre, que j'ai nommée ventricule abdominal; qu'au
sortir de ce second ventricule, l'intestin, toujours
unique, mais plus gros, se recourbait et remontait
vers la surface du polypier, sous laquelle il se termi-
nait par un orifice distinct où un anus. J'ai , de plus ,
observe que ce gros intestin était communément rem-
pli d'une matière demi - liquide , divisée par petites
masses et ressemblant à des excrémens. Enfin , j'ai re-
marque que l'évacuation de ces excrëmens ne pouvait
s'effectuer que par une ouverture extérieure correspon-
dant à l'anus. Or, cette ouverture, indiquée d'une ma-
nière équivoque sur quelques espèces, demeurait in-
visible sur toutes les autres. Des organes si semblables
en apparence à un système digestif auraient-ils eu une
autre destination? La difficulté était fâcheuse; mais
l'amour de la vérité ne me permettait pas de la dis-
simuler.
Il existait une espèce dont TeXamen attrait éclairci
mes doutes : je veux parler de Valcyonium ascidioides ,
que Gœrtner avait réuni à quelques ascidies, et com-
pris dans son genre distomus , parce qu'il avait ob-
servé à la surface de ce corps des cellules proémi-
nentes, pourvues chacune de deux oscules ou petites
bouches. En supposant le fait exact , un des deux os-
cules ne pouvait que servir d'anus. Mais deux ouver-
tures parfaitement semblables , et couronnées égale-
3.
36 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
ment de six rayons, ne re'pondaient-elles, en effet,
qu'à un seul animal?
Celte question est aujourd'hui résolue. J'ai observe',
dans la collection de M. Cuvier, deux espèces d'alcyons
qui méritent, aussi bien que la pre'cëdente, le surnom
d'ascidioïdes, parce que leurs petits animaux ont, de
même, deux ouvertures tubuleuses, semblables pour
la forme, quoique leurs relations soient très-diffe'-
rentes , puisque l'une conduit à la bouche , et l'autre
à l'anus. L'examen de l'organisation intérieure de ces
espèces à deux oscules m'a prouve qu'elle ne diffe'rait
point de celle des alcyons précédemment décrits. li
est donc démontre' par l'analogie, que les alcyons gé-
latineux pourvus de six tentacules simples, quel que
soit le nombre apparent des ouvertures , en ont tou-
jours deux à chacune de leurs cellules.
La position el la forme de ces ouvertures, lors-
qu'elles sont également visibles et qu'elles surmontent
des cellules elles-mêmes proéminentes , donnent aux
alcyons gélatineux l'aspect général des ascidies. Il pa-
rait certain que les rapports de ces animaux entre eux
ne se bornent pas à celte apparence extérieure , et que
leur analogie s'étend très-loin. M. Cuvier, en examinant
avec moi les dessins relatifs à mon premier mémoire,
a cru y voir une organisation rapprocbée de celle des
ascidies de sa quatrième division. La comparaison que
nous avons faite aussitôt de Ces dessins et de ceux qu'il
avait lui-même exécutés pour l'anatomie des ascidies,
a confirmé ce soupçon. J'ai donc dirigé mon attention
de ce côté; et, après avoir comparé de nouveau, sur
II« MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 3;
la nature, les ascidies et les divers genres d'alcj^ons ge'-
latineux , scmpuleusement , organe par organe , je me
suis convaincu qu'il manquait peu de chose à leur par-
faite ressemblance, et que l'analogie se soutenait dans
presque tous les points '.
Ainsi le ventricule thoracique des alcyons répond
au sac ou ventricule branchial des ascidies ; son entrée
est garnie des mêmes filets; sa structure présente de
même des vaisseaux longitudinaux se croisant à angles
droits avec des vaisseaux transverses qui tiennent par
un bout à une veine, et par l'autre vraisemblablement
à deux artères pulmonaires : on doit donc penser qu'il
sert aussi à la respiration. Ce qu'il y a de singulier,
c'est la quantité d'animalcules dont ce ventricule res-
piratoire est souvent rempli et gonflé. Un fait non
moins remarquable est la grosseur et la solidité que
ces vaisseaux, si fins dans les ascidies, prennent dans
quelques alcyons : on en aura une idée quand on saura
que le réseau presque cartilagineux que j'ai trouvé chez
certaines espèces, et dont j'ai donné ci-devant une
description détaillée, n'est autre chose que le tissu
vasculaire de leur sac branchial.
li'ouverlure, couronnée de six tentacules, par la-
quelle l'eau et les alimens s'introduisent dans la cavité
du thorax, ne peut être comparée qu'à Torifice bran-*
chial des ascidies , lequel est aussi quelquefois marque
de six plis. D'après ce principe , la véritable bouche du
' Les personnes qui désireraient fail par M. Ciivier à la première
connaître le degré d^imporlaocc que classe de riostilut , et imprimé dans
les zoologistes ont attaché à ce ré- rédilion in-8° de mes Mémoires sur
sultat , peuvent consaller le rapport les animaux sans vcrièbres.
38 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
polype serait, comme dans l'ascidie, non Torificequi
reçoit les alimens du dehors , mais la petite ouverture
qui les transmet immédiatement au tube intestinal.
Néanmoins, comme cette ociverture^ située au fond
du sac branchial ' , n'a point de lèvres , on pourrait lui
appliquer le nom de pharynx, et laisser celui de bou-
che à l'orifice extérieur, dont les tentacules ou rayons
charnus représentent, en effet, les tentacules des po-
lypes proprement dits et les lèvres des mollusques
bivalves. On supposerait alors le ventricule branchial
forme par une dilatation de la partie du tube alimen-
taire située entre les lèvres et le pharynx "*.
Le premier intestin , que j'ai nommé intestin grêle,
doit être considéré comme xin œsophage , et le ventri-
cule qui lui succède, comme un véritable estomac.
J'observe cependant que ce ventricule, lorsqu'il est
profondément divisé, diffère beaucoup dû renflement
qui constitue l'estomac de l'ascidie : d'ailleurs, chez
celle-ci, l'estomac est souvept enveloppé dans un foie
volumineux , et les animaux en question n'ont pas de
foie bien distinct, ou, s'ils en ont un épais et faisant
masse , comme celui des pyrosomes , il est autrement
placé. Leur intestin , après être remonté sur lui-même ,
' La bouche des ascidies et des tréme fond, sortout dans les ascidies
-animaux que je leur compare , est ordinaires : âTpilL il smit que les ar-
placée -vers rextrémité inférieure de tères brancbiales, qui aboutissent
la veine branchiale, à sa droite, et aussi vers la bouche, sont presque
fait face au dos ou aux deux artères, toujours notablement plus longues
Sa position, relativement à la cavité, que les veines,
est tantôt plus haute, tantôt plus * Pour éviter Péqttivoqne, je
basse ; on peut dire qu^elle nVst ja- substituerai souvent au mot bouche
mais au-dessus de son milieu, mais le mot pharynx^
quelle est très-rarement à son ex-
IP MEMOlKE. ASCIDIES COMPOSÉES. %
se termine toujours par un anus libre , exactement
comme dans les ascidies , chez I^quelles Textremitë du
rectum flotte sous Torifice destiné à Tévacuation des
excremens ' .
La cavité' qui contient les intestins , ou Tabdomen ,
n'est pas placée de nijême dans les deux familles. Lés
ascidies ont labdomen latéral; je veux dire qu'il est
entièrement applique sur un des côlf^s du sac bran-
chial, dont il ne dépasse point la base. Les alcyons
gélatineux , au contraire , ont labdomen inférieur, et
souvent même il est pédicule. Le rectum est la seule
partie du tube intestinal qui s'ap^mie sur le thorax. Il
j a néanmoins quelques ascidies , telles que Vascidia
lepadtformis et Vascidia clai^ata, dont l'abdomen se
rapproche par sa position de celui des alcyons.
L'ovaire de ces derniers est toujours unique , tantôt
appliqué sur le côté de l'abdomen , tantôt pendant au-
dessous : celui de plusieurs ascidies est doublp ; il y en
a un de chaque côté du corps. Nous trouverons aussi un
ovaire double dans les botrylles et dans les pyrosomes.
Tous ces petits animaux composés sont complète-
ment hermaphrodites : leurs œufs sont des germes
susceptibles de se développer sans fécondation préa-
lable, du moins apparente. Ne peut-on pas en dire
autant des ascidies et même de tous les mollusques
acéphales ? En cela , cette classe d'êtres semble se rap-
procher des polypes autant qu'elle s'éloigne des autres
mollusques.
' Cet oiifice , dans les ascidies , mais deux replis en forme de val-
D^a point de filets comme Pautre, vules, ou un simple repli circulaire.
4o ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
J'ai dit qu'on observait aux animaux des alcyons
gélatineux deux tubercules : un entre le cou et l'ap-
pendice de l'anus , et un autre derrière le cou. Le pre-
mier, ou l'antérieur, qui se retrouve dans les asci-
dies % près de leur ganglion, m'a paru, sur les al-
cyons, avoisiner également un ganglion logé dans
l'épaisseur de la tunique : ce ganglion est un peu
allongé et fournit quelques filets (|ui se dirigent en
sens contraire; les uns se portent à l'anus, les autres
vont au cou du ventricule thoracique. En un mot, ce
qu'on aperçoit du système nerveux des alcyons, des bo-
trylles et des pyrosomes, rappelle entièrement celui des
ascidies. Il en est de même du système sanguin , quoi-
qu'on ne puisse assurer que l'identité soit complète;
car le cœur de ces petits animaux est encore à trouver'.
Du côté du corps opposé à l'anus, entre les deux
bords des branchies , on voit , dans l'ascidie , quatre
cordons jaunâtres , droits ou ondulés, qui descendent
du tubercule postérieur et vont aboutir à une fossette
située tout près du pharynx. Ces cordons occupent le
profond sillon qui sépare les deux artères branchiales ,
et dont les bords se ferment sur eux : ils sont d'une
substance molle ou friable, se détachant sans diffi-
culté, et se divisant et subdivisant de même, surtout
en travers. Les deux cordons extérieurs paraissent
^ Il y paraU composé d'un filet se réunir en un seul tronc Letuber-
roulé sur lui-même et décrivant plu- cule situé à la naissance des artères
sieurs spirales. C'est au-dessous de branchiales, vis-à-yis le précédent,
ce tubercule que leurs veines bran- n*esl viûble que dans quelques es-
chiales se rapprochent, non pour pèces
s^appliquer simplement Tune contre * Je Tai trouvé depuis. F'ojrez ci-
Tautre , mais , à ce qu^il parait , ])our après.
IF MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. iji
quelquefois composes d'une se'rie non interrompue de
lamelles minces et demi -circulaires ; ils sont plus gros
que les inteneurs et borde's de deux autres filets. Je
crois m*être aperçu que ces cordons , si délicats ,
n'étaient plus apparens dans les individus malades,
ou moins bien nourris que les autres. Quoi qu'il en
soit, ils existent dans tous les alcyons : c'est à leur
pre'sence que sont dus les vaisseaux bruns et ondulés
que nous avons vus parcourir le dos de chaque espèce
dans le sens de sa longueur.
La peau ou tunique qui enveloppe ces sortes de po-
lypes, sans adhérer aux parois de leur cellule, ne dif-
fère pas de la tunique propre des ascidies , laquelle ne
tient, comme on sait, à leur manteau cartilagineux
que par le pourtour des deux orifices supérieurs. Les
bandelettes musculaires nécessaires à sa contraction
constituent les nervures longitudinales que nous y
avons remarquées.
Enfin le polypier, c'est-à-dire le corps cartilagineux
qui contient les polypes, est leur manteau 5 c'est du
moins un manteau analogue à celui des ascidies, et
nourri des mêmes vaisseaux : on ne peut trouver deux
corps dont la substance, la cou texture, soient plus sem-
blables ; mais je crois que le véritable manteau des asci-
dies est leur tunique intérieure et musculeuse , et que le
sac cartilagineux et extérieur auquel on donne commu-
nément ce nom , est , de même que le polypier des al-
cyons > plus analogue au test des mollusques bivalves '.
* M. Cuyier compare aussi le sac exlérieur des ascidies à la coquille des
biyaWefl.
42 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
Une ressemblance si soutenue prouve qu'on peut
considérer les polypes des alcyon$ à six tentacules
comme de petites ascidies réunies en société', et dont
les facultés sont coordonnéfss et soumises à de certaines
lois. C'est un phénomène digne d'attention que cette
propension de la nature à rapprocher des individus de
la même espèce , et à régler tous leurs môuyemens de
manière à les faire concourir à une action commune.
Quand ils sont libres et agiles , comme les guêpes , les
fourmis, les abeilles, elle les unit par l'instinct; quand
ils sont privés de sens actifs et d'prganes propres à
changer de lieu , elle les enchaîne par des Uens plus
matériels , dont les effets diffèrent de ceux de l'in-
stinct, mais ne sont ni moins certains ni moins ad-
mirables. Ces associations intimes ne sont donc point
la propriété exclusive d'une seule classée d'animaux.
Il est à croire que les êtres agréés ou composés , au-
jourd'hui compris sous la dénomination de polypes,
appartiennent à des familles souvent très-éloignées, et
qu'ils montreront une diversité d'organisation à la-
quelle on ne s'attend guère, à mesure que les obser^
vations se multiplieront.
Les genres que je dois ajouter à ceux que j'ai précé-
demment établis, paro^ qu'ils s'en rapprochent par
leur organisation compliquée, sont au nombre de six :
deux nouveaux , diazona et sioillinâ ; et quatre déjà
connus , distoma , synoïcum', botryllus et pyrosoma.
*■ Les genres distoma et synoï^ J^ai cra pouvoir les y faire entrer
cum ne m^ont été communiqués que pour éviter un supplément,
depuis la lecture de ce mémoire.
\
Ile MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 43
Le genre que je nomme duzona a pour type une
belle espèce ( diazona vîolacea ) , actuellement deposëe
dans la collection de M. Cuvier, et découverte , il y a
quelques années, dans le port dlviça, par M. de La-
roche, jeune observateur, dont le zèle et les talens dis-
tingués feront longtemps regretter la perte. Il lavait
lui- même désignée comme un genre inédit : c'est un
corps orbiçulaire, demi-gélatineux, transparent, blan-
châtre , qui edt fixé par une base épaisse à quelque ro-
cher, et dont les cellules proéminentes, inclinées en
dehors, et disposées sur plusieurs cercles concentri-
ques , se colorent d'un violet léger, plus foncé à leur
sommet; elles s'élèvent, par degrés, du centre à la
circonférence, et s'étalent en coupe ou en couronne.
Chacune de ces cellules est comprimée et terminée par
deux orifices inégaux, tubuleux, marqués de six plis,
qui, lorsqu'ils viennent à s'épanouir, se transforment
en six rayons de couleur pourpre.
Les animaux que leur couleur cendrée fait distin-
guer à travers la substance gélatineuse des cellules,
n*ont pas moins de deux pouces de long; ils sont for-
més d'un thorax auquel s'unit, par un pédicule grêle,
un abdomen assez court. On voit celui-ci descendre
dans la masse qui sert de base aux portions proémi-
nentes des cellules, et dont la substance, plus com-
pacte , offre beaucoup de ramifications vasculaires. Le
thorax est oblong, surmonté de deux tubes pyrami*
daux que couronnent six tentacules lancéolés , canne-^
lés en dessous. Le tube le plus élevé correspond au
pharynx : on sait qu'il en est de même chez les asci-
44 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
dies, où Torifice le plus saillant conduit à la cavité
branchiale \ Le tube le plus court, qui, dans le sys-
tème gene'ral, est aussi le moins éloigne du centre
commun des cercles, reçoit lextremité du rectum.
Des deux orifices descendent, sur la tunique, en-
viron vingt bandelettes ou nervures musculaires , lon-
gitudinales, croisées par des nervures transversès plus
fines. Le tubercule situe entre les orifices est gros^ les
vaisseaux dorsaux sont très-colore's, très-sinues. L'en-
trée du ventricule branchial est garnie de quelques
filets délies, inégaux, les grands çl les petits alternant
ensemble; son réseau peu régulier, compose' de vais-
seaux ondules , formant des mailles dont les jours sont
interceptes par des vaisseaux longitudinaux très-grêles.
L'œsophage descend de la base antérieure du thorax 3
il s'unit au gros intestin pour produire ce long pédi-
cule auquel est suspendu l'abdomen : il est toujours
vide; ainsi les alimens ne s'y arrêtent point. L'esto-
mac est médiocre, peu charnu, quoique glanduleux,
de même qu'une portion de l'intestin, qui m'a paru
garni , un peu au-dessous du pylore , de petits tubes
verdâtres, simples, bifides ou trifides^ probablement
hépatiques. Cet intestin se recourbe bientôt en de-
vant, et remonte directement vers l'anus; il est rem-
pli d'excrémens d'un gris clair, réduits en filamens
au-dessous du pédicule, mais au-dessus moulés en
cinq à six petites masses. L'ovaire est une poche pla-
cée dans Tabdomen , et entourée par l'anse de Tintes-
* Cet orifice, dans les ascidies, et souvent couronné de festons plus
est aussi plus ouvert, que Pautre, nombreux.
lie MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 45
tin ; il est attache à un corps irrëgulier, compacte et
blanchâtre : les œufs qu'il contient , et qu'on aper-
çoit du côte' gauche, sont nombreux, petits et len-
ticulaires. L'oviductus suit visiblement le pëdicule de
l'abdomen pour se rendre à Tanus.
L'espèce que je donne comme exemple du genre dis-
toma ( DiSTOMA rubrum ) , parce qu'elle me paraît abso-
lument congénère du distomus variolosus de Gaertner ',
diffère beaucoup de la précédente par l'aspect ge'ne'-
ral , quoique la conformation , la disposition même de
ces petits animaux, semblent l'en rapprocher infini-
ment. Elle offre des masses demi-cartilagineuses, ir-
légulières, aplaties, d'un rouge vineux, garnies sur
les deux faces de cellules un peu proéminentes, que
les animaux qu'elles contiennent colorent en jaune :
ces cellules se présentent à l'extérieur sous la forme
de mamelons ovales, pourvus à chaque bout d'un ori-
fice pourpré, fendu en six rayons, elles sont tantôt
très- pressées , tantôt moins , et l'on voit alors qu'elles se
disposent par groupes circulaires plus ou moins com-
plets, mais dont la circonférence est toujours occupée
par le gros bout et le grand orifice de chaque mamelon.
Les animaux sont grêles , composés d'un petit tho-
rax, auquel un abdomen un peu plus grand et en
* Distomus variolosus. sunt ; singulum autem dupUci per-
Crusta coriacea , tenax , cras' Joratum est orificio minimo cocci-
siuscula , subtàs plana , supvà ver- neo , quod turgidulus margo , ejus-
rucis crebris variœque magnitudinis dem coloris atque sex distinctus ra-
conspersa, coloris vcl dilutè ruti- diis, quasi in tôt discissus fuerit
cundi , vel ex croceo albîcantis, dentés ^ cingit. (^Gaerin. apud Pall.
Vcrrucœ «eu ivhercu]» maximam Spicil. zool. fasc. x. )
partem ovalia et ex croceo ruhra
46 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
massue tient par un long pe'dicule qui se recourbe
communément en arrière. Le thorax est cylindrique ,
oblique à sa base, surmonte' d'un cou pyramidal, doBt
l'ouverture est ronde et découpée en six tentacules
courts et obtus. La tunique a , de chaque côté^ quel-
ques nervures musculaires , longitudinales, fines et ré-
gulièrement espacées. Les vaisseaux du dos sont tjrès-
ondulés , et le tubercule postérieur parait plus gros que
lantérieur. La mollesse et les sinuosités des parois de
la cavité branchiale n'en laissent pas distinguer le
tissu; c'est de sa base antérieure que descend l'œso-
phage : il est fort mince , et parvient à un estomac
charnu, simplement ovoïde. Au-«dessous du pylore,
l'intestin , d'abord un peu renflé , se dirige bientôt
en arrière, en formant une autre poche oblongue qui
occupe le fond de l'abdomen : il se relève ensuite ,
monte sur le côté droit de l'estomac, suit le pédicule
ou l'œsophage, et va s'ouvrir un peu plus haut sous
un tube cylindrique, dont l'ouverture et les tenta-
cules imitent parfaitement ceux de lorifice thoracique.
L'ovaire est latéral, comme dans le genre cUazona, mais
il est placé à droite ; et , au lieu d'être compris dans
l'anse intestinale, il l'a recouvre entièrement : les œufs
sont grands , au nombre de quinze à vingt , et disposés
par lignes régulières. On en voit souvent de plus gros
que les autres qui sont déjà engagés dans la base de
l'oviductus. Celui-ci monte avec le rectum , et le dé-
passe : son bout supérieur est presque toujours occupé
par un de ces gros germes , qui fait saillie sur le de-
vant du thorax, au-dessus de l'anus.
Ile MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. ijj
Cette espèce m'a offert un plieDomène que j'ai aussi
remarque' sur quelques autres, notamment sur les aplU
dium, dont les cellules sont profondes. A l'ouverture du
corps gélatineux , on voit souvent avec surprise que les
petits animaux qu'il contient sont à plusieurs lignes de
distance de la surface extérieure, comme s'ils n avaient
aucune communication au dehors. La véritable cause
(le ce phénomène me parait exister dans la contraction
violente et subite de ces animaux plongés dans l'alcool,
contraction qui rompt leur adhérence avec les oscules
de l'enveloppe et qui les repousse au fond des cellules.
Un accident analogue arrive quelquefois à Vascidia
intestinalis^
Le genre que j'appelle sigillina s'éloigne plus des
ascidies que les précédens. Je n'en connais de même
qu'une seule espèce ( siGiL^mA afustralis ). Elle a été
trouvée sur la côte sud-ouest de la Nouvelle-Hollande ,
à une profondeur de vingt brasses. Elle consiste en des
cônes allongés, gélatineux, demi-transparens , suppor-
tés et fixés {>ar des pédicules plus grêles. Il parait que
ces cônes sont souvent rapprochés et groupés en fais-
ceaux. Leur surface est garnie de mamelons ovales,
colorés par W petits animaux qu'on aperçoit au tra-
vers, et pourvus de deux orifices fendus en six parties.
L'orifice inférieur , ou le moins éloigné de la base du
cône, répond à la bouche , et est toujours le plus grand
des deux.
Le thorax, plus court du double que l'abdomen
qui le termine , a la forme d'un demi-globe ou d'un
globe aplati en dessus , comprimé par les côtés. Il est
48 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
roux et opaque. Sa partie plate, qui est entourée d'un
large anneau blanc-laiteux, laisse voir les orifices un
peu tubuieux de la bouche et de 1 anus et les deux tu-
bercules. L'orifice de la bouche occupe le centre 5 il
est couronne de six tentacules arrondis. L'orifice do
l'anus, découpe en six dents obtuses, est sur le bord
antérieur; le plus petit tubercule est entre les deux
orifices , et le plus gros sur le bord postérieur. Les cor-
dons colores et ondules qui partent de celui-ci , décri-
vent deux demi-cercles saillans avant de gagner Tab-
domen. Le ventricule branchial a quatre ou cinq grands
vaisseaux circulaires, qui s'unissent par des vaisseaux
longitudinaux très - déliés. Son entrée est garnie de
douze filets tentaculaires , disposés sur deux rangs et
surmontés d*un anneau membraneux ; les filets supé-
rieurs sont plus courts que les inférieurs, avec les-
quels ils alternent. A l'extérieur, le contour du thorax
est marqué de vingt-quatre nervures musculaires, qui
descendent de son sommet et vont en convergeant abou-
tir au pharynx. Gîlui-ci, percé au fond du sac bran-
chial , est directement opposé à son orifice supérieur.
L'abdomen n'est pas pédicule ; il est seulement rétréci
à la base, et un peu en massue. La transparence de la
peau permet d'examiner les viscères. On voit que l'œso-
phage , ou premier intestin , descend tout droit , et
qu'après avoir parcouru le premier tiers de l'abdo-
men , il se renfle en un gros ventricule qui en occupe
le second tiers. Ce ventricule est ovoïde, un peu com-
primé , divisé de chaque côté en trois parties par deux
sutures longitudinales. On pourrait donc le croire sub-
II« MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. ig
divisé en trois loges ; mais cette apparence est trom-
peuse, et il est facile de s'assurer, en le coupant, qu'il
est veVitablement uniloculaire. Il est ferme et compacte.
Au-dessous de ce ventricule , l'intestin se dilate en une
poche coniquejeûsuite il se recourbe en arrière, acquiert
en remontant plus de diamètre , et , après avoir traversé
obliquement le côté droit de l'abdomen pour suivre le
devant du thorax, il se rétrécit de nouveau en arrivant
à l'anus. Il ne contient jamais que peu d'excrémens.
L'ovaire est un long filet tubuleux , pourvu de deux
petits vaisseaux : il est d'ordinaire roulé en spirale près
de son origine ^ et un peu dilaté à son extrémité infé-
rieure , qui contient les germes et qui pénètre plus ou
moins dans l'axe du cône et dans son pédicule. Le bout
supérieur de ce filet , ou l'oviductns , s'engage sous la
peau du côté gauche de l'abdomen , et suit le rectum.
C'est après le genre sigiUina, et dans le voisinage
des aplidium, que je placerais volontiers le synoiçum
( S. turgens ) , publié pour la première fois par le ca-
pitaine Phipps dans son Voyage au pôle boréal, et
depuis associé, aussi mal-à-propos que tant d'autres
espèces , au genre des alcyons , sous le nom A'alcjGiiium
synoïcum. Il consiste en iin groupe de corps cylindri-
ques , demi-cartilagineux , gris , un peu velus , légère-
ment cannelés, réunis sur une tige courte et dicho-
tome. Ces corps sont renflés à leur sommet , au centre
duquel on observe une grande étoile en rose , conjtposée
de nombreux rayons ^ et entourée d'un cercle de petites
étoiles à six rayons égaux. Celles-ci, dont le nombre
varie de cinq à neuf , correspondent aux bouches des
H. N. xxii. 4
5o ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
animaux particuliers renfernies dans chaque cylindre j
tandis que la grande étoile centrale, analogue à Tbiatus
frangé des polyclinum, est percée d'un nombre de trous
égal à celui des anus.
Les animaux que contiennent les cellules ou les cotes
du cylindm, sont rangés circulairement autour d'un
axe vertical comme eux. Us paraissent très-allongés^
mais Tovaire qui les termine fait la moitié de la lon-
gueur totale: le thorax et l'abdomen y sont diacun
pour un quart. La tunique, qui réouvre le tout, est
une peau délicate et transparente, rayée de fines ner-
vures. La cavité thoracique est rétrécie aux deux bouts,
rectiligne piar devant, très-renflée par derrière; son
orifix;e imite une petite fleur tubuleuse, découpée en
six rayons, et son cou est garni d'un double cercle de
filets tentaculaires , courts et renflés. Le réseau est très-
visible et très-régulier : il se compose, des deux côtés,
de quinze vaisseaux demi-circulaires , placés A des dis-
• tances égales , et unis par des vaisseaux longitudinaux
plus déliés. La veine à laquelle ils se réunissent par de-
vant, est frangée d'un égal nombre de petits appendices.
Les cordons colorés du dos et les deux tubercules se
voient comme à l'ordinaire.
Le pharynx est percé verticalement au fond du, tho-
i*ax ; il est relevé en bourrelet , marqué de douze plis ,
et entouré par les deux derniers vaisseaux demi-circu-
laires des branchies. L'œsophage , qui descend tout
droit , subit un étranglement avant son insertion à l'es-
tomac. Celui-ci est ovoïde , tronqué aux deux bouts ,
charnu, gafni de glandes vésiculeuses, et marqué, sur
IF MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 5i
le coté droit y de quelques plis qui s e'tendent du cardia
au pilore. L'intestin éprouve , à peu de distance de Tes-
tomac , un renflement transverse ; il se dilate ensuite
en une poche oblongue , après quoi il se rétrécit extrê-
mement : c'est le point où il se recourbe en se dirigeant
en arrière. A peine commence-t-il à monter , qu'il se
renfle une troisième fois pour donner un gros rectum ,
qui passe obliquement sur le côté droit de l'estomac et
de Tceso^age, et va se terminer au-devant du pharynx
par un anus bifide. L'orifice auquel correspond cet
anus, se prolonge en un tube dont le bout est obli-
quement tronqué et fendu en trois dents, sous les-
quelles on en distingue souvent trois autres fort pe-
tites , qui font voir que ce second orifice a , comme le
premier , une tendance naturelle à se partager en six
divisions. Les dents les plus longues font partie du
limbe de la cavité centrale , de sorte que les rayons de
la graQde étoile que figure cette cavité , sont en nom-
bre trois fois égal à celui des animaux, et par consé-
quent des petites étoiles qui l'entourent.
L'ovaire est cylindrique et pendant sous Fabdomen 3
il renferme, dans une substance muqueuse, beaucoup
d'œufs ronds et jaunâtres , qu'on n'aperçoit bien que
du côté droit. L'oviductus parait comme un gros fil ,
que l'on voit monter avec l'intestin. C'est donc uïie
règle constante dans les animaux de cette famille qui
n'ont qu'un ovaire , que le canal de cet ovaire s'attache
à l'intestin et s'ouvre au même endroit que le rectum.
Tous les alcyons à six tentacules sont dans ce cas;
ils ne possèdent qu'un ovaire^ Les deftx genres qui
4.
5a ANIMAUX SANS TERTEBRES.
vont suivre se distinguent par des caractères oppose's.
Les botrylleset les pjrosomes ont deux ovaires, un
de chaque côte du corps ; ils ont de plus les orifices de
la bouche et de l'anus toujours très -distincts, mais
aussi toujours prive's de tentacules extérieurs.
L'établissement du genre botrylle est dû au célèbre
Gaertner. Schlosser, Ellis, et Gaertner lui-même, ont
successivement publié, sur ce genre, des observations
fort curieuses relativement à ses facultés naturelles ,
mais qui ne nous ont pas dévoilé sa véritable organi-
sation intérieure. Je vais essayer de l'exposer, en dé-
crivant une espèce de ce genre que M. Desmarets fils
. a trouvée sur nos côtes , et qu'il m'a permis de faire
connaître *.
4
Ce botrylle ( botryllus polycyclus ) est , en quelque
sorte , un corps parasite; car il enveloppe de ses expan-
sions , comme d'un manteau , certaines ascidies , et
d'autres êtres qui vivent ordinairement fixés au fond de
la mer : il les recouvre d'une croûte mince, gélatineuse,
demi- transparente, d'un gris-cendré clair, à la surface
de laquelle on voit saillir des animaux ovoïdes, un peu
claviformes , agréablement tachetés de bleu et de pour-
pre, et formant différens systèmes proéminens, con-
tigus les uns aux autres. Ces systèmes sont composés
chacun d'un nombre d'individus indéterminé, (](uelque-
fois de deux ou trois , quelquefois de quinze à vingt ,
disposés sur un seul rang, en ellipse, en ovale, en cer-
« Je n^anrais pas profilé de ceUe yaiion sur rorganisation intérieure
permission ,. si M. Desmarets ne des botrylles. li en a publié de-
m^eût assuré le même jour qu^il puis dans le Nouveau Bulletin des
D^aTait fait lui-même aucune obser- sciences et dans le Journ, de physiq.
Ih MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 53
de parfait, autour dune légère cavité, dont le limbe,
membraneux et dentelé, peut s'élever, se prolonger en
tube cylindrique ou conique , et , par ses contractions
et dilatations successives, agiter et faire tourbillonner
Teau. Le bord extérieur de la croûte gélatineuse offre de
petits rameaux vasculaires , renflés en cylindre vers le
bout, et terminés par un pore. Ces petits tubes, qui
participent de la couleur des animaux, se rencontrent
sur toutes les espèces de botrylles ; mais ils ne leur sont
pas particuliers. La diazone en offre de tout semblables.
Chaque animal est compris dans une cellule, dont le
bout le plus étroit se prolonge sous la cavité centrale
et commune à tous les individus du même système. Les
deux ouvertures de cette cellule sont très-différentes :
l'une , placée à la circonférence , est grande , circulaire,
à rebord entier ou imperceptiblement crénelé ; elle con-
duit à la bouche : l'autre , située dans la cavité du centre
et comprise dans son limbe , est petite , tubuleuse , ré-
tréeie en pointe ' ; elle répond à l'anus , et parait con-
formée pour lancer au loin les excrémens» Le corps pro-
prement dit est un ovoïde comprimé par les côtés , et
incliné en arrière , dont la grande ouverture occupe le
gros bout , et la petite , le milieu de la face supérieure.
La tunique qui l'enveloppe est dépourvue de nervures ,
muqueuse et peu transparente : toutefois , elle laisse
> Les dents qui termioent le le petit sillon longitudinal qui së-
limbe répondent aux ouTertures pare les deux oscules. Ces rayons,
anales. Suivant Gtertner, il en des- pendant la -vie, bsîUent de Péclat
cend , dans le bolryllus stellatus, méiallique; mais, ^près la mort ,
des rayons jaunes ou blancs qui cet éclat s''évanouit, et fait place à
se prolongent ju8qii''aux ouvertures une légère villosité. Voyez Pall*
branchiales^ ils y sont divisés par loc. cit.
54 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
apercevoir le ganglion , les tubercules et les vaisseaux
colores postérieurs , à leur place ordinaire.
Le ventricule branchial, qu'on peut examiner en
ouvrant la tunique, est grand, à mailles très-visibles,
formées par des vaisseaux coriaces , cylindriques, d'un
violet fonce'. Les vaisseaux transverses sont gros , et
seulement au nombre de six on sept de chaque côté ;
ils sont croisés par des vaisseaux longitudinaux , fins .
et serrés, dont trois sont communément plus gros que
les autres. L'entrée de ce ventricule est garnie d'un cer-
cle de huit filets tentaculaires , sétacés et inégaux, que
l'animal a la faculté de produire au dehors '.
L'œsophage sort de la partie antérieure et inférieure
du sac branchial; il est assez court. L'estomac, au-
quel il aboutit , est situé transversalement , à droite de
ce même sac , contre le fond duquel il s'appuie par son
bord supérieur, qui m'a paru pourvu d^n petit cœcum.
Cet estomac est charnu , ovoïde , marqué de cannelures
obliques, moins profondes sur cette espèce que sur
quelques autres que je rapporte au même genre *. L'in-
testin, après s'être un peu éloigné du pylore, se re-
courbe , passe au-dessus de l'estomac , et se dirige vers
le pharynx, pour se terminer un peu plus haut, sous
l'ouverture destinée à l'anus.
C'est immédiatement au-dessus des intestins , sur les
« Tontes les ascidies ont de ces a nommés des dents : Ostia exte-
filets, dont la direction est de bas "ora suh-octodentata. M. Renier,
en haut, et qui se montrent néces- qui a décrit aussi le botrylle, et sur
sairement quand Porifice branchial le travail duquel je rcTiendrai, n'a
se dilate. Ce sont les huit filets ten- vu que quatre filets,
taculaires du botrylle, que Gœrlner * Voyez le Système des ascidies.
1I« MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSEES. 65
deux côtes du sac branchial^ qu'on aperçoit les ovaires
remarquables par leur blaodieur; ils sont attachés à
la tunique, et composés, Tun et Tautre, d'oeufs ou de
germes de divises grosseurs , aglomérés en une masse
tantôt complètement orbiculaîre , tantôt incomplète et
lunelée, suivant lage. Il parait que les germes, qui se
détachent à leur maturité, gliss^fit dans un canal plus
ou moins tortueux ; car on les trouve communément
dispersés sous différens points de la tunique : néan*
moins ceux du côté droit suivent assez souvent la direc-
tion du rectum. Les ovaires, au nombre de deux , et la
position un peu latérale de l'abdomen , donnent aux
animaux du botrylle un air frappant de ressemblance
avec certaines ascidies ; mais ces ascidies sont précisé-
ment celles dont le sac branchial a de grands plis lon-
gitudinaux , tandis que les branchies du botrjUe n'ont
aucune sorte de plis. Ce qui est particulier à ce genre ,
c'est que les ovaires sont infiniment plus gros el plus sailr
lans dans les jeunes individus que dans les adultes '.
Ces petits individus ont une tunique mince, très«renflée,
blanchâtre ou incolore , ainsi que leurs autres viscères.
A quelque âge qu'on les examine , on les trouve tou-
jours intercalés parmi les adultes , ou unis entre eux ; ce
qui porte à croire^que les animaux du botrylle ne nais-
sent pas isola , mais déjà tout assemblés en systèmes.
Nous n'avons observé jusqu'ici que des corps fixés
et, pour ainsi dire, immobiles au fond des ,eaux. Les
* Proies sparsa ^ Jrequens , ad variât, prima suh - giohofa , dein
intentUia daetfhrum; neque mi- ovata, tandem cla^itta, { G'mtin.
nùs namerosa ad ipsum gelatinosœ apud. Pall. SpiciL. zonl. fascx-)-
crustœ marginem :Ji^ura pro œtate
56 AMMAUX SANS VERTÈBRES.
pyrosomeë sont des corps flottans et libres ' ; ils n'en
appartiennent pas moins à l'ordre des alcyons géla-
tineux et des botrjlles. Nous verrons par la suite le
même phénomène se reproduire dans des familles plus
naturelles encore. Le genre pyrosome sl été découvert
et décrit pour la première fois par MM. Pérou et
Le Sueur : ils l'avaient d'abord considéré comme un
polype simple; mais je sais que, dans un travail plus
récent , ils ont réparé cette erreur involontaire '. Les
observations que je donne ici me sont propres; je les ai
faites sur une espèce que M. Cuvier a reçue de Nice,
d'où elle lui a été envoyée par M. Risso.
Ce pyrosome ( pyrosoma giganteum ) est un grand
tube cylindrique, de substance gélatineuse, diaphane,
dont un bout est fermé et arrondi, et l'autre tronqué
et ouvert , mais rétréci à son entrée par un diaphragme
annulaire qui n'est pas sans analogie avec le cercle
membraneux des botrylles. La superficie de ce tube se
compose d'éminences coniques , lisses et polies , de di-
verses grosseurs , les unes simples et très-courtes , les
autres plus longues et terminées par une pièce lancéo-
lée. Chaque éminence est percée au sommet , derrière
la base de la pièce lancéolée, quand celle-ci existe, d'un
petit trou circulaire entouré d'un bord brun et saillant :
ce trou est, suivant moi, l'orifice qui donne entrée à
l'eau et qui conduit au pharynx. La parm intérieure
■ Et qui répandent, la nuit, une panicalièrement à M. Le Saear, a
lumière comparable à celle d^uoe paru avec celui. du même auteur et
bougie. de M. Desmareta sur les botrylles.
* Ce trayail , qui appartient plus •
II* MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 67
du tube offre de légers renflemens hémisphériques , qui
correspondeut aux éminences coniques de la surface
extérieure, et qui sont également percés au sommet :
ces derniers trous, semblables aux précédons pour la
forme comme pour le nombre , sont placés vis-à-vis
des anus , et servent à la sortie des excrémens.
C'est une nouvelle singularité des pjrosomes d'avoir
ainsi les orifices de ces cellules diamétralement opposés;
et c*est cette exacte opposition qui détermine la forme
extraordinaire du corps total. Quant aux fonctions pro-
pres à chacun de ces orifices , elles me semblent indi-
quées par la seule position relative. Il est naturel de
penser que , dans ce genre comme dans les précédens ,
c'est Torifice le plus proéminent qui transmet les ali-
mens au pharynx, et qui aspire Teau nécessaire aux
branchies : d'ailleurs cette eau , renouvelée sans cesse à
la surface extérieure du tube, ne saurait l'être aussi
rapidement ni aussi complètement à la surface inté-
rieure. La disposition des viscères dans^ chaque animal
se trouve conforme à ce premier indice.
Pour décrire les animaux du pyrosome, on peut sup-
poser le cylindre posé verticalement sur sa base ; je veux
dire, sur son bout arrondi et fermé, car Touverture de
ce corps en est évidemment le sommet. Chaque animal
représente alors un sac elliptique , comprimé par les
côtés , dont le grand axe est horizontal , et par consé-
quent perpendiculaire à celui du cylindre; ce sac, formé
d une tunique mince et diaphane , ne s'attache à la cel-
lule qui le contient que par les ouvertures circulaires
et opposées de ces deux bouts : l'extrémité tournée vers
58 ANIMAUX SANS VERTÈBRE&
Taxe du cylindre est simplement arrondie; Fextrëmité
dirîge'e vers la circonférence est prolongée en un cou
dont la longueur se proportionne à lia saillie qne la cel-
lule fait à l'extérieur, et dont Forifice est garni de fes-
tons membraneux. Le bord inférieur du sac laisse voir
les mêmes vaisseaux bruns et ondulés que le dos des
espèces précédentes , et doit, en conséquence, lui être
assimilé.
La cavité thoracique on branchiale est très-grande;
elle occupe les deux tiers de la tunique les plus rappro-
chés de la circonférence du cylindre : son fond , tout
ouvert, communique librement avec l'autre tiers, qui
est destiné aux viscères de Fabdomen ; ceux-ci sont pe-
tits et situés à droite : l'espace qa ils laissent libre est
ordinairement rempli par les fœtus qui viennent suc-
cessivement s'y placer et s'y développer, comme nous
le verrons plus bas.
La conformation du sac branchial dans les pyro-
somes peut faire croire que Feau absorbée par Forifice
oral ressort par l'orifice anal. Ce serait un trait de res-
semblance avec les biphores, chez lesquels cette direc-
tion de Feau n'est pas douteuse. Quoi qu'il en soijL , le
réseau qui tapisse la cavité est autrement organisé; il
est lâche et composé de vaisseaux fins, ondulés, d'un
blanc opaque , les uns longitudinaux , les autres trans-
verses, croisant, les premiers, à angle droit; caractère
qui , comme on le voit , ne se dément point , et appar-
tient jusqU^à présent à tous les genres de cette famille.
Ce réseau n'occupe pas la cavité lout entière , mais seu-
lement ses deux parois latérales ; de sorte qu'il y a visi-
II« MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 59
hlement dans ce genre deux branchies séparées et oppo-
sées, l'une à droite^ l'autre à gauche, qui sont même
très-rétrécies , et par conséquent très-écartées à leur
sommet. Dans les genres précédens, les deux branchies,
quoique réellement distinctes, ne sont séparées que
par derrière. Le pharynx est dans le fond de la ca-
vité branchiale , vei*s l'angle supérieur. L'œsophage se
courbe brusquement pour s^ii\^érer à une échancrure de
Testomac, qui est situé derrière ce même fond. L'esto«-
mac est dharnu , lisse , comprimé , de forme ovoïde ou
approchant un peu de celle d'un cœur. L'intestin, très-
grêle à sa naissance, se renfle subitement j un court
trajet suffit pour le conduire au bord inférieur de la
tunique, où il reçoit l'insertion d'un gros organe ana-
logue au foie; il revient ensuite à l'estomac, derrière
lequel il se termine par un anus simple et arrondi. Les
excrémens sont homogènes, d'un jaune clair, divisés
par petites masses, dont la dernière est souvent déjà
engagée dans l'orifice anal -, ce qui semble prouver que
le rectum a la faculté de s'allonger et de s'adapter à
cet orifice.
Je dois remarquer que le foie, ou l'organe que sa
position peut faire considérer comme le foie, s'attache
à l'intestin par un faisceau de canaux divergens; qu'il
est arrondi, communément opaque, rose, jaune ou
brun , étranglé au-dessus de son insertion , et divisé en
huit à douze côtes par des sillon^ qui convergent de la
hase au sommet : il est très-mou et susceptible de se
décomposer en vésicules oblongues et pédiculées. J'ajou-
terai, comme un fait remarquable , que, dans beaucoup
6o ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
d'individus, cet organe n'a pas de couleur, et qu'il
i*essemble à un globule celluleux et transparent: il
varie aussi beaucoup pour le volume; tantôt , et le plus
souvent, il est de la grosseur de lestomac, tantôt cinq
à six fois plus gros.
Le système nerveux des pyrosomes ne paraît pas dif-
férer essentiellement de celui des animaux precédens.
Il y a de même deux tu|)ercules , un de chaque côté
du cou branchial. Le tubercule anteVieur ou supérieur
semble laisser échapper quelques filets nerveux, dont
quatre mo^itent sur ce cou , tandis que les autres vont
du côté opposé. Lé tubercule postérieur, qui est ici
rinférieur, très-apparent dans certains individus, est
imperceptible sur le plus grand nombre : il en nait
quatre vaisseaux opaques , jaunes ou bruns , qui par-^
courent le bord inférieur de la tunique. Ce sont évi-
demment les quatre cordons du sillon dorsal des asci-
dies : parvenus près du foie, ces quatre petits cordons
se réunissent en un seul , qui se dirige vers l'insertion
de ce viscère , et se perd en atteignant l'abdomen.
Le long du bord supérieur, vis-à-vis les quatre cor-
dons du sillon dorsal , se voient deux canaux larges ,
courts, d un jaune ou d'un brun nébuleux, parallèles, et
tellement unis , qu'on les prendrait pour un seul canal
replié en siphon , qui du milieu des branchies s'éten-
drait jusqu'à l'œsophage , où aboutiraient ses deux
extrémités : l'intérieur en paraît celluleux. Cet organe,
qui est quelquefois vide et transparent, me semble
avoir de l'analogie avec celui que M. Cuvier regarde
comme l'ovaire des biphores, ou du moins comme leur
no MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 6i
ovîductus. Peut-être est-il en même temps roviductus
et l'organe fécondant.
Les ovaires sont orbiculaires ou piriformes, opposes
symétriquement Tun à l'autre, et places sur les côtés
du cou de l'orifice branchial , entre la tunique et le
re'seau des branchies, qu'ils débordent le plus souvent:
ils communiquent avec deux petits conduits, quelque-
fois colores, qui embrassent le cou et descendent jus-
qu'à l'anse formée par les deux canaux reunis en siphon.
Ces ovaires contiennent une multitude d'oeufs arrondis,
très- petits, mais très-distincts.
Si je ne me fais pas illusion, la manière dont les
germes parviennent à leur maturité est très-curieuse : il
paraît qu'ils se détachent de l'ovaire très-petits, et suc-
cessivement un à un , pour aller se placer entre Tin-
testin et le fond de la tunique; c'est là qu'ils continuent
de croître et de se développer jusqu'à leur expulsion
définitive.
En effet , on trouve presque toujours dans cet en-
droit un germe isolé, qui varie beaucoup pour la gros-
seur. Encore petit, ce n^est qu'un globule parfaitement
blanc et transparent , auquel on distingue une ouver-
ture ronde , en forme de bouche : un peu plus gros , ce
globule, creux, montre déjà quatre petites taches rous-
sâtres; plus gros encore, ces quatre taches sont deve*
nues une chaîne de quatre petits fœtus bien distincts,
qui entourent le globule aux trois quarts; enfin, s'il a
toute sa grandeur, les quatre fœtus, pourvus de tous
leurs organes , sont réunis et forment un anneau com-
plet. Dans cet état , son volume équivaut au tiers de
&1 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
celui de rindividu qui le renferme : c'est , comme on
voit , un nouveau pyrosome déjà compose' de quatre
animaux, et qui sera bientôt indépendant du grand
pyrosome dans lequel il a pris naissance. Comment
s'echappe-t-il? je l'ignore: si, comme il est probable,
il sort par la même ouverture que les excrémens, il
faut que cette ouverture soit susceptible de se dilater à
un point excessif.
Ces observations, réunies à celles que j ai faites sur
le botrylle , démontrent que les corpuscules contenus
dans les ovaires de ces animaux sont des germes com-
poses^ non destinés à l'accroissement des systèmes ,
mais à leur multiplication. D'un autre côte , si l'on
ouvre un pyrosome, un alcyon gélatineux, etc., on
trouve entre les individus adultes des embryons plus
ou moins de'veloppés, et qui ne peuvent provenir que
des germes simples, dont l'existence se manifeste suc-
cessivement. Ces derniers étaient donc tous contenus
dans le germe composé et primitif. Ce serait peut-être
ici le lieu de discuter les observations de Bohadsch sur
certaines ascidies; mais le temps ne me permet pas de
m'y arrêter.
Si les botrylles, les pyrosomes et les autres animaux
composés du même ordre, proviennent de germes eux-
mêmes composés, il ne faut pas s'étonner que la dis-
position des individ'us qui se trouvent réunis en un seul
être , soit soumise à des lois si constantes.
i®*" LOI. Les petits animaux qui constituent par leur
réunion les êtres composés de tordre des alcjons géla-
tineux , pyrosomes y etc. , sont essentiellement coordonnés
1I« MÉMOIRE, ASCIDIES COMPOSÉES, 63
en système où chaque animal particulier est comme un
rayon ou l'origine d'un rayon qui aboutit à un ajce com-
mun. Cet axe n'est pas toujours droit; il peut décrire
une ligne plus ou moins tortueuse. De là naît l'irrégu-
larité apparente de plusieurs de ces réunions. Cet axe
n*est pas toujours unique : le même corps peut être
formé d'un seul système; il peut l'être de plusieurs.
Ainsi, comme il y a des animaux simples et des ani-
maux composés, il y a aussi parmi ces derniers des
agrégations simples et des agrégations composées.
2® LOI. Dans tous les corps composés du m,éme ordre ,
Vorifice branchial des animaux particuliers tend tou-
jours à se rapprocher de la circoitférence du système ,
et Vanus à se rapprocher de Vaxe owdu centre, 11 ré-
sulte de cette loi que , loi^sque la position relative des
oscules de tout un système est connue^ Taxe du sys-
tème est aussi connu; et, réciproquement, si l'on con-
naît l'axe du système, quelque ressemblance qu'aient
les deux orifices de chaque animal , on ne peut prendre
l'un pour l'autre.
3® LOI. Le dos ou le côté du corps qui comprend les
artères branchiales indiquées par les cordons très-colo^
rés qui les séparent, est toujours la partie de V animal
la plus éloignée du système de taxe et la moins élevée.
Après l'exposition de ces lois, j'en fais l'application
aux dix genres précédemment décrits, et j'obtiens les
résultats suivant :
Dans le polyclinum, le centre extérieur du système
est un hiatus rond et frangé : les animaux sont situés
verticalement ou inclinés en dehors, et placés à des
64 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
distances très-inégales de leur axe commun ; ils reprë^
sentent des rayons de diverses longueurs, tous poses
sur le même plan. L'agrégation est généralement com-
posée.
Dans les aplidium, didemnum et eucœlium, la dis-
position est très-différente de la précédente ; il n'y a
pas d'hiatus visible : les animaux sont placés sur le
même plan , mais à égale distance de leur axe, qui est
souvent très-prolongé dans le sens horizontal, plus ou
moins sinueux; de sorte qu'au premier coup d'œil les
oscules semblent disposés en quinconce, ou semés sans
ordre et comme au hasard. L'agrégation est composée.
La diazone a des animaux inclinés en dehors , qui
décrivent autour du même axe des cercles emboîtés les
uns dans les autres , et posés à peu près sur le même
plan. L'agrégation est simple.
Les cônes pédicules du genre sigilUna sont aussi des
agrégations simples. Le centre extérieur du système
est au sommet du cône; les animaux sont très-inclinés
en dehors : les cercles peu réguliers qu'ils décrivent ne
sont point sur un même plan , mais sur des plans dif-
férons, placés successivement les uns au-dessus des
autres; disposition qui détermine la forme allongée et
conique du corps total.
Les systèmes du distome sont essentiellement les
mêmes , aux hiatus près , que ceux du polyclînum.
Les cylindres du synoïcum sont des systèmes très-
simples : les animaux y sont disposés en cercle, sur un
seul rang et sur un seul plan.
Dans les botry lies , les Systèmes figurent des cercles^
!!• MÉMOIRE. ASCIDIES COMPOSÉES. 6S
des demi-cercles , des ellipses , etc. , communément for-
mes d'un rang unique d'animaux : quand il y a plu-
sieurs cercles pour un seul système ou pour une seule
cavité, ils sont successivement plus petits et plus éle-
vés, et , par conséquent , disposes en pyramide.
Enfin, dans les pyrosomes, les cercles sont très-
nombreux , tous du même diamètre et poses à plomb
les uns sur les autres : ainsi l'axe du système est celui
du cylindre creux forinë par la superposition de tous
ces cercles , et vers lequel sont , en effet , diriges les
anus des animaux particuliers. Si les cercles augmen-
taient graduellement de diamètre , le pyrosome pren-
drait la forme d'un cône creux ^ voilà pourquoi il y a
dans ce genre des espèces cylindriques et des espèces
coniques, La situation des quatre cordons colores dé-
montre que les animaux sont places à peu près hori-
zontalement, et que le sommet -de leur assemblage
doit être rapporte à son ouverture annulaire.
Les mêmes lois ou des lois analogues, paraissent
poiivoir s'appliquer à d'autres familles , telles que les
fhistres, les cellëpores, les cellulaires , sertulaires , etc.,
et fournir des résultats assez curieux : je ne puis qu'in-
diquer ici cette théorie; ce n*est pas le lieu d'en donner
les de'veloppemens.
Les genres qui sont le sujet de ce second nlëmoire ,
différent de ceux décrits dans le premier par leurs
deux orifices apparens. On peut, en s'en tenant aux
caractères tires de l'organisation^individuelle, les dis-
poser ainsi qu'il suit :
H. N. xxn. 5
66 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
i^« Bouche et anus surmontes de tentacules exté-
rieurs. Un seul ovaire.
Genre i. Diazona. Abdomen pédicule. Ovaire huerai ^ entouré par
rinUstin,
Genre 2. Distoma. Abdomen pédiadé. Oçaire latéral, dégagé de
Fintestin.
Genre 3. SigiIiLINA. Abdomen sessUe, Oçaire dégagé de Tintestin,
pédicule , ir^érieur.
Genre 4* Cynoicum. Abdomen sessUe. Oçaire sessUe ^ inférieur.
2^. Bouche et anus non surmontes de tentacules
ezteneurs. Deux ovaires.
Genre 5. Botryllus. Branààes réunies par deçant, sans corn-
munication açec Vor^ice anal.
Genre 6. Pyrosoma. Brandùes séparées, communiquant açec Vori^
fice anaL
La série la pins naturelle des dix genres dont l'ordre
entier se compose , paraît être celle-ci :
L CORPS FIXÉ.
i'^ Division. Les deux ouvertures supérieures, à
sir rayons réguliers.
Genre i. DlAZONA.
— ■ 2. Distoma.
3^ SiGILLIIïA.
2^ Division. Les deux ouvertures supérieures : tune
à six rayons réguliers ^ Vautre irrégulière ou simple.
Genre 4* Syiïoigum.
5. Aplu)IUm.
6. polyclinum.
7. DiDEMKUM.
n« MÉMoms. AscmiEs composées. 67
5« Division. Les deux ouvertures supérieures et
simples.
Genre 8. ËUGŒLiuv.
g. BOTRYLtUS.
n. COBPS tIBBE.
4^- Division. Les deux ouvertures aux deux bouts
diamétralement opposés.
Genre lo. Pyro^oma.
Voilà donc un nouvel ordre d'anims^ux composes
déjà formé de quatre divisions et de dix genres bien
distincts. Il est à présumer que les recherches ulté-
rieures augmenteront bientôt ce nombre. Quelques
alcyons peu connus , tels que les atcjonium stellatum
et comiculatum, quelques flustres^ semblent se ràp^^
procher de cet ordre. On n'a presque rien encore ob-
servé de l'organisation de ces mêmes flustres , des cel-
lulaires, des cellépores, et des autres polypes que j'ap-
pelle agrégés. J'ai fait dessiner et graver avec soin^
dans l'atlas, un grand nombre d'espèces appartenant
à ces genres % et ces figures seules suffiraient pour
prouver que la structure de ces petits animaux est
beaucoup plus compliquée qu'on ne l'avait cru jusqu'à
présent*.
■ Voyez POLYPBs ou àmthslidbs, par M. Léon Lecicrc, ont certaine-
planches Yii et amyantes. ment un seul intestin et an anus.
* Us paraissent pourvus d''un anus. Ces animalcules présentent d^abord
Les brachions ou rotifères observés un grand sac ou pavillon supérieur,
par M. Dutrochet, Ann, du Mus. dont Torifice reçoit- Forgane rota-
iThist, naU, tom. xxx, pag. 355, et toire. Au fond de ce sac est située
5.
68 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
Ces considérations m'ont engage à continuer l'em*
ploi du nom de polypes pour designer les animaux
composes qui font l'objet de ces me'moires, quelle
que soit d'ailleurs leur place naturelle dans le sys-
tème zoologique. Je donnerai donc à ceux dont il a
ete' particulièrement question , le nom de polypes as-
cidiens : peut-»-être faiidra-t-il leur accorder celui de
mollusques ; peut-être conviendra-t-il d'en créer quel-
que autre. Ces animaux devront suivre le sort des as-
cidies. Je ne déciderai rien que je n'aie acquis par de
nouvelles recherches ' une connaissance plus approfon-
die de ces dernières.
la bouche, ou le pharynx, qui coin- manque pas de rapports avec celle
mnnique par un cesophage avec Tes- des alcyons précédemmeni décrits ,
tomac. LUntestin qui naît de celui- elle en aurait de bien sensibles, si ,
ci monte et va aboutir à un anus comme le soupçonne M. Guvier ^ les
antérieur et supérieur. Sous Tintes- organes ciliés des rotifères servaient
tin pend un ovaire. Le corps entier à leur respiration,
est contenu dans un étui cartilagi- > Ces recherches sont exposées
neux , fixé par la base. Cette orgar dans le mémoire suivant,
nisation , vue dans son ensemble , ne
TROISIÈME MÉMOIRE.
OBSERVATIONS
SUR LES ASCIDIES
PROPREMENT DITES,
•
SUIVIES DE CONSIDERATIONS GENERALES SUR LA CLASSE
DES ASCIDIES.
%ivsf%.v%tvK\n/si%i
Vj'est en examinant des corps dont les attributs exté-
rieurs étaient loin de, rappeler ceux des ascidies ordi-
naires , que nous sommes parvenus à la découverte de
Tordre des ascidies composées ou sociales'. L'intérêt
de cette découverte exige que nous abandonnions mo-
mentanément la classe des polypes , pour nous occuper
des êtres plus compliqués qui font lobjet de ce troi-
sième mémoire.
■ A proprement parler , ces asci- Gœrtneri novam indicat et perficit
dies fiODt plutôt retrouvées que dé- ajffinitatis sefiem înter zoophyta et
couYcrtes. Le genre distomus , pro- testacea bivalvia, per ascidia bas-
posé par Gœrlner il y a quarante- teri seu priapos, quos Gœrtnerus in
cinq ans, présentait la réunion déjà génère d i stomos voc^re amavit^ qui-
effectuée des ascidies composées aux que sunt quasi bivaKia iestis exemta,
ascidies simples. Voici ce que Pallas branchisque lamellaceis orbata ef '
dit à ce sujet : <c Alcyonium as- basi mpibus adnata. » ( Spicil. zool.
cidioïdes seu dislomus variolosns fasc. x , pag. 35. ) Ces observations
70 ANIMAUX «ANS VERTEBRES.
Les ascidies ont Forganisation variée et l'aspect uni-
forme. La configuration qui leur est affectée ^ ne per-
met pas que les différences intérieures se manifestent
au dehors par des signes foit sensibles. Aussi les dis-
tinctions ne'cessaires à la parfaite connaissance des es-
pèces sont-elles difficiles à tracer. Il ne me parait ce-
pendant pas impossible de les diviser en plusieurs
genres. Je vais essayer d'en établir quatre, et je ne doute
pas que par la suite on n'en admette plusieurs autres.
Les genres que je propose sont fondés sur les consi-
dérations suivantes : le test des ascidies est coriace, ou
il est gélatineux^ il est sessile, ou il est pédicule '.
sont de 1 774. M. Renier , naturaliste les caractères sont pris dans la forme
de Venise, a fait imprimer en 1798 , et les dimensions du sac branchial :
dans les O^asco/î ^f itfiTa/io , t. XTX, i^. Sac branchial plissé longi-
une longue lettre dont le but prin- tudinalement , descendant jpscpi^aa
cipal est d^établir P affinité des bo- fond de la tunique propre sans B*y
trylles avec les ascidies. Il est yrai recourber. — Ascidia mieroc&smus ^
qu'ail ne leur suppose d^autres Tis- A. papillota,
cères qu^un tube courbé en siphon a^. Sac branchial non plissé , des-
et allant d''an orifice à Pautre; c^est cendant jusqu^au fond de la tunique
même ainsi qu^il les a représentés, propre sans s^y recourber. — Ascidia
Mais il faut se rappeler qu^àPépoque phusca.
où cet auteur écrivait , Porganisation 3® . Sac )>raQçhial descendant jus-
intérieure des ascidies était à peu près qu^au fond de la tunique propre, se
inconnue, et qu^au fond tous ces recourbant ensuite , et remontant
rapprochemens avaient leur prin- jusqu''au milieu du cor ps.^^jcùft'a
cipe dans des analogies extérieures. mamiUata, A, monachus.
Je suis arrivé à la vérité en suivant 4^- Sac branchial ne pénétrant
une autre voie ; et le -lecteur a pu pas jnsqu^au fond de la tunique
remarquer que si ^existence des asci- ptopre. — Ascidia intestinaUs y A.
dies composées nVst pas encore re- clat^ata,
connue dans mon premier mémoire. Ces divisions sont très-simples et
du moins y trouve-t-on tous les été* disposées très-naturellement. Je ne
mens nécessaires pour la démontrer, m'en suis écarté que pour y ajouter
■ M. Guvier { Mémoitvt du Mus. quelques dévelo'ppemens et donner
d'hist. nat.y tom. 11 ) divise le genre upe sorte de priorité aux caractères
des ascidies en quatre tribus, dont extérieurs.
Ilh MEMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 71
Je range parmi les ascidies à test coriace, celles dont
Tenveloppe extérieure est d'une substance sèche, peu
ou point transparente , dure à entambr, doublée inté-
rieurement d'une peau dense , qui souvent a les reflets *
de la nacre et son opacité; celles qui admettent dans
l'épaisseur de leur enveloppe divers corps marins , et
qui s'incrustent de gravier, de coquillages, de litho-
phjtes , de fucus , etc. ; celles dont la surface , sans
être ainsi incrustée , est profondément ridée , ou ver-
ruqueuse, papillense, scabre, épineuse, velue. Les
espèces auxquelles j'attribue un test gélatineux , se
distinguent par des qualités contraires. Leur enveloppe
est plus molle , plus tendre et plus facile à couper ; elle
a la transparence de la gelée ou du cartilage. Elle est
doublée d'une membrane mince et séreuse ; sa sur&ce
est unie ou simplement bosselée , le plus souvent glabre
et polie* Enfin , il est rare qu'elle reçoive dans sa sub-
stance quelques corps étrangers.
Ces deux divisions présentent encore les différences
suivantes. Les ascidies à test coriace ont l'orifice bran-
chial ouvert en quatre rayons; l'anal, de même, ou
fendu transversalement. Les ascidies à test gélatineux,
lorsqu'elles sont pourvues de rayons , en ont commu-
nément de huit à neuf à leur orifice branchial , et pas
moins de six à l'orifice anal \
Enfin , comme le nombre des rayons , dans les asci-
dies contractées ou privées de vie, est souvent difficile
> La tnniqae adhère moins forte» double ces orifices a moins d^épais-
ment aax orifices dans cette seconde senr et de solidité.
dWision ; la membrane veloutée qni
72 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
à déterminer, s'il restait de l'incertitude sur la place
d'un individu quelconque , on la ferait cesser par une
simple section du sac branchial : car, toutes les espèces
que je considère comme des ascidies à test coriace, ont
leurs branchies divisées longitudinalement par des plis
saillant à l'intérieur, réguliers et permanens ' ; et toutes
celles que j'admets parmi les ascidies à test gélatineux,
ont leurs branchies unies et sans aucun pli.
Chacune de ces divisions possède des espèces sessiles
et des espèces pédiculees, avec cette différence néan-
moins que , dans la première division , le pédicule naît
du sommet du corps , et , dans la seconde, de sa base;
de sorte que chez les espèces de cette seconde division
le corps est véritablement supporté par le pédicule,
tandis que chez celles de la première il y est plutôt
suspendu.
Tels sont les résultats généraux des observations
que j'ai pu faire sur les ascidies de ma collection et
sur celles que ]VL Cuvier a bien voulu me commu-
niquer.
Les ascidies à test coriace et pédicule ^ composent le genre
BOLTENIA ;
Les ascidies à test coriace ^ sessihy le genre GYNTHIâ ;
Les ascidies à test gélatineux y sessile, le genre phâllusià;
Les ascidies à test gélatineux ^ pédicule, le genre CLAVELLINA.
■ « Ces plis, suivant la remarque des ligamens et deç vaisseaux san-
de M. Cuvier, sont maintenus con- guins qui traversent sur leur base et
stans , quelles que soieRt d'^aiUeurs enveloppent ce sac comme autant
les dilatations du sac branchial, par de cerceaux. »
UV MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 78
Genre Boltenia.
Exemple.
BoLTENIA ovifera. ( VorticeUa oçifera, Linn. )
Le corps est ovoïde, suspendu à un pédicule cylin-
drique très-grêle et très-long ; tous deux couverts d'un
poil ras , dur et serre. Les orifices extérieurs ou les os-
cules sont fendus en croix, peu proeminens, place's du
même côte', run très-près du pédicule, et Feutre vers
1 extrémité opposée. C'est le premier qui répond à la
cavité branchiale. L'entrée de cette cavité est garnie
d'une rangée de filets teutaculaires divisés à leur bout.
Je ne connais pas les plis des branchies ; je sais seule-
ment que les gros vaisseaux forment entre eux des
mailles carrées , et que ces mailles ont Içur jour inter-
cepté par des vaisseaux longitudinaux très-fins, croisés
eux-mêmes par deux vaisseaux transverses , de moyenne
grandeur. Le pharynx est au fond de la cavité, plus
bas que l'orifice anal ; il conduit à un estomac simple ,
% et privé de foie, à ce qu'il piarait. L'intestin monte,
jusqu'au pédicule, mais il n'y pénètre pas , et redes-
cend aussitôt parallèlement à lui-même : il se termine
par un anus dentelé. Il y a deux ovaires très-inégaux :
le plus petit est du côté des intestins, entre l'estomac
^t le rectum^ et le plus grand, du côté opposé. Us sont
tous deux allongés, placés longitudinalement , et ter-
minés par de courts oviductus , qui aboutissent , comme
on le pense bien , à l'orifice anal. Tous ces viscères sont
74 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
enveloppes dans une tunique dont le sommet se pro-
longe , s'amincît , et remplit comme une moelle l'inté-
rieur du pe'dicule. Les muscles dont elle est garnie sont
d'étroites bandelettes , les unes longitudinales , se por-
tant aux deux orifices, les autres circulaires. Ces ban-
delettes se croisent à angle droit , et simulent ainsi un
réseau branchial ; mais le plus léger examen suffit pour
dévoiler leur nature. L'insertion du pédicule se fait vi-
jsiblement ici , non au milieu , mais sur le côté du som-
met ; et c'est ainsi qu'Edwards l'a représentée. On con-
çoit alors que le corps doit, par son poids ^ courber
l'extrémité dii pédicule , quand celui-ci s'élève vertica-
lement , et se remettre ainsi dans sa position naturelle.
Dans une autre espèce que Bolten a décrite , et que la
distance qui existe entre ses ouvertures me fait rappor-
ter à ce genre , le pédicule naît directement du som-
met , et ne parait pas disposé à perdre sa direction ver-
ticale. Telle que cette espèce est représentée, le fond
du sac branchial monte , au lieu de descendre ; de sorte
que l'animal est, à proprement parler, dans une situa-
tion renversée.
Genre Ctwthia.
Plusieurs espèces de ce genre ne se distinguent du
précédent que par le défaut de pédicule : d'autres s'en
éloignent encore par la présence d'un foie ; d'autres ,
par l'unité de l'ovaire ; d'autres , par l'interruption du
tissu des branchies, etc. Elles doivent donc différer
beaucoup entre elles. Le petit nombre de celles que
j'ai examinées pourrait former quatre tribus, si l'on
IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 7$
avait égard aux variétés d'organisation que présentent
les exemples suivans.
Premier exemple *.
Cyiïthia Momus, — > mîcrocosmus , — • pantex , — gangelion , —
papillata , — - daudicans , -— pupa.
Les orifices plus ou moins tubuleux s^épanouissent
en quatre festons non frangés. L'entrée de la cavité
branchiale est pourvue d'un cercle de filets tentacu-
laires composés, généralement pinnés ou sub-bipinnés.
Cette cavité n'a pas moins de douze plis flottans dans
son intérieur, et quelquefois elle en a dix-huit très-
complets , neuf de chaque côté , qui tous suivent pa-
rallèlement la courbure de la cavité, et vont aboutir
à un petit espace lisse, situé au-dessous du pharynx.
Les gros vaisseaux longitudinaux sont les plus saillans
de tous i ils forment avec les vaisseaux demi-circulaires
des mailles en carré long, que trois autres vaisseaux
moins gros subdivisent en quatre mailles transverses.
Ces dernières ont leur jour intercepté par des vais-
seaux longitudinaux extrêmement fins. Le pharynx
conduit à un estomac pourvu d'un foie verdâtre,
grenu ou feuilleté. Ce foie, qui adhère d'une manière
intime à l'estomac , l'enveloppe en tout ou en partie ,
et y verse la bile par des trous distincts percés au fond
de certaines cavités. L'intestin est peu glanduleux^ il
forme une anse peu élevée, toujours écartée du rec-?
* Voye% les planches relaiives aux ascidies.
76 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
tum, qui se termine par un anus découpe ou entier.
Il y a au moins deux ovaires; ils sont attachés à la
tunique, et appliques contre le sac branchial, l'un
du côté des intestins , et Tautre du côté opposé. Ces
ovaires sont terminés par de courts oviductus, dirigés
vers Torifîce anal.
Telle est l'organisation commune aux sept espèces
indiquées ci-dessus , et que diversifient quelques carac-
tères sujets à varier. \^. Le nombre des plis de la ca-
vité branchiale : on en compte douze dans la cynihia
gangelion; quatorze dans les C. microcosmus , pantex ,
pupa; seize dans la C papillata, dix -huit dans la
C. momus; enfin, dix-sept ou même dix-neuf dans la
C. claudicansy qui les a toujours en nombre impair.
2''. La position du pharynx, qui s'éloigne plus ou moins
du fond de la cavité ; ce qui peut beaucoup changer la
proportion relative de ses plis. La C. momus, où il est
le plus élevé, a les plis postérieurs ou voisins des ar-
tères branchiales très-longs , et les plis voisins de la
veine branchiale très-courts. 5^. La conformation de
Festomac, dont l'intérieur, ordinairement simple, est
garni de plusieurs feuillets saillans dans la C. papiUata.
4^. La disposition du foie , que les C. momus, microcos-
mus, pantex et gangelion , ont divisé en deux masses,
dont une est à gauche du sac branchial , et comme hors
de Tabdomen. 5^. Le nombre , la forme et la situation
des ovaires. Du côté de l'abdomen, l'ovaire est tou-
jours unique, mais tantôt compris dans l'anse de l'in-
testin sans y adhérer, tantôt couché sur l'intestin et
adhérant au rectum. Ce dernier cas est celui des
m* MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 77
C. papillata , claudicans et pupa. La C, microcosmus est
la seule qui ait deux ovaires du cAte' gauche , et la C. pa-*
pillata, la seule qui ait des deux côtes un ovaire re-
courbe et termine par un oviductus à chaque bout. Je
ne tiens pas compte ici de différences plus minutieuses ,
qu'on trouvera d'ailleurs enumërees ci-après , dans le
Tableau systématique des espèces'.
Second exemple.
Cynthia dione.
Cette espèce a les deux orifices extérieurs découpes
en quatre lobes; les filets tentaculaires branchas et
comme bipinnes ; quatorze plis flottans au sac bran-
chial ; l'estomac enveloppé dans un foie cannelé' et
verdâtre ; les ovaires au nombre de deux , un dans
labdomen et contigu à l'intestin , quoique non com-
pris dans son anse; l'autre du côté opposé. Elle semble
donc partager la conformation des précédentes , et de-
vrait, en effet, leur être réunie ^ si elle ne présentait
deux caractères par lesquels elle se distingue non-seu-
lement de ses congénères^ mais encore de toutes les
ascidies simples et composées qui me sont connues.
Le premier consiste en de petits filamens qui bor-
dent les festons de ses orifices, et qui la font recon-
naître pour l'espèce gravée dans Forskael, tab. xxvii,
fig. E , à laquelle on trouve cette singulière frange de
filets.
' Voyez le Syatëcoe des ascidies.
78 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
Le second et le plus important de ces caractères
réside dans la disposition du tissu branchial y qui n'est
pas continu sur les plis , mais interrompu à des dis-
tances égales et de manière à dessiner une suite de
festons très«réguliei*s. Chaque pli en a un second à sa
base , qui n'est pas libre comme lui , et dont les points
d'attache correspondent aux intervalles qui séparent les
festons. La totalité des plis est ainsi de vingt-huit,
quatorze de chaque côté : ils sont bordés par un égal
nombre de grands vaisseaux longitudinaux. Les vais-
seaux qui composent le tissu sont excessivement fins;
les transverses cependant , moins déliés que les autres ,
moins serrés aussi, et s'accommodant très-bien par
leur courbure à la circonscription des festons. Ce der-
nier point est une légère exception à la loi qui veut
que, dans cette famille, les vaisseaux des branchies
s'unissent en formant des angles droits entré eux.
Cette espèce est encore remarquable par la dispo-
sition des fibres charnues de sa tunique , dont les prin-
cipaux trousseaux , de chaque côté , descendent des deux
orifices en convergeant, et se terminent brusquement
avant de s'atteindre; ils sont peu nombreux, courts et
épaissis par le bout.
La cjnûiîa momus présente une organisation mus-
culaire assez analogue : mais , dans les autres espèces
de ce genre , les muscles circulaires des orifices se ré-
pètent concentriquement sur tout le corps , en se croi-
sant ; les muscles longitudinaux de ces mêmes orifices
se prolongent aussi, et vont s'épanouir à la base; ils
s'unissent avec les autres , et tous se serrent tellement ,
me MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 79
dans les deux tribus suivantes , que la tunique ne pré-
sente plus qu'un tissu continu sans distinction de £»!$•
ceaux. A la vérité , les espèces d'ascidies dont la tu-
nique intérieure est la plus musculeuse et la plus
propre à lancer de longs filets d'eau ^ appartiennent
à ce genre.
Troisième exemple.
Cynthia Canopus , — poljcarpa , — pomaria.
On trouve à ces espèces des orifices à quatre lobes
non frangés; des filets tentaculàires ti^s-simples; des
plis branchiaux ; au nombre de huit seulement j quatre
de chaque côté , à réseau continu i un estomac feuilleté
intérieurement , dépourvu de foie et dé toute autre an-
nexe â l'extérieur: enfin, un ou plusieurs ovaires sur
chacun des côtés du corps.
L'organisation viscérale semble simplifiée. La cavité
branchiale à moins de plis^ et, en outre ^ des plis moins
saillans} plus de filets tentaculàires divisés; plus de
foie ; les glandes renfermées dans l'épaisseur des parois
intestinales peuvent j suppléer. L'intérieur de l'intes-
tin est pourvu d'une côte cylindrique qui s'étend du
pylore à l'anus, et qui se montre ici pour la première
fois.
La conformation du tube alimentaire varie. La
cjnthia Canopus a l'estomac très-*grand , cylindrique ^
et un très-long rectum* Dans les C. pofycarpa et po^
maria, l'estomac est très-^^petit ^ elliptique, et l'intes-
tin très-court : il y a de plus un petit cœcum en
avant du pylore.
8o ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
Les organes de la génération montrent des diffé-
rences plus frappantes et plus difficiles à concevoir. Les
ovaires de la C. Canopus sont en nombre limité , deux
ou quatre, au plus; ceux du côté droit contigus au rec-
tum; tous teï^minés, comme à l'ordinaire, par des ovi-
ductus ou des canaux propres à l'émission des œufs.
A en croire les apparences , les ovaires des C. pofycarpa
et pomaria seraient en nombre pour ainsi dire illimité ,
et n'auraient aucun oviductus. En effet , parmi les or-
ganes que possèdent ces espèces , les seuls qu'on puisse
prendre pour des ovaires , sont des corps hémisphéri-
ques ou coniques, adhérens à la tunique charnue , au
nombre de plus de cinquante , et disposés sur huit rangs
qui correspondent à peu près aux huit plis du sac bran-
chial : ils sont formés d'un amas de grains semblables
aux œufs de quelques autres espèces , très - serrés , et
dont l'ensemble imite exactement une baie composée,
soutenue par un calice à cinq divisions. Ces ovaires,
vrais ou faux, n'ont entre eux aucune communication
visible , et paraissent ne posséder d'oviductus ni com-
muns ni particuliers; ils sont accompagnés à leur base
de vésicules gélatineuses, transparentes, sub-pédiculées :
l'état de vacuité leur donne à eux-mêmes cette appa-
rence vésiculeuse. La C. papillata, qui appartient à la
première tribu , m*a offert aussi plusieurs rangées de
vésicules gélatineuses, ridées, demi-transparentes, qui
correspondent aux plis des branchies, et sont attachées
à la base de leurs, principaux ligamens , sur la tunique
charnue. Ces vésicules , non moins isolées que les corps
précédens , ont quelques vaisseaux sanguins et parais-
nie MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 81
sent organisées^ On ne peut néanmoins les confondre
avec les véritables ovaires, qui en sont ici très-dis-
tinctS; Dans la C. microcosmus , les ovaires, dont la na-
ture n'est pas douteuse , se composent de lobes gélati-
neux f séparés comme les grains d'une grappe; et après
rémission des œufs , ces lobes flétris deviennent diffi-
ciles à distinguer des vésicules ridées de la cjnthia
papillota. Je suis même porté à croire que ce sont les
ovaires flétris du microcosmus, que M. Cuvier, ne sachant
quelle organisation leur attribuer, a pris pour des pro-
visions de substance nutritive, comparables à la graisse
des autres animaux'.
Quelles que soient les fonctions de ces diverses par-
ties , on doit se garder de confondre des corps si régu-
lièrement organisés et disposés , avec certaines excrois-
sances spongieuses ou charnues qui pullulent sans ordre
sur les parois de la tunique et jusque sur les intestins
et les ovaires de quelques espèces. J'ai trouvé de sem-
blables excroissances à une variété de la C. claudicaus,
dont elles enveloppaient entièrement l'intestin; j'en ai
même trouvé à Ja C* Canopus qui fait partie de cette
troisième tribu , et je les ai fait dessiner. Au reste ,
toutes ces productions paraissent étrangères aux es-
pèces de la quatrième tribu ^ et elles ne se représentent
plus dans les genres suivans.
Quatrième exemple^
Cynthia mytillgera , — solearis , — cînerea.
Les deux orifices sont plus ou moins sillonnés j ils
* Mémoire précné ^ pag. 54*
H. N. xxiî. 6
82 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
ne s'épanouissent néanmoins qu'en quatre festons, in-
dique's par quatre angles inte'rieurs. Les filets tentacu-
laires sont très-simples j la cavité' branchiale pourvue
de huit pHs, quelquefois très-superficiels; le tissu res-
piratoire essentiellement conforme' comme dans la pre-
mière trîbu ; l'estomac feuilleté au-dedans , sans aucun
foie à l'exte'rieur ; l'intestin petit, glanduleux, muni à
l'inte'rieiir d'une côte qui s'e'tend du pylore à l'anus.
Tous ces caractères se trouvent déjà réunis dans les
espèces de la troisième tribu, dont celles-ci ne diffè-
rent en effet que par l'unité de l'ovaire, et sa situation
dans l'anse intestinale, qui Tembrassent exactement.
Cest une différence de quelque valeur, parce qu'en sé-
parant ces espèces à branchies peu plissées, et les iso-
lant dans leur division , elle les rapproche en même
temps delà division suivante , où l'ovaire est toujours
unique et étroitement embrassé par l'intestin.
Dans cette tribu , l'ovaire se présente sous la forme
d'une poche membraneuse, qui fournit des points d'atta-
che aux branchies, et qui se fixe elle-même à la tu-
nique et au pourtour de l'anse intestinale. Je n'y ai
jamais aperçu que quelques grains ronds et épars , assez
semblables à d'autres grains qui tapissent la tunique et
le dehors de l'intestin; mais ces derniers ne sont que
de petites glandes généralement très-noires. Cette poche
envoie un prolongement qui s'attache au rectum , mais
si frisé, si irrégulier, si mince, que je n'ose le donner
pour un oviductus.
Les espèces en question sont celles dont les viscères
abdominaux tiennent le moins de place^ Leur intestin
IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 83
est très-petit et très-maigre. Le sac branchial est géné-
ralement d'un tissu ferme, fortifie par des ligamens
fibreux très-compactes , et attaché à la tunique charnue
par des brides ou des expansions prolongées de ces
mêmes ligamens'. On voit qu'en se contractant il
pourrait se réduire à un petit volume et laisser entre
les côtés de la tunique et lui un assez grand espace ,
auquel l'orifice qui répond à l'anus ménagerait facile^'
ment quelque communication au dehors. L'eau péné-*
trerait-elle ainsi dans cet intervalle , qui est souvent
rempli de gravier assez gros , sans qu'il se manifeste
aucune lésion au tissu des branchies ^ ? Des observa-
teurs si dignes de foi ^ ont vu les ascidies lancer l'eau
en deux jets séparés, qu'on né peut guère douter que
ce fluide ne soit quelquefois absorbé ou rejeté par l'ori-
fice anal.
Genre Phallusia.
On sait déjà que ce genre diffère des précédens par
ses branchies non plissées et tendues. A ce premier
caractère elles en joignent un second plus difficile à
observer : c'est que les mailles de leur tissu sont pour-
vues , à chaque angle , de petites bourses ou papilles
coniques qui marquent la jonction des vaisseaux lon-
gitudinaunT aux vaisseaux transverses. Ces mailles ont
■ Le sac branchial des ascidies anal j essai que Tétat des indÎTidua
Q^adhère immédiatement à la tuni- que je possède ne m^a pas permis de
que que par ses deux arêtes anté- tenter,
nenre et postérieure. ^ Diquemare , Bruguière , Mûller,
* On pourrait sVn assurer en in- Bosc, et^ plus anciennement, Ron^
jectant quelque liquide par Porifice delet.
6.
84 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
d'ailleurs leur ouverture interceptée, comme à Fordi-
naire, par d'autres vaisseaux longitudinaux très-dëlies.
Quant aux papilles, elles sont analogues aux filets qui
bordent la veine branchiale dans beaucoup d ascidies ^
tant simples que composées , et qui indiquent aussi la
réunion des vaisseaux transverses à cette veine.
Il semble d'abord que ce genre ne puisse se subdi-
viser aussi facilement que le pre'ce'dent : des filets ten-
taculaires toujours simples ; des branchies toujours
tendues et dont les mailles sont toujours essentielle^
ment les marnes; un ovaire toujours unique; jamais
de foie à l'estomac: cet annexe ne doit plus reparaître,
mais une côte intestinale qui s'ëtend toujours du pjlore
à l'anus. Il y a donc ici un grand fond d'uniformité ;
mais ce fond est varié par des combinaisons absolument
étrangères aux deux premiers genres, et qui permettent
d'établir dans celui-ci trois tribus naturelles très-dis-
tinctes. Cest ce que je vais démontrer par autant
d'exemples.
Premier exemple.
Phâllusia sulcata , — irigra , -^ arabica , — turcîca.
L'enveloppe de ces quatre espèces est demi-cartila-
gineuse, arrosée par des ramifications veineuses et arté-
rielles très-visibles : ces petits vaisseaux proviennent
d'un double tronc qui sort de la partie moyenne et pos-
térieure du corps. Le pharynx n'est pas situé précisé-
ment au fond du sac branchial , mais plus haut , vers
son tiers ou son quart inférieur. Il conduit à un estomac
horizontal et simple dans les trois premières espèces ,
IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 85
mais vertical et garni de feuillets très-minces dans la
Ph. turcica. L'intestin est peu glanduleux ; il forme une
anse plus élevée que dans le genre précédent , et plus
inclinée sur le rectum. L'ovaire ne s'est trouvé visible
et rempli d*œufs que sur la première espèce, Ph, sulcata.
Sa masse principale est comprise entre le rectum et
l'anse intestinale, dans laquelle son tube se plonge pour
suivre le contour inférieur de l'intestin jusqu'à l'anus.
Au premier aperçu, la Ph. turcica semble une espèce
anomale dans cette tribu. Son tissu branchial ne repré-
sente point un réseau dont les mailles auraient leur
ouverture interceptée par des fils plus fins : les vais-
seaux longitudinaux j sont tous très-fins et très-égaux;
mais les principaux d'entre eux n'en sont pas moins dis-
tingués des autres par la position des papilles, et il est
certain que, dans la plupart des espèces, le diamètre
apparent des vaisseaux est plus ou moins augmenté par
les ligamens qui les fortifient , ligamens qui sont ici
d'une transparence parfaite. A y bien regarder, cette
anomalie est donc à peu près nulle : mais il s'en trouve
une plus embarrassante dans ladispositiou des intestins.
En effet , c'est une règle générale parmi les ascidies ,
que la cavité branchiale occupe te côté gauche , et la
cavité abdominale le côté droit du corps ' . La phallusia
turcica déroge incontestablement à cette loi : son tube
alimentaire est situé à gauche du sac branchial. Une
autre règle est que l'intestin , après s'être éloigné du
pylore, se recourbe en devant pour se rapprocher du
■ Il ne faut pa» oublier que la droite des ascidies répond à la gau-
che des biYaWes.
86 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
bord supérieur de l'estomac avant de se porter à l'anus :
dans la Ph. turcîca, l'intestin se courbe au contraire en
arrière , et embrasse l'estomac par dessous , avant de
donner le rectum. Cette double singularité, observée
sur une seule espèce et sur un seul individu, m'ajant
paru suspecte, j ai voulu recherclier si d'autres espèces
ne présenteraient pas quelquefois des dérangemens ana*-
logues. J'en ai en effet trouvé un dans la cynthia piomus,
qui est plus extraordinaire encore , et qu'il me paraît
utile de noter ici. Le tube alimentaire était de même
à gauche : mais , par une interversion presque inexpli-
cable, le pharynx avait quitté la base antérieure du sac
branchial et s'était placé à son sommet postérieur; l'in-
testin descendait jusqu'au fond delà tunique, se repliait
en avant , et remontait parallèlement à lui-même pour
se terminer vis-à-vis du pharynx, de sorte que l'anus
et le pharynx s'ouvrent également sous l'orifice bran-
chial. Quant à Torifice anal, il entrait dans les bran-
chies et leur procurait une seconde issue au dehors. Cet
individu avait des ovaires garnis d'œufs. Il paraissait
néanmoins supporter cette organisation monstrueuse
avec peine ; ses branchies , remplies de crevettes , attes-
taient son état de faiblesse, et ce même état m'a paru
décelé dans la Ph. turcîca par le grand nombre d'ento-
mostracés qui en peuplaient l'intérieur.
Une troisième différence^ mais assez légère, se re-
marque sur la tunique , dont les muscles longitudinaux
sont courts et terminés brusquement dans la phallusie
en question, tandis qu'ils se prolongent et s'épanouis-
sent dans les trois autres.
nie MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 87
Second exemple*
Phallusiâ monachus , — mamiUatd.
Quelque variée que soit l'organisation des divers
groupes d'ascidies que nous avons examinés , ils se res-
semblent tous par la forme générale du corps et les
proportions relatives de ses parties principales. Ce corps
est toujours droit; la cavité branchiale descend jus-
qu'au bout de la tunique ; l'intestin n'est point sensi-^
blement dépassé par le fond de cette cavité, et lui-
même il ne la dépasse point. Une conforniation si con-
stante jusqu'ici disparaîtra tout-à-coup. Bientôt nous
ne trouverons que des ascidies dont les intestins s'éloi-
gnent du sac branchial , et dont l'abdomen abandonne,
pour ainsi dire, le thorax. Mais, avant de suivre cette
voie, qu'elle ne doit plus quitter, la nature semble se
détourner brusquement et faire quelques pas en sens in-
verse. Les ascidies de cette tribu n'ont pas seulement
le sac branchial de la longueur de l'abdomen ; il se pro-
longe au-delà en se recourbant en arrière , et semble
forcer la tunique à se prêtera ce mouvement : il y force,
en quelque sorte, l'abdomen lui-même; car l'estomac
est réellement relevé et replié sur l'anse de l'intestin.
L'enveloppe extérieure a la même consistance demi-
cartilagineuse que nous lui avons vue dans la tribu pré-
cédente, et montre les mêmes ramifications vasculaires.
Le corps qu'elle contient, parvenu à son fond , se re-
courbe à droite et en arrière pour remonter vers son
milieu; elle se moule sur ce repli , et, pénétrant dans
88 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
rintervalle que les deux parties laissent entre elles, elle
les maintient dans leur position respective. C'est au-
dessus de ce saptum que l'enveloppe reçoit du corps
son principal vaisseau. La tunique a des trousseaux de
fibres très-divises. Le sac branchial a, comme on le
pense bien , beaucoup d'étendue : il est allongé et se
recourbe immédiatement au-dessous du pharynx ; mais,
comme l'entrée de la courbure est vaste , le pharynx ne
laisse pas d'être éloigné de la base de l'enveloppe, cir-
constance qui permet à l'estomac de se tenir au-dessous
dans une ligne absolument verticale. Cet estomac, re-
tourné sur l'intestin , a pris une situation inverse de
celle qu'il affecte communément , c'est-à-dire que son
bord antérieur et inférieur est devenu supérieur et pos-
térieur. Quoi qu'il en soit , sa cavité est relevée de gros
plis qui convergent, comme à l'ordinaire , du cardia au
pilore; il est très-glanduleux , ainsi que tout l'intestin ,
dont l'anse est disposée comme dans la première tribu.
Je n'ai point trouvé d'ovaire ; les petits grains dissémi-
nés dans la masse des viscères sont évidemment des
glandes. M. Cuvier indique cependant le conduit excré-
teur de la génération; mais, en examinant la figure
qu'il en a donnée , je crains qu'il n'ait pris pour tel
l'extrémité de la côte intestinale. Cettç côte semble for-
mée d'un paquet de petits tuyaux qui, partant du
pylore, vont aboutir à l'anus et s'y terminer par une
sorte de pavillon frisé. Je passe aux phallusies de la
troisième tribu.
III« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 89
Troisième exemple.
Phâllusiâ intestînalîs.
C'est maintenant que l'abdomen des ascidies com-
mence visiblement à descendre et à se séparer du thorax*.
Cette nouvelle et importante modification semble an-
noncer que la nature va passer des ascidies simples aux
ascidies composées. On ne peut toutefois la considérer
encore que comme le lien organique qui unit ce genre
au suivant.
L'enveloppe de la phallusie intestinale est gélati-
neuse, transparente, cylindrique, et d'une forme qui in-
diquequ'ellese prête à l'allongement des viscères.EUe n'a
point de ramifications vasculaires visibles; les vaisseaux
incolores qu'elle reçoit lui viennent de la partie infé-
rieure du corps. Son épiderme est légèrement velouté ;
les festons de ses orifices sont séparés par de gros points
calleux, caractère dont on pourra tirer meilleur parti
dans la suite, si on le trouve exclusivement propre à
cette tribu. Les fibres longitudinales de la tunique des-
* En un certain sens , Tabdomen PoTaire se sont prolonges au-des-
nede8cendpas,ilnionte; et envoici sous du thorax, ne peut plus être
la preuve. Uf^e ascidie dans sa posi- cpmparée qu^à un gastéropode dont
tion naturelle représente un mol- les viscères abdominaux se seraient
losque bivalve, aussi dans sa posi- déroulés en avant de la tête, et
tion naturelle; et ce dernier, ^n qui n'aurait conservé dans la posi-
mollusque gastéropode, une patelle, tion habituelle de Tabdomen que les
par exemple^ la tête en bas et dans branchies et Panus.
tine situation renversée. Il résulte de Ceci complète, en quelqqe sorte,
là que les parties qui descendent re- Pinversion des expressions, que j''ai
lativement à Pascidie, montent re- fait remarquer ci-devant, pag. 18»
lativement au gastéropode. Ainsi, note *.
\ine ascidie dont les intestins et
go ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
cendent par faisceaux réguliers qui vont s'épanouir à
sa base. La cavité branchiale est très-allongee, et le
pharynx presque contigu à son fond , qui est ainsi faci-
lement dépasse par labdomen. L'estomac, auquel con-
duit un court œsophage , descend obliquement en
arrière. Il est pourvu de quelques feuillets en dedans ,
et en dehors de glandes assez saillantes : on observe de
semblables glandes sur une portion de Tintestin. L'anse
de celui-ci est un anneau qui remonte à peine jusqu'aux
branchies, mais qui est immédiatement suivi d'un long
rectum. La masse de l'ovaire est comprise dans l'anneau
intestinal , son fond s'attache à Tœsophage ; son tube
monte avec le rectum et le dépasse. II. est à remarquer
que dans cette espèce le péritoine commence à prendre
plus de consistance et fournit une voûte membraneuse
qui* circonscrit et protège en dessus la cavité abdo-
minale.
Genre Clavellina.
Exemple.
ClâVELLINâ borealîs. ( Ascidia daçata. Guv.)
Quoique le genre des phallusies comprenne quelques
espèces dont la masse des viscères se concentre entre
le fond de la tunique et celui du sac branchial, ce der-
nier très-allongé leur sert encore de point d'appui , et
l'on peut dire que toutes les phallusies ont l'abdomen
plus ou moins latéral. Il n'en est pas ainsi des clavel-
lines : leur sac branchial ou leur thorax est fort petit ;
leur abdomen est très-allongé et absolument inférieur j
me MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. gi
le pédicule qui le supporte le fait paraître encore plus
long. Au reste , les proportions de ce prolongement ,
qui n'est rempli que par une production muqueuse de
la tunique, peuvent varier j et je pense qu'on doit con-
sidérer Vascidia lepadiformis de MûUer comme une es-
pèce de clavelline dont le pédicule est fort court.
L'existence du pédicule établit entre les clavellines
et les boltenies une sorte de conformité extérieure qui
tend à les faire confondre : mais , si Ton fait attention
au point d'où part ce support, on trouvera bientôt que
le caractère qui semblait rapprocher les deux genres ,
est précisément celui qui les éloigne , et qui oblige de
les placer aux deux bouts de la série des ascidies
simples.
Les véritables rapports des clavellines sont avec les
phallusies. Néanmoins, aux différences que l'on con-
naît s'ajoutent des considérations moins importantes
peut-être, mais dont la réunion me semble justifier
pleinement l'établissement du genre. L'orifice bran-
chial paraît privé de rayons; il est garni au-dedans de
filets disposés sur deux rangs bien séparés. Le réseau
de la cavité n'a point de bourses ou papilles vasou-
laires ; il se compose de gros vaisseaux transverses ,
unis par des vaisseaux longitudinaux , très-fins et très-
égaux. L'œsophage est long et grêle; il descend tout
droit, et aboutit à un estomac perpendiculaire., qui a
quelques feuillets au-dedans , mais qui n'est pas glan<r
duleux. On ne voit point ici cette côte cylindrique qui,
dans les phallusies , s'étend du pylore au bout du rec-*
tum. Toute la. portion de l'intestin inférieure à l'esto^t
ga ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
mac est remplie de petites glandes piriformes , qui ont
la couleur jaunâtre ou verdâtre des tubes hépatiques ;
elles sont contenues dans l'épaisseur des parois intesti-
nales, et ne font aucune saillie. Au sortir du pylore,
rintestin ne se relève pas pour former un anneau plus
ou moins vertical : il descend au contraire perpendicu-
lairement jusqu'au pédicule, et ne se recourbe que
pour remonter directement vers l'anus en passant sur
l'estomac ; exactement comme dans la plupart des as-
cidies sociales , avec lesquelles celle-ci , par les propor-
tions et le groupement de ses viscères, a des analogies
que M. Cuvier a très-bien remarquées.
La position de l'ovaire dans le repli de l'intestin ,,
quoique semblable à celle que présente la phallusie in-*
testinale, ne vient point infirmer les conséquences pré*
cëdentes , parce que cette position est encore à peu près
la même dans les genres diazona et distoma, qui sont
des ascidies sociales.
On peut prévoir, des rapports de la clavelline avec
ces deux derniers genres , qu'en se bornant à considérer
l'organisation individuelle, il ne se présentera aucune
distinction réelle entre les ascidies simples et les asci-
dies composées; et en effet, plus on les compare entre
elles, plus les différences s'évanouissent. Hormis les
distinctions qui caractérisent les genres chacun dans sa
division , on peut dire que toutes les autres modifica-
tions leur sont communes ". 11 y en a même qui , après
avoir disparu dans lès unes , se montrent de nouveau
' Les abeilles solitaires ne ressemblent pas davantage aax abeilles
soqiales.
III» MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. gS
dans les autres. AÎDsi les petites bourses papilliformes
des branchies du genre phallusia reparaissent dans le
genre diazona; les ovaires doubles et appliques contre
les branchies des cjnthies se retrouvent dans les bo-
trjUes ; la portion très-releve'e de l'abdomen , si com-
plètement e'trangère à la clavelline , revient jusqu'à un
certain point dans ces mêmes botrylles et dans les eu-
cëlies. Il y a même de très-insignifians ou très-minu-
tieux détails d'organisation dont l'existence se soutient
dans toute la série. Ainsi les botrjlles , les sigillines et
les autres ascidies sociales dont nous connaissons les fi«-
jets tentaculaires, les ont toujours montre's de longueur
inégale, les plus petits séparant les plus grands et al-
ternant avec eux. La même combinaison se retrouve
dans les ascidies simples ; et si elle n'y est pas toujours
aussi régulière, on voit que cela tient à la multiplicité
des filets , qui en gêne et en contrarie plus ou moins le
développement.
Mais cette conformité dans les organes que nous
avons examinés jusqu'ici , ne serait-elle qu'un masque
commun sous lequel existeraient des natures réelle-
ment différentes? Il est d'autres organes, en effet,
que les zoologistes regardent comme plus essentiels^
et dont l'absence, la présence ou certaines modifica-
tions, décident, suivant eux, du mode d'existence
accordé aux divers animaux. Le cœur a été trouvé
dans les ascidies simples : existe-t-il dans les ascidies
composées? Je puis répondre à cette question par l'af-
firmative j mais , pour arriver à une démonstration
complète, il est nécessaire que j'examine la forme sous
94 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
laquelle les ascidies ordinaires présentent cet organe.
Dans tontes , le cœur est un renflement peu muscu-
leux , oblong ou fusiforme , dont les deux extre'mités
opposées se prolongent en deux vaisseaux d un dia-
mètre presque égal au sien. Un de ces vaisseaux re-
çoit, à ce qu'on croit, tout le sang des branchies; il
prend le nom de veine pulmonaire. L'autre , beaucoup
plus long , est V aorte, qui distribue le sang aux diverses
parties du corps'. Cet appareil est renfermé dans un
double fourreau membraneux.
Dans toutes encore, le cœur est situé fort près de
Testomac; la veine pulmonaire se porte d'abord vers le
cardia , tandis que l'aorte se dirige en sens contraire. II
y a ensuite des variétés qu'il importe de connaître.
La cynthie papilleuse a le cœur placé horizontale-
ment entre le fond de la tunique et le foie. La veine
pulmonaire suit le bord inférieur et antérieur de l'es-
tomac jusqu'au cardia , lieu où paraît toujours s'établir
la communication de cette veine avec les branchies.
L'aorte se recourbe d'abord brusquement , passe sous
le cœur, revient sur elle-même, et monte quelque
temps parallèlement aux artères branchiales avant de
se diviser.
La phallusie cannelée, première tribu, a le cœur
situé plus en avant , mais toujours horizontalement et
sous le bord inférieur de l'estomac, que la veine pul-
monaire remonte jusqu'à l'œsophage, tandis que l'aorte
' (( L^ascidie n^a, comme les gas- nion de la veine caye et des artères
téropodes et les acéphales, qu^un pulmonaires. » Cuvier, Mém. pré-
ventricule gauche ou aor tique, et il eue, pag. 3^.
T^y a point de ventricule sur la réu-
11I« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. gS
se porte imme'dialement du côte' oppose', en suivant
les artères branchiales , qu'elle abandonne vers le mi-
lieu de leur longueur pour aller distribuer le sang à
l'enveloppe. Dans tout ce trajet , elle est accompagne'e
d'un autre gros vaisseau qui rapporte ce sang au corps.
Dans la phallusia monachus, seconde tribu , le cœur
est situé un peu obliquement derrière le pylore. Comme
l'estomac est retourne' sur l'intestin , et que son bord
inférieur est devenu supérieur, la veine pulmonaire se
réfléchit pour suivre ce même bord jusqu'au cardia.
Quant à l'aorte, elle monte, comme dans l'espèce pré-
cédente, parallèlement aux artères branchiales , dont
elle ne s'éloigne que pour arroser l'enveloppe et d'au-
tres parties.
Le cœur de la phallusie intestinale, troisième tribu,
diffère des précédens par sa direction : il est situé pres-
que, perpendiculairement, un peu au-dessus de l'esto-
mac, à gauche, du côté opposé à l'ovaire. La veine
pulmonaire contourne Festomac pour parvenir à Tœso-
phage. L'aorte s'élève d'abord, et forme, en revenant
sur elle-même, une petite anse verticale qui dépasse
un peu celle de l'intestin; elle continue de descendre,
mais dans une direction opposée à celle de la veine pul-
monaire , et finit par se diviser en deux ou trois bran-
ches qui se rendent à l'enveloppe et aux antres parties.
Le cœur de la clavelline boréale est perpendiculaire
comme le précédent , et situé de même du côté opposé
à l'ovaire j mais la chute complète de l'anse intestinale
l'a entraîné un peu au-dessous de l'estomac. La veine
pulmonaire s'élève vers le cardia; l'aorte descend pa-
/
96 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
vallèlemetit à l'intestin , et se divise près de sa cour-
bure; l'ensemble représente un gros vaisseau tout droit.
Voilà les diverses positions que m'a fait voir le cœur
des ascidies proprement dites. Diquemare, qui a ob-
servé cet organe dans l'ascidie intestinale , sans toute-
fois le reconnaître, dit qu'il s'allonge et se raccourcit
alternativement avec beaucoup de vivacité''. On né
peut donc douter de sa nature et de ses fonctions : c'est
par conséquent le même organe qu'il s'agît de retrou-
ver dans les ascidies sociales.
Le genre diazona en pre'sente un tout semblable; il
est,. comme dans la clavclline, situé perpendiculaire-
ment au-dessous du pylore , du côté opposé a l'ovaire :
la veine pulmonaire monte de même à la base de l'œso-
pbage ; l'aorte descend vers le fond de la tunique , puis
elle se recourbe et s'élève en montant du côté du rec-
tum; elle se divise néanmoins avant d'atteindre le pé-
dicule de l'abdomen.
Je n'ai examiné le cœur que sur celte ascidie com-
posée; la petitesse des autres m'a détourné d'une telle
recherche : mais il ne serait pas plus raisonnable de leur
contester cet organe que de balancer à l'accorder à tous
les petits mollusques céphalopodes ou gastéropodes,
dans lesquels on ne l'a pas observé, et où vraisembla-
blement on ne le cherchera jamais.
Ainsi les ascidies sociales ont un cœur, un centre de
circulation semblable à celui des ascidies solitaires.
Elles leur ressemblent encore par la place qu'occupe le
centre principal des sensations. M. Cuvier a fait voir
• Journal de physique^ année 1777, pag. i38.
III« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 97
que le plus gros ganglion des ascidies ordinaires était
placé entre les productions de la tunique, moins près
cependant de lorifice branchial que de l'anal'. Il est
allongé, et donne à chaque bout deux branches qui en*
voient des rameaux aux viscères, mais dont les divi-
sions principales se portent très -visiblement aux deux
orifices.
Pour expliquer cette distribution des filets nerveux ,
il faut se représenter que Vascidie , emprisonnée sous
une écorce a peu près insensible , et souvent incrustée
de corps étrangers, n'a de communications et de sen-
sations directes à Textérieur que par les deux orifices. Il
paraît même que celui de l'anus, ordinairement plus
rapproché du ganglion, est le siège dune sensibilité
plus vive. Les mouvemen3 de dilatation et de contrac-
tion qu'il laisse apercevoir, sont si souvent répétés, que
MûUer a cru qu'il était employé à prendre la nourri-
ture , et que le supérieur servait uniquement à rejeter
l'eau.
Les ascidies sociales offrent la même organisation et
les mêmes phénomènes. J'ai parlé ailleurs de leur gros
ganglion, fet je ne reviendrai pas sur ce sujet. Je me
contenterai de remarquer que, quoique l'agrégation
des enveloppes particulières soit complète et intime, la
communauté des sensations semble n'exister que par les
* (c Ce ganglion , dit M. Copier , ne permet pas de douter que cel an-
donne des branchies que Ton sait neau ne soit le cerveau. Le ganglion
aisément, parmi lesquelles on en répond à celui qu^on trouTe dans les
dislingue, dans les grandes espèces, bivalves, entre les branchies, et
deux qui se rendent à ToBSophage et vers Torigine du tube qui amène
^^enlourent d^un anneau. L^analogie Teau. 1» ( Mémoire précité y p. a4;)
H. N. XXII. n
\
V
98 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
orifices de l'ânns. On les voit tendre constamment à se
rapprocher, à se mettre en contact; et, quand ils par-
viennent à s*umr, on les voit se créer un centre ner-
veux , et produire par leur expansion un nouvel organe,
qui est celui de la sensibilité et de la volonté géné-
rales'. Le hotrjlle, qui réunit toutes les conditions
précédentes , jouit au plus haut degré des prérogatives
de l'animal composé : ranàtomie était en quelque sorte
nécessaire pour dévoiler sa vraie nature, et Ton peut
dire que sans elle les animaux dont se forme chaque
étoile du botrylle eussent toujours été considérés comme
un seul animal ^
' Si Ton irrite xkn oscule à la cir- bum centralem in conum apice per-
conférence d^un système de boirylle, pium {seu infundibuium) , è tener^
cet oscule se contracte seul ; si Ton rima et diaphona memhranà formai
irrite le milieu de la cayité centrale /am, erigitt Jortioris. sine duhio e%
du système , tous les oscules se coo- amplioris vorticis excilandi g^alid.
tractent à-la-fois. Conservé dans Centra aîvum deponehs retrahît lim-
Teau filtrée , c( épuisé par un long hum ilîum , ut vix e/us supersit vesti-
jeûne, Fanimal élèye davantage le gium; atque tune ex Jhramine in-
limbe délicat qui entoure la cavité terno dactylorum granulatœ fieces
centpale ; il lui donne la forme d^une tantâ vi exploduntur, nt ingenti saltu
trompe conique, et cherche, en oppositum Jb^eœ marginem transi-
Tagitant, à exciièv un tourbillqu liant, (Gœrtn. apud Pall. Spicil,
plus étendu ou plus rapide. S'il a ^ool: fasc. x, pag. 38.)
pris et digéré de la nourriture, il > Pallas se faisait une idéesingu-
relire à lui le limbe tout entier ;> les lière de ces étoiles : il les regardait
orifices intérieurs lancent alora les comme des animaux pourvus de plu-
excrémens par petits grains avec sieurs té(es, et qui en acquéraient
tant de vivacité, qu'ails Irur font dé- tons les jours de nouvelle?^ Quis
passer là cavité centrale d'un seul jet. enîm è Gœrtneri observationibus non
Irritato osculo externo dactjrli, concludat singulam hujus crustœ
illud unicè contrahitur, immotis per" Zoùphjftœ steUam non unum esse
sistenlibus religuis ; sed , irritatâ flosculum sen unicum caput , sed
parte centrait sLellœ, omnia oscula Polypum quasi muliicipitem 9 etsub-
simul clauduntur. In aqua marina nascenlibus continua no fis capitibus
filtrata detentum et longd inediâ pullulantem ? ( Spicil. zool. fasc. x ,
vexatum , animal singulœ stellœ iim* pag« 35. )
IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 99
On voit aussi que , si un degré trop élevé dans l'or-
ganisation s'oppose à la réunion matérielle de plusieurs
individus en un seul être, un degré moyen pourrait
bien lui être favorable, puisque le système nerveux des
ascidies , loin de nuire aux facultés de Tanimal composé
par elles, lui en procure d'éminentes qu'on chercherait
peut-être vainement dans les classes inférieures.
Le propre, l'essence des ascidies comppsées, réside
donc dans la convergence et dans l'union plus ou moins
directe des orifices de l'anus, union qui établit la ré-
ciprocité de certaines impressions et la société ou la
vie commune» Voilà le caractère qui résulte de leurs
qualités actuelles et positives. Quant à l'origine de ces
qualités , il faut la chercher dans la composition même
de l'œuf; car il est évident que le dépôt successif de
plusieurs germes indépendans, quelque régulier et sy^
métrique qu'on le suppose, ne produirait jamais que
des groupes analogues à ceux de 1 ascidie rameuse ou de
l'ascidie lépadiforme , dont les individus s'attachent les
uns aux autres , sans que ce rapprochement puisse éta-
blir entre eux aucune véritable liaison organique*
Nous avons déjà prouvé l'existence de ces germes
eomposés, qui seule exclut les suppositions qu'on
pourrait faire à l'aide des germes simples* Je conviens
que le nombre apparent des embryons particuliers est
très-borné dans chaque œuf. Celui d'un pyrosome qui
aura quelques niiilliers d*individus , n'en offre que qua-
tre; et je n'oserais assurer que ceux des botrylles et de^
autres ascidies sociales en montrassent autant de, bien
distincts. Mais ne doit^on pas supposer que l'accroisse^
OXFORD
loo ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
ment antérieur de ces fœtus visibles est nécessaire à
1 apparition et aux premiers deVeloppemens des fœtus
invisibles, qui profitent de leur nourriture, et qui,
s'alimentant bientôt eux-mêmes , provoquent à leur
tour l'apparition de nouveaux embryons , de sorte que
l'accroissement de 1 être total s'opère successivement ,
mais dans une progression toujours accélérée , et ne
s'arrête qu'au dernier germe contenu dans lœuf? car
le nombre des embryons, quoique varié, n'est jamais
infini : un système de synoicum peut se composer de
dix individus , mais non de cinquante ; un système de
botrylle , de trente individus , et non de cent ; et quoi-
que , dans certaines espèces dé py rosomes , le nombre
des individus paraisse s'élever à plusieurs milliers, ces
glands assemblages ont des limites qu'ils ne dépassent
point; circonstance qui concourt â prouver que Tac-
croissement ne se fait point par une addition indéfinie
de nouveaux germes , mais par le développement gra-
dué et successif des seuls germes contenus primitive-
ment dans le même œuf.
Ce développement s'opère dans l'intérieur même de
l'être, entre les individus plus grands qui le composent ,
et souvent loin de la surface extérieure. On peut l'ob-
server jusqu'à un certain point , et je ne doute pas
qu'avec le temps on ne parvienne à en déterminer ri-
goureusement le mode pour chaque genre. Il suffira
ici de remarquer que ce mode doit varier en raison de
la forme du système, et qu'il ne peut être exactement
le même pour celui du botrylle , qui ne s'étend qu'en
circonférence, et pour celui du pyrosome, qui croit en
m* MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. loi
circonférence et en hauteur» Cet accroissement en tout
sens devient absolument inexplicable par la juxta-po-«
sition , et achève de l'exclure , du moins pour les corps
qui, comme les pyrosomes, sont formés d'un seul sys-
tème.
-Quant à ceux qui le sont de plusieurs, comme ces
divers systèmes n'ont pas de centre commun, on peut
supposer que des germes fortuitement rapprochés se
sont confondus en un seul corps. Néanmoins, si Ton
fait attention que les germes ne grossissent et ne sortent
que quelque temps l'un après Vautre, et que, dans les
corps en question, l'organisation est continue et uni-
forme dans toute la masse, on sera porté à donner aux
agrégations plus compliquées la même origine qu'à
celles qui le sont moins , et à croire que s'il existe des
œufs composés, il en existe aussi de surcomposés'.
L^ascidie sociale apporte donc en naissant les pro-
priétés qui la distinguent de l'ascidie solitaire : elle les
possédait déjà dans l'œuf, et je ne sais s'il peut en être
autrement de tout animal véritablement composé. Ou
doit supposer qu'il existe quelque chose d'analogue dans
les biphores, aptres sortes d'ascidies dont les associa-
tions forment de longues chaînes flottantes très-remar-
quables et très-nombreuses sur certaines mers.
Désirant vérifier sur la nature même les rapports con-
nus des biphores avec les ascidies , je me suis adressé à
M. Cuvier , qui m'a permis de disposer des nombreuses
■ M. Renier observe que lors-^ le sjsième Toisin du point irrité ne
qu^on irrite Tivement le bas de Pen- se contracte pas seul, mais que tous
veloppe gélatineuse d'un boirylle, les autres, auxquels TinipressioD se
103 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
espèces de sa collection. Je me suis borné à examiner
les salpa octofera et cylindrica, dont la connaissance
suffisait à mon objet.
Ce qui m'a d'abord frappé le plus, ce sont les quatre
petits cordons mous et colorés de la cavité branchiale.
Leur existence ne m'a pas surpris chez des êtres que
M. Cuvier a placés si près des ascidies'. Us y sont éga-
lement renfermés dans un sillon dorsal, qui aboutit,
d'un côté, à l'ouverture par où entre l'eau, et, de l'au-
tre, au fond des branchies , non loin du pharjnx. Leur
aspect est le même que dans le pyrosome, et rien ne
porte à croire que leurs autres relations soient changées.
Les observations qui suivent sont rédigées dans cette
hypothèse.
I®. Les biphores ont le corps déprimé; l'orifice
branchial n'est ni tubuleux ni rayonné : c'est une fente
grande et transverse, qui termine le corps par un bout,
tandis que l'orifice anal, qui n'est pas moins grand,
s'ouvre à l'autre bout , soit qu'il le termine , soit qu'il
se fasse jour en dessous. Le premier n'a point de filets
ni de membrane festonnée à l'intérieur; mais il est
pourvu d'une valvule mince , formée par un repli de
la lèvre supérieure ou dorsale, valvule dont l'objet est
de forcer l'eau absorbée par cet orifice de s'écouler par
l'orifice opposé?
2^r La tunique intérieure est garnie de larges bandes
musculaire^ généralement tranverses. Elle est unie de
couimuDÎque de proche en proche, daos les Annales du Muséum d'his-
se coQi raclent de même successi- toiré naturelle, ipme iv, page 36o,
irement. el le Mémoire sur les ascidies, ci*
» Voyez le Mémoire sur les salpa devant cité.
IIP MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. io3
tous côtés à l'enveloppe extérieure , qui est mince , gé-
latineuse, d'une transparence parfaite, et quelle doit
forcer d'ohéir à ses mouvemens, maiâ dont elle parait
plus propre à faire varier le diàmëtra transveitsal que la
longueur.
5^. Le sac des branchies adhère intimement à la tu-»
nique, ou plutôt se confond avec elle. Il est entièrement
ouvert aux deux bouts. Son entrée , privée , comihe je
lai dit, de filets, ne se distingue que paii un petit cer-
cle artériel; son autre iissue laisse au-dessus d'elle la
cavité abdominale. Le tissu vasculaire ne s'étend pas
sur les parois de ce sac; il n occupe que le bord des
deux replis ou feuillets longitudinaux, d'inégale lon-
gueur. Le principal feuillet est opposé au sillon dorsal ,
et, par conséquent, obligé de traverser le diamètre de
la cavité du sac d avant en arrière tet de bas en haut,
pour arriver au pharynx : il n'est ainsi fixé que par les
extrémités. L'autre feuillet est si petit, que personne,
je crois, ne l'a encoié remarqué : il s'étend de la base
du précédent au sillon du dos. Il peut donc prendre le
nom de branchie supérieure au postérieure, et le plus
grand, celui de branchie itiférieure ou antérieure, àé^
nominations qui ne pourraient convenir aux organes
analogues de l'ascidie qui tapissent les parois latérales
de leur cavité. Quelque disproportionnées que soient
les branchies des biphores , elles sont symétriques
relativement au corps entier, dont elles occupent la
ligne longitudinale moyenne, tandis que les bran-^
chies égales de l'ascidie, symétriques relativement à
leur cavité propre, ne le deviennent à l'égard du
io4 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
corps que lorsque Tabdomen descend au-dessous d'elles.
4^; La surface respiratoire est principalement compo-
sée de vaisseaux tfansverses. Il n'y en a qu'un seul rang
de chaque côté, des feuillets dans la sàlpa cylindrica :
mais dans la sàlpa octofera il y en a plusieurs rangs;
ce qui suppose l'existence de plusieurs vaisseaux longi-
tudinaux, et rapproche ce tissu branchial de celui des
ascidies. ,
5^. La cavité abdominale , souvent très-circonscrite,
est située en arrière des branchies, dans la partie supé-
rieure du corps, c'est-à-dire dans le dos et sur la ligne
moyenne; position déterminée par la seconde ouverture
du sac branchial. Les intestins y sont ramassés en pe-
loton. La bouche, percée eiitre les deux brîinchies, ne
diffère en rien de celle des ascidies; il en est de même
de l'extrémité du rectum, qui, dans les espèces dont il
s'agit particulièrement , est libre et tournée directement
vers l'orifice anal.
6^. Le cœur , logé dans un péricarde membraneux ,
s'observe derrière le fond du sac branchial , entre la tu-*
nique et l'intestin; situation analogue à celle qu'il pré*
sente dans les ascidies, et spécialement dans la phaU
lusia intestinalis , -
7®. On: n'aperçoit distinctement ni ganglions, ni
filets nerveux; mais, derrière un petit anneau vascu-
lalré qui marquera naissance de la grande branchie,
on voit très-bien le tubercule qui , dans les ascidies, est
contigu au gros ganglion. Il a l'opacité et ia couleur
jaunâtre, de celui des pyrosomes.
Au. résumé, l'organisation des biphores, la même
III« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. io5
pour le fond que celle des ascidies, possède cependaut
en propre quelques points faciles à remarquer , tels que
la direction opposée des ouvertures et la clôture de
lune d'elles par une valvule, ladhërence de la tunique
intérieure au sac extérieur , les deux issues de la cavité
respiratoire , Tinëgalite' des branchies , la re'duction du
réseau branchial, etc. La plus importante de ces parti*
cularités ne parait pas être l'opposition des orifices, que
les pyrosomes montrent également. Je ne la vois même
pas dans la singulière conformation des branchies ; je
croirais plutôt que l'adhérence complète de la tunique
musculaire, ou de l'organe spécial du mouvement, à
la tunique gélatineuse , a déterminé les autres modifi-
cations. En effet, Tenveloppe extérieure, obligée de se '
prêter au jeu des muscles dans l'inspiration et l'expi-
ration de l'eau, devait être mince et délicate % et ces
premières qualités lui en procuraient nécessairement
une autre que ses relations plus intimes avec les viscères
ne pouvaient que Ëivoriser ; je veux dire une sorte de
sensibilité que le test plus compacte ou plus épais des
ascidies ne parait pas avoir'. Cette sensibilité du corps
■ Quoicjne les ascidies, en g^né- loppe lorsque cette contraction a
rai , se renflent qnand elles absor- lien.
bent Peaa, affaissent, se rident , * Les ascidies très-gélatineuses»
qnaod elles la rejettent , les diverses comme Vascidia intestinalis , sont
circonstances où l^on trouve ces ani- plus sensibles à PextiSrieur que les
maux, prouvent que les monvemens antres ; mais elles jouissant de la fa-
de Tenveloppe extérieure ne sont culte de faire rentrer et de mettre à
pas absolument nécessaires à ceux couvert les parties proéminentes et
de là tunique charnue. On est obligé délicatesde leur enveloppe. Au reste ,
de penser que celle-ci peut se con* tout ce paragraphe suppose certai-
tmeter seule, sans néanmoins pou- nés restrictions : si j'^omets d^en no-
voir décider quelle est la substance ter quelques-unes, f espère que le
qui s''inlerposc entre elle et Penve- lecteur y suppléera.
io6 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
à' la surface était incompatible avec la privation totale
' de la locomotion. Comment imaginer des êtres exposes
sans cesse aux impressions des agens extérieurs , et dans
l'impossibilité absolue d'en éviter aucune? Lesbipliores
ont donc obtenu les moyens de changer de lieu; et l'on
ne peut qu'admirer ceux qu'elles ont reçus d'une orga--
nisation si simple, et, en apparence, si peu propre à les
fournir'. De là sont venues la conformation, la situa^
tion des deux orifices , et vraiseniblablement celle des
branchies, qui, étendues sur les parois de la tunique
intérieure, eussent supporté avec peine des contractions
trop souvent répétées. Mais ce n'est pas sur les seuls
individus , c'est encore sur leurs agrégations que l'adhé^
rence des deux sortes de tuniques a exercé son inévi-
table influence. Les tuniques extérieures pe pouvaient
plus se toucher par tous les points et confondre leur
substance : cette liaison générale des enveloppes, s'op-
pbsant à leurs mouvemens particuliers, eût équivalu
pour chacune à la plus grande rigidité, et eût de même
arrêté tous les phénomènes de l'absorption et de l'ex-
pulsion de l'eau". Les agrégations des biphores devaient
donc différer beaucoup de celles des ascidies : aussi ces
mollusques ne tiennent-ils les uns aux autres que par
quelques protubérances gélatineuses, disposées de ma-
nière à ne point gêner les mouvemens des muscles.
* On sait qu^ils avancent en ab- cidiesintimement agrégées, les mou-
sorbant Feau par Fouverture bran- yemens individuels d^inspiraiion ou
çbiale et la rejetant avec violence d^qxpiration sont parfaitement si-
par Fouverture anale. Voye^ Fors- multaoéset isocbroaes; supposition
kael, Bosc, Pérou, etc. à laquelle les faita connus ne con-
' Pour admettre le contraire , il duiscnt pas.
faudrait supposer que, dans les as-
ni« MÉMOIRE. ASCIDIES SIMPLES. 107
Leur union n'est même que temporaire, a A un certain
âge y dit M. Përon, ces animaux se séparent; tous les
grands individus sont solitaires. » Le même Tojageur
pense que les chaînes de biphores viennent au jour
toutes formées : il parait , suivant d'autres , qu^elles sont
constamment composées d'individus de même âge et
de taille égale. Si ce dernier fait est exact , il prouve
combien ces associations conservent peu d'analogie avec
celles des ascidies , dont les systèmes naissent tout for*
mes, mais continuent de s'accroître par 1 apparition et
le développement successif de nouveaux animaux, et se
composent long-temps d'individus de toute grandeur.
Ajoutez que la disposition symétrique des unes et celle
des autres ne se ressemblent aucunement. Les biphores,
soit qu'ils s'étendent en chaîne, soit qu'ils se rassem-
blent en cercle , sont toujours placés dos à dos. En gé-
néral , les chaînes sout composées de deux rangs d'in-
dividus tellement combinés, que chaque biphore répond
â deux autres du rang adossé au sien : ceux de tout un
rang ont l'orifice branchial formé d'un côté de la
chaîne; ceux de l'autre rang sont du côté opposé. Cet
arrangement suppose des moyens de communication
que nous ne connaissons ppint;. moyens qui existent
toutefois, si, comme les observateurs l'assurent, les;
mouvemens individuels sont si bien coordonnés, qu'une
chaîne de quelques centaines d'animaux n'en représente
réellement qu'un ^
Quelles que soient, au reste, les connexions de l'en-
veloppe extérieure avec les parties internes , sa nature ,
dans les ascidies et les biphores , reste la même : elle^
io8 ANIMAUX SANS VERTÈBRES.
est tQaJQurs souple , humide , et distitictement orgam-*
see; et c est par ces qualités qu'elle continue de faciliter
les agrégations singulières que nous avons cherché à
faire connaître. C'est en quoi elle diffère beaucoup de
lenveloppe des conques ou mollusques bivalves, dont
le test pierreux, sans fluides ni vaisseaux a pparen s,
semble exclure toute possibilité d'une pareille liaison
organique. Remarquons de plus que la nature a donné
à ces derniers mollusques un organe de la locomotion
approprié à leur pesanteur , une sorte de pied muscu-
leux, qui non-seulement manque aux biphores et aux
ascidies, mais que leur organisation ne coniporte point.
Son existence dans les conques est , au contraire , favo-
risée par la division du test en deux valves mobiles , par
l'ouverture du manteau et la position symétrique des
branchies aux deux côtés du corps, sur lequel il fait
aisément saillie. Je ué parlerai pasf des autres distinc-
tions qui accompagnent celle$-ci , et qui cependant mar-
queraient encore mieux la distance qui sépare les bi"
valves des ascidies et des biphores. Il me suffit d'avoir
exposé les caractères qui rapprochent ces derniers ani^
maux, ceux qui les éloignent, et d avoir montré que^
si leur commune structure et leur commune propension
à former des êtres composés exigent qu'on les réunisse
dans une même classe, ils conservent néanmoins encore
assez de différences entre eux pour constituer , dans cette
petite mais importante division des invertébrés , deux
ordres distincts.
EXPLICATION
SOMMAIRE
DES PLANCHES
DONT LES DESSINS ONT 1&TÉ VOUENIS
PAR M. J. C. SAVIGNY,
POtIR L'HISTOIRE NÂTCKELLE DE L'OCTVSAGE.
/ t
ANIMAUX INVERTEBRES.
/
NOTE
Concernant l'Explicatioit sommaire des Planches
dont les dessins ont été fournis par M. J. C* Savi-
GTx^ypour l'Histoire naturelle de l'ouvrage.
Le ig mars i8a5, Son Exe. le Ministre Secrétaire d'état
au département de Tintérieur, informé que la position phy-
sique de M^ Savigny ne lui permettait plus , depuis un an ,
de se livrer a aucun travail , et craignant que la branche de
zoologie dont ce naturaliste est chargé dans l'ouvrage , ne se
trouvât suspendue pour un temps indéfini, lui écrivit la lettre
qui est rapportée à la fin de la présente Note. Quatre-vingt-
six planches représentant les animaux invertébrés, la plupart
finies depuis plusieurs années, se trouvaient, par un trop
long retard, exposées a des accidens fôcheux et .même a des
chances de destruction; le Ministre prit en conséquence la
résolution d'arrêter les mesures nécessaires pour fairç termi-
ner et imprimer ces planches avec une explication sommaire,
dans l'espacç de six mois. Les gravures dont i) s'agit appar-
tiennent a dix-sept classes ou séries d'animaux , formant cent
vingt-cinq planches : trente-neuf d'entre elles avaient déjà
paru dans les pjrécédentes livraisons de la Description de
C Egypte, avec leurs numéros d'ordre, et il était impossible
de retrancher les quatre-^vingt-six autres sans laisser des
lacunes choquantes dans l'ouvrage. D'un autre côté j ces
quatre-vingt-six planches se rapportent a un volume sou«
vent cité , compris dans tous les prospectus annoncés au pu-»
blic et promis aux souscripteurs depuis l'origine. Enfin, les
112 NOTE SUR L'EXPLICATION SOMMAIRE
soins précieux apportés a l'exécution des gravures, les re-
cherches anatomiques et scientifiques dont elles renferment
les résultats , et les dépenses consacrées à ce travail , étaient
encore de puissans motifs pour en désirer la publication ,
dans l'intérêt commun et de l'auteur et de la science. Dé-
terminé par ces diverses considérations , le Ministre a écrit
r
a la Commission d'Egypte, en même temps qu'à M. Savigny,
qu'il chargeait M. Audouin, naturaliste et son élève, de
mettre ces planches en état dé paraître, en y inscrivant les
noms généraux et toutes les désignations nécessaires , et en
rédigeant une explication très-sommaire, suffisante pour l'in-
telligence des figures : mais en même temps Son Excellence
a réservé a M. Savigny tous ses droits comme auteur; son
intention étant que les explications fournies par M. Audouin
ne puissent nuire aux travaux scientifiques du premier , et
qu'elles se rapportent constamment aux parties déjà faites,
de manière que M. Savigny puisse un jour donner à ses re-
cherches la suite qu'il jugera convenable.
Avaqt de prendre les mesures prescrites par le Ministre,
la Commission s'est entourée des lumières dont elle avait
besoin; plusieurs médecins et amis de M. Savigny ont été
consultés et invités a assister aux conférences et a donner
des renseignemens positifs sur sa situation. Il a été reconnu
et constaté qu'on ne pouvait absolument assigner aucune
époque certaine pour son rétablissement ; que , même après
l'amélioration de son état actuel, on avait a craindre qu'il
ne lui fût pas permis de se livrer au travail des planches. Les
mêmes personnes ont déclaré qu'en ce moment il ne pourrait
fournir à la Commission aucun renseignement ni aucun pa-
pier; qu'il serait impossible et même imprudent de IVntre-
tenir de ses travaux scientifiques et de lui confmuniquer la
décision du Gouvernement : cette dernière déclaration a été
réitérée plusieurs fois de vive voix et par écrit.
DES PLANCHES D'ANIMAUX INVERTÉBRÉS. ii3
Après avoir pris connaissance de l'état des planches, de
l'avancement du travail et ^de la gravure de la lettre, la
Commission a engagé M. Audouin a s'occuper sans délai de
fournir les indications diverses à inscrire sur ces gravures,
d'après vingt-cinq planches-modèles déjà puhliées dans les
diverses classes , et lui a remis deux exemplaires de chacune
d'elles ; elle a décidé que les planches dont la gravure n'était
pas entièrement terminée , seraient confiées sans retard aux
artistes les plus hahiles, pour être amenées, autant que pos-
sible, au même peint de perfection que les autres. M. Prêtre,
peintre d'histoire naturelle, auteur d'un grand nombre des
dessins de la collection de M. Savigny, a bien voulu se char-
ger de revoir ces planches et de coopérer a cette partie du
travail. Mais la Commission , n'ayant dans les mains qu'une
partie des dessins, et ne possédant aucun des manuscrits de
l'auteur, s'est trouvée dans l'obligation d'inviter M. Au-
douin a commencer son travail avec ces seuls matériaux : en
même temps, sur la proposition du commissaire du Gouver-
nement, il a été arrêté qu'il serait publié en tête de cette
partie de l'ouvrage une Note indiquant la nécessité impé-
rieuse où s'est trouvée la Commission , par suite des ordres
du Ministre, de publier, quoique encore imparfait, le tra-
vail de M. Savigny j Note où l'on annoncerait, d'après les
renseignemens qui ont été communiqués antérieurement,
que les matériaux d'une description complète des genres et
des espèces sont réunis dans les mains de l'auteur , notam-
ment la description des arachnides, entièrement finie et a
moitié imprimée; que l'état de sa santé l'a empêché jusqu'ici
de la mettre au jour, et que tous les développemens de ce
travail sont destinés k paraître ultérieurement. M. Audouin
a pris aussitôt l'engagement de s'occuper du travail qui lui
est confié par le Ministre, de mettre sur les planches les
inscriptions demandées, de s'assujettir en tout point au plan
H. N. xxiT. 8
ii4 NOTE SUR L'EXPLICATION SOMMAIRE
tracé par le naturaliste dans les planches publiées, et dans
vingt-une autres planches dont la lettre était déjà gravée ;
enfin, de se cpnformer, a cet égard, aux instructions du Mi-
nistre et au désir de la Commission d'Egypte.
La Commission , malheureusement privée de la coopéra-
tion de l'auteur, croit convenable, en publiant ces re-
marques, d'annoncer que Pachèvement et l'impression des
planches dont il est question dans la présente Note , ont été
effectués sans le concours de M. Savigny, que son état ne
lui a pas même pern^s d'en prendre connaissance; elle se fait
aussi un devoir de déclarer que ce naturaliste , après avoir
consacré les soins les plus assidus et les plus attentifs a la
confection des dessins de zoologie, s'était occupé jusqu'à
ces derniers temps, avec non moins de zèle et de persévé-
rance, de surveiller la gravure des planches de concert avec
le commissaire du Gouvernement. Elle doit ajouter que c'est
par suite d'un travail opiniâtre , que ce naturaliste, victime
de son dévouement a la science et de son désintéressement,
se trouve aujourd'hui dans l'impossibilité momentanée de
mettre lui-même la dernière main à son ouvrage.
Copie de la Lettre adressée par Son Exe, le Ministre deXintérieur,
le 19 mars 1825, à M. Savignt, membre de V Académie des
Sciences.
« Monsieur , depuis deux ans les Chambres n'allouent plus de
« fonds pour \à Description de VEg/pte, et cet état de choses m'a
(c mis dans la nécessité de prendre des mesures urgentes pour
« rachèvement d'un ouvrage aux dépenses duquel il ne me serait
<c plus possible de pourvoir.
« Parmi les mesures adoptées , se trouve la publication immé-
u diate des planches d'histoire naturelle qui sont gravées et qui
DES PLANCHES D'ANIMAUX INVERTÉBRÉS. ii5
* devaient faire partie d'un travail que l'état de votre santé ne
« vous a malheureusement pas permis d'achever"^ dans les délais
« fixés.
« Cependant, Monsieur, en prescrivant la publication immé*-
•r diate de ces planches , j^aî pris des dispjositions pour que les
«t explications sommaires qui devront les accompagner ne nuisent
*< pas aux travaux que vous aviez commencés , et que je conserve
« l'espoir de vous voir reprendre plus tard, lorsque vdtre santé
« sera rétablie.
« C'est dans ce but, et pour vous prouver l'estime que m'ont
« inspirée l'étendue de vos connaissances et votre caractère , que
« j'ai choisi l'un de vos élèves , M. Audouin , pour dresser ces
« explications. Comme son travail se rapportera aux descriptions
« complètes qui pourront vous devoir le jour, la science n'est
« pas moins intéressée que l'administration à ce qu'aucune er-
« reur grave ne se glisse dans l'explication des planches qu'on
« va publier.
« Je vous prie donc , monsieur , de donner à M. Audouin
« tous les renseignemens dont il aurait besoin pour bien remplir
« sa tache , et de mettre à sa disposition les matériaux qui seront
« disponibles entre vos mains.
« Afiréez, etc. »
Signé CORBIÈRE.
Distribution des Planches dk Zoologie
dont les dessins ont été fournis par M. Jules-César Savigny'.
Premier volume. — Animaux VERTÉBRis.
Planches.
Mammifères (caraassiers) i.
Oiseaux * 14.
Reptiles (serpens, couleuvres, lézards, etc.^. 5.
Poissons G.
A reporter ao,
» Vqyeg le Tableau général et som- V Egypte, joint au troisième grand porte-
^4re dea planches de ia Descriptirm de feuille.
8.
ii6 NOTE SUR L'EXPLICATION, ETC.
Plancbefl.
Report 20.
Deiucième volume. — Animaux iNVBRTiBRis.
{Céphalopodes i.
Gastéropodes 3.
Coquilles. i4*
Aonelides ,- 5.
Crustacés i i3.
Arachnides 9.
Insectes. ...( Myriapodes 1 .
( Orthoptères, néyroptères, hyménoptères. . 3o.
ÉchiDodermes.. 9.
Zoophyies 3.
Ascidies i.
Polypes 14.
Algues ^. . , 2.
Total laS.
jy. B, L'HisToiRB NATURELLE de Pouvrage est terminée par la Bota-
nique, soixante-deux planches, et par la Minéralogie, quinze planches^
formant la seconde partie du 2" Yolume.
Paris, i^*" novembre 182$.
Signé Lafont, Président f Girard, Foukier, Desoenettes,
Geoffroy Saint-Hilaire, DEviLLiEas, Jollois, Lb
PÈRE, JOMARD.
EXPLICATION SOMMAIRE
DES PLANCHES^
DE MOLLUSQUES
DE L'EGYPTE ET DE LA SYRIE,
Publiées par,Jules-Cesab SAVIGNY,
MSMBRS DB X.*tirSTITTJT ;
orFaANT V7X EXPOSÉ DBS CARACTitllBS NATURBLS DBS GBMRES
ATBC LA DXSTUCTIOV DBS BSPiCBS,
PAR VICTOR AUDOUIN*.
0B8ER FA TI0N8 FRÉTsIMINAIRES,
Xje grand embranchement des mollusques a été diiffé-
remment circonscrit par les naturalistes de diverses
époques. Aujoui'd'hui même on ne s'accorde pas tou-
jours sur l'étendue de ses limites. Il n'est pas nécessaire,
pour l'objet que nous nous proposons, d'adopter telle
méthode de préférence à telle autre. M. Savignj, dans
* Voyez ci^dessos, page m, la ont été fournis par M. J.-G. Savi-
2^ote concernant VexpUcation som" grt pour /'histoire naturelle de
maille des planclws dont les dessins l^ouvrage.
ii8 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
rarrangement de ses planches , se rapproche tantôt de
la dassifieqff ip|i {le pL I0 c^^lif r^cjè %j^ttmrsk , et tan-
tôt de celle de M. le baron Cuvier : d'autres fois, la
disposition de ses figures ne .sendileL, au premier abord ^
assujettie à aucun ordre.
-^uivîaqi^.€HjWQr„iqr m0llupqi»eai^sotat des ajiiq^d^x
sans vertèbres^ ayant -an -syâ4ème -nerveux ganglion-
naire , dont les principales masses , placées sur l'œso-
phage, constitiient -le cerveau j une respiration aqua-
tique oti aérienne; une circulation double à un seul
ventricule , qui est aortique , et quelquefois en outre
un ventricule pulmonaire (les céphalopodes); le sang
blanc ou bleuâtre; le corps et les appendices mous sans
articulation; la peau nue , très-sensible , offrant le plus
souvent une expansion (m manteau, qui secrète une
coquille plus ou moins grande, plus ou moins solide,
et ordinairement calcaire.
M. Cuvier divise l'embranchement des mollusques
eu six classes : les céphalopodes , les ptéropodes , les
GASTÉROPOD^^ IçS AÇÉ;EaiAl^S , j^S BR^LÇSUpi^QpES et IcS
CIRRHOPODES.
h?i classe peu nombreuse des ptprQPodes et çiel|ejdes
brachiopodes sont les seules, dont o^ ne trp,uye;poir|t ici
de figure :^ais M. Savignj n'avait pas ppi^r but, (Jp re-
présenter une série cc^plète. des genres de moUq^qt^eSy
il s*est borué.^ quelques-uns. On ne voit npipt jpjpfi plps
figi^er parmi le^ mollusques le genre des asc^(j^i^s,
dont M. "Cuvier fait le second ordre des acéphales.
M. Savîgny Je considère comme une classe distincte :
ou le trouvera ailleurs.
MOLLUSQUES. itg
Les planches de mollusques sont au nombre de dix-
huit, savoir' :
CÉPHALOPODES.. Poulpcs, sèches PI. I.
ÎDoris. . • PI, I.
Tritonies, aplysîes, onchidics. . • . PL a.
Plettrobranchesy emargioules, osca-
brîons .PI. 3.
Patelles , fissurelles , émarginules ,
balanes, gastrochènes PI. i.
Hélices, bulimes, ampullaîres , pla-
norbes, paludines PI. a.
Monodontes, scalaires 9 mélanies ,
paludines. PL 3.
|Cerithes9 murex, strombes, buccins. PL 4*
Bulles, nérites , phasianelles , sabots ,
troques • . PL 5.
Pourpres , nasses , casques , c6nes ,
v-OQUiLLES*. . . .^ olives, porcelaines PL 6.
Anodontes, mulettes, anatines, so-
IPsapnmobies, Vénus, lancines, tel-
lines, donaces. . . • PL 8.
Cythérées, bucardes PL 9.
Tridacnes, pétoncles, arcbes PL 10.
Moules, avicules PL 11.
Crénatules PL la.
Marteaux, peignes, yulselles PL i3.
Yulselles, buttres, cames, arrosoirs. PL 14..
■ Cinq de ces planches avaient de numéros d^ordre et de Bgnres.
paro Jaes les livraisons précédentes * Sons le nom de coquilles, M. Sa-
de rouvrage, savoir : la planche i'" vigny a réuni tous les mollusques
des Céphalopodes, la planche 1'* pourvus d^on test calcaire, tant gas-
des Gastéropodes, et les planches 4» téropodes qu'acéphales, pour les-
II et 1 4 des Coquilles. Presque ton- quels il n'ayait pas représenté Tani-
tes les autres étaient dépourvues mal.
EXPLICATION SOMMAIRE
DES PLANCHES.
vvwMtiy^itA/vyvyv^nnMtMvtnnMyiiytHiytiytHt^yytm/^tMtnHnMttyt/uvuv^tittvvvvv^
MOLLUSQUES.- CÉPHALOPODES
PLANCHE I
POULPES, SECHES.
Genre POULPE, OCTOPUS.
FXG. I ET 2.
Ce genre, que Linhë confondait avec les sèches, et
que M. dé Làmarck en a distingue' , offre pour carac-
tères essentiels d'avoir ^e corps contenu dans un sac
de'pourvu d'ailes , et huit bras allonges munis de ven-
touses. Il comprend des espèces remarquables par leur
taille : M. Cuvier ' a très-bien fait connaître leur ana-
tomie.
I. r. OcTOPUs vulgaris, jPow^e commun, Lam.
Cette espèce, qui est fort commune dans les mers d^Eu-
rope , avait été assez mal figurée jusqu^à présent, et son
» Mémoires pour servir à l'histoire et à l'anatomie des mollusques.
I.
/.
1.
w.
I.
w.
I.
2.
MOLLUSQUES. - CÉPHALOPODES. PL. i. lai
organisation extérieure se trouvait si imparfaitement dé-
crite, que Denis de Montfort, qui l'examina le premier
avec soin , ne reconnut pas en elle Tespèce des auteurs ,
et se crut autorisé à en établir une nouvelle sous le nom
de poidpe fraisé. Le caractère qui avait échappé aux na-
turalistes consiste dans l'existence de plusieurs prolon-
gemens coniques de la peau : M. Savignj les a très-bien
vus, et il les représente exactement. On en remarque
trois au côté interne des j^eux , et plusieurs sur le dos ,
dont trois principaux disposés en triangle.
Individu mâle vu en dessus, w^. Les bras.
Portion d'un des bras coupé transversalement.
IV. Ventouse vue de face.
Une ventouse isolée, vue de trois quarts.
Le même individu vu en dessous , ouvert^ et
dont oa^ a coupé les bras près de leur base.
C. Orifice de l'entonnoir, servant de cloaque,
et laissant échapper les excrémens, la laite et
Pencre. F. F. Branchies situées dans la cavit^
qui leur est propre. H. Anus s'ouvrant à la
base de l'entonnoir. M. Extrémité de l'organe
mâle. bb. Pourtour de l'orifice branchial, c.
Repli de la tunique enveloppante ou de la
bourse , et qui se prolonge k la partie moyenne
en forme de cloison. ffS", Epaisseur de cette
tunique, gg. Deux ouvertures donnant cliacune
dans une grande cavité spéciale qui contient
les principaux troncs veineux, et que M. Cu-
vier nomme k cause de cela cavités veineuses.
I. 3. Portion tlu même individu avec l'orifice buccal
mis en évidence et situé au centre de la ca-
vité conique formée par la réunion des bras.
B.' Orifice branchial. C; Orifice de l'entonnoir.
I
123 EXPLICATION DES PLANCHES.
I. 4- Orifice buccal vu de face, et entouré d'un cercle
de petites ventouses au nombre de huit, et
qui correspondent a l'origine des huit bras. E.
La bouche, a. Mandibule supérieure (lèvre
supérieure, Sav.). u. Mandibtîfe inférieure
( lèvre inférieure ou seconde mâchoire, Sav. ).
I. 6. Bouche vue de profil et isolée des parties qui
l'entourent, afin de montrer l'appareil muscu-
laire, a. Mandibule supérieure, u. Mandibule
inférieure, "b. CMEsophage.
1 . 61 La mandibule inférieure u , entourée de ses mus-
cles , et offrant a sa base la naissance de l'oeso-
phage,
a. Mandibule supérieure isolée.
I. u. Mandibule inférieure isolée.
I . y. Parties plus intérieures d^e la bouche, i. Lames
charnues enveloppant la langue, et qui pour
M. Savîgny seraient les vraies mandibules.
I. 8. Les mêmes parties offrant d'autres détails, i. Une
des lames mandibulaires renversée en dehors ,
et laissant voir la langue e et l'ouverture du
pharynx j^. "b. L'œsophage.
1 . e. Langue excessivement grossie , vue de face. cee.
Epines extérieures et intérieures qui la gar-
nissent. .
1. e.*^ La même langue vue de profil, eee. Ses épines.
I. a. Poulpe hideux, Octopus horridus.
Cette espèce'paraît nouvelle ; MM. de Férussac, d'Orbîgny
et moi avons cru devoir lui imposer ce nom tiré de son
aspect. Nous ne savons pas quelle était sa couleur. L'in-
4îvidu figuré £st un mile.
i
MOLLUSQUES. - CÉPHALOPODES. PL. i. ia3
Genre SÈCHE, S£PIJ.
Fxo. 3.
Le genre sèche de Linnë comprenait un grand nom-
bre de moHusqnes céphalopodes, qui depuis ont été
répartis dans de nouvelles divisions. M. de Lamarck
les restreint aux seules espèces qui offrent pour carac-
tères distinctifs, dix bras garnis de ventouses, dont
deux plus longs et pédoncules; une nageoire charnue
le long de chaque côté du sac; coquille ou os ovale,
libre, spongieux, opaque, situé versée dos.
L 3. Sepia olHcinalis, Sèche commune. IL.
Cette espèce, très-commune dans l'Océan et dans la Mé-
diterranée , acquiert un pied et plus de longueur.
3. y. Individu mâle de taille moyenne , vu en dessous
et ouvert, yr. Les huit bras externes très-courts
jet garpis de' quatre rangées de ventouses, v.
Lçs bras intérieurs ou en massue garnis de
ventouses seulement a Pextrémité. E. Cavité
de la bouche. C. Orifice de Tentonnoir. DD.
Nageoires charnues du sac , ou nageoires abdo-
minales. FF. Brsinchies. H. Anus. M. Extré-
mité de Porgaae mâle. œ. Yeux. bbbb. Disques
creux de la base de l'entonnoir , servant a clore
la bourse, et limitant le pourtour de l'orifice
branchial, gg. Ouverture des deux cavités
veineuses. <r<r. Epaisseur de la tunique qui
constitue là bourbe,
3. IV. Une ventouse des bras en massue , excessivement
grossie et vue de face.
124 EXPLICATION DES PLANCHES.
3. iv^ La même ventouse vue de profiL
3. iv.^Une ventouse des bras extérieurs, vue de troîs
quarts.
3. 2. Orifice buccal vu de face. E. La bouche, a. Man-
dibule supérieure (lèvre supérieure, Sav.).
u. Mandibule inférieure (lèvre inférieure ou
seconde mâcboirè, Sav.).
3. 3. Bouche vue de profil et dégagée de la tunique
qui l'enveloppe, a. Mandibule supérieure, u.
Mandibule inférieure, "b. Œsophage.
3. 4» Bouche vue de profil et de trois quarts en dessus.
u. Mandibule inférieure entourée de muscles ^
et montrant Pentrée du pharynx^.
3. \ a. Mandibule supérieure isolée.
3. u. .^andibule inférieure isolée.
3. 6, Parties internes de la bouche, vues de profil et
très-grossies. i. Partie charnue et épineuse
appliquée de chaque côté contre la langue, et
qui pour M. Savigny serait l'analogue des
mandibules : il en existe une de chaque côté;
celle du côté gauche est ici renversée, e. La
langue dans sa position naturelle, et laissant
voir une rangée de ses épines e. y. Pharynx,
"b. OEsophage.
3. e. I-.a langue vue de face, et montrant les rangées
d'épines qui la garnissent, ee. Ces rangées au
nombre de sept.
3. e^ La même langue vue de profil, ee. Ses épines.
3. '^f. Deux divisions d'une des branchies.
3. -t. Paquet d'oeufs réunis eioi grappe.
3. 6*. Une jeune sèche retirée d'un des œufs.
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. i. ia5
,%<»l<tW<IW<»%»ll<lW^<IIM<>WW»WWW<t<llt<IW>W»)tW)IWIt>|il>|<| ^
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES.
PLANCHE I.
DORIS.
Genre DORIS, BORIS.
Le genre doris appartient , dans la méthode de
M. Guvier, à Tordre des nudibranches , ou à cette di-
vision assez nombreuse de mollusques gastéropodes
prives de coquille, et dont les branchies sont à nu sur
quelques parties du dos; il se reconnaît aux caractères
suivans : l'anus est perce sur la partie postérieure du
dos , au centre d'une espace de rosace formée par les
branchies f qui constituent de petits arbuscules très-
compliqués; la bouche est formée par une trompe avec
deux petits tentacules coniques. Il existe deux tenta-
cules très-deVeloppés à la partie supérieure du manteau ;
enfin , les organes de la génération ont leur ouverture
sous le bord droit. Ces détails, donnés par M. Cuvier
dans son excellent travail sur les doris , se trouvent con-
firmés par M. Savignj, qui a pousçé encore plus loin
l'analyse de l'organisation extérieure.
laS EXPLICATION DES PLANCHER.
I. ï. DoRis limbata, Doris a limbe. Cuv.
II nous reste quelques doutes sur cette détermination; le
dessin , en nous faisant connaître ses couleurs , les aurait
Caidlement levés.
I. /. Individu de grandeur naturelle vu en dessus.
I. 2. Le même vu eu dessous.
I. ^. Le même vu de profil. F. Branchies. L. Orifices
des deux sexes, jj. Antennes (tentacules supé-
rieurs de M. Cuvier).
I. 4, Houppes branchiales étalées et très-grossies. F.
branchies dont les rameaux sont très-distincts.
H. Anus. q. Ouverture donnant issue a une
liqueur spéciale, sécrétée par une glande, que
M. Cuvier n'a pu distinguer du foie propre-
ment dit.
I . ^. Appareil buccal très-grossî. O. Tunique muscu-
leuse entourant la trompe, o. Trompe propre-
ment dite, saillante, offrant une ouverture
triangulaire, et au fond le palais tenant lieu
de premières mâchoires.
X. €. Appareil buccal ouvert, ii. Les deux lobes de la
trompe placés comme les mandibules, et en
tenant lieu. u. Sorte de lèvre inférieure ou
lobe médian, e. Langue, "b. OEsophage.
I. j. et jr^ L'anteane excessivement grossie, vue en dessus
et en dessous.
I. a. Doris immaculata, jDoa7j Jâ^/z^ /ocÂe.
Cette espèce, autant qu'il est permis d'en juger sur la gra-
vure, paraît nouvelle; nous lui avons donné le nom
^immaadata, de concert avec MM. de Férussac et d'Or-
bigny, qui vont publier un excellent et magnifique ou-
vrage sur les Mollusques nus.
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. i. 127
3. /. Lidividtt de grandeur naturelle et de profil; la
trompe fait une saillie assez prononcée.
a. 2. Le même vu en dessous.
a. 3, Partie antérieure du corps très-grossie et vue en
dessous , pour montrer la trompe o , renfermée
dans un fourreau musculaire, lequel sort d'une
ouverture du pied , qui offre une bride g^ dont
la texture est musculaire ou plutôt ligamen-
teuse.
L 3. DoRis tigrina , Dons tigrée.
Cette espèce est éYÎdemment nouvelle : la disposition de ses
taches suffit pour la caractén«er. MM. de Férussac,
d'Orbigny et moi lui avons imposé, à cause de cela,
le nom de tigrée, tigrina. Elle se distingue encore par
la convexité de son dos et Fintervalle considérable entre
le manteau et le pied.
3. /. Espèce de grandeur naturelle, vue de profil.
3. 2. Le même individu grossi et vu de profil* on re-
marque le très-grand allongement de la trompe.
3. 3, Le disque branchial : au centre est Tanus H, et
autour de lui les branchies F , qui sont très-
peu saillantes.
L 4« DoRis tuberculata, Doris tuberculée. Cuv.
MM. de Férussac, d'Orhîgny et moi pensons que cette
espèce doit être rapportée au doris tubercidata de M. Cu-
yîer; elle en est du moins très-voisine par les petits
points élevés qui recouvrent entièrement le manteau , et
qui le font ressembler à du chagrin. Cette espèce est
encore très-remarquable par son aplatissement et le dé-
veloppement excessif du manteau , qui déborde le pied
de toutes parts , surtout en arrière.
4. 1' Individu de grandeur naturelle, vu eu dessus.
ia8
4.
a.
4.
3.
EXPLICATION DES PLANCHES.
Le même vu en dessous.
Partie antérieure du corps très-grossie et vue en
dessous. On remarque la bouché E faisant
saillie, et munie de deux antennes intérieures
coniques Y , que M. Cuvier nomme les tenta-
cules de la bouche. La bouche adhère par sa
base a un ligament transversal g.
4. 4. Disque très-grossi, formé par six rameaux de
branchies F. Sur la ligne moyenne, mais non
au centre du disque, est située l'ouverture
anale H, et a sa droite une cavité ovalaire q,
qui donne sortie a une humeur particulière,
que sécrète a l'intérieur du corps une glande
remarquable entrelacée avec le foie.
^, 6. Partie la plus antérieure du corps excessivement
grossie , vue en dessous , et ouverte pour mon-
trer les parties àh la bouche, j. Antennes exté-
rieures ou tentacules supérieurs, v. Antennes
intérieures ou tentacules inférieurs. E. Ou-
verture de la bouche, e. Langue formée par
l'assemblage de plusieurs rangées de crochets.
e. Deux rangs de crochets grossis et dans leur
position naturelle, e^ Un des crochets isolé ,
très-grossi et vu de profil, i. Parties faisant
fonction de mandibules, et entre elles des
espèces de mâchoires o.
4. j. Une des antennes isolée et très-grossie.
I. 5. DoRis concentrica, Doris concentrique.
Cette espèce nous a paru nouvelle; nous lui imposons,
avec MM. de Fénissac et d'Orbîgny, le nom de concen-
trique, concentrica, k cause de la disposition très-remar-
quable des petits tubercules arrondis qui recouvrent son
ï
\
5.
*.
5.
«
2.
5.
3.
5.
m
1.
MOLLUSQUES. - GASTEROPODES. PL. i. 129
manteau. Cette doris offre encore quelques particularités
curieuses dans les deux échancrures de la partie anté-
rieure de ce manteau , qui est trés-développé , dans le
froncement du pied et dans ses branchies, qui sortent
du dos par une fente transversale , légèrement courbe ,
très-étroite, et dont la concavité est en avant : on ne
voit que leur sommet.
Individu de grandeur naturelle, vu de profiL
Le même très-grossî, vu en dessus.
Le même en dessous.
Une des antennes extérieures de profil et très^'
grossiCé
ï. 6. Doris tomentosa, Dor*is tomenteuse. Cuv.
Ne connaissant pas la couleur de l'espèce figurée par
M. Sâvigny, c'est avec quelque doute que MM. de Fé-
ttissac , d'Orbîgny et moi la rapportons au doris tomen-^
tosa de M. Cuvier.
6. K Individu de grandeur naturelle, vu de profil-
6. 2. Le même ttès-grossî et vu eu dessus.
6* 3. Le même en dessous.
I- 7- Boris aharmorata, ï)orù marbrée.
MM. de Férussac , d'Orbigny et moi croyons être bien cer-
tains que cette espèce est nouvelle : les marbrures du
manteau et du pied permettent de la distinguer facile-
ment ; mais elle est surtout caractérisée^ par les an-
tennes , qui paraissent sortir d'un godet , et encore par
l'allongement excessif du pied , qui dépasse en arrière le
manteau.
Individu de grandeur naturelle, vu de profil.
Le même très-grossi, vu de profil.
Le même en dessus.
Le même en dessous.
H. N. xxiT.
7'
1.
7-
1.
7-
3.
7-
4-
i3o EXPLICATION DES PLANCHES.
7. ^. Le disque de la partie postérieure du corps for-
mée par onze rameaux de branchies F', qui
ne sont qu'en partie visibles au dehors, et dont
tous les sommets sont tournés vers l'anus H.
PLANCHE a.
TRITONIES, ALYSIES, ONCHIDIES.
Genre TRIT6NIE, TRITONIA.
t
FiG. I.
Ce genre , qui appartient à l'ordre des gastéropodes
nudibranches , se distingue facilement par un grand
nombre de caractères : les branchies ont la forme d ar-
brisseaux , et occupent toute la longueur des deux côtes
du dos; l'orifice des organes de la génération et l'anus
sont situés sur le côté droit du corps; la bouche est
garnie de lèvres , et munie en dedans de deux mâchoires
cornées et tranchantes; il existe deux antennes ou ten-
tacules supérieurs.
IL T. Tritowia elegans, TWto/îjfe c/fga/^^e.
Cette espèce , que nous croyoï^s nouvelle et dont nous pos-
sédons le dessin , est très-remarquable par Télégance de
ses couleurs ; le ^corps est fond blanc avec des marbrures
d^un beau rouge légèrement orangé' : les troncs et les
ramifications 'des branchies sont blanchâtres; mais les
ramuscules pinnalifides qui les terminent sont du rouge
le q}us vif.
■ La gravure a indiqué ces marbrures rouges par une teinte très-fbocée.
\
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 2. i3i
T. /. Variété de la tritonie élégante, de grandeur na-
turelle, vue par le dos; les rameaux des bran^
chies sont réunis postérieurement sur la ligne
nàoyenne du corps.
I. 2. Autre variété de la tritonie élégante, de gran-
deur naturelle : le côté droit est convexe et
plus étendu que le côté gauche; les branchies
de droite sont aussi plus développées.
I. 3, Tritonie élégante, probablement aussi de gran-
deur naturelle : dans cet individu, le côté
gauche parait convexe et plus développé que
le côté droit.
1 . ^. La même , vue de profil et du côté droit : on dis-
tingue ea avant et en bas Torifice des organes
génitaux; plus loin et plus en haut est l'anus.
1. 6. Partie antérieure du corps, vue en dessous pour
montrer la masse charnue de l'orifice buccal ,
qui est situé entre le pied et le bord antérieur
du dos ; celui-ci se termine par une large mem-
brane, dentelée sur ses bords ^ et qui surmonte
la bouche comme un large voile.
1. 6, Une des branchies isolée et trè^-grossie : on voit
a sa base un des petits arbrisseaux qui, sur
le corps de l'animal, alternent avec les plus
. grands.
I. y. Une des antennes supérieures ou tentacules très-
grossie : elle se compose d'un bourrelet sail-
lant y duquel sort une espèce de gland déchi-
queté en lanières; on voit dans son centre un
prolongement tubuleux , qui est l'antenne ou
le tentacule proprement dit.
1. 8. Les deux mâchoires réunies et vues de profil.
9-
i32 EXPLICATION DES PLANCHES.
I . ^. Les mêmes mâchoires vues de face : la langue
est placée entre elles.
I . /o. Une des mâchoires isolée et vue^en dedans.
I . //. La langue isolée et vue de profil : elle est garnie
de ses papilles.
I. /2. Les papilles qui garnissent la langue, vues de
face.
Ces diverses figures des organes de la mastication
s'accordent parfaitenfient avec les descriptions que
M. Cùvier a données des mêmes parties dans son ana-«
tomie de la tritonia Humhergiù Voici comment il s'ex-
ppme : « Les mâchoires forment la base de tout cet
appareil : leur substance est corneej leur couleur, d'un
jaune-brun; et leur forme^ très-extraordinaire pour un
organe de ce genre, ne peut être mieux comparée qu'à
celle des ciseaux avec lesquels on tond les moutons.
Qu'on se repre'sente seulement qu'au lieu de jouer sur
un ressort commun, les deux lames jouent sur une ar-
ticulation, et qu'au lieu d'être planes, elles sont un
peu courbes; de manière que leur articulation , située
en avant , se relève un peu par rapport à leur corps.
« Ces deux lames sont fort tranchantes , et il n'est
rien de vivant qu'elles ne puissent couper, lorsque
l'animal en fait glisser les deux branches Tune sur
l'autre.
« Les alimens une fois coupe's par les mâchoires sont
aussitôt saisis par les papilles de la langue, qui, étant
aiguës et recourbées en arrière , conduisent continuel-
lement, par leur mouvement, péristaltique, les matières
alimentaires dan s, l'œsophage : il faut pour cela que ces
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 2. i33
matières montent et qu'elles se reportent en avant j car
lœsophage commence à la partie supériisure de la masse
maxillaire, et plus près de son bord antérieur que
ravant-bouçhè n'avait fini. »
Genre APLYSIE, APIYSIA, '
FzG. a.
Le genre aplysie, connu vulgairement sous le nom
de lièv^re marin , offre des caractères tellement tranches ,
qu'il est facile de le distinguer dé toys les mollusques"^
gaste'ropodes tectibranches; L'espèce figure'e ici pre'sente
une grande analogie avec les aplysies^ mais elle s'en
distingue essentiellement par l'absence complète de la
coquille, qui, chez ces dernières, recouvre la. cavité'
branchiale : cette particularité' ^ jointe à quelques autres
assez importantes, autorisait la formation d un nouveau
genre. M. de Blainville Ta e'iabli sur un individu dçg
mers des Indes, auquel notre espèce ressemble, quant
aux principaux traits d'organisation. Voici les carac-
tères gene'fiques de ce nouveau genre, que son auteur
nomme bursatelle , bur^atella ' .* corps subglobuleux ,
offrant înferîeurement un espace ovalaire, circonscrit
par des lèvres e'paisses indiquant le pied ^ supe'rieure-
ment,. une fente ovalaire à bords e'pais, syme'trique,
farme'e par la re'union complète des appendices nata-
toires du manteau, et communiquant dans une cavité'
où se trouvent une très-grande branchie libre et l'anus:
* Manuel de malacolo^e et de conchyliologie, page 473.
i34 EXPLICATION DES PLANCHES.
quatre tentacules fendus , ramifies , outre deux appen*
dices buccaux. Aucune trace de coquille.
Ces caractères génériques diffèrent ua peu de ceux
que M. de Blainville avait précédemment donnés ' ; car
il ne parle plus d'un organe tentaculaire qu'il indiquait
sur le milieu de la tête , et qu'on retrouve dans l'espèce
représentée par M. Savigny.
Au reste, M. de Blainville nomme bursatelle de
Leach, hursatella Leachii, la seule espèce qu'il a eu
occasion d'observer; il la figure' et la décrit dans ces
termes : « Elle est presque grosse comme le poing,
d'une couleur d'un blanc jaunâtre, comme translucide;
tout son corps est parsemé de petits appendices tenta-
culiformes irrégulièrement disposés; ce qu'on nomme,
peut-être à tort, les tentacules dans cçtte famille, et le
bord antérieur de la tête, en ont de plus longs. » Au-
tant qu'il est permis d'en juger par cette description,
notre individu diffère essentiellement de cette espèce;
mais il offi e les principaux caractères du genre bursa-
telle.
II, !^, , pyii3ATJELi^A, S^vîgniafli^ , Bursatelle de ^vigny.
Çatte «^pèce 3Qra dédiéd à M. Savigay; eUe se dîscîtigue
par sa taille , p^r.^a forme alloi^gée , par s^ qç^lefi^ d'un
grîs verdâtre , et par son pied assez étendu y mincç , d'un
gris jaunâtre. La partie de l'animal qui déborde en arrière
le manteau, est parsemée supérieurement de petits os-
Gules noirâtres; ia ligne moyenne présente quatre tenta-
cules dig^té^ , e|: )çs câtiés en offrent ^\if. , dp9^ U jptrei3»ière
* Supplément du Dictionnaire des Sciences natuï^llès, tom. v, p. i^.
* Cest la figure 6 de la planche xliii de son Manuel de malacologie:
elie «""a pas encore paru.
2. /.
2. 2.
2. 3,
2. ^.
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 2. i3S
paire seulement est déchiquetée en lanières , tandis que
les deux autres $pnt simples , coniques , courbes et diri-
gées en arrière. Le manteau lui-même est couvert de
tentacules tous digités, d'un bleu-grisâtre, avec des
taches noirâtres à leur base.
Individu de grandeur naturelle , vu eu dessus.
Le même vu en dessous.
Le même individu vu de profil.
Le tentacule droit de la seconde paire très-grossi
et montrant son oreillon.
2. 6. La branchie très-grossie et vue dans sa position
naturelle.
2. 6, La même branchie vue de profil et en dessous.
2. 7. "Partie antérieure très-grossie et vue en dessous
pour montrer l'ouverture extérieure de la'
bouche.
2. 8, Probablement la bouche ouverte, dépourvue de
mâchoires proprement dites, mais garnie de
deux masses charnues, qui supportent deux
espèces de cornes, sans doute d'une nature
plus consistante.
2. s- La langue vue de profil : elle est garnie d'un
appareil propre, formé par ^assemblage d'une
quantité d^ petits crochets, dont les figures
suivantes donnent la disposition et la forme.
2. /o. Langue vue de face.
2. 41, La même, vue en dessus.
2. /2. Portion de la langue excessivement grossie, of-
frant trois rangs des crochets qui la garnissent.
2. i3. Cinq rangs des crochets qui garnissent la langue :
trois des rangs ont l'extrémité des crochets
relevée , afin de montrer comment leur pointe
est Hbre et se redresse.
i36 EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre ONCHIDIE, ONCHIDIUM.
Fio. 3.
Ce geare , établi par Buchannan ' , a été adopté par
M. Cuvier , qui l'a augmenté de plusieurs espèces ; entre
autres , de l'oncUidie 4e Péron. M. de Blainville a con-
sidéré celle-ci comme le type d'un nouveau genre qu'il
a nommé Péronie , Peronia. Cette distinction avait été
sentie par M, Cuvier , qui trouvait entre l'espèce de
Buchannan et celle de Péron des différences notables.
Le genre onchidie a pour caractères', d'avoir un large
manteau en forme de bouclier, débordant le pied de
toutes parts , recouvrant même ^a tête quand elle se
contracte; deux longs tentaculeç rétractiles et deux
autres semblables à des lèvres triangulaires et compri-
mées j l'anqs et l'orifice de la respiration sous le bord
postérieur du manteau ; près d'eux à droite ^ l'organe
femelle de la génération , qui se prolonge en un sillon
marchant le long du côté droit du pied : au contraire,
l'organe mâle a la partie antérieure près du tentacule
droit, M. de Blainville adopte, à peu de chose près, ces
caractères pour son genre Péronie* Les seules différences
bie^i notables que présente l'espèce figurée ici, consistent
dans la petitesse des tentacules et le développement de
l'organe mâle , qui est double , ainsi que M. Cuvier
l'avait entrevu. ^Jne autre particularité digne de re-
marque consiste dans le développement des tubercules
« Transactions ofthe Linnean So- » M. Cuvier , Règne anim. , t. ii ,
cietjr, t. V, p. i32, lab. 5, fig. i-3. pag. 4io.
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 2. 187
de Textremitë postérieure du corps , qui ont plutôt
l'apparence de ramuscules vasculaires : nous crojons
même devoir émettre ici l'opinion que ces tubercules
postérieurs sont de véritables branchies, qui existent
indépendamment de l'appareil pulmonaire , dont l'ori-
fice est situe un peu à droite et derrière l'anus. L'on-
ckidie aurait donc en même temps un appareil pulmo-
naire et un appareil de branchies; et cette structure est
parfaitement en rapport avec ce qu'on sait des habitudes
de ce mollusque : Peron dit qu'il est aquatique j au
contraire , M. Cuvier , sans l'autorité de cet observateur ,
l'aurait cru terrestre. Voici comment il s'exprime^ après
avoir décrit les organes de la respiration : « D'après
cette ressemblance du poumon avec celui des mollus-
ques terrestres de notre pays, d'après la nature même
de son organisation , beaucoup plus analogue à celle des
vrais poumons des quadrupèdes , ou surtout des rep-
tiles, qu'à celle des branchies de poissons, j'aurais cru
que l'onchidie était aussi un mollusque terrestre ; et il
m'a fallu , pou^ m'en dissuader , la certitude qu'a
M. Peron de l'avoir toujours trouve' dans l'eau : je
pense du moins qu'il vient à la surface ouvrir son ori-
fice, et prendre, pour respirer, de l'air en nature,
comme le font nos bulimes et nos planorbcs, qui,
bien qu'aquatiques , ne respirent cependant que de
1» •
air. »
Nous pensons que l'onchidie , au moins l'espèce figu-
rée iciy jouit de la propriété de respirer dans l'eau à l'aide
des tul)ercules rameux qui garnissent l'exremitë poste'-
rieure de son corps, sans qu'il soit nécessaire qu'elle
r
i38 EXPLICATION DES PLANCHES.
vienne sans cesse à la jsurface; ce qui est assez difficile
pour un animal dont la confornaation indique qu'il
rampe avec lenteur au fond de Teau. Quant à l'orifice
pulmonaire, il uous indique que l'onchidie respire aussi
Vair en nature^ et nous devons supposer que plusieurs
fois dans sa vie elle se trouve dans la condition de ^e
faire. Nous ignorons si M. Savigny partagerait notre
manière de voir.
IL 3. OwcHiDiUM Peronii , Onchidie de Péron.
M. Cuyier, à qui nous avons conununiqué le dessin de
M. Savîgny, a cru y reconnaître l'onchidie de Péron :
celle qu'on représente ici est d'une belle couleur verte
tirant un peu sur le jaunâtre.
Individu de grandeur naturelle^ vu de profil.
Le même individu vu en dessous.
Un autre individu , sans doute de grandeur na-
turelle y vu en dessos : tout son corps est cou-
vert de masses tuberculeuses , et postérieurer
ment ces masses sont ramifiées.
3. 4. Tête détachée et vue en dessus : on remarque les
lèvres de la bouche faisant saillie , les antennes
ou tentacules , et Torgane mâle qui est double.
3. ^' Une des masses tuberculeuses de l'extrémité pos-
térieure du corps excessivement grossie.
3. 6*. La plaque linguale très-grossie : elle est d'une
couleur jaune assez foncée.
3. 7. Partie antérieure du corps considérablement gros-
sie et vue en dessous 5 on distingue l'orifice
buccal , et le double organe mâle , consistant
en.deux bourses : de l'une d'elles sort un long
filet qui parait tubuleux, assez consistant;
3. /.
3. 2.
3. 3,
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 3. iSg
l'autre bourse ne laisse pointer qu'un petit ap-
pendice, qui pourrait bien être semblable a
l'autre.
3 . 8, Les trois orifices de la partie postérieure du corps
très-grossie : Pouverture linéaire est celle de
Porgane femelle; a côté est l'anus, et plus en
arrière l'orifice pulmonaire, qui s'écarte de la
ligne moyenne du corps.
PLANCHE 3.
PLEUROBRANCHES, ÉMARGINULES,
OSCABRIONS.
Genre PLEUROBRANCHE , PLEUAOBRANCHUS,
Fie. 1.
On doit la Connaissance de ce genre à M. Cuvier ,
qui en a donne l'anatomie dans ses Me'moires sur les
mpUnsques. Voici ce qui le caractérise : un corps de'-
borde par le manteau et par le pied j* offrant un sillon
circulaire , dans la partie droite duquel est située la
branchie; une bouche en forme de trompe, et surmon-
tée d'une lèvre et de deux tentacules tubuleux et fen-
dus; les orifices de la génération en avant, et l'anus en
arrière de la branchie. Ces divers caractères se voient
très-nettement sur l'individu que nous rapportons ai^
genrcpleiyobranche.
i4o EXPLICATION DES PLANCHES.
IIL I. Pleurobranchus oblongus, P/cMno^. oWo/zg".
Ce pleurobFanche , qui diffère certainement du pleurobran-
chus Peronii, est peut-être nouveau ; il serait possible
q^'îl fût une des espèces de la Méditerranée, que M. Cu~
yier se borne à désigner , mais quHl ne décrit pas : au
reste, nous serions très-embarrassés de parler de sa
couleur, n'ayant pas eu à notre disposition le dessin
d'après lequel on a fait la gravure. MM. d'Orbigny et
de Férussac la croient aussi nouvelle, et la désignent
avec nous sous le nom à^oèlongus»
I. /. Individu de grandeur naturelle, vu de pro&l et
du côté droit.
1. 2. Le. même très-grossi, et offrant distinctement
toutes les parties extérieures de l'animal , et
surtout celles qui sont propres au côté droit :
on voit la trompe qui fait une saillie assez pro-
noncée; la lèvre ou le voile qui la surmonte;
le pi^d un peu moins long que le manteau ,
celui-ci très-épais et convexe; Içs tentacules;
un des yeux situé k leur base; les organes
générateurs mâles; l'ouverture de l'organe
femelle située au-dessus; la brancliie; enfin,
l'anus.
1 . 3, "Le même vu en dessus : on remarque que le pied
déborde le manteau de chaque côté , mais non
en arrière»
I. ^. Le même vu en dessous : ici la trompe ne fait
point saillie.
I . ^. Trompe vue de profil et excessivement grossie ,
pour montrer la disposition des fibres muscu-
laires qui la constituent. On remarque au-des-
sus le fragment d'une plaque hexagonale, qui
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 3. i4i
pourrait bi«n appartenir a la membrane Iln^-
guale, laquelle, suivant M* Cuvier, est dis-
posée sur deux plans aux deux côtés de la
bouche.
I. 6. Coquille qui se trouve cachée dans Pintérieur
du manteau; elle est vue en dessus et en
dedans.
1. 7. La branchie isolée, excessivement grossie pour
montrer la disposition de la lame principale,
de laquelle partent en haut et en bas des es-
pèces de feuillets qui sont plutôt alternes
qu'opposés) on en compte deux de plus à la
rangée supérieure , le terminal étant considéré
comme appartenant a cette rangée.
tertre ÉMARGINULE, EMARGINULA.
FiG. a.
Ce genre des mollusques gastéropodes , confondu
d'abord avec les patelles , en a e'te distingué avec raison
par M. de Lamarck, et tous les naturalistes ont adopté
ce changement. M. Cuvier '^ place les émargiuules dans
Tordre des scutibranches , en leur assignant pour carac^
tère propre une petite fente ou écbancrure à la partie
antérieure de leur coquille et de leur manteau , elle pé-
nètre dans la cavité branchiale; les bords du manteau
enveloppant et couvrant en grande partie ceux de
la coquille; des tentacules coniques portant les yeux
sur un tubercule de leur base antérieurje; les bords du
pied garnis d une rangée de filets. Si l'on compare cette
' Règne animal, tome ii, page 449*
V
Ua EXPLICATION DES PLANCHES.
description avec la figure qu'a donnée M. Savigny, on
jugera que M. Cuvier a bien vu l'animal, et que tout
ce qu'il en a dit est beaucoup plus exact et plus com-
plet que ce qu'on trouve dans quelques ouvrages recens
de conchyliologie. M. de Lamarck ne mentionne que
deux espèces^ on en connaît un bien plus grand nom-
bre dans les collections.
in. 2. Emarginula Cuvieri, Êmarginule de Cui^ier.
L'espèce figurée ici diffère , à bien des égards , de l'émar-
gînule treîUîssée (^emargimda fissura , Lam.), à laquelle
j'étais tenté de la rapporter : sa taille est moindre , et les
dessins de la coquille ne sont pas exactement les mêmes ;
ce qui ]a distingue encore , c'est la disposition des côtes
longitudinales , qui , siîr la ligne médiane , s'écartent et
constituent une gouttière , tandis que , dans les individus
de l'émarginule treillissée que nous avons examinés , on
voit une côte médiane aboutissant à Téchancrure. Nous
nous croyons donc autorisés à la considérer comme es-
pèce distincte, et nous la dédions au savant auteur des
Mémoires sur l'anatomi« des mollusques.
2. #. Individu de grandeur naturelle, vu de profil et
un peu en dessus.
2. 2. Lé même grossi et vu de profil. On distingue
très-bien le manteau , dont les bords sont rele-
vés , et qui, en avant, est séparé du pied par
une sorte d'échancrure très-profonde. Celui-ci,
moins étendu que le manteau^ dont il est très-
distinct, a sa base garnie d'une série de ten-
tacules; le corps est terminé antérieurement
par la tête. Cette figure donne une idée très-
exacte de l'organisation extérieure de cet élé-
gant mollusque.
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 3. 1^3
2. 3. Le même très-grossi et vu en dessus : par cette
figure on peut juger l'étendue du manteau, et
la manière dont il recouvre de toutes parts
les bords de la coquille , en laissant a sa partie
antérieure une fente qui aboutit a l'ouverture
brancbiale.
2. 4. lue même animal vu en dessous : on remarque
que le manteau déborde le pied de toute<;
parts; celui-ci est contracté et présente la dis-
position qu'aurait raninml, s'il était fixé a
quelque corps; la tête est rentrée, et ne laisse
voir que l'ouverture buccale et l'extrémité des
tentacules.
a. 6. Extrémité antérieure de la coquille très-grossie ;
elle est vue en dessous, et montre la fissure
médiane de son bord : on remarque aussi
l'adhérence du corps de Panimal, dont la
tête, représentée seulement au trait, est in-
fléchie.
^. 6*. Tête et proportion antérieure du pied vues en
dessus et très-grossies : la trompe , les antennes
ou tentacules, le tubercule oculaire de leur
base et l'origine dés tentacules coniques du
pied, sont fort distincts.
'^. y. La même portion du corps vue en dessous , pour
montrer l'ouverture de la trompe. La repré-
sentation fidèle de toutes ces parties et les
limites dans lesquelles nous sommes tenus de
nous restreindre , nous dispensent d'en parler
plus au long.
i44 EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre SIPHONAIRE, SIPHONARIA, Sow.
fiG. 3.
\
I
M. Sowerby a établi ce genre aux dépens de celui
des patelles , et cette distinction semble devoir être ad-
mise , non-seulement à cause de la forme de la coquille ^
dont le côte droit est plus ou moins prolonge en canal
ou gouttière ^ mais encore par l'organisation toute par-
ticulière de l'animal. Déjà Adanson ' avait signale sous
le nom de lepas mouret une coquille du même genre,
qui le frappa à cause de la structure du mollusque qui
rbabitait. « Je ne connais point d'espèce de le'pas , dit-
il , dont la figure s'e'loigne davantage de ses congénères ,
que ne fait celle-ci. Les yeux et les cornes sont si pe-
tits, que l'on peut dire qu'elle n'a ni les uns ni les
autres. S^ tête est faite en demi-lune, et coupée par le
milieu par une large crënelure qui semble la diviser en
deux parties égales. Le cordon que j'ai remarque sur le
manteau de la première espèce "^ manque dans celle-ci,
et les bords, au lieu d'être franges, sont légèrement
crénelés : dan&le sinus qu'il fait avec le dessus du pied,
on ne trouve point les douze stigmates dont j'ai parlé 3
on voit seulement sur la droite une petite membrane
plissée , qui est dans une agitation continuelle; c'est le
tuyau de la respiration. Son pied n'a point non plus
ce sillon circulaire de la première espèce. » Ces parties
■ Histoire naturelle du Sénégal, Coquillages, pag. 34* pi* II, figr 5.
' Cette première espèce qu^il mentionne appartenait au genre patelle
proprement dit.
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES, PL. 3. i45
extérieures ainsi décrites se reconnaissent parfaitement
dans ranimai dont voici ici la figure : on les retrouve
toutes , et de plus on en distingue quelques-unes qui
avaient échappé à Adanson; entre autres, le cordon de
petits feuillets qui règne véritablement autour du man-
teau , et qu'Adanson a très-bien vu daiis les patelles.
in. 3. SiPHoiTARiA, Siphonaire.
n serait difficile de se prononcer sur Pidentîté de Tindividu
qu^on Toît ici avec telle ou telle autre espèce connue :
tout ce que nous pouvons dire , d'après la comparaison
que nous avons faite, c'est qu'elle nous a semblé nou-
velle; nous n'en sommes pas cependant assez certains
pour lui assigner un nom.
5. ^. Coquille simplement au trait', de grandeur natu-
relle, et renfermant l'animal qui en a été
extrait, et qu'on voit représenté au-dessous
et de profil.
3. 2. L'animal extrait de la coquille et excessivement
grossi : il est vu de profil \ on distingue le pied ,
le manteau , les organes de la respiration et la
trompe. Il n'existe pas de tête proprement dite.
3. ^. Le même vu en dessous et contenu dans sa co-
quille , qui le déborde de toutes parts : on voit
le pied dépassé par le manteau.
3. 4, Tue même animal, extrait de la coquille et vu en
dessus : on remarque les organes respiratoires,
le manteau , quelques viscères et les muscles.
3. 6, Partie antérieure de Panimal très-grossie , et qui
parait offrir les deux lobes de la boucbe vus
en dessous.
H. N. XXII. 10
46 EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre OSCABRION, CHITON,
FiG. 4, 5» ^> 7> 8, 9.
Ce genre de mollusques gastéropodes, que M. Cu-
vier range dans Tordre des cyclobranches , a été fondé
"^ par Linné sous le nom de chiton : il se fait remarquer
par un test composé de valves symétriques au nombre
de huit , et enchâssées le long du dos du manteau; il se
distingue aussi par labsence dyeux, de tentacules et
de mâchoires ; il existe à l'intérieur un appareil lingual
très-compliqué , armé de dents ou d'épines : les organes
de la respiration consistent en des branchies pyrami-
dales , occupant de chaque côté le rebord du manteau ;
les bord^ de celui-ci sont coriaces et garnis d une peau
tantôt nue, et tantôt recouverte d'écaillés, d'épines ou
de poils. Le pied est beaucoup moins large et sensible-
ment moins long que le manteau; l'animal s'en sert
pour ramper , et surtout pour adhérer aux rochers et à
différens corps sous-marins.
M. de Blainville a publié dernièrement ' un travail
assez étendu sur les oscabrions; il y établit plusieurs
sections auxquelles on peut rapporter les individus re-
présentés ici : quant à la détermination spécifique , on
conçqit combien elle doit être difficile quand il faut
suivre les descriptions sur des figures en noir. Nous
dirons. même que plus celles-ci sont exactement faites,
plus, il devient impossible de les comparer aux figures
que les auteurs citent à l'appui de leur phrase descrip-
* Dictionnait'e des sciences naturelles , tome zxxvi, page 619.
MOLLUSQUES. - GASTÉROPODES. PL. 3. xl^-j
tive , la plupart étant mauvaises et ne retraçant pas les
caractères qui sont représentés ici très en détail et avec
la plus grande exactitude. Nous avons parlé ailleurs de
cette difficulté, et c'est ici le cas d'apprécier la justesse
de notre observation. Noui? n'avons donc cru recon-
naître avec certitude que les deux espèces mentionnées
sous les n*". 5 et 9; nous avons distingué les autres par
des chiffres, attendant des circonstances plus favo-
rables pour leur imposer des noms.
La figure 4* ^ représente en dessus une espèce d'os-
cabrion de grandeur naturelle, et la figure 4* ^ le mon-
tre vu en dessous; on remarquera le développement
excessif des deux rangs de branchies qui atteignent le
bord antérieur du pied. La figure 5 est Toscabrion fas-
ciculaire, chiton fascicularis , Linn. La figure 5. 2 le
représente de grandeur naturelle, vu de profil et muni
de ses faisceaux de soie ' j — 5. 2,, le même grossi et vu
en dessus; — 5. 3^ le côté gauche dune des valves
excessivement grossie , pour montrer la disposition des
espèces de taches qui la recouvrent; — 5. 4, le même
individu vu en dessous; — 5. ^, un individu qui, par
la place qu'il occupe dans la planche, paraît avoir été
voisin de celui qui précède, mais dont la forme est ce-
pendant assez différente; il est vu en dessus et repré-
senté en partie au trait : les détails qui suivent parais-
sent lui appartenir; — 5. 6, une portion des branchies
de forme pyramidale et à composition lamelleuse ; —
' Cette figure, comme toutes cel- binatcur s^est trompé en mettant dix
les au trait, est destinée à donner la faisceaux au lieu de neuf, f^ojrez la
grandeur naturelle de ranimai: aussi figure 5. 2.
ne doit-oD pas étro surpris si le des-
10.
i48 EXPLICATION DES PLANCHES.
5. 7^ la langue clans toute sa longueur : on compte de
chaque côte cinquante-quatre dents latérales rangées en
se'rîe , et adhérentes par leur base à des espèces d'ar-
ceaux moyens; on voit, en dehors des dents, de nom-
breuses plaques hexagonaks, constituant une espèce de
carrelage. La partie antérieure de tout cet appareil offre
d'autres dents coniques au nombre de huit, rangées
sur deux séries , et ajant au milieu trois petits tuber-
cules, également coniques. Poli avait déjà représenté
la langue de Toscabrion , mais avec moins de détails et
dans une autre espèce'. — 5. 8. Deux paires de dents
excessivement grossies , et adhérentes à leur pièce cen-
trale.
Les figures 6, 7 et 8 représentent des espèces aux-
quelles nous n'oserions assigner un nom. La figure 6
est une très-petite espèce, qu'on voit de grandeur na-
turelle, et adhérente à une tige de madrépore, sous le
n^..6. z. La figure 7 est une espèce plus grande, repré-
sentée de profil sous le n°. 7. i. — 7.2, la montre exces-
sivement grossie, et l'on remarque que les bords du
manteau sont unis , c'est-à-dire non recouverts de
poils ou d'écaillés. — 7. 3 est un détail de ses valves
antérieure, moyenne et postérieure. La figure 8 est une
espèce de même taille à peu près, mais dont les bords
sont écailleux; les écailles ont une forme et une dispo-
sition particulière, qui se trouvent parfaitement ren-
dues dans la figure 8. 3. Cette espèce a beaucoup d'ana-
logie avec la suivante. La figure 9 paraît être l'oscabrion
écailleux, chiton squamosus , Linn. — 9. 2 le représente
' Tesiacea utriusque Sicilias , planche III , figures 6 , 7 et 9.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. 1^9
de grandeur naturelle et de profil; — g* ^, très-grossi
et vu en dessus; — 9. 3, très-grossi et vu en dessous.
— 9- 4 et 9. 5 montrent les branchies vues en dessus
et en dessous; elles sont pyramidales : les feuillets qui
s'insèrent à la tige moyenne, sont grêles et assez écartes
les uns des autres.
*fy*ttMnM% v iitiyu»iyttyytt^n0m0*Mmytnnn0tiyvt/t0tt¥tiuttv¥»Hivmyvym v vv9/itvv¥y*iy*Mn/y*^^
MOLLUSQUES. - COQUILLES.
PLANCHE I.
PATELLES, FISSURELLES, ÉMAROmULES,
BALANES, GASTROCHÈNES.
Genre SIPHON AIRE, SIPHONARIA,
FiG. I.
M. Sowerby a fonde' sous. ce nom un genre très- voi-
sin des patelles , et dont Adanson avait distingue l'ani-
mal; nous en avons indique déjà les caractères* : l'es-
pèce figurée ici parait nouvelle et offre une varie'te'. On
la voit en dessus , en dedans et de profil.
> Voyez ci-dessus, Gastéropodes, page i44> ^^ planche 3, figure 3.
i5o EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre PATELLE, PATELLA,
«
FXG. 1 KT 3.
Le genre patelle , très-ancîennement formé , appar-
tient, dans la me'lhode de M. Cuvier, à Tordre des
gasle'ropodes cyclobranches, et a pour caractère essen-
tiel d'avoir une coquille d'une seule pièce, plus ou
moins eVasée. L'animal , qui y est entièrement contenu,
a le corps circulaire , muni d'un pied épais , plus étroit
que le manteau; un cordon de petits feuillets bran-
chiaux règne sous le bord de ce dernier , et en avant on
distingue la tête ayant deux tentacules pointus, des
yeux à leur base et une trompe. Les espèces de patelles
sont très-nombreuses et fort difficiles à distinguer,
surtout lorsqu'on n'est pas aidé par les couleurs. La
figure 2 offre en dessus , en dessous et de profil , une
espèce d'assez grande dimension. La figure 5 en pré-
sente une autre, vue seulement en dedans ; elle est plus
petite que la précédente, dont on pourrait la croire
une variété.
Genre FISSURELLE, FISSURELLA.
Fm. 4, 5, 6, 7.
Les fissurelles , qui appartiennent à l'ordre des gas-
téropodes scutibranches, avaient été confondues d'abord
avec les patelles : Bruguières les en a séparées , et cette
distinction a été adoptée généralement. Elle est fondée,
quant à la coquille, sur la perforation de son sommet;
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. i5i
à ce trou aboutissent Taiius et l'ouverture de la cavité
branchiale, qui est pratiquée dans le ihanteau. Celui-ci
déborde toujours le pied de l'animal , et souvent aussi
les bords de la coquillo* Les espèces propres à ce genre
sont nombreuses, difficiles à distinguer et assez mal
connues.
Les figures 4 6t 5 offrent deux espèce^ d'assez grande
dimension, très-différentes l'une de l'autre par leur
forme. Le n^. 6 est une espèce bien distincte, mais
fort petite, à en juger du moins par la figure 2^ La
figure 6. z, bien qu'elle soit au trait, est sans doute
grossie; on remarque le petit crochet situé en arrière
de l'ouverture.
La figure 7. i' est une espèce de fissurelle excessive-
ment petite. Les figures 7. i, 7. z, 7. 3, la montrent
très-grossie et vue en dessus , en dedans et de profil.
On est frappé de la forme du trou qui est percé à la
base d'un prolongement du sommet. M. d'Orbigny
pense que la position de ce trou est due au développe-
ment encore incomplet de la coquille; à. mesure qu'elle
grandit, le trou occuperait, suivant lui^ plus d'étendue
en arrière : cette espèce serait donc un très-jeune indi-
vidu.
Genre CABOCHON, CAPULUS.
FiG. 8.
Le genre cabochon, que M. de Lamarck désigne
sous le nom de pileopsis, appartient aux gastéropodes
de l'ordre des scutibranches , et se trouve caractérisé
par une coquille conique, à sommet fermé et recourbé
i52 EXPLICATION DES PLANCHES.
en arrière. L'animal offre deux tentacules coniques
ayant des yeux à la base exte'rieure, une trompe assez
longue et des branchies sur une rangée au bord anle'-
rieur de la cavitë branchiale. Les espèces connues sont
peu nombreuses ; celle qui est figurée ici paraît très-
petite, i' est sa grandeur naturelle. 8. i la repre'sente
en dedans, et 8. z de profil.
Genre ÉMARGINULE, EMARGINULA.
FiG. 9.
Nous avons fait connaître les caractères de ce genre,
en donnant l'explication de la planche 5 des gastéro-
podes'. La coquille repre'sente'e ici pourrait bien ap-
partenir à l'animal qui a été figure avec tant de soin :
cette espèce paraît différer de celles qui ont été décrites
par M. de Lamarck; elle a des rapports avec Vemargi"
nula fissura^ et est voisine aussi de Vemarginula rubra,
l' la montre de grandeur naturelle; — 9. ^, en dessus;
— 9. X, en dedans ; — 9- 3> de profil. Nous la nomme-
rons emarginula Cuvieri, émarginule de Cuvier.
Genre PARMOPHORE, PARMOPHORUS.
FiG. 10.
M. de Blain ville a établi ce genre dans un mé-
moire lu à la Société philomathique , au mois de dé-
cembre 1816*; et il a caractérisé plus tard l'animal et
* Gastéropodes, p^ge i4i*
* Bulletin de la Société philomathique y année 1817, page 25.
MOLLUSQUES. - COQUIU.ES. PL. i. i53
I
la coquille de la manière suivante : corps épais , ovale ,
allonge, peu bombe en dessus ; et couvert, dans une
plus ou moins grande partie du dos, par une coquille
à bords caches par un repli de la peau; le manteau dé-
passant le corps; tentacules épais, coniques, avec les
yeux saillans à leur base externe. Coquille allongée,
très-de'primée ; le sommet bien post-mëdial peu mar-
que, et évidemment incliné en arrière; ouverture aussi
grande que la coquille; les bords latéraux droits et
parallèles, le postérieur arrondi, l'antérieur tranchant
et subéchancré au milieu; empreinte musculaire large,
à ovale très-allongé, à peine ouverte en avant.
M. de Blainville assigne la place de ce nouveau genre
extrait des patelles , tout près des émarginules et des
fissurelles. Il est à remarquer que M. Savigny, qui a
composé cette planche à une époque bien antérieure,
a fait aussi ce rapprochement; peut-être connaissait-il
Tanimal, ou bien jugeait-il cette ressemblance sur la
forme de la coquille. M. de Blainville a d'abord admis
trois espèces vivantes; mais il n a plus parlé que de
deux dans un ouvrage récent \ Celle qui est représentée
ici est très-petite : z' la montre de grandeur naturelle;
— lo. i, très-grossie en dessus; — lo, a, en dessous;
— 10.3, de profil.
■ Manuel de malacologie, page 5oa.
#
iH EXPLICATION DES PLANCHES,
DES BALANES.
FiG. XI, 12, l3 ET 14.
Le genre des balanes , qui a e'të assez bien circons-
crit par Bruguières, renferme un grand nombre de
mollusques qui , s'ils ont entre eux des traits de res-
semblance , offrent aussi plusieurs caractères qui auto-
risent des distinctions assez tranchées. M. Cuvier les
reunit sous le nom de' glands de mer ^ halanus , et il
leur trouve à tous, pour pièce principale de leur co-
quille , un tube conique , fixe à divers corps , et dont
l'ouverture supérieure se ferme par quatre battans
mobiles. Les parois du tube sont creusées de pores et
de chambres, dans lesquelles pénètrent, par la base,
des productions du manteau. Les branchies, ajoute
M. Cuvier , sont deux grands feuillets garnis de petites
lames et adhërens aux côtés du manteau.
Il est évident que toutes les espèces connues ne pré-
sentent point l'ensemble de ces caractères , et qu'on peut
former parmi elles de petits groupe» ou genres bien
distincts. M. l'abbé Ranzani en mentionne déjà huit
dans un mémoire spécial, sous les noms de asemus,
ochthosia, balanus, chthamalus, coronula, çetovirus, dia^»
dema^ et tuhinicella. On trouve encore dans M. de La-
marck d'autres coupes; ce sont les petits genres acasta,
creusia et pyrgoma. M. Savigny a représenté ici des
espèces appartenant à quelques-uns de ces genres.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. i55
Genre CHTHAMALE, CHTHAMALUSk
FiG. II.
On ne connaît que deux espèces propres à ce genre;
le lepas depressa et le lepas stellata de Poli, Nous rap-
portons à cette dernière l'espèce repre'sentee par M. Sa-
vigny. Poli' et l'abbé Ranzani^ Vont de'jà figurée.
11.2^ chthamale étoile, chthamalus stellatus, grossi et
vu en dessus; — i', de grandeur naturelle;— ii. z,
grossi et vu en dessous; — 1 1* 3^ grossi et vu de pro-
fil; — 1 1. 4, l'opercule vu de profil.
Genre PYRGOME, PYRGOMA,
FxG. la.
L'établissement de ce genre est dû' à M. Savigny ;
mais on ne le connaissait encore que par la description
qu'en avait donnée M. deLamarck^. Ce savant le carac-
térise ainsi : coquille sessile, univalve, subglobuleuse,
ventrue, convexe en dessus , percée au sommet; ouver-
ture petite, elliptique; opercule bivalve. M. de Lamarck
n'avait pas connaissance de l'animal , et , à cet égard ,
nous sommes dans la même ignorance; car on sait que
' M. Pabbé Ranzani assigne pour datum, per musculos hasi adhœ-
caractères aa genre chthamalus : rens,
Tuhus areis prominentibus suhœ* * Testaceautnusque Siciliœ ,1.1^
quaUbus; aperturâ tetragonâ, late- tab. t, fig. 18-20.
rihus suhœquaUbus; lamina interna ' Memoriedislorianaturale,ôec.
hrevi; parielibus ad basim, multo prima, tab. 11, fig. 21 -24*
crassioribus ; opercuium quadrivalve 4 Histoire des animaux sans ver"
J'erè horizontale f ab vix pyrami^ tèbres, tome v, page 4oo-
i56 EXPLICATION DES PLANCHES.
nous ne possédons aucune note pour la rédaction de
notre texte. Les figures , parfaitement exécutées et
grossies, ne représentent que la coquille; mais elles
donnent une idée très-exacte de ses compartimens. On
voit que la pièce principale n'offre aucune division, et
ressemble assez bien , en dedans , à une fissurelle : mais ,
lorsqu'on la voit à l'extérieur, et surtout de profil, elle
présente une organisation toute particulière; la sur&ce
est couverte de tubercules rayonnant du centre à la
circonférence; le bord est droit et formé par une série
de vingt-huit côtes obliques, séparées les unes des
autres par des enfoncemens distincts, et parcourues
elles-mêmes par un sillon longitudinal. Au dedans de
cette sorte de coquille patelliforme, on trouve d'autres
pièces qui, réunies, constituent l'opercule. Les pjr-
gomes sont contenues dans l'épaisseur de polypiers du
genre astrea. M. de Blainville a réuni ce genre aux
creusies. M. Leach admet une espèce que M. de La-
marck conserve; c'est la pyrgome rayonnante, pyrgoma
cancellata, et très-probablement celle qui est repré-
sentée ici. La figure i' donne la grandeur naturelle;
— 12. z, un individu vu en dessus : on aperçoit l'ou-
verture du sommet fermée par les valves, et la surface
couverte de tubercules rayonnans; — 12. x, le même,
vu en dedans, et dont on a retiré les valves : alors
Touverture du sommet est libre , et la circonférence de
la base offre des espèces d'épines tronquées et échan-
crées ; ce sont les extrémités des côtes obliques , qui
vont de l'ouverture de la coquille' au bord de l'espace
dorsal; — 12. 3, le même individu, vu de profil : on
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. iS;
distingue très-bien la partie dorsale couverte de tuber-
cules et la série de côtes toutes obliques qui vont de
cette partie dorsale au pourtour inférieur dé la coquille;
— 12. 4^ les pièces operculaires cachant l'animal, qui
deT)orde en arrière; — 4', cette même partie de gran-
deur naturelle; — 12. 5, les valves de l'opercule vues
en dedans; — 12. 6*^ les valves vues de profil. La per-
fection des figures rend inutile d'entrer dans d'autres
détails.
Genre BAL ANE, BAL ANUS.
Fio. x3.
Ce genre , dont la distinction est due à Bruguières ,
a ëtë subdivise depuis en plusieurs groupes génériques,
de telle sorte que les balanes proprement dites, bien
qu'elles soient encore très-nombreuses , ne renferment
plus que les espèces ayant pour caractères : coquille
conique, sessile, avec ou sans support calcaire bien
distinct , fixée , et paraissant formée de six valves sou-
dées entre elles; ouverture située au sommet, fermée
par un opercule de quatre pièces articulées.. La coquille
figurée ici pre'sente les divers caractères du genre ba-
lane : elle est très-voisine de la balane œuvee, baJanus
ovularis de M. de Lamarck , qui ne paraît pas différer
du lepas halanoïdes de Linnë, figure' par Poli*. Il ne
peut y avoir de doute pour la détermination qu'entre
cette espèce et la balane chëtivq, halanus miser de La-
marck, dont la figure de Chemnitz ne donne qu'une
idée très-imparfaite; — i5. i représente un groupe de
' Loc, cit, tab« y, 6g. a-6.
i58 EXPLICATION DES PLANCHES.
balanès de grandeur naturelle j — i3. a montre un in-
dividu très-grossi et vu de trois quarts en dessus ; —
1 5. 3 > le même individu représenté de trois quarts en
dessous; — i3. 4, section verticale d'une balane à
laquelle on a enlevé l'opercule j — i3. 4, section à
l'intérieur et de face de l'opercule , pour montrer la
jonction, des pièces operculaires ; — i3. 6, deux des
pièces operculaires vues en dehors et de face; — i5. y,
l'opercule entier, c'est-à-dire les quatre pièces réunies
telles qu'elles le sont dans l'état naturel, et lorsqu'elles
bouchent l'ouverture de la coquille; 7', cet opercule
de grandeur naturelle; — i3. 8, lopercule vu de profil.
Genre CREUSIE, CREUSIA,
Fxo. 14.
M. Leach a établi ce petit genre aux dépens des ba-
lanès, et il a été généralement adopté. M. de Lamarck
lui assigne pour caractères : corps sessile, subglobu-
leux, enfermé dans une coquille operculée; trois ou
quatre paires de bras tentaculiformes ; bouche sans
saillie, à la/ partie antérieure et supérieure du corps;
coquille sessile, fixée, orbiculaire, convexe-conique,
composée de quatre valves; les valves inégales, réunies,
distinctes par leurs sutures ; opercule intérieur, bivalve.
Ces divers caractères se reconnaissent parfaitement dans
l'individu que M. Savigny a fait représenter. On dis-
tingue très-bien dans ces figures la manière dont les
valves de la coquille sont réunies entre elles, et la dis-
position curieuse des pièces operculaires. M. de Blain-
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i. iSg
ville a établi des divisions dans ce genre : notre indi-
vidu appartient évidemment à la section comprenant
les espèces très-dëprimees , striées , quelquefois avec
des indices de la division en quatre pièces et à opercule
bivalve. Il cite la creusie épineuse, creusia spinulosa
de Leach\ à laquelle appartient peut-être l'individu
de M. Savigny : celui-ci offre aussi quelque ressem-
blance avec les espèces mentionnées par Lamarck sous
les noms de stromia et de vemica, et représentées par
Mûller et Chemnitz j mais les figures de ces deux zoolo-
gistes sont tellement imparfaites, qu'il serait difficile
de pouvoir arriver à une détermination précise par un
examen comparatif.
i^. i, trois individus de grandeur naturelle, fixés
sur un madrépore; — i4* ^> individu très-grossi et vu
de trois-quarts en dessus : l'opercule est appliqué obli-
quement sur l'ouverture de la coquille , qu'il ferme en
grande partie ; — 1 4* 3 > ^^ même , vu de profil avec
l'animal, dont les cirres , au nombre de douze, sortent
par une ouverture du sommet; — 14. 4^ le même, vu
en dessous et montrant le support calcaire de la base ,
au moyen duquel la coquille adhère au polypier pie;*-
reux; — i4- 5> deux des valves de la coquille, très-
grossies et isolées pour rendre évident le mode de con-
nexion de ces pièces; — i^. 6, opercule montrant ces
deux pièces réunies; — i4- 6"^, les pièces de l'opercule
disjointes.
> La figure citée par M. de Blain- nous empêche de lui comparer celle
-ville n^a pas encore paru ; ce qui de M. Sarigoy.
iGo EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre GASTROCHÈNE, GJSTROCHQENJ,
Fio. i5.
Ce genre , établi originairement par Sprengler ,
adopte ensuite par M. Cuvier et par M. de Lamarck ^
a pour caractères, suivant ce dernier auteur : coquille
bivalve , équivalve , presque cunéiforme , très-bâil-
lante; à ouverture antérieure très-grande, ovale, obli-
que; la postérieure presque nulle; charnière linéaire,
marginale , sans dents. M. de Lamarck le range à côté
des pholades , c'est-à-dire qu'il croit ces coquilles dé-
pourvues du fourreau tubuleux qui caractérise les
arrosoirs , les tarets , les fistulanes , etc. Cependant
M. Turton a fait connaître , dans sa Conchyliologie
hritanniquç, que ce tube existait dans une espèce qu'il
a eu occasion de trouver sur Jies côtes d'Angleterre; et
M. Deshayes , ayant vérifié l'exactitude de cette obser-
vation , a conclu que le genre gastrochène devait être
réuni à celui des fistulanes. On sait que les gastrochènes
sont des mollusques térébrans, c'est-à-dire qu'ils se
creusent des demeures dans les madrépores et les
roches calcaires.
La coquille figurée ici, figure i5. i, a, 3, paraît
être un gastrochène. M. Savigny a placé cette coquille
acéphale sur cette planche, peut-être à cause de son
habitation dans l'intérieur des madrépores : elle est,
méthodiquement parlant, hors de rang.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 2, 161
PtAKCHE a.
HÉLICES, BULIMES, AMPULLAIRES,
PLANORBES, PALUDINES.
Genre MAILLOT, PUPJ.
Fio. I.
Ce genre se distingue au premier abord des hélices
par sa forme cjlindracee, et par le dernier tour de
spire, qui n'est pas sensiblement plus grand que celui
qui précède. M. de Lamarck caractérise ainsi les mail-
lots : coquille cjlindrace'e, en ge'ne'ral e'paisse; ouver-
ture irre'gulière, demi-ovale, arrondie et subanguleuse
infe'rieurement ; à bords presque égaux, re'fle'chis en
dehors, disjoints dans leur partie supérieure; une lame
columellaire^ tout-à-fait appliquée, s'interposant entre
eux. Ces caractères se reconnaissent dans la petite
espèce figurée ici , et qui est très-remarquable par la
carène élevée et linéaire qui se voit sur le dernier tour
de spire. Cette particularité, qui n'est relatée dans
aucune des espèces décrites par M. de Lamarck, nous
porte à croire que ce maillot est uue espèce nouvelle :
nous lui proposerons le nom de pupa Lamarckii, mail-
lot de Lamarck. La figure i. 2 le montre très-grossî,
et z' de grandeur naturelle; i. z, de profil, du côté
de la bouche ; 1.3, en dessus.
H. N. xxîi. II
i62 EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre HELIX, HELICE.
FiG. a-ao.
Les hélices ou les. escargots constiluent un genre
très-nombreux en espèces, et dont la coquille varie
singulièrement pour la forme; ce qui a engage quelques
auteurs à les diviser en plusieurs genres qu'ils ont crus
bien distincts. L'animal de ces mêmes coquilles offre
au contraire une organisation peu variable; et les zoolo-
gistes qui ont attaché une plus grande importance à
cette considération, n'otit cru devoir adopter les divers
genres que comme des sections d'un seul et même
groupe : M. de Férussac a fait une étude spéciale de
ces coquilles \
Parmi les espèces dont on voit ici la figure et que
nous avons pu reconnaître sans autre secours malheu-
reusement que la gravure, nous citerons 2. i, 2. z,
2. 3, heùjc ligata, Var. Fér. : elle est vue sous diver-
ses faces; — 5. i, x, 3, helijc melaiiostoma , Drap.
Fér.j — 4- ^> ^> 3> helijc spiriplana. La figure 5. i,
z, 3, n'en est peut-être qu'une variété. Les figurés 6.
l, Z, 3; 8. l, 2., 3; 9. /, 2, 3; 10. 2, Z; II. /, z,3,
et 12. /, z^ paraissent appartenir à Yhelix irregularisy
Fér., dont elles seraient des variétés. La figure 7. r,
z, 3 , offre peut-être le jeune âge de cette même espèce.
Les figures i5,j, z, 3,4> 5 9 ^ ^^ 7> semblent être
Vhelix simulata. Les figures i4- 2, Z,3;i5. ly Zj ^y
' Histoire générale et particulière des mollusques terrestres etfluvia-
tiles.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 2. i63
4, et 16. z, z, 3, sont probablement une seule et
même espèce se rapportant à Vhelix pisanay MuU.
Lam. On pourrait considérer les figures 17. 2, z, 3;
18. ly 2,3, et surtout la figure 19. 2, 2-? 3> comme
de jeunes individus de cette dernière espèce, La fig. 20.
2 et z est bien certainement Vhelix àlgira de Linné'.
Genre miUME, BULIMUS.
Fio. ai BT aa.
L'animal des coquilles du genre bulime ne diffère en
rien de celui des hélices; de sorte que la distinction de
ce genre devient très-fugitive , puisqu'elle n'est base'e
que sur quelques modifications de forme dans le test ,
modifications elles-mêmes très-variables. Deux espèces
sont repre'sente'es ici : figure 21. 2 , le bulime aigu,
hulimus acutus de Bruguières (Jieîix acuto); et fig. !22.
^9 ^9 3 9 ^6 bulime décollé, bulimus decollatus Ç hélix
decollata^.
Genre AURICULE, AURICULA.
Fio. a3.
Les auricules, confondues par Bruguières avec les
bulimes, en ont été distinguées nettement par M. de
Lamarck , qui leur assigne pour caractère générique :
coquille subovale ou ovale-oblonguej ouverture longi-
tudinale, très-entière à sa base et xétrécie supérieure-
ment où ses bords sont désunis; columelle munie d'un
ou de plusieurs plis; labre à bord, tantôt réfléchi en
II.
i64 EXPLICATION DES PLANCHES.
dehors, tantôt simple et tranchant. L'espèce figurée
sous le n^. 23. i et x est Vauricula villosa^ Fer.; i'
offre sa grandeur naturelle.
Genre AMBRETTE, SUCCllSEA.
FiG. a 4.
Drapamaud a le premier distingue ce genre, et il lui
a donne' pour caractères : coquille ovale-ohlongue j ou-
verture grande oblique; columelle eVasee, formant
dans rinte'rieur une rampe en spirale; plan de l'ouver-
ture , très-incliné par rapport à l'axe de la coquille. Ces
caractères se dénaturent beaucoup chez certains indi-
vidus , et l'animal ne diffère pas bien sensiblement des
hélices : aussi plusieurs auteurs reunissent^ils les am-
breltes à ce dernier genre. Quoi qu'il en soit, l'espèce
Tepre'sente'e sous le n°. nl^^i elx paraît être l'ambrette
amphibie, succinea amphibiay Drap. : elle est grossie,
et la figure i^ donne sa grandeur naturelle. M. Risso
nous a dit qu'elle était très-voisine d'une espèce nou-
velle , qu'il va décrire sous le nom d^^legans.
Genre AMPULL AIRE , JMPULLARIA.
FiG. 25 ET 3l.
M. de Lamarck, qui a établi judicieusement un si
grand nombre de genres dans la classe des mollusques ,
a le premier distingue les aropullaires des hélices et des
bulimes, avec lesquels on les confondait; elles ont pour
caractères : coquille globuleuse, ventrue, ombiliquee
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 2. , i65
à la base, sans callosité au bord gauche^ ouverture
entière, plus longue que large, à bords réunis, le
droit non re'flechij un opercule. La figure 25. z et z
est TampuUaire ovale, ampullaria ov^ata d'Olivier, et
la figure 3i. i , z, 3, 4, 5, paraît être FarapuUaire
carence , ampullaria càrinata d'Olivier , trouvée pre'ce'-
demment par ce savant naturaliste dans les canaux
d'Egypte 5 3i. 3 et 4 offre deux variete's de cette co-p
quille ; 5 1. 5 est l'opercule. M. Savigny , en éloignant
cette espèce de Vampullaria ovata, avait peut-être eu
l'intention de la distinguer gënériquement. En effet ,
elle a une forme très-remarquable ; mais les différences
qu'elle présente disparaissent quand on examine com-^
parativement un grand nombre d'ampullaires.
Genre PLANORBE, PLANORBIS.
Fia. a6.
Mûller le premier et ensuite Bruguières ont distin-
gué les planorbes des hélices, avec lesquelles Linné les
confondait. Les caractères génériques sont, d'après
M. de Lamarck : coquille discoïde à spire aplatie ou
surbaissée , et dont les tours sont apparens en dessus et
en dessous 9 ouverture oblongue, lunulée, très-éoartée
de Taxe de la coquille et dont le bord n'est jamais
réfléchi : point d'opercule. L'absence dé l'opercule dis-
tingue essentiellement ce genre de certaines espèces
d'ampullaires qui sont également discoïdes et pourvues
d'un opercule corné. Les planorbes sont des coquilles
d'eau douce.
i66 EXPLICATION DES PLANCHES.
La âgUre 36- i , z, 3 , paraît être le planorbe orien-
tal , pUmorbis orientçiUs d'Olivier.
Genre PHYSE, PHYSJ.
Fio. «7.
Cestià Draparnaud qu'on doit rétablissement de ce
petit genre, qui ne renferme que des espèces d'eau
douce , et qui fut confopdu avec les bulles par Linnë ,
et avec les bulimes par Bruguières. Lamarck lui assigne
pour caractères : coquille enroulée , ovale ou oblongue,
à spire saillante; ouverture longitudinale, rétrecie su-
périeurement; columelle torse, bord droit très-mince,
tranchant , s'avançant en partie au-dessus du plan de
l'ouverture : point d'opercule. On ne connaît encore
qu'un petit nombre d'espèces : celle que représente la
figure 27. 2.et z paraît être la ptiyse tronquée , phjsa
truncata de M. de Férussac ; elle est grossie : 1 ' donne
sa grandeur naturelle.
Genre PALUDINE, PJLUDINJ..
Fio. 28, 29, 3o.
La distinction de ce genre est due à M. de Lamàrck.
Avant lui , les espèces qui le composent étaient disper-
sées parmi les cyclostomes , les bulimes et les turbos ; il
leur a donné pour caractères propres : coquille conoïde ,
à tours arrondis ou convexes , modifiant la cavité spirale ;
ouverture arrondie , ovale , plus longue que large , an-
guleuse au sommet ; les deux bords réunis , tranchans ^
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 3. 167
jamais recourbes en dehors; un opercule orbiculaire et
corne'. Ces coquilles vivent poiir la plupart dans les
eaux douces j on en rencontre aussi dans les eaux sau-
mâtres et salées. La figure 28. 2 et z parait être la
paludina huUmoïdes de Fërussac* La figure 29. i et 2.
pourrait bien être une variété de la paludine sale , palu-
dina impura de M. de Lamarck ) elle semble grossie :
i^ indiquerait sa taille naturelle. La figure 3o. 2 et :t est
la paludine unicolore , paludina unicolor d& Lamarck ,
ou la cjdostokia unicolor d'Olivier^ Elle. paraît propre à
rÉgypte.
PLAIf€H£ 3.
MONODONTES, SCALAIRES, MÉLANIES,
PALUDINES.
Genre MONODONTE, MONODONTA. Lam.
FiG. I-II.
M. de Lamarck ^ qui a établi ce genre , le caractérise
ainsi : coquille ovale ou conoïdej ouverture entière,
arrondie, à bords désunis supérieurement; columelle
arquée , tronquée à sa base ; un opercule. La précision
/Je ces caractères n'est qu'apparente ; ils s'évanouissent
successivement lorsqu'on passe en revue un grand nom-
bre d'espèces : on voit alors qu'on doit réunir les mono-
dontes aux turbos , et que ce dernier genre ne se dis-
tingue que difficilement des troques; il en est de même
iG8 EXPLICATION DES PLANCHES.
de plusieurs petits groupes génériques établis par les
auteurs , et qui tous pourraient être considérés comme
autant de sections ou de sous-genres des troques , que
Ton considérerait alors comme le genre principal. Les
monodontes de M. de Lamarck sont nombreuses en
espèces : très-peu ont été représentées avec soin j ce qui
rend très-diflGciles la cqmparaison et par suite la déter-
mination des figures gravées qu'a fait exécuter M. Savi-
gnj. Les figures i. i, z, 3, 2. i, z, 3, ii. i, %, nous
montrent trois espèces d'assez grande dimension; nous
avons reconnu que le n®. 1 1 était la monodonte articu-
lee 9 monodonta articùlata de M. de Lamarck , qui igno-
rait sa patrie. Cette coquille fait partie du cabinet de
M. le duc de Rivoli , dont la noble obligeance est con-
nue et appréciée par tous les naturalistes.
Les autres espèces représentées sous les n°*. 3 , 4 > ^ ,
6, 7, 8, 9, 10, paraissent grossies : i^ indique plutôt
leur grandeur naturelle que leur jeune âge. La plupart
de ces espèces sont probablement nouvelles j il faudrait
connaître leur couleur pour leur assigner des noms et
tenter de les décrire. Toutes étant distinguées par des
chiffres , on pourra les citer facilement lorsqu'on aura
occasion de les rencontrer, soit dans les collections, soit
dans la nature.
La figure 1 2. i eXx est une coquille assez singulière,
qui semble imparfaite, et qu'on pourrait rapporter au
grand genre trochus; elle est grossie : i^ indique sa taille
p^turelle.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 3. 169
Genre SCALAIRE, SCJIJRIJ.
FiG. Z3 ET 14.
Les scalaires constituent un genre très*-distinct , éta-
bli par M. de Lamarck et caracte'risé de la manière sui-
vante : coquille subturriculee , garnie de côtes longitu-
dinales , élevées , interrompues , presque tranchantes ;
ouverture obronde; les deux bords réunis circulaire-
meiit , et terminés par un bourrelet mince , recourbés.
Les espèces de ce genre sont toutes marines : on n'en
connaît encore qu'un petit nombre; M. de Lamarck
n'en décrit que sept. Il parait qu'il en existe plusieurs
d'une très-petile taille, et qui n'ont pas encore été
étudiées ; celles qu'on voit figurées ici sont très-certai-
nement nouvelles. La figure i3 offre une de ces sca-
laires excessivement grossie; nous la nommerons sca-
laire de Férussac, sealarià Ferussacii : 2^ donne sa
grandeur naturelle. La figure i4- ^ et z nous semble
être encore une scalaire dont la dimension plus grande
est représentée au n°. z' .- elle portera le nom de sca-
laire de Jomard , scalaria Jomardi,
Genre PALUDINE, PALUDINA.
Genre MÉLÀNIE, MELANIA. ) Fig. i5— 45.
Genre RISSOAIRE, RISSOA.
Il y aurait un travail à faire sur toutes les coquilles
qu'on voit associées ici. M. Savigny en avait sans doute
le projet \ le soin qu'il a mis à les représenter avec
I70 EXPLICATION DES PLANCHES.
beaucoup de détails et trës-grbssies ^ l'indique assez.
Ces espèces sont presque microscopiques , et leur gros-
sissement nous révèle des formes et une organisation
toutes particulières. Nous avons fait des tentatives pour
en reconnaître quelques-unes : mais nous nous sommes
bientôt convaincus qu'elles étaient nouvelles; nous
avons alors cherché à les rapporter aux genres connus j
et là nous avons encore trouvé bien des difficultés. Les
dessins et surtout les coquilles elles-mêmes nous eussent
été très-utiles pour juger ^ d'après la couleur et la nature
plus ou moins calcaire du test , si elles étaient marines
ou fluviatiles ; ce qui aide bien souvent à la détermina-
tion du genre.
Nous avons cru reconnaître des paludines dans
les n'*. i5. 1,2,, 16. 2 , z , et peut-être 17. i , z.Ce
genre se trouve déjà représenté à la planche précédente;
mais les trois espèces qu'on y voit figurées sont d eau
douce , tandis que celles dont il s'agit paraissent ma-
rines : cette différence dans Yhabitat entraîne une dis-
tinction générique. M. de Férussac fait de ces espèces
le sôus-genre littorine , littorina : ces petites littorines
sont nouvelles. Les figures 18 et 19 pourraient former
un nouveau genre.
Les trois espèces qui suivent doivent être rapportées,
dans rétat actuel et très-imparfait de la science, au
genre rissoaire, rissoa, qui lui-même n'est pas très-
rigoureusement caractérisé. Ces espèces sont excessive-
ment petites ; leur grandeur naturelle est placée à côté
de chacune d€lles et indiquée par le chiffre 2^. La
figure 20 sera la rissoaire de Fréminville, rissoa Frc"
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 4- 171
minyillii; la figure 2i portera le nom de rissoaire de
Desmarest, rissoa'Desmarestii ; et la figure 22 sera
appelée rissoaire de d'Orbîgny , rissoa DorbîgniL
La figure 25 a quelque ressemblance avec les me'-
lanies; on peut en dire autant de la figure 26. La
figure 24 est une turritelle , qui serait ici tle grandeur
naturelle.
Les figures 26, 27 , jusques et y compris la dernière
ou le n**. 45 ^ offrent quelques-uns des caractères du
genre rissoaire, et ces espèces peuvent être considere'es ,
dans tout cas , comme une division du grand genre
paludine. La figure 3i paraît être le rissoa truncata ,
encore jeune. M. Risso en fait un genre sôus le nom
de truncatella.
PLANCHE 4-
CÉRITHES, MUREX, STROMBES, BUCCINS.
Le genre rissoaire , dont un grand nombre d'espèces
ont été' représentées dans la planche qui précède, se
retrouve figuré ici sous les n°*. i , 2 et 5. M. Risso les
place dans un nouveau genre sous le nom de man-
zelia. Nous proposerons pour la figure i le nom de
M. Risso ; et pour la figure 2 , celui de BerthoUet. La
figure 3 n'est pas représentée dans son entier j mais
ce qu'on en voit indique assez qu'elle diffère des précé-
dentes.
17a EXPLIC/VTION DES PLANCHES.
Genre CÉRITHE, CERITHIUM.
Fxo. 4-Z1.
Bruguières a le premier distingué ce genre des mu-
rex ', des strombes et des troques , avec lesquels Linné
avait confondu les cérithes : tous les naturalistes ont
adopté cette réforme , et M. de Lamarck a caractérisé
les cérithes de la manière suivante : coquille turriculée;
ouverture oblongue, oblique, terminée à sa base par
un canal court , tronqué ou recourbé, jamais échancré;
une gouttière à l'extrémité supérieure du bord droit j
un opercule petit , orbiculaire et corné.
Ce genre est très-nombreux non-seulement en espèces
vivantes , mais encore en espèces fossiles , abondantes
dans certains terrains de formation marine; leur déter-
mination est difficile et encore fort peu avancée. Les
figures qu'en ont données les auteurs sont très-impar-
faites : celles qu'on voit ici n'ont pas cet inconvénient ;
elles sont exécutées avec le soin le plus scrupuleux. Les
figures 4^ 5,6,7. ' et z, n'ont pu être déterminées
bien certainement j la figure 8. z et z paraît voisine du
cerithium atratum de Bruguières j les figures 9. i , x,
10. 1 , 2, , 3 , restent indéterminées, et sont probable-
ment nouvelles. L'espèce représentée au n^. n z et 2,
est la cérithe tuberculée, cerithium tuherculatum de '
M, de Lamarck. -'
f
I
f
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 4. 173
Genre BUCCIN, BUCCINUM.
FiG. la, z3, i5, 90, ai.
Le genre buccin de Linné a été réduit de beaucoup
3)ar Bruguières , et ensuite par M. de Lamarck , qui
lui assigne pour caractères : coquille avale ou ovale-co-
nique; ouverture longitudinale, ayant à sa base une
édbancrure sans canal ; columelle aplatie , renflée dans
sa partie supérieure.
Les espèces représentées ici, fig. 12, i5, i,5, 20.
î y X, 2iw i etx, et de grandeur naturelle t', sont, à
l'exception d'une seule , excessivement petites , et la
détermination spécifique n'est guère possible dans l'état
actuel de nos connaissances ; c'est même avec doute que
nous rapportons quelques-unes de ces espèces au genre
buccin. Les figures 1 5 et 21 semblent être des murex.
Genre PYRULE, PYRULA, fig. 16.
Genre FUSEAU, FUSUS, fig. 17, 18 et tg.
Genre FASCIOLAIRE, FASCIOLARIA, fig. 14.
Genre PLEUROTOME, PLEUROTOMA, fig. 34.
Bruguières réunissait sous le nom de {useatu ^ fusus ,
un grand nombre d'espèces, qui en ont été distinguées^
et qui fout aujourd'hui partie des genres pyrule , pleu-
rotome , fasciolaire , etc. M. de Lamarck a restreint de
la manière suivante les limites de chacun de ces genres.
Les pyrules ont pour caractères : coquille subpyri-
174 EXPLICATION DES PLANCHES.
forme , canalîculëe à sa base , ventnie dans sa partie
supérieure , sans bourrelets en dehors , et ajant la spire
courte, surbaissée quelquefois; columelle lisse; bord
droit sans echancrure. Nous avons reconnu dans la
figure i6. i et x la pyrule rayée, pyrula Uneata de
M. de Lamarck.
Le genre fuseau est caractérise ainsi : coquille fusi-
forme ou subfusiforme , canaliculée à sa base , ventrue
dans sa partie moyenne ou inférieurement , sans bour-
relets extérieurs, et ayant la spire ëlevee et allongée;
bord droit sans echancrure; columelle lisse ; un oper-
cule corne'. On voit ici la figure de deux espèces très-
grandes. Nous n'avons pu déterminer positivement le
n^ 17. ï et a. Quant à la figure 18. i , x, elle paraît
représenter le fuseau sillonné ^fusus sulcatus de M. de
Lamarck. La figure 19 , qui est excessivement grossie,
et dont on voit la taille naturelle en i', ressemble à un
très-jeune fuseau.
Le genre fasciolaire offre pour caractères : coquille
subfusiforme, canaliculée à sa base, sans bourrelets
persistans , ayant sur la columelle , près du canal, deux
ou trois plis très-obliques. C'est avec quelque doute que
nous rapportons à ce genre la figure 14. i , x; nous
oserions encore moins en donner la détermination spé-
cifique : cependant elle a quelque analogie avec la fas-
ciolaria tarentina de Lamarck.
Le genre pleurotome est ainsi distingué par M. de
Lamarck : coquille , soit turriculée , soit fnsiforme ,
terminée inférieurement par un canal droit , plus ou.
moins long ; bord droit , muni dans sa partie supérieure
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. l^. 175
d une entaille ou d'un sinuSf Les espèces de ce genre
sont assez nontibreuses : nous n*en avons trouvé aucune
identiquement semblable à celle qui est ici figurée sous
le n^. 24* ^ > ^9 ^^ q^i pourrait bien être nouvelle.
Genre MUREX, MUREX.
FiG. aa ET a3.
Linné avait réuni dans ce genre un grand nombre de
coquilles assez différentes, qui en ont été distraites par
divers auteurs , et , entre autres , par Bruguières et
M. de Lamarck. Ge.dcrnier conchyliologiste a singuliè*
rement réduit le genre des rochers ou murex, en le
limitant aux espèces encore très-nombreuses qui offrent
pour caractères : coquille ovale ou oblongue, canalicu-
lée à sa base , ayant à l'extérieur des bourrelets rudes ,
épineux ou tuberculeux; ouverture ari'ondie ou ova-
laire : bourrelets triples ou plus nombreux sur chaque
tour de spire; les inférieurs se réunissant obliquement
avec les supérieurs par rangées longitudinales ; un oper-
cule corné. On voit ici deux espèces : la figure 22. i ,x,
reste indéterminée; la figure 25. i, x , est voisine du
murex fascié , murex trunculus de M. de Lamarck.
Genre STROMBE, STROMBUS.
FiG. 25, a6 ET 27.
C'est Linné qui originairement a fondé ce genre , et
c'est M. de Lamarck qui l'a modifié , en créant à ses
dépens les sous-genres ptérocère et rostellaire. Les
176 EXPLICATION DES PLANCHES.
strombes de cet auteur ne renferment plus que les
espèces ayant pour caractères : coquille ventrue, ter^
minée à sa base par un canal court, echancré ou tron-^
que; bord droit ^ se dilatant avec l'âge en une aile
simple, lobe'e ou crénelée supe'rieurement , et ayant
inferieurement un sinus séparé du canal ou de l'échan-
crure de sa base. La figure 25. i, x, repte'sente un
strombe voisin du strombe rayé , strombus lineatus de
M. de Lamarck , quant à la taille et à la disposition des
couleurs : le dessin colorié n'aurait laissé aucun doute
à cet égard. Les figures 26 et 27 pourraient être des
variétés de la même espèce, au moins la figure 26.
Genre VIS, fTJERjEBRJ.
FiG. a8.
Le genre vis a été fondé par Bruguières aux dépend
des buccins de Linné. M. de Lamarck ladoptê en lui
donnant pour caractères î coquille allongée , turriculée,
très-pointue au sommet; ouverture longitudinale, plu-
sieurs fois plus courte que la spire , échancrée à sa base
postérieure; base de la columeile torse ou oblique.
L'espèce représentée fig. 28 semble appartenir à ce
genre; mais il serait difficile de reconnaître l'espèce,
dont la grandeur naturelle est représentée au n^. i^.
Genre PLANAXE, PLJNJXIS.
FiG. ag.
C'est à M. de Lamarck qu'on doit l'établissement de
ce genre; il le place entre les turbos et les phasianelles ,
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 5, 177
en lai assignant pour caractères : cbqnille * ovale-co-
nique, solide 5 ouverture ovale, un peu plus/longue
^ue large; columelle aplatie et tronquée à sa base,
séparée du bord droit par un sinus étroit; face inte'-
xieure du bord droit sillonnée ou rajee ^ et une cal-
Ipsité courante sous son sommet. M. de Blainville
signale un opercule ovale , mince , corne et subspiral :
M. de Lamarck ignorait son existence. L'espèce gravée
figure 294 1,7., serait-elle la planaxe sillonnée ^ -pla--
naxis sulcata de M, de Lamarck? Je le croirais volon*
tiers, maigre plusieurs différences que j'observe, et
que je suppose être individuelles.
PLAirCHE
è.
BULLES, NÉRITES, PHASI ATTELLES, SABOTS,
TROQUES.
La coquille représentée fig. 1. i , x, doit constituer
un genre nouveau; il a de l'analogie avec les cadrans ,
solarium, et offre extérieurement quelque ressemblance
avec la coquille des Argonautes. Nous donnerons à ce
joli genre le nom d'anatole, anatola^, et nous dédie*
rons l'espèce à Mé le baron de Humboldt , anatola
Sumboldtii*
Genre BULLE, BULLA.
FzG. a, à, 4, 5, 6, ^.
Ce genre de Linné renferme des coquilles qui ont
été caractérisées par M. de Lamarck de la manière
' L^nne des heares, dont le nom sigoifle le lever,
H. N. XXII. la '
178 EXPLICATION DES PLANCHES.
suivante : coquille univalve, ovale-globuleuse, en-^
roulée, n'ajant point de columelle, ni de saillie à
spire; ouverture dans toute sa longueur à bord droit
tranchant. Toutes les espèces qu'on voit ici sont exces-^
sivement petites , et ne paraissent avoir été observées
par aucun conchjliologiste : leur grandeur naturelle
est représentée en z^ Nous n'assignons pas de nom à
la figure 2 , que M. Risso nous a dit avoir décrite dans
l'ouvrage qu'il va publier incessamment^ La figure 3
sera la bulle de Girard, buna Girardi; la figure 4'
sera la bulle de Villiers, huila Villersîi; la figure 5
portera le nom de M. Fourîer , bulla Fourierii; la
figure 6 , celui de M. Desgenettes , bulla Desgenettii ;
enfin, la figure 7 sera dédiée à Monge, bulla Mongii:
tous collaborateurs de cet ouvrage.
Genre STOMÀTELLE, STOMATELLA.
iPtOé S, g, 16.
»
M. de Lamarck , auteur de ce petit genre j le Carac-
térise ainsi : coquille orbiculaii'e où oblongue, auri-^
forme, imperforée; ouverture entière^ ample, plus
longue que large; hotA droit, évasé, dilaté, ouvert.
Les espèces représentées ici sont de petite dimension et
grossies; les figures l' placées à côté de chacune d'elles
indiquent leur grandeur naturelle. La figure 8. / ,
^y 3> ^st assez voisine de la stomatelle sulcifere, stoma-
tella suïcîfera de M. de Lamarck; la figure 10. i^x, 3,
» M. Risso doit fonder, sous le qui comprendra, nous a-l-il dit, les
nom de hullina, un genre nouyenu , espèces représentées sons les n"'. 4 9
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 5. 179
parait être la stomatelle auricule, stomatella auricula
de M. de Lamarck; la 6gure ^. i,%, est peut-être nou-
velle.
*
Genre NÉRITINE, NERITINJ.
Fio. XX.
M. de Lamarck distingue Ce genre de celui des
nérites par les caradtëres suivans : coquille mince,
demi-globuleuse ou ovalè, aplatie en dessous, non
ombiliquee ; ouverture demi-ronde ; le bord gauche
aplati ei tranchant ; aucune dent ni crënelure à la face
interne du bord droit j opercule muni d'une apophyse
ou d'une pqinte latérale. Cette distinction générique
est quelquefois très-difficile à saisir, et les néritines ne
diffèrent des nérites que parce que le test est beaucoup
plus mince, et qu'elles sont fluviatilçs. L'espèce figurée
ici , quoique denticulée , semble appartenir au genre
néritine; elle est très-pelite : i' donne sa taille natu-
relle, et II. / , z, la représente irès-grossie. Bien que
nous ne connaissions pas ses couleurs , nous crojons
pouvoir assurer qu'elle est nouvelle : nous proposons
de la nommer néritine de Feuillet, jicritfwa FeuiUetii \
5 et 6; leur forme est réellement mon excellent ami JVI. Feuillet, bi-
très-dlfféréïite des bulles propre- blidlhécaire de Fltiâlittit, Tuii dei
ment dites. bommes les plus distingués de notre
■ On m^approuvera sans doute de époc^ue par Té tendue de ses coq-
donner ce témoignage dVstime à naissances.
12.
i8o EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre NÉRITE, NERITJ,
FiG. la, z3, z4, z5, x6«
Ce genre, tel qu'il a ële' fonde' par Linné, em-
brassait un très-grand nombre d'espèces. M. de La-
marck Fa restreint en lui donnant pour caractères:
coquille solide , demi-globuleuse , aplatie en dessous ,
non ombiliquee ; ouverture entière , demi-ronde ; le
bord gauche aplati , septiforme , tranchant , souvent
dentéj des dents ou des crenelures à la face interne du
bord droit ; opercule muni d une apophyse.
La figure i^. z ^ z^ est la nérite polie, neritapolita de
Linnë, suivant la détermination du cabinet de M. de
Lamarck' : la figure 1 3. 1,2., paraît être la nérite
albicille, nerita àlbicilla de Linné, et les figures i4«
/, z, i5 et 16, pourraient bien être des variétés de
celle-ci*
Genre NATICE, NATICA,
FiG. 17.
Cest Bruguières qui , le premier, a distingué les no-
tices des nérites , auxquelles Linné les associait. M. de
Laniarck leur donne pour caractères : coquille subglo-
buleuse, ombiliquee; ouverture entière, demi-ronde j
bord gauche oblique , non dçnté , calleux , la callosité
modifiant l'ombilic, et quelquefois le couvrant; bord
droit tranchant, toujours lisse à l'intérieur; un opercule.
■ Anjourd^hui le cabinet du duo de Rivoli.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 5. i8i
La figure 17. z ^ z, a quelque ressemblance de forme
avec la natice flammulee, natica canrena de M. de La-
marck : toutefois , nous la croyons distincte.
Genre PHASIANELLE, PHASIJNELLJ,
Fxo. z8-a4.
Les phasianelles constituent un genre assez distinct ,
çt que son auteur, M. de Lamarck, a caractérise ainsi :
coquille ovale ou conique, solide; ouverture entière ,
ovale , plus longue que large , à bords de'sunîs supé-
rieurement; le droit tranchant, non re'fle'chi; columelle
lisse , comprimée , atténuée à sa base ; un opercule cal-
caire ou corné. Les espèces représentées ici, fig. 18,
19, 20, 21 , 22, 25 et 24) sont grossies : la plupart
sont nouvelles. M. Rîsso pense qu'elles rentrent toutes
dans son genre tricoUa, qu'il doit incessamment dé-
crire. L'espèce 21 lui est connuç, c'est la tricolia
pwictata; le n**. 20 n'en diffère peut-être pas essentiel-
lement. La figure 22 est son tricolia nicensis. Nous
nommerons la figure 18 tricolie de Risso, tricolia
Rissoi; la figure 19., tricolie de Draparnaud, tricolia
Drapamaudii ; \dL figure 23, tricolie de Brongniart,
tricolia Brongnartii ; et I9 figure 24, tricolie de Guérin ,
tricolia Guerini.
Genre SABOT, TURBO.
Fig. aS, a6, 37^ â8, Si, 3a , 33.
Les sabots ou turbos constituent un genre très-an-^
ciennement établi et fort nombreux en espèces. M. de
i8a EXPLICATION DES PLANCHES.
Lamarck le caractérise de la manière suivante : coquille
conoïde ou subtunriculee , à pourtour jamais com*
primé; ouverture entière^ arrondie, non modifiée par
ravant-dernier tour, à bords désunis dans leur partie '
supérieure; columelle arquée, aplatie^ sans troncature
à sa hase ; un opercule.
La détermination des espèces de ce genre est très-
difficile et fort peu avancée : plusieurs de celles qui
sont figurées ici sont probablement nouvelles. Les
figures 25 et 26 sont de grandeur naturelle. Les co-
quilles représentées sous les n". a-y et 28 sont gros-
sies. La figure 3i est encore un sabot , peut-être très-
jeune : les figures 33 et 55, qui sont très-grossies ,
s'éloignent des sabots proprement dits par la forme de
la bouche, et font le passage aux troques, en consti-
tuant sans doute un genre nouveau.
Genre SÇISSURELLE, SCISSURMLLA.
Fi&. «ag, 36.
M. d'Orfaigny a fondé sous ce nom ' un genre très*
curieux de la famille des trochoïdes; il le caractérise
ainsi ! coquille univalve , libre , ombiliquée ^ à spire
surbaissée; bouche subarrondie, sans canal, à lèvres
sans péristome et désunies , dont le bord droit est en*
taillé par une scissure profonde , qui a suivi l'accroisse-
ment des tours de spire, s'est oblitérée jusqu'à une
petite distance du bord de l'ouverture , et a tracé sur
• Mémoires de, la Société d'histoire naturelle de Paris, t. !•', p. 34 o.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 5. i83
]e dos de la coquille une espèce c)e carène. M. Defrance
avait établi dans sa collection , sous le nom de pleuro^
tomaire, un genre auquel il a rapporte trois espèces
fossiles, et qui offre une très-grande analogie avec
celui de M. d'Orbigny , surtout à cause de la fente du
bord droit de la coquille. Cependant M, d'Orbigny,
qui, le premier, a fait connaître les caractères de ce
nouveau genre , doute encore que les espèces de M. De-
france lui appartiennent. Celles qu'a décrites M* d*Or-
bigny sont vivantes ; il a eu occasion de les observer
dans les sables de la Méditerranée.
La figure 29. i , x, ^^ est la scissurcUe treillissée,
scissurellfl. decussata de M. d'Orbigny : i ' indique sa
grandeur naturelle. La figure Zo. i , x, j, est une
espèce voisine de la scissurelle lisse , scissureUa tœvigata
de M, d'Orbigny : sa taille naturelle est représentée
en 1'. Nous la croyons nouvelle, et nous la dédierons
à M. d'Orbigny , sous le nom de scissureUa Dorhignii.
Genre TROQUE, TROCHUS.
Fio. 34-40.
Les troques, qu'on désigne aussi sous le nom de
toupies, sont des coquilles marines formant un genre
très-nombreux en espèces , et que M. de Lamarck a
caractérisé ainsi : coquille conique , à spire élevée , quel-
quefois surbaissée, à pourtour plus pu moins angu-
leux , souvent mince et tranchant ; ouverture déprimée
transversalement , à bords désunis dans leur partie su-
i84 EXPLICATION DES PLANCHES.
périeure; columelle arquée, plus ou moins saillante à
sa base ; un opercule.
La distinction des espèces n*est pas moins difficile
que parmi les sabots : elle est presque toujours incer-
taine lorsqu'on manque des objets en nature, et lors-
qu'on se voit re'duit à comparer les descriptions des
auteurs à des figures en noir.
La figure 54- ' est le troque pyramidal , trochus pjr^
ramidalis de M. de Lamarck : son opercule est repré-
senté au-dessous sous le n^. 34» ^* Quelques-unes des
espèces qui suivent sont de grandeur naturelle : ce sont
les figures 67, 38 et Sg. D'autres sont grossies , et se
voient auxli'*'. 35, S6 et o.
PLAirCHE 6.
POURPRES, NASSES, CASQUES, CONES, METRES,
OLIVES, PORCELAINES.
Genre POIJRPRE, PURPURA,
Fio. ly a.
Le genre pourpre, que Linné réunissait aux murex
et aux buccins, a pour' caractères distinctifs, suivant
M. de Lamarck : coquille ovale , soit mutique , soit tu-
berculeuse ou anguleuse; ouverture dilatée, se termi-
nant inférieurement en une échancrure oblique subca-
naliculée ; columelle aplatie , finissant en pointe à sa
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 6. i85
base. Ce genre est fort nombreux : nous avons cru
reconnaître les deux espèces représentées ici : l'une,
fig. I. 2^ z^ est la pourpre maiTon d'Inde, purpura
hippocastanum de M. deLamarck; l'autre, figure ^2^
parait très-voisine de la pourpre lie'mastome , purpura
hœmastoma de M* de Lamarck.
Genre NASSE, NJSSJ.
Fio. 3, 4» 5.
Les nasses ont d'abord éié distinguées des buccins
par M. de Lamarck, qui les a reunies ensuite à ce der-
nier genre^ en les rangeant dans une section particulière
qui comprend les espèces assez nombreuses dont la co-
lamelle est calleuse : ce caractère, qui est plus ou
moins sensible, se combine avec quelques différences
de formes. La figure 5. i , x, paraît être une nasse à
columelle non calleuse : elle est très-grossie ; 2 ' est sa
taille naturelle. La figure l^. i ,x, esl plutôt un buccin
également grossi , et dont on voit en j' la grandeur.
La figure 5. i , x, semble être le buccin renflé , bucci'-
num inflatum de M* de Lamarck; il appartient peut-
être à la division des nasses.
Genre CASQUE, CASSIS,
Fio. 6, 7.
]
Le genre casque, distingué des buccins par Bru- ^
guières, a pour caractères, suivant M. de Lamarck :
coquille bombée ; ouverture longitudinale étroite, ter-
i86 EXPLICATION DES PLANCHES.
jninëe à sa base par un canal court , brusquement re-
courbé vers le dos de la coquille; columelle plissée ou
ridée transversalement; bord droit presque toujours
^ente\ On reconnaît manifestement ces caractères dans
la figure 6. i, x, qui est le casque^baudrier , cassis
vibex, La figure f reste indéterminée.
Genre COLOMBELLE, COLVMBELLA.
Fio. 8, 9, lo, XI.
Cest à M. de Lamarck qu'on doit la distinction de
ce genre, que Linné confondait avec les volutes j il est
établi sur les caractères qui suivent : coquille ovale,
à spire courte, à base de l'ouverture plus ou moins
échancrée et sans canal; des plis sur la columelle; un
renflement à la paroi interne du bord droit, rétrécis-
sant l'ouverture. Ces caractères se voient dans les espèces
représentées ici. Les figures 8 et 9 sont extrêmement
petites; leur grandeur naturelle est représentée en z';
elles semblent nouvelles : le n°. 9 pourrait être un jeune,
individu. La figure 10. i , x, est la colombelle étoilée,
columbella rustica de M. de Lamarck, ou bien la co-
lombelle réticulée, columbella reticulata du même au-
teur ; l'inspection des dessins qui ont servi à la gravure
ne laisserait aucun doute à cet égard. La figure 1 1
p'est peut-être qu'une variété.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 6. 187
. Genre CONE, CONUS.
Fio. la, i3, 14, i5, x6.
Les cônes, nommés aussi cornets, constituent un
genre fort nombreux en espèces, et qui a été fondé par
Linné. M. de Lamarck le caractérise ainsi ; coquille
turbinée ou en cône renversé, roulée sur elle-même;
ouverture longitudinale, étroite, non dentée, versante
à sa base.
La figure 12. i , x, est le cône piqûre-de-mouches,
conus arenatus; le n°. 12. i montre de face la spire
de cette espèce. La figure i3. i , z, représente une
espèce asses^ voisine du. cône vierge, conus virgo de
Linné , mais CQUStituant peut-être une espèce distincte.
La figure 1 4* i , x, pourrait n'être qu'une variété de
Tespèce précéden1;e , d<iDt elle se rapproche beaucoup.
La figure i5. i, x, est un cône assez voisin de l'ané-
mone, conus anémone de M. de Lamarck. La fîg. i6.
i , X, montre une espèce très- voisine du cône méditer-
ranéen , conus mediterraneus de Bruguières , mais plus
grande que celles que nous avons vues dans les col-
lectippSf
Genre MARGINËLLE, MJRGINELLA,
Fio. 17 y z8, a5, a6.
M. de Lamarck a établi, aux dépens des volutes,^
deux genres, les volvaires et les margînelles, qu'on
peut très-bien réunir en un seul , auquel on imposera
i88 EXPLICATION DES PLANCHES.
le dernier de ces noms : en effet , les caractères distinc-
tifs que M. de Lamarck leur assigne sont assez peu
tranches. Les marginelles sont des coquilles ovales-
oblongues, lisses , à spire courte et à bord droit, garni
d'un bourrelet en dehors ; la base de Touverture est à
peine echancree , et les plis de la columelle sont presque
égaux. Les volvaires sont des coquilles cylindracëes ,
roulées sur elles-mêmes , à spire presque sans saillie ;
l'ouverture est étroite , aussi longue que la coquille : il
existe un ou plusieurs plis sur la partie inférieure de la
columelle.
Les espèces figurées ici sont excessivement petites.
La figure 17 paraît être la volvaire grain-de-mil, vol--
varia miliacea de M. de Lamarck ; elle est excessivement
grossie, et la grandeur naturelle se voit en ^^- la fig. id
est une espèce un peu plus grande. La figure 25 pour-
rait être prise ppur une petite tornatelle; mais le bour-
relet du bord droit la rapproche des marginelles. La
figure 26 a de grandes analogies avec les marginelles ,
à cause de son bord garni d un bourrelet ; mais on ne
voit aucune trace d'ëchancrure à la base de l'ouverture :
cette espèce est excessivement petite; 2' donne la gran-
deur naturelle.
Genre MITRE, MITRA.
Fig. 19, ao, ai.
M. de Lamarck, qui a fondé ce genre aux dépens
des volutes , la caractérisé de la manière suivante : co^
quille turriculée ou subfîisiforme , à spire pointue au
MOLLUSQUES. - COQUILLES, PL. 6. 189
sommet, à base echancrëe et sans canal; columelle
chargée de plis parallèles entre eux, transverses, et
dont les inférieurs sont les plus petits ; bord columel-
laire mince et applique'.
Les espèces connues sont très - nombreuses. Les
figures ig» i , z, et 20 , demanderaient de longues re-
cherches pour être déterminées : le temps nous presse ,
elnous ne pouvons les entreprendre. La figure 21. i, z,
a' des rapports de forme avec la mitre pontificale, mitra
pontificalis de M. de Lamarck; maïs elle en est évidem-
ment distincte.
Genre OLIVE, OLIFA.
Fia. 22, 23 ET 24.
Les olives constitaent un des genres les plus nom-
breux et les plus riches en belles coquilles. M. de La-
marck lui assigne pour caractères : coquille subcylin-
drique , enroulée , lisse , à spire courte , dont les sutures
sont canaliculees; ouverture longitudinale, echancrëe
à sa base; columelle située obliquement* On reconnaît
ces caractères dans la figure 23. i , x, qui ressemble
sous plusieurs rapports à l'olive musteline, oliva mus^
telina de M. de Lama^ck. On les retrouve aussi dans la
figure 24* i , z : cette espèce appartient , ou à Tolive
ondée, oliva undata, ou à Folîve enflée, oliva inflata,
de M* de Lamarck. Quant à la figure 22. i , z, l'es-
pèce qu'elle repre'sente n'a pu être déterminée; elle a
plusieurs des caractères propres aux ancillaires.
igo EXPLICATION DES PLANCHES-
Genre PORCELAINE « CYPBMA.
FxG. 27, a8y 29, 3o, 3x, 3a.
Les coquilles comprises dans ce genre ont la plus
grande analogie entre elles, et sont désignées par ces
caractères : coquille ovale , ou ovale-oblongue convexe ,
à bords roule's en dedans; ouverture e'troite, dentëe
des deux côtes, versante aux deux bouts j spire très-
petite , à peine apparente.
La figure 27. z ^ z, 3, est une fort jolie espèce, qui
paraît nouvelle : nous lui assignerons le nom de Kunth,
cjprœa Kunthii. La figure 28 est la porcelaine ara-
bique, cjprœa arabica de Linne\ La figure 29. i , x,
si j'en juge d'après des individu^ étiquetes dans la col-
lection du Muséunï par M. de Lâmarck, est la porce-,
laine rougeole , cyptœa variolaria^ La figuré 5o. t , 11,
reste indéterminée. La figure 5i. i, %, a quelques
rapports avec la porcelaine océllee, éyprœa ocellata
de Linné'. La figure 5a offre qiiélque ressemblance
avec celle-ci ; mais re'chancrure itifërieure est beaucoup
plus prononcée.
IHOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 7. 191
PLANCHE 7.
ANODONTES, MULETTES, ANATINES, SOLENS.
Genre ANODONTE, ANODONTA.
FXG. 1.
Le genre anodonte, distingue par Bruguières, com-
prend un grand nombre d'espèces , qui toutes vivent
dans les eaux douces des lacs et des étangs. M. de La-
marck caractérise ces coquilles bivalves de la manière
suivante : coquille equivalve , inequilateVale, trans-
verse; charnière linéaire sans dent; une lame cardinale^
glabre, adnee, tronquée ou formant un sinus à son
extrémité antérieure, termine la base de la coquille;
deux impressions musculaires écartées , late'rales , sub-
geminees; ligament linéaire, extérieur^ s*enfonçant, à
son extrémité antérieure, dans le sinus delà lame car*
dinale. L*espèce représentée figure i. i, z et3, paraît
être Tanodonte nougèâtre , anodonta rulens de M. de
Lamarcké
Genre IRIDINE, IRIDINA.
FiG, 2,
M. de Lama^ck a établi sous \t nom d'iridiné un
genre dé toqûille trèâ-voisin des anodontés, et qurne
devrait tout au plus en être distingué que comme xiti
iga EXPLICATION DES PLANCHES.
sous-genre. Il le caractérise ainsi : coquille equivalve,
inequi latérale , transverse, à crochets petits, recourbés,
presque droits; impressions musculaires comme dans
les anodontes; charnière longue, linéaire, attéhuee
vers le milieu , tuberculeuse dans sa longueur , presque
crénelée, à tubercules inégaux, fréquens : ligament
extérieur marginal. La figure 3. 2 , z, et 3, a été nom-
mée par M. de Férussac , iridine du Nil , iridina JVilo-
tica* Selon nous , cette espèce est plutôt une anodonte
qu'une iridine : en effet, nous ne voyons aucun tuber-
cule à la charnière.
m
Genre MULETTÉ, UNÏO.
FiG. 3, 4, 5, 6.
Oti doit à Bruguières la distinction de Ce genre, qui
est très-voisin des anodontes , et qui n'en diffère essen-
tiellement qtie par une charnière plus compliquée.
M. de Lamarck lé caractérise ainsi : coquille équîvàlve,
inéquilatéralé , libre, à crochets écorchés, presque
rongés; impression musculaire postérieure composée;
charnière à deux dents sur chaque valve , Tune cardi-
nale, courte^ irrégulière, simple ou divisée en deux,
substriée; Tautre allongée, comprimée, latérale, se
prolongeant sous le corselet : ligament extérieur. Les
espèces représentées ici sont nouvelles : elles ont été
rapportées dernièrement d'Egypte par M. Caillaud; et
M* de Férussac, qui les, a examinées , leur a déjà im-
posé des noms, et doit les décrire dans l'ouvrage de ce
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 7. . 193
voyageur. Nous y renvoyons pour ne pas faire de double
emploi.
Genr^ CYRÈNE, CYRENJ.
Fxo. 7.
Les cyrènes sont des coquilles fluviatiles. M. de La-
marck en a fait le premier un genre ayant pour carac-
tères : coquille arrondie-trigone , enflée ou ventrue,
solide , inequilatërale , ëpidermifère , à crochets ecor-»
ches, charnière ayatit trois dents sur chaque valve ; les
dents latérales presque toujours au nombre de deux ,
dont une souvent est rapprochée des cardinales ; liga-^
ment exle'rîeur sur le côté le plus grand. L*espèce qu'on
voit ici a été dernièrement recueillie en Egypte par
M. Cailliaud : c*esl la cyrena consotrina de M. de Fe-
russac.
Genre ANATINE, JNJTINJ.
FiG. 8.
Ce genre a été institué par M. de Lamarck, qui la
distingué des myes et des solens par ces caractères :
coquille transverse subéquivalve , bâillante aux deux
côtés ou à un seul; une dent cardinale nue, élargie , en
cuilleron , saillante intérieurement, insérée sur chaque
valve, et recevant le ligament; une lame ou une côte
en faux, adnée, obliquement courante sous les dents
cardinales dans la plupart. On voit ces caractères dans
la figure 8. z , z, 3^ qui paraît être, sinon lanatine
subrostrée, anatina subrostrata de M. de Lamarck, au
moins une espèce voisine. La figure 8. 4 est une por*
H. N. XXII. i3
194 EXPLICATION DES PLANCHES.
lion de la coquille prise vers son bord ; elle est très-
grossie pour montrer les petites épines qui le garnissent*
Gesnre SOLENj, SOLEN.
Fio. 9.
Les solens , vulgairement nommes manches de cou^
teau, sont des coquilles bivalves qui constituent un
genre assez ancien, et que M. de Lamarck caracteVise
ainsi : coquille bivalve, e'quivalve, allongée transver-
salement, bâillante aux deux bouts, à crochets très-
petits, non saillans; dents cardinales petites, en nom-
bre variable , quelquefois nulles, rarement divergentes,
plus rarement s'inserant dans des fossettes; ligament
exte'rieur. La figure 9. t, 2,, 3, est le solen coutelet,
soleil cultellus de Linnë.
PLAIVCHE 8.
PSAMMOBIES, ÉRYCINES, VÉNUS, LUCINES,
TELLINES, DONACES.
Genre PSAMMOfilE, PSJMMOBIJ^
Fio. I et a.
Les psammobies avaient été confondues avec les tel*
lines et les solens; M. de Lamarck les en a distinguées,
en les caractensant ainsi : coquille «transverse, ellipti*
que ou ovale»Qblongue , planiuscule, un peu bâillante
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 8. igS
de chaque côte, à crochets saillans; charnière ayant
deux dents sur la valve gauche, et une seule dent în-
trante sur la valve opposée. Ces caractères sont assez
tranches, et se reconnaissent très-hien dans les deux
espèces représentées ici. La figure i. t , x, 3, est la
psammohie maculée, psamniohia maculosa de M. de La-
marck; la figure :i. t, x, ^, parait être la psammohie
allongée ) psammohia eloUgata de Mé de Lamarck.
Genre VÉNUS, VENUS.
Fia. 3, x6.
Très-nomhreux en espèces , ce genre est quelquefois
fort difficile à distinguer de ceux qui Favoisinent.
M. de Lamarck le caractérise ainsi : coquille equîvalve ,
inequilaterale , transverse ou suhorhiculaire; trois dents
cardinales rapprochées sur chaque valve, les late'rales
divergentes au sommet; ligament exteneur recouvrant
Vecusson. La figure 5* t, x, ^, 4, paraît être une
Venus : 3« t est un très-petit individu grossi , et dont la
taille naturelle est indiquée par t^ : x' donne la gran-
deur naturelle d'un autre individu plus grand , et qu'on
voit très-grossi sous les n"". 5. z^ 3, 4. La figure 16.
z, X, 3, est la Venus géographique, F'enus geogra^
phica de Gmelin.
Genre MACTRE, MACTRA,
FiG. 4 ET 5.
M. de Lamarck a fait suhir des changemens impor-
tans au genre mactre de Linné', en le réduisant aux
i3.
196 EXPLICATION DES PLANCHES.
espèces , encore fort nombreuses , qui offrent .pour ca^-
ractères : coquille transverse, inëquilatërale , subtrî»-
gone, un peu bâillante sur les côle's, à crochets pro-
tube'rans; une dent cardinale comprimée, plîe'e en
gouttière sur chaque vaive, et auprès une fossette en
saillie j deux dents late'rales rapprochées de la char-
nière, comprime'es, intranlesj ligament inte'rieur înse'rë
dans la fossette cardinale. Les deux espèces repre'sentees
fig* 4- ^> 2,, 3, et 5. z, 2, 3, paraissent être des
mactres 3 mais leur de'termination reste incertaine : la
première, autant qu'on peut en juger d'après la gra-
vure et sans l'assistance des dessins colorie's, a de
l'analogie avec la mactre lisor, mactra nultorum de
Gmelin.
G^re ÉRYCINE, ERYCINA.
FiG. 6.
Les e'rycines ont de grands rapports avec les mactres.
M. de Lamarck les a distinguées piar ces caractères :
coquille transverse, subine'quilalërale, e'quivalve, rare-
ment bâillantej deux dents cardinales inégales, diver-
gentes, ayant une fossette interposée j deux dents laté-
rales oblongues comprimées , courtes, intrantes; liga-
ment inte'rieur fixe' dans les fossettes. La coquille re-
pre'sente'e figure 6. t^ x^ ^, parait être une e'rycine,
différente de l'e'rycine cardioïde de M. de Lamarck.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 8. 197
Genre iJlJCINE, LUCINA,
Fio. 7, 8, 9.
Ce genre, e'iabli par Bruguîères, a e'te' re'formé par
M. de Lamarck, (jiii le caractérise ainsi : coquille
suborbiculaire> ine'quilatcrale , à crochets petits, poin-
tus, obliques; deux dents cardinales divergentes, dont
une bifide, et qui sont variables ou qui disparaissent
avec lage; deux dents latérales, la postérieure plus
rapprochée des cardinales j deux impressions muscu-
laires, très-se'pare'es , dont la postérieure forme.un pro-
longement en fascie quelquefois fort long. La figure 7.
/, z, 3^ a quelque ressemblance avec la Lucine éden-
tée, Lucina edentula de M. de Lamarck; Tignorance
où nous sommes de sa couleur laisse un grand doute
sur cette détermination. La figure 7. 4 et 5 semble être
la même coquille très-jeune. La figure 8. x et 3 est une
espèce difficile à reconnaître, qui est peut-être grossie,
à moins que le n°. 8. i n'indique la taille d'un jeune
individu , et non la grandeur naturelle. La figure 9.
?^ 2.^ 3 , est une autre espèce à côtes très-dislinctes , qui
sont divisées par des lignes courbes; chaque côte est
ensuite subdivisée près du bord de la coquille : la
figure 9. 4 indique cette disposition.
Genre TELLINE, TELLINA,
FiG. xo, II, la ET i3.
Linné a établi ce genre , et M. de Lamarck Ta mo-^
difié en le caractérisant de la manière suivante : coquille
igS EXPLICATION DES PLANCHES.
transverse ou orbiculaire, en gênerai aplatie, à côlé
antérieur anguleux , offrant sur le bord un pli flexueux
et irregulier ; une seule ou deux dents cardinales sur la
même valve; deux dents latérales souvent écartées. La
figure 10* t,Xj ^^ repre'senteune espèce ayant quelque
ressemblance avec la telline staurelle, tellina staurella
de M. de Lamarck : elle offre des stries transversales
dont la disposition est très-rbien rendue par la fîg. lo. 4.
La figure 11* t, %y ^, parait être la telline ostracee,
tellina çstraçefi de M. de Lamarck; la fiigure 12, t, x,
est une jolie espèce grossie et se rapprochant des Venus
par sa forme ge'ne'rale; la figure i5. i,x,^, est la tel-
line roslree , tellùia rostrata de M, de Lamarck , ou du
moins elle s'en rapproche beaucoup.
Genre DON ACE, DONJX,
Fio. ^4 ;et i5.
Les donas de Linnë constituent un genre nombreux
en espèces , que M* de Lamarck a circonscrit par ces
caractères ; coquille transverse equivalve^ inequilatë-
rale , à côte' ante'rieur très-court . très-obtus; deux dents
cardinales, soit sur chaque valve , soit sur une seule ;
une ou deux dents latérales, jplus ou moins écartées;
ligament extérieur, court, à la place de la lunule. La
figure 14* t, ^^3, représente la donace tronquée,
donax trunculus de Linné'. La figure i5. t^ Zy est une
autre espèce de forme assez diffe'rente.
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 9. 199
Genre CYTHÉRÉE, CTTBE^JSJ.
Fio. 17.
Les c^thërëes , confondues avec tes Venus par Linné ,
«il ont ëte' distinguées par M. de Lamarck, qui les
f^ractérise ainsi : coquille équivalre, inécfuilatérale ,
suborbiculaire , trigone ou transverse; quatre dents car-
dinales sur la valve droite , dont trois divergentes, rap-
prochées à leur base, et xine tout-à-fait isolée , située
sous la lunule; trois deptç cardinales divergentes sur
Vautre valve, et une fossette un peu écartée, parallèle
BU bord; dents latérales nulles. La figure 17. îji z, 3,
est la cjthérée pectinée, cytherea pectinata dç M. de
Lamarcb.
PLANGHJE 9.
CYTHÉRÉES, BUCARDES.
Suite du Genre CYTHÉRÉE, CYTHEREA.
• FiG. 1-7. •
La figure i . 1^2,3, offre ))éaucoup de ressemblance
avec la cythérée cedo-nuUi , cytherea erycina de M. de
Lamarck , et se rapproche aussi de la cythérée sans
pareille, cytherea impar du même piiteur; en sorte
qu'il n*est guère possible de décider, da^près une
simple gravure , à laquelle des deux espèces elle appar*^
OXFORD
aoo EXPLICATION DES PLANCHES,
tient réellement. La figure 2.z,z,^,estl3. cjtheVee
rugifère, cyiherea rugifera de M. de Lamarck. La
figure 5. t, z, 3^ 4, 5, s'en rapproche, ainsi que la
figure 5. i, X, 3. La figure 4. t, x, est assez voisine
deia figure 6. ^^ 2., 3, 4^ qui est la çythëree ara-
Hqûe.^ cytherea arabica de M. de Lstniarck : ses va-
riéte's.sont nombreuses; La figure 7. ï, Zy 3> appar-
tient peut-être encore à la même espèce*
. ^ ..fi..-
. I Qe^re ^UCARDE, CARDIUlHf,
Fro. 8-14.
• • • • • . »
Ce genre de Linné' renferme un gratid nombre d'es-
pèces qui, suivant JIVL de Laniarck, oiit toujours ces
caractères : coquille e'quî valve, subcordiforme> à cro-
diets protuberans , à valves dentées ou plissees en leur
bord interne; charnière ayant quatre dents sur chaque
valve, dont deux cardinales rapprochées et obliques,
s'articulant en croix avec leurs correspondantes , et
deux latérales écartées, intrantes. La fig. 8, i, z, 3^
paraît être le bucarde marbré, cardium marmoreum
de M. de Lamarck. Il serait hasardeux de se pronon-
cer sur la figure g. i, z,^, 4. La figure 10 est une
espèce voisine du bucarde crénulé, cardium crenu-
latum de M* de Lamarck; la figure 1 1 représente peut-
être le bucarde sourdon , carvliiim eJuZe de Linné; et la
figure 12. i , z, ^, semble être une variété de la même
espèce : les n"**. 12. 4 et 12. j* offrent deux groupes de
cette même espèce à l'état fossile. La figure i3* t,z,
3, 4> est le bucarde cœur-de-Diane, cardium retusum
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. lo. aoi
de Linnë; celte espèce fait partie de la division des
liëmicardes de M. Cuvier, La figure 14. t, a, 3> est
un fort joli bucarde, dont la grandeur naturelle est
xepre'sente'e en t^. Le n^ i5. 4 montre la disposition
particulière des côtes : nous la crojons nouvelle, et
nous la dédions à M. Achille Richard, cardium Ri-
çhardi.
PLANCHE 10.
TRIDACNES, PÉTONCLES, ARCHES.
Genre TRIDACNE^ TRTDJCNA.
FiG. I.
C'est Bruguières qui, le premier, a distingue ce
genre de celui des chames , auquel Linné le réunissait.
M- de Lamarçk, en adoptant cette distinction , a carac-
térisé ce genre de la manière suivante : coquille régu-
lière , e'quivalve , ine'quilate'rale , transverse , à lunule
bâillante; charnière à deux dents comprimées, iné-
gales, anticales et inlrantes^ ligament marginal exté-
rieur. La figure i. i, x, ^, 4, paraît être la tridacne
faîtière, tridacna squatnosa de M. de Lamarck' : la
figure I. 4 paraît être un jeune individu de la même
espèce.
> M. deLAmarek parait aToir fait pas la même espèce que la âgore de
quelque confusion' dj^us la citation r£ncjrclopédie(pl. a35,fig. 4)9Àla-
des figures; celles de Gnaltieri qu^l quelle il reoToie. Notre espèce doit
cite, ne représeiktent certainement être rapportée à cette dernière.
aoa EXPLICATION DES PLANCHES.
*
Genre PÉTONCLE, PECTUNCULUS.
FiG. a, 3 XT 4.
M. de Lamarck, qui a fondé ce genre aui dépens
des arches de Linné, lui impose pour caractères : co-
quille orbiculaire, presque lenticulaire, équivalve,
subéquilatérale , close; charnière arquée, garnie de
dents nombreuses, sériales, obliques, intrantes; celles
du milieu étant obsolètes , presque nulles j ligament
extérieur.
La figure n. i, x, offre quelque ressemblance avec
le pétoncle pectiniforme, pectunculus pectiniformis de
M. de Lamarck. La figure 5. t,z, ^,4, est une espèce
curieuse par la disposition de ses côtes , rendue sen-
sible dans les figures 5. 4 et 5. /;. La figure 4- 2> 2,,
3,4, est une petite esj^ce, offrant quelque analogie
avec le pétoncle petites^côtes , pectunculus pectinatus de
M.^ de Lamarck, dont il serait un jeune individu. Il est
possible qu'il constitue une espèce distincte ^ la dispo-
sition des côtes se voit dans la figure 4* 4-
Genre ARGHE, JRCA,
... ' ' . , "
- jFîG. 5- 12, .
Le genre arche de Linné a été restreint par M. de
Lamarck aux espèces qui offrent pour caractères : co-
quille traqsverse, subéquivalve, inéquilatérale, à cro-
chets écartés, séparés par la facette du ligament; char-
pière en ligne droite , sans côtes aux extréçiités , et
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. ii. ao3
garnie de dents nombreuses, seriales et intr^ntes; liga-
ment tout-à-fait extérieur,
La figure 5. i, x, 3, est l'arche barbue , arca iar-
hata de Linné'. La figure 6, i/x, 3, 4, 5, est une
espèce fort distincte et grossie; les n". t, z, paraissent
donner sa grandeur naturelle sur l'une et l'autre face.
La figure 7. 2, z, est une petite arche qui pourrait
être un jeune individu. La figure 8. /, z, 3 , est l'arche
auriculee , àrca auriculata <de M. de Lamarck. La fig. 9.
lyX, 3, est l'arche anadara , arca antiquata de Linné' :
les figures 10. z et 10. a appartiennent peut-être à la
même espèce , et repre'sentent des individus non adultes.
La figure 11. i, x, j, 4, est l'arche te'tragone , arca
tetragona de Poli. La figure 12. i, x, ^, 4, pourrait
bien appartenir à la même espèce, et repre'senter un
individu non adulte : le n°. x est la grandeur naturelle;
le n*^. z est le même grossi et dépourvu d'e'piderme; les
n"". 3 et 4 font voir la coquille par le bord dorsal et
par le bord infe'rieur.
PliAirCHE II.
MOULES, AVIGULES.
Genre LITHODOME, LITHODOMUS,
FîO. I,
M. Cuvier a e'tabli ce sous-genre aux dépens de celui
des modioles, qui lui-même a e'te' extrait du grand
genre moule de Linné'* Les caractères des lithodomes.
2o4 EXPLICATION DES PLANCHES.
ne sont pas fort tranches; ce sont des coquilles oblon-
gues, presque également arrondies aux deux bouts,
avec les sommets tout près du bout anle'rieur j elles se
creusent dans les roclies des cavite's qu'elles habitent.
La figure i. i, x, représente une petite espèce, dont
la grandeur naturelle se voit en 2^.
Genre MODIOLE, MODIOLJ.
FxG. a, 3 ST 4.
Ce genre , qui a ete' fonde par M. de Lamarck ai\x
dépens de celui des moules , en diffère , suivant lui ,
par ces caractères : coquille subtransverse , equivalve ,
régulière, à côte' postérieur très-court j crochets pres-
que latéraux, abaissés sur le côté court; charnière sahs
dent, latérale, linéaire; ligament cardinal presque in-
térieur, reçu dans une gouttière marginale; une im-
pression musculaire sublatérale allongée et en hache.
La figure 2. î,x, ^, paraît être la raodiole cpurbée,
modiola cinnamomea de M. de Lamarck. La figure 5.
î, X, ^, offre les caractères de la modiole discordante,
modiola discors de M. de Lamarck : l'individu observé
était très-petit; i^ indique sa taille naturelle. La fig. 4
est peut-être la modiole adriatique, modiola adriatica
de M. de Lamarck.
Genre ISIOVLE, MYTILUS.
Fig. 5.
Ce genre de Linné était d'abord fort étendu; M. de
Lamarck a de beaucoup restreint ses limites, en lui
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. ii. aoS
assignant des caractères plus précis , et qu'il énonce de
la manière suivante : coquille longitudinale, e'quivalve,
régulière , pointue à sa base , se fixant par un byssus j
les crochets presque droits , terminaux , pointusj char-
nière late'rale , le plus souvent e'dente'e; ligament mar-
ginal, subinte'rieur j une impression musculaire allon-
gée , en massue , sublate'rale. La seule espèce reprësen-
te'e fig. 5 ne semble pas différer de la moule rôtie ,
mytilus exustus de Linné.
Genre AVICULE, JFICULA.
Fio. 6,
Les avicules ou arondes constituent un genre très-
beau , peu nombreux en espèces , et que M. de La-
marck a cru devoir restreindre, 'en créant à ses dépens
le genre des pintadines, meleagrina. Ce groupe peut
être consideVé comme une simple division des avicules,
ou tout au plus comme un sous-genre.
Quoi qu'il en soit , M. de Lamarck caracle'rise ainsi
le genre avicule : coquille inequivalve, fragile, sub-
mutique, à base transversale , droite, ayant les extre-
mite's avance'es et l'antérieure caudiforme; une e'chan-
crure à la valve gauche ; charnière linéaire unidenle'e ,
à dent cardinale de chaque valve sous les crochets;
facette du ligament marginale , étroite en canal , non
traversée par le byssus. Le même auteur distingue les
pintadines par les caractèrtjs suivans : coquille subequi-
valve, arrondie presque carrément, ecailleuse en de-
hors, à bord cardinal inférieur, droit antérieurement.
2oB EXPLICATION DES PLANCHES.
sans queue ; un sinus à la base postërieut'e des valves
pour le passage du byssus j la valve gauche étant ici
étroite et échancre'e; charnière linéaire, sans dent;
facette du ligament marginale, allongée, presque ex-
rieure , dilatée dans sa partie mqyenné.
Les espèces qu'on voit sur cette planche, depuis le
n^. 6 jusqu'au n^. 1 3 , sont , ou des avicules proprement
dites, ou des pintadines. La figure 6. t, x, ^, 4, est
une avicule que nous n'avons pu déterminer avec cer-
titude; la figure 7. 2, z, 3, est la pintadine mère-perle,
meleagrina margaritifera de M. de Lamarck ; la fig« 8.
z, z, ^, est une autre espèce du même genre; la fig. g.
z, z, ^, est une avicule qui paraît avoir été distinguée
par les auteurs anglais : les espèces qu^on voit sous les
n**. 10, 11^ 13 et i5, offrent les caractères essentiels
des avicules ; l'espèce de la figure 1 3 fait le passage au
genre marteau , malleus.
iPLAirCHE 13.
Genre CRENATULE, CRENATULJ.
Fio. i-ii.
Ce genre curieux a été distingué par M. de Lamarck %
qui le caractérise ainsi : coquille subéquivalve , aplatie, I
feuilletée , un peu irrégulière ; aucune ouverture ou fos- \
setle particulière pour le byssus; charnière latérale,-
linéaire, marginale, crénelée; crénelures sériales , caW
i
' Annales du Musèwn et histoire naturelle, tome 211, page a5. «
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i3. ao;
leuses , creusas en fossette , et qui reçoivent lé ligament
Les crenatules sont des coquilles minces, un peu dif-
formes, et qui sont assez difBciles à distinguer entre
elles. M. de Lamarck n'avait d'abord connu que deux
espèces; il en a décrit depuis cinq autres. La figure i.
t, SL, jy parait ctre la crenatule mytiloïde, crenatula
tnytiloida de M. de Lamàrck. Les figures 2 , 5 , 4 1 ^ 9
6, ont toutes de Fanalogie avec cette espèce; mais elles
semblent différentes , et M. Savigny a fait sentir les
caractères distinctifs , en représentant de profil ces di-
verses espèces. La figure 7. 2,2^,5,4, offre de la res-
semblance, surtout les n"^. i et 3, avec la crenatule
aviculaire , crenatula avîcularis de M. de Lamarck. 11
serait difficile de donner la de'termi nation précise des
figures 8 , g , 1 et 1 1 , qui sont peut-être -des espèces
nouvelles; cependant la figure 10. i, 2,, ^, est voisine
de la crenatule modiolaire, crenatula modiolaris de
M. de Lamarck.
PLAIfCHE i3.
MARTEAUX, PEIGNES, VULSELLES.
Genre MARTEAU, MALLEUS.
FiG. X, 2f 3, 4.
Les marteaux , confondus pendant long-temps aved
les huîtres , en ont été distingués par M. de Lamarck ,
qui les caractérise ainsi : coquille subéquivalve« rabo-
teuse, difforme, le plus souvent allongée, sublobée à
2o8 EXPLICATION DES PLANCHES.
sa base , à crochets petits , divergens ; charnière sans
dent; une fossette allongée, conique, située sous les
crochets, traversant obliquement la facette du liga-
ment; celui-ci presque extérieur, s'inserant sur la fa-
cette courte et en talus de chaque valve.
Les espèces de ce genre sont encore peu nom*
breuses, et assez difficiles à bien caractériser; nous
avons dû nous borner à distinguer les espèces par des
chiffres.
Genre PEIGNE, PECTEN.
Fio. 5, 6, 7, 8, 9.
Le genre peigne, que Linné' confondait avec les
huîtres et que Bruguières en a nettement distingué,
se trouve adopté par tous les naturalistes. M. de La-
raarck lui assigne ces caractères : coquille libre, régu-
lière, inéquivalve, auriculée, à bord inférieur trans-
verse, droit, à crochets contigus; charnière sans dent,
à fossette cardinale tout-à-fait intérieure, trîgone , re-
cevant le ligament.
Les espèces sont très-nombreuses , de couleurs très-
variées et très-variables; ce qui rend fort difficile la
distinction des espèces. Le temps et les moyens nous
manquent pour entreprendre la détermination des cinq
espèces représentées ici.
Genre VULSELLE, FULSELLJ^
Fia. to ET II.
Ce genre, assez voisin des huîtres, a été institué par
M. de Lamarck, qui le caractérise de la manière sui-
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. i4. 209
vante : coquille longitudinale, subéquivalve , irregu-
lière, libre, à crochets égaux; charnière ajant sur
chaque valve une callosité' saillante, déprimée en des-
sus , et offrant l'impression d'une fossette conique et
obliquement arquée pour le ligament*
Ces caractères se voient dans les espèces représentées
ici. La figure 10. z, z, pourrait bien être un très-
jeune individu de la vulselle ridée , vuîselîa rugosa de
M. de Lamarck. La figure 11. t, z, ^, 4, ^, ^ aussi
quelque rapport avec la vulselle ride'e : le n°. 11. z
semble être yne variété de la même espèce j cette vul-
selle est représentée sur une de ses faces, ouverte par
le dos ou du côté de la charnière et de profil.
PLAifCHE 14.
^
VULSELLES, HUITRES, CAMES, ARROSOIRS.
Suite du Genre VULSELLE, FULSELLA.
FiG. Ty â, S.
La figure i. t, z, ^, représente une vulselle vue sur
une de ses faces , sur le dos et de profil. La figure 2. t,
^> 3y 4f S» est la vulselle des éponges , vulsella spon-
giarum de ]VL de Lamarck; le n^ 2. i montre un
groupe fixé et engagé sur une éponge. La figure 3. i,
^> 3j 4j Sy ^^^^ vulselle bâillante, vulsella hîans de
M. de Lamarck; le n^. 5. t représente un individu qui
n'est peut-être pas arrivé à Tétat adulte.
H. N. XXII. i4
2IO EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre PLICATULE, PLICATULA,
\ FxG. 4, 5, 6, 7.
Le nom gënërâl d'huîtres , qu'on voit en bas de la
planche, et qui s'applique à ses diverses espèces , ne
saurait tout au plus convenir qu'au n^. 4*^^ ^> ^^^
autres figures représentent des coquilles ayant les carac-
tères que M. de Laôiarck assigne à son genre plicatule ,
et qu'il énonce de la manière suivante : coquille inéqui-
valve, inauriculëe, rétrécie vers sa base, à bord supé-
rieur arrondi, subplissé; à crochets inégaux et sans
facettes externes ; charnière ayant deux fortes dents sur
chaque valve; une fossette entre les dents cardinales,
recevant le ligament, qui est tout-à-fait intérieur.
M. de Lamarck mentionne cinq espèces vivantes : les
figures 5, 6 et 7 , qu'on voit ici , pourraient bien être
des espèces nouvelles.
Genre CAME, CHAMA.
Fio. 8.
Le genre came de Linné a été reconstruit par Bru-
guières; et M. de Lamardc, en adoptant cette nouvelle
circonscription , a caractérisé ces coquilles de la manière
suivante : coquille irrégulière, inéquivalve, fixée, à
crochets recourbés, inégaux; charnière à une seule
dent épaisse, oblique, subcrénelée, s'articulant dans
une fossette de la valve opposée; deux impressions
musculaires distantes, latérales; ligament extérieur,
MOLLUSQUES. - COQUILLES. PL. 14. an
enfoncé. L'espèce représentée figure 8. i, a,3> parait
. être la came gryphoïde , chanta gryphoïdes de Linne'^
Genre ARROSOIR, ASPERGILLUM,
Fio. 9.
C'est Brugiiières qui le premier a distingué ce genre
curieux , et lui a donné le nom d arrosoir , ppmcillus.
La plupart des naturalistes ont adopté cette distinc-^
tion, et M* de Lamarck, en particulier, a caractérisé
ce genre de la manière suivante : fourreau tu)>uleux ,
testacé, se rétrécissant insensiblement vers sa partie
antérieure, où il est ouvert, et grossissant en massue
vers l'autre extrémité j la massue .a)^ant dun côté deux
valves incrustées dans sa paroi ; disque terminal de la
massue convexe, percé de trous épars, subtubuleux,
ayant une fissure au centre. Animal inconnu.
L'espèce représentée ici est Tarrosoir à manchettes ,
aspergiltum vaginiferum de M. de Lamarck. La fig. 9. t
est l'arrosoir vu de face et du côté des valves. La fig. 9. x
est une coupe longitudinale , le côté qui ne supporte
pas les valves étant enlevé; on remarque supérieure-
ment l'impression de ces valves , et au-dessous la moitié
d'une cloison septiforme, criblée de trous. La fig. 9. 3
représente le disque terminal vu de face , et percé par
des trous tubuleux. La figure 9. 4 montre la cloison
intérieure du tube; elle est percée de trous assez grands
et irréguliers. La figure 9. 5 fait voir , en dedans et de
face , une des lames en manchette. La figure 9. 6 offre
Textrémité antérieure de l'arrosoir vue de profil; la
14.
ai2 EXPLICATION DES PLANCHES,
paroi est comme criblée d'anfractuositës. La fig. 9. 7,
qui est vue de face, offre aussi cette particularité, qui,
si elle n'est pas naturelle , et si elle ne constitue pas une
variété, pourrait résulter de l'enlèvement successif de
toute la lame extérieure du tube , qui est lisse et mince*
La figure 9. 8 met sous les yeux plusieurs des lames
foliacées et plissées qui garnissent une des extrémités
du tube; elles sont comme emboîtées Tune dans l'autre,
et vont en augmentant de diamètre. La figure 9. 9
montre une portion du tube terminé par une seule lame
foliacée.
M. Savigny se proposait sans doute de faire con-
naître cette espèce dans tous ses détails; et l'on aura
encore à regretter ici qu'aucune note ne nous ait été
fournie pour le travail dont nous nous sommes chargés.
EXPLICATION SOMMAIRE
DES PLANCHES
D'ANNELIDES
DE L'EGYPTE ET DE LA SYRIE,
Publiées par Jules-César SAVIGNY,
MlMBaS DI L*IirSTITUT ;
orrK&XT
VV BXPOfJS DES CARACTERES NATURELS DBS GENRES ÀTEC LA DISTIMCTXOK
ET QUELQUEFOIS LE NOM DES ESPiCES ,
I
PAR VICTOR AUDOUIN.
OBSERFATIONS PRÉLIMINAIRES,
JuA classe des annelides, établie par M. Cuvier et
adoptée par M. de Lamarck, qui lui a impose' le nom
sous lequel on la désigne généralement aujourd'hui,
renferme un grand nombre d'êtres fort singuliers , qui ^
à cause de leurs formes , avaient ëtë rangés long-temps
parmi les vers. Un examen plus attentif de l'organisa-
tion intérieure de ces animaux, a montre qu'ils étaient
beaucoup plus composés qu'on ne Tavait cru d'abord ,
et rétude approfondie qu'a faite M. Savigny de leurs
\
212; OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
parties extérieures , a pleinement confirmé cet aperçu
lumineux. Des organes , dont on connaissait mal la na-
ture, ont été analjsés par lui dans les moindres détails j
il a dévoilé leurs formes , et il a trouvé , dans les modi*
fications nombreuses qu'elles subissent, d'excellens ca-
ractères pour distinguer la classe en ordres , en familles ,
en genres , et pour reconnaître avec certitude les espèces.
De cette étude comparative , faite à l'occasion des anne**
lides recueillies en Egypte , est né un système général
de classification , que l'auteur a présenté à l'Académie
royale des sciences ', et sur lequel MM. Cuvier et La-
treille ont fait un rapport "^ : cette classification , qui a
déjà paru dans la Description de l'Egypte % nous dis-
pense d'entrer dans de plus longs détails. M* Savigny
a décrit toutes les espèces qui sont venues à sa connais-
sance , mais il n'a figuré que celles propres à l'Egypte;
nous n'aurons donc à nous occuper que de ces dernières
dans l'explication succincte qui va suivre.
Les planches sont au nombre de cinq , et renferment
différens genres; savoir :
Clymènes
Térébelles > Planche i.
Amphîctènes
* Cette classification a été précé- * Ce rapport est imprimé tex-
dée d^un premier mémoire, qui a tuellement daos les Mémoires du
été présenté à F Académie, dans la Muséum d'histoire naturelle, t. vi,
séance du 19 mai 181 7 , sous le titre page 93.
de Recherches pour servir à la clos- 3 Système des annelides , H. N. ,
sification des annelides, tome xxi, page 325.
ANNELIDES.
Euphrosines
Pléîones ; > Planche 2.
Arîsténîes
Polynoés \
\ Planche 3.
Hésîones ;
Lycoris )
> Planche 4.
Syllis )
Léodîces
Aglaures
> Planche 5.
Œnones
Planaires
2l5
EXPLICATION SOMMAIRE
DES PLANCHES.
t< > l<»%>WW<»l<»^»»»W<W>>^^<VV«WW«lW<l<»>«»WM<%<>>ll»<l<t)WV<ll%|<><l> W W^^
PLANCHE I*.
# t
CLYMENES, TEREBELLES, AMPfflCTENES.
Genre CLYMENE, CLYMENEiK
FiG, I.
Ce genre , qui appartient à Tordre des serpulees et à
la famille des maldanies , a ëte fonde par M. Savigny,
qui lui a donne pour caractères distinctifs : point de
branchies, bouche inférieure, point de tentacules,
rames ventrales portant toutes des soies à crochets, pre-
mier segment dépourvu de soiçs , mais termine par une
surface operculaire. Ce genre comprend trois espèces
distinctes , dont une est indigène de la mer Rouge.
I. 1, Clymene AMPHISTOMA9 Cljmerie amphistome.
Sav.
Cette espèce 9 dont la couleur générale est rougeâtre avec
quelques reflets , habite des tubes très-fragiles , compo-
sés de grains de sable et de coquilles. «*
* On remarquera qu^il n^existe ' Sjrst, des anneUdes ^ par M. Sa-
pas dans cette planche de figare a. vignj, H. iV., tome zxi, page 895.
ANNELIDES. PL. i. 217
I. 1. Individu du golfe de Soueys, très-grossi et dé-
pouillé eu grande partie, et surtout anté-
rieurement, de son tube, l' le même de gran-
deur naturelle.
I, ?• Autre individu très-grossî, et dépourvu anté-
rieurement, vers le milieu de son corps et
postérieurement , du tube qui l'enveloppe. Cet
individu est renversé de manière que l'anus
est placé en haut : on voit que le corps est
singulièrement divisé vers cette partie par des
espèces d'étranglemens très-serrés. ^' le même
dans une position également renversée et de
grandeur naturelle.
i« 3. Les deux premiers segmens antérieurs du corps
excessivement grossis et vus de profil; on re-
marque dans cette figure et dans les sui-
vantes, que le premier segment est dépourvu
de pieds, et qu'il est entouré de créuelures
charnues, qui rejoignent deux prolongemens
membraneux, ayant la forme d'un voile. Ce
même segment présente une bouche à deux
lèvres saillantes et cannelées ; le second seg-
ment supporte la première paire de pieds am-
bulatoires.
I. ^. Le premier, le second et le troisième segment
du corps très-grossis, vus de face et en des-
sous; on remarque le voile, les lèvres de la
bouche et les deux premières paires de pieds
ambulatoires.
î , ^. Lé premier segment vu par la face supérieure.
1 . 6*. Les trois premiers segmens du corps vus de face
et en dessus : les pieds ont une rame dorsale ,
2i8 . EXPLICATION DES PLANCHES.
munie d'un faisceau de soies subulées; mais
ils manquent de rame ventrale et de soies k
crochets.
I. 7. Plusieurs des derniers anneaux du corps grossis;
on distingue les trois dernières paites de pieds,
qui n'ont point de rame dorsale.
I. 8. Une portion de la même partie excessivement
grossie, montrant le dernier segment infun-
dibuliforme et muni de rayons découpés en
lanière; Tanus est situé au centre.
I. ^. Ce dernier segment vu de face; les rayons sont
épanouis, et Panus parait au milieu.
I. 20 et ^z.Deux des pieds ambulatoires a rame dorsale
pourvus d'un faisceau de soies subulées , et à
rame ventrale figurant un mamelon transversé
garni d'une rangée de soies a crochets.
Genre TÉRÉBELLE, TEREBELLJ\
FiG. 3.
Le genre te're'belle de M. Cuvier fait partie de Tordre
des serpulees, et appartient à la troisième section de
la famille des amphitrites ( les amphitrites terébel-
LiEivNES de M. Savigny ) ; les caractères distinctifs de
ce genre sont : bouche semî-infeneure , tentacules très-
longs, entièrement découverts; six, quatre ou deux
branchies complètement libres , supérieures , arbuscu-
}iformes, à subdivisions nombreuses; premier segment
dépourvu de soies et sans disque operculaire. M. Sa-
* Savigny, loco citato, H. N. , tome xxi, page 4i9*
ANNELIDES. PL. i. 219
vîgny a décrit sept espèces, et n'en a figure' qu'une
seule trouvée dans la mer Rouge.
I. 3. Terebella MEDUSA, Térébelle méduse.
Cette espèce assez semblable sous plusieurs rapports à la
térébelle coquillière, habite des tubes flezueux faits de
cailloux et de gros fragmens de coquille ; on la trouve
dans la mer Rouge.
3. /. Individu du golfe de Soueys , dç grandeur natu-
relle et sorti de son tube ; il est vu en dessus.
3. 2. Le même vu en dessous j on peut compter les
dix- sept paires de pieds thoracîques, et les
soixante-dix paires de pieds caudaux.
3. 3, Le même individa renfermé dans son tube et vu
de profil.
3. 4* Partie antérieure du corps vue en dessus, et a
laquelle on a enlevé a dessein les tentacules
et les branchies. On remarque dans cette figure
la lèvre supérieure qui est avancée et n'a point
de division , les quatre lobes ou prolonge-
ment des premier et troisième segmens, les
insertions des branchies au nombre de six,
• enfin les deux premières paires de pieds tho-
racîques.
3. 6. Bouche vue inférieuremeût et très-grossie : la
lèvre supérieure est large et avancée, la lèvre
inférieure est étroite et plissée en travers.
3. 6*. Un des tentacules préhensile très-grossi vu en
dessous , pour montrer le sillon qui le parcourt
dans le sens de sa longueur; ce sillon est frisé
sur ses bords.
'i*^, 8eX g. Pieds thoraciques vus sous différentes faces, et
qu'on peut reconnaître en place dans la fig. 3. 2.
220 EXPLICATION DES PLANCHES.
3. 10. Anneaux de la queue munis de leurs pieds et
vus de profil.
3. //. Portion de la queue vue en dessous et montrant
deux paires de pieds : ces pieds sont dépourvus
de rame dorsale; la rame ventrale est garnie
d'une double rangée de soies à crochets.
3. /2. Faisceau de soies a crochets détaché du pied.
3. i3. Une des soies excessivement grossie , laissant voir
la disposition des crochets.
3. /^. Les quatre derniers segmens de Pabdomen vus
en dessous ; on distingue l'anus qui est circu-
laire et plissé.
Genre AMPHICTÈNE, JMPHICTENE^,
FiG. 4.
M. Savigny place ce genre dans Tordre des serpu-
lees; il appartient, ainsi que le précèdent, à la troi-
sième section de la famille des amphitrites (les amphi-
TRiTES TÉRÉBELLiENNEs) j et il a poui caractèrcs distinc-
tifs : bouche exactement inférieure y tentacules recou-
verts à leur base par un voile membraneux dentelé;
quatre branchies incomplètement libres, înfeVieures,
pectiniformes, à divisions minces et simples; premier
segment pourvu de soies rangées, comme les dents
d'un peigne, sur une surface plane et operculaire.
M. Savigny a décrit trois espèces; celle qui est figu-
rée ici est nouvelle , les deux autres sont des amphi-
trites pour M. Cuvier.
■ Savigny, Icco cUato, H. N., tome zxi, page 434-
ANNELIDES. PL. i. 221
I. 4- Amphictene JEGYPTiA, Amphictene égyptienne.
Cette espèce , des côtes de la mer Rouge , habite un tube
membraneux, revêtu de grains de sable et de petites
coquilles régulièrement disposées.
4. *. Individu du golfe de Soueys de grandeur natu-
relle , vu en dessus et sorti de son fourreau.
4. 2. Le même grossi et vu en dessous : on distingue,
en allant d'avant en arrière, le voile oral, les
tentacules; les quatre premiers segmens ano-
maux dissemblables , avec des appendices ano-
maux ; les branchies courbées en faux et au nom-
bre de deux paires ; la première , la deuxième
et la troisième paire de pieds a rame dorsale ,
sans rame ventrale; la quatrième paire de pieds y
et ensuite toutes celles qui sont visibles , a rame
dorsale et a rame ventrale lunulée; enfin l'anus.
4. ;?. Le même individu de grandeur naturelle , vu de
profil et renfermé dans son fourreau.
4. 4. Voile oral vu en dessus et excessivement grossi ;
le bord est dentelé et est surmonté en arrière
par les deux peignes antérieurs , formés chacun
de dix-sept soies presque droites.
4. ^ et 6. Deux des tentacules préhensiles isolés , très-grossis
et dans un état un peu différent de contrac-
tion; ils sont striés circulairement, et parcou-
rus en dessous par un sillon.
4. 7. Partie postérieure du corps vue en dessous et
grossie ; on distingue la manière dont les seg-
mens se comportent pour constituer une queue
courte, terminée inférieurement par l'anus.
4. ^. Anus très-grossi vu de face; il est ovale et en-
touré de plis.
222 EXPLICATION DES PLANCHES.
4. ^- Quatrième paire de pieds très-grossie, dans la-
quelle on reconnaît la rame dorsale, munie
d'un faisceau de soies subulées , qui se dirige
en avant et en dehors , et la rame ventrale lu-
nulée. Toutes les autres paires de pieds y jus-
qu'à la seizième inclusivement, présentent une
conformation analogue.
4. ^Oé Paraît être un détail microscopique, peut-être de
quelque membrane ou de la ligne granuleuse,
qu'où distingue a la partie inférieure du corps
dans la figure 4- ^•
PLANCHE 2.
EUPHROSYNES, PLÉIONES, ARISTÉNIES.
Genre EUPHROSYNE, EUPHROSTNEK
FiG. X BT a.
Ce genre, de Tordre des ne'rëidees et de la famille
des amphinomes, a été' distingue par M. Savigny , qui
lui donne pour caractères distinctifs : trompe sans pa-
lais saillant ni stries dentelées ; antennes extérieures et
mitoyennes nulles , l'impaire subulee; branchies subdi-
visées en sept arbuscules rameux, situés derrière les
pieds , et s'étendant d'une rame à l'autre' ; un cirre sur-
numéraire à toutes les rames supérieures. Ces caractères
* Savigny, loco citato, H. N., tome xxi, page SgS.
* C'esL'à'dire, de la base des rames dorsales à ceUe des r^pes ventrales.
ANNELIDES. PL. a. 228
sont très-reconnaissables dans les deux espèces nou-
velles décrites et figurées par M. Savîgny.
n. I . EuPHROSTNE laureAlTa , Euphrosyne laurifere.
Cette espèce se trouve assez communément sur les côtes
de la mer Rouge ; les branchies sont d'une belle couleur
rouge ; le corps est d'un gris-rougeâtre tirant au violet.
I. /. Individu grossi vu en dessus^ le nombre des an-
nea'^x du corps est de quarante-un. i* le même
de grandeur naturelle.
I. 2. Individu grossi et vu en dessous.
I. 3, Partie antérieure du corps très grossie, vue en
dessus , et montrant la tête munie d'une ca-
roncule qui supporte les yeux; on distingue
au devant d'eux, et sur la ligne moyenne du
corps, une petite antenne subulée; les pieds
sont très-visibles j on reconnaît facilement le
cirre surnuméraire , le rang de soies supérieur
et les branchies , qui dépassent toutes ces par-
ties et cachent un peu le cirre supérieur.
I. ^. La même partie antérieure du corps en dessous;
on voit les deux lobes qui appartiennent a la
tête, et en arrière la bouche, dont la trompe
est rentrée^ les pieds sont très-distincts; on
reconnaît le cirre inférieur, le rang inférieur
de soies et les extrémités rameuses des bran-
chies.
I . <^. La même partie antérieure et inférieure du corps ,
avec la trompe saillante.
I. 6*. Trompe détachée du corps et laissant voir son
ouverture circulaire.
I. 7. Un des pieds vu par devant :>toutes les parties
224 EXPLICATION DES PLANCHES.
qui le composent sont rendues très-distinctes
par l'excessif grossissement qu'on lui a donné;
on aperçoit les branchies qui représentent des
espèces d'arbrisseaux alignés transversalement ,
et étendus de la base des rames dorsales a celle
des rames ventrales : ces parties sont encore
plus visibles dans la figure x. 8.
I. ft Le même pied vu par derrière : on reconnaît fa-
cilement les diverses parties qui le constituent.
En examinant cette figure d^ dehors en dedans
ou de droite a gauche, on voit d'abord le cirre
inférieur et le faisceau inférieur de soies ; puis
les branchies, entre lesquelles on distingue,
vers le quart interne du pied , le cirre supé-
rieur , qui est droit, et plus loin le cirre surnu-
méraire , qui est légèrement flexueux et obli-
que. Vers le quart interne du pied, les deux
cirres et les arbuscules de branchies masquent
le faisceau supérieur de soies ; elles sont roides
et aiguës , et alignées transversalement comme
les dents d'un peigne.
1 . ^. Partie po'^lérieure du corps vue en dessous et très-
grossie : on remarque la dernière paire de pieds
réduite a deux petits appendices globuleux,
que M. Savigny considère comme des cirres
rudimentaires.
IL 2. EuPHROSYNE MYRTOSA , Euphwsyne mjfrti/ere.
Cette espèce, beaucoup plus petite que la précédente,
habite comme elle les côtes de la mer Rouge; elle est
d'une couleur violet foncé avec quelques reflets.
2. /. Individu du golfe de Soueys, très-grossi et vu
en dessus j on compte trente-six anneaux au
ANNELIDES. PL. 2. aaS
corps» Du reste , l'organisatiûil eitérieure est
très^analogue à ce qu'on remarque dans Peu-
phrosyne laurifère; ce qui nous permettra
d'abréger l'explication des détails, z' indique la
grandeur naturelle^
2. 3. Partie antérieure du corps très-grossîe et vue en
dessus ; la caroncule offre un double silloné
2. 4- La même partie vue en dessous.
2. 6i Un des pieds excessivement grossi , vu en devant j
on remarquera que les soies supérieures dépas-
sent les branchies , ce qui est le contraire de ce
qu'on voit dans l'espèce précédente : le cirre
surnuméraire , le cirre supérieur et le cirre in-
férieur sont visibles»
2» 6*. Le même pied vu par derrière; toutes les parties
en sont parfaitement reconnaissables : l'inser-
tion des branchies et de la rangée de soies ,
tant supérieures qu'inférieures, est fort dis-
tincte. On voit aussi les trois cirres , c'est-à-
dire en allant de dedans en dehors de la figure :
le cirre surnuméraire , le cirre supérieur et le
cirre inférieur.
Genre PLÉIONE, PLEIONEK
FiG. 3.
M. Savigny, qui a établi ce genre, le place dans
Tordre nombreux des néréide'es et dans la famille des
amphinomes , entre les cloës et les euphrosynes , dont
il le distingue par ces caractères : trompe pourvue d'un
double palais et de stries dentelées, antennes extérieures
' Sayigny, loco citato, H. N., tome zzi, page 390.
H. N. XXII. i5
aa6 EXPLICATION DES PLANCHES.
et mitoyennes sul^ulees , l'içipaire de même ; branchies
en forme de houppes ou de buissons touffus , recouvrant
U base des rames supérieures; point de cirres surnu-
méraires.
M. Savigny a décrit six espèces : une seule est propre
à la mer Rouge ; il la représente ici avec détails.
II. 3. Pleiowe alcyouîa, Pléione alcyonienne.
Cette petite espèce est commune sur les cfttes de la mer
Rouge ; elle est d'une couleur bleu-violet à reflets légers.
3. / . Individu du golfe de Soueys , grossi et vu enr des-
sus 9 on compte soixante-sept anneaux, l' gran-
deur naturelle.
3. 2. Le même vu en dessous.
3. 3. Partie antérieure du corps vue en dessus et très-
grossie : on distingue parfaitement , sur la ligne
moyenne, la caroncule, qui est ovale et on-
dulée sur ses bords; au devant d'elle on voit
l'antenne impaire beaucoup plus petite que les
quatre autres; celles-ci sont d'abord les deux
antennes mitoyennes, et, plus en dehors^ les
deux antennes extérieures; viennent ensuite
le$ pieds , auxquels on reconnaît distinctement
des cirres supérieurs , des cirres inférieurs, des
' soies et des branchies : ces dernières ne com-
mencent qu'à la seconde paire. \
3. 4: La même partie , c'est-a-dire la tête et les quatre
premiers anneaux du corps vus en dessous.
3. 6, Un des pieds excessivement grossi et vu en de-
hors et en dessus : la rame ventrale et la rame
dorsale se ressemblent beaucoup; celle-ci est
pourvue postérieurement de branchies très-
ANNEUDES. PL. a. 227
courtes, consistant en des rameaux cylindri-
ques a peu près égaux : les soies sont très-
nombreuses et capillaires; on remarque au
milieu d'elles le cirre supérieur, qui est plus
long que l'inférieur ; la rame ventrale est pour-
vue d'une touffe de soies plus courte et d'un
petit cirre ; elle n'a point de branchies.
3. 6*. Le même pied vu en dedans et en dessous : dans
ce sens, la branchie de la rame supérieure se
trouve cachée.
Genre ARISTÉNIE, ARISTENIAK
FiG. 4.
M. Savigny, dans son Système des annelides ^ a parle
très-succinctement de ce nouveau genre , de l'ordre des
ne're'îde'es : il pense qu'on doit le rapporter à la famille
des amphinomes ; et comme il avait à son égard plu-
sieurs points à éclaircir , il se reservait d^en parler en
détail dans TExplication sommaire des planches ; il se-
rait donc possible que la figure qu'on a sous les yeux ne
fût pas de'finitivement achevée, et qu'elle eût dû subir
quelques changemens. Quoi qu'il en soit, on remarque
que ce genre diffère essentiellement de tous ceux de la
famille des amphinomes , par le nombre des cirres , qui
n'est pas moins de sept pour chaque pied. On ne con-
naît encore qu'une espèce.
n. 4- Aristenia conspurcata, Aristénie boueuse.
Cette espèce a été recueillie sur les côtes de la mer Roug^.
' Savîgnj, loco cUatOy H. N., tome xzi, page 396.
i5.
328 EXPLICATION DES PLANCHES.
4. t> Individu gtossi et vu -en dessus; 4'cxtréinîté la
plus grêle paraît incomplète. ^' le même de
grandeur naturelle.
4. «. La grosse extrémité du corps tres-grossie et vue
en dessous.
4* 3. La même partie vue en dessus ; on distingue
très-bien l'insertion des branchies.
4. 4* Un des segmens du corps vu en dessous et grossi
excessivement. L'absence de tout renseigne-
ment ne nous permet pas d'entrer dans de plus
longs détails'.
PLANCHE 3.
POLYNOÉS, HÉSIONES.
Genre POLYNOE, POLYNOEK
FiG. I ET a.
Le genre poljnoé a ete distingue des aphroditcs par
M» Savîgny , qui le classe dans l'ordre des ne're'idëes ,
et le rapporte à la famille des aphrodites, en lui assi-
gnant pour caractères distinctifs : trompe pourvue de
mâchoires cornées , couronnée à son orifice de tenta-
cules simples j branchies cessant d'alterner avec la vingt-
troisième paire de pieds; des e'iytres. M. Savîgnjr a
décrit avec soin sept espèces qu'il a eu occasion d'ob-
server 9 et il en a mentionne sept autres , qu'il n'a pu
voir : il a représenté deux espèces de la mer Rouge.
' Savigoy, loco ciuuo, H. N., tome xzi, page 345.
ANNELIDES. PL. 3. aag
m. j . PoLYNOE muricata , Polynoé épineuse.
Cette espèce est commune dans le golfe de Soueys; elle
rampe au fond de l'eau , sur les pierres. On Ta confon-
due avec les oscabrîons.
/.
Individu très-grossi vu en dessus ; on peut comp-
ter facilemeut les élytres qui recouvrent tout
le corps y en s'imbriquant très-exactement avec
celles du côté opposé. i' est la grandeur natu-
relle de cette espèce.
I. 2. Le même individu très-grossi et vu en dessous^
on distingue la série des pieds qui sont trop
courts pour dépasser les élytres ^ et sont cachés
par elles.
1 . 3» Partie antérieure du corps excessivement grossie
et vue en dessous j on a détaché les deux pre-
mières paires d'élytres. Il est facile de recon-
naître la nature des appendices nombreux qu'on
' s^perçoit. En procédant de dedans eu dehors ,
on -voit que l'antenne impaire manque ; mais il
existe deux antennes mitoyennes , menues, de
deux articles, et, en dehors , deux autres an-
tennes beaucoup plus fortes et plus longues ^
sans articulations distinctes. Plus extérieure-
ment encore , on voit les cirres tentaculaires ,
qui sont un peu moins avancés que les antennes
extérieures j enfin , on distingue les premières
paires de pieds. Les yeux sont au nombre de
quatre j deux sont très- visibles , et les deux au-
tres cachés.
I . i/. La même partie antérieure du corps en dessous,
laissant voir plus distinctement les pieds et les
cirres tentaculaires.
23o EXPLICATION DES PLANCHES.
I . . ^. Trompe excessivement grossie , ipontri^nt , dans
leur position naturelle , les mâchoires au nom-
bre de quatre et tridentées.
1 . 6*. Mâchoires vues de profil , en dedans et en de-
hors.
I. 7. Une des élytres excessivement grossie et repré-
sentée au trait pour montrer son contour.
1 . & Un des pieds de la partie moyenne du corps , vu
en arrière et très-grossi : on reconnaît que les
deux rames sont très-rapprochées et réunies en
une seule} on distingue supérieurement un
long appendice, c'est le cirre supérieur; on
voit au-des$ous le çirre ii][férieur, qui est co-
nique et très-court y et, entre eux, le faisceau
de soies inférieur, qui, dans cette position,
masque un fçiisceau supérieur, composé de
soies plus fines et rayonnantes.
1. ^. Le même pied vu en devant et montrant le fais-
ceau supérieur, dont les soies sont fines, flexi-
bles , touffues et très-divergentes.
2. /o. Un des pieds grossi et manquant de cirre supé-
rieur,
a. f /. Un des pieds de la partie postérieure du corps;
il est pourvu d'un cirre supérieur et d'un cirre
inférieur , a peu près également développés.
III. 2. PoLTiroE iûipatiens, Pol/pioé "vésiculeuse.
Cette espèce , dit M. Savîgny, chemine sur le sable , en se
balançant avec assez de vivacité.
2, z. Individu très-grossi vu en dessus; on n'a laissé
subsister que trois élytres , mais il est aisé de
reconnaître de chaque côté leur point d'inser-
tion , ou les pédoncules qui leur donnaient atta-
ANNELIDËS. PL« 3. a3i
che ; on ea compte douze paires. 2' indique la
grandeur naturelle.
a. 2. Le même vu en dessous.
a. 3. Partie antérieure du corps vue en dessus et très-
grossie.
a. 4- La même partie vue en defôou«, av^ec la trompe
peu saillante.
a. 6, Trompe saillante , montrant a l'extérieur ses ten-
tacules, et intérieurement quatre mâchoires
simples.
a. 51 Partie postérieure du corps très-grossie et vue
en dessus.
a. 7. Une des élytres (la seconde qu^on voit a gauche
dans la figure) extrêmement grossie, et sem-
blant remplacer le oirre supérieur.
a. ^,,9, /o. Trois sortes de pieds pris à divers points du
corps , et dans lesquels on distingue les diffé-
rentes parties qui ont été énumérées dans l'es-
pèce précédente.
Geni^ HÉSIONË, HESIONËK
FiG. 3.
m
C'est à M. Savîgny que ron doit rétablissement de
ce nouveau genre , de Tordre des ne're'ide'es et de la fa-
mille des néréides , section des néréides glycériennes;
il a pour caractères distinctifs, suivant lui : trompe
sans tentacules à son orifice; antennes égales; première,
deuxième , troisième et quatrième paires de pieds con-
verties en huit paires de cirres tentaculaires; tous les
■ Savigny, loco ciuuo, H. N., tome xzi, page $67.
232 EXPLICATION DES PLANCHES.
cirres très-longs , filiformes et rëtractiles ; point de bran-
chies distinctes.
M. Savignj ne décrit que deux espèces; celle <ju*il
figure est très-remarquable.
III. 3. Hesicke splendida, Hésione éclatante.
Cette espèce, qui habite la mer Ronge, se trouve aussi
sur les côtes de llle-de-France; sa couleur est le gris de
perle avec de très^beaux reflets; une bandelette plus
éclatante occupe le ventre, et est étendue de la trompe
à l'anus.
3. ;. Individu du golfe de Soueys, grossi et vu en des-
sus; on4;ompte dix-huit anneaux au corps et
dix-sept paires de pieds , dont la dernière paire
est excessivement petite , et située sur un an-
neau arrondi qui porte l'anus. Antérieurement
on voit huit paires de cirres tentaculaires , ré-
tractiies^, et comme groupés entre eux. z' est
la grandeur naturelle.
3. 2. Le même individu grossi et vu en dessous.
3. 3. Partie antérieure du corps vue en dessus et très-
grossie : on distingue parfaitement les huit
paires de tentacules; deux d^entre elles sont
rétractées. En arrière on remarque la première
^ paire de pieds.
3. 4' La même partie antérieure du corps vue en des-
sous , laissant voir la trompe.
3. 6, Partie postérieure du corps vue en dessus, et
montrant les deux derniers anneaux avec leurs
deux paires d'appendices.
3. ^et 7^ Deux paires de pieds ambulatoires, vues de trois
' Il y eo a deux pairçs rétractées.
ANNELIDES. PL. 4. 233
quarts en dessous ; ils sont composés d'une seule
rame, et n'ont qu'un faisceau de soies; les cir-
res sont rétractiles, les supérieurs sont plus
longs que les inférieurs , et ressemblent beau-
coup aux cirres tentaculaires.
PLANCHE 4*
LyCORIS, SYLUS,
Genre LTCORIS, LYCORISK
FiG. X KT a.
Ce nouveau genre, dont rétablissement appartient à
M. Savigny, prend place dans l'ordre des ne're'ide'es et
dans la famille des néréides , section des LYcoRiEivrnss.
Ses caractères distinctifs sont : trompe sans tentacules
à son orifice ; antennes extérieures plus grosses que les
mitoyennes; première et seconde paires de pieds con-
verties en quatre paires de cirres tentaculaires; des
branchies distinctes des cirres.
Ce genre , dont les espèces sont nombreuses, en ren-
ferme deux assez remarquables , que M. Savîgny a re-
présentées dans les moindres détails.
IV. I . Ltcoris œgyptia , Lycoris égyptienne.
Cette espèce est ordinairement logée dans un fourreau
membraneux ; elle est commune dans les interstices des
roches et sons les fucus.
* Savigny, loco citato, H. N., iCiiic xxi, page 355.
234 EXPLICATION DES PLANCHES.
I . /. Individu du golfe de Soueys , grossi et vu en des^
sus; sa couleur, dit M. Savigny, est gris-rou-
geàtre, tirant au vineux, plus intense sur h
dos, près de la tête, et sans beaucoup de re-
flets ) les rames dorsales sont marquées d'une
tache brune, et entourées d'un petit cercle
brun a la base de la branchie; la ligne médiane
parait rouge dans l'animal vivant ; le corps est
généralement composé de cent seize segmens.
i' portion de cet. individu de grandeur natu-
relle.
T. 2. Portion antérieure du même grossie et vue en
dessons
1 . 3, Partie antérieure du corps trës-grossie et vue en
dessus : on distingue la tête, qui est libre et
rétrécie en devant ; elle supporte quatre yeux
et quatre antennes : deux mitoyennes , courtes ,
filiformes, insérées devant le front, et deux
extérieures , placées sur les côtés , et beaucoup
plus grosses , comme urcéolées; de chaque côté,
les cirres tentaculaires allongés, détachés et
inégaux ; postérieurement on voit la première
paire de pieds ambulatoires, et Panneau du
corps qui la supporte.
I. i^. La même partie, en dessous; on voit l'ouverture
de la trompe qui est rentrée.
T . 6, Partie antérieure du corps vue en dessus , avec
la trompe allongée et les mâchoires saillantes.
■\. 6. Une des mâchoires excessivement grossie; elle
est dentelée , pointue et courbée en faux.
\ . ^, Partie postérieure du corps très-grossie et vue en
dessus ; on remarque quatre anneaux suppor-
ANN£LU>£S. PL. 4- ^35
tant chacun une paire de pieds ambulatoires,
et le dernier segment donnant insertion a deux
longs appendices, que M. Savigny désigne
sous le nom de pieds stjrlaires,
8. Coupe transversale d'un anneau pris vers la par-
tie moyenne du corps, et muni de ses pieds
ambulatoires.
^. Un des pieds ambulatoires excessivement grossi,
et pris xà la partie antérieure du corps. En
procédant de haut en bas , on voit le cirre su-
périeur plus long que l'inférieur, et dépassant
les branchies, ce qui n'a lieu qu'à la partie
antérieure et postérieure du corps; au-dessous
sont les branchies au nombre de trois , et figu-
rant trois appendices cylindriques égaux entre
eux; plus bas est le cirre inférieur; près du
bord de la branchie moyenne , on voit l'extré-
mité de quelques-unes des soies du pied.
10. Un des pieds ambulatoires excessivement grossi,
et pris a la partie moyenne du corps; on peut
le partager en rame dorsale et en rame ven-
trale : il existe trois branchies inégalement
développées; la première se voit sous le cirre
supérieur , qui ne la dépasse pas ; la seconde ,
sous la rame dorsale, elle fixe en quelque sorte
sa limite ; la troisième est placée sous la rame
ventrale, au-dessus du cirre inférieur. Indé^
pendamment de ces diverses parties, on aper-
çoit a la rame dorsale un faisceau unique de
soies , et a la rame ventrale deux faisceaux de
soies.
Un des pieds ambulatoires excessivement grossi.
//.
236 EXPLICATION DES PLANCHES.
et pris en arrière du corps : on reconnaît les
diverses parties constituantes du pied ; le cirre
supérieur dépasse la première branchie, les
autres branchies vont en décroissant.
IV. 2.* Ltcoris nuntia, Lycoris messagère.^
Cette espèce, qui est très-agile, ne paraît pas avoir de
fourreau.
2. /. Individu du golfe de Soueys, grossi et vu en des-
sus ; sa couleur est d'un gris d^ perle avec de
beaux reflets 3 le corps est formé de cent dix-
huit segmens et plus. Cette espèce offre, quant
aux parties essentielles , beaucoup d'analogie
avec la précédente; ce qui nous dispensera
d'entrer dans de longs détails pour la détermi-
nation des divers organes extérieurs, t' gran*
deur naturelle.
2. 2. Portion antérieure du corps grossie et vue en
dessous.
2. 3. Partie antérieure très-grossie et vue en dessus :
on distingue nettement la tête , les yeux , les
deux sortes d'antennes, la trompe saillante ,
» les mâchoires, les cirres tentaculaires et la
première paire de pieds ambulatoires.
2. ^. La même partie vue en dessous.
2. 6. La même partie antérieure très-grossie et vue de
profil ; la trompe est rentrée.
2. 6, Extrémité postérieure du corps très-grossie : on
* On trouve dans le Système des M. Savigny, 2 au Heu de 3 : en c fet,
annelides, H. N. , t. xxi, page 36o, on retrouve la même citation de la
la figure 3 citée pour cette espèce, figure 3 à la page 373, méis^e vo>
II y a évidemment erreur typogra- lume , pour une espèce du genre
phique; il faut lire , dans le texte de syllis.
ANNELIDES. PL. i^. aS;
distingue les pieds ambulatoires et les deux
pieds terminaux ou stylaires.
2. ;7. Coupe transversale d'un anneau moyen du corps ,
pourvue de sa paire de pieds ambulatoires :
ces pieds se distinguent essentiellement de
ceux de l'espèce précédente, par la longueur
presque toujours excessive du cirre supérieur.
a. 8. Une des premières paires de pieds ambulatoires.
2. ^. Pied ambulatoire pris à la partie moyenne du
corps.
2. /o. Pied de la partie postérieure du corps.
Genre SYLLIS, SYLLISK
FiG. 3.
Ce genre , fonde' par M. Savigny , appartient à son
ordre des nerëidees et à sa famille des ne'reides , section
des sYLLiÈNES , il a pour caractères distinctifs : trompe
sans tentacules, mais armée d'une petite corne à son
orifice 3 autennes extérieures et impaires moniliformes,
les mitoyennes nulles ; première paire de pieds conver-
tie en deux paires de cirres tentaculaires monilifo^mes,
les cirres supérieurs de tous les pieds suivans également
moniliformes ; point de branchies.
Ce nouveau genre ne renferme encore qu'une espèce.
IV. 3. Syllis monilaris, Sjllis monillaire.
Cette espèce est commune sur les côtes de la mer Rouge ;
elle agite continuellement ses cirres lorsqu'elle se dé-
place, et se meut en serpentant.
> Savigoj, loco citato, H. N., tome xxi, page S^a.
■f-H-
238 EXPLICATION DES PLANCHES.
3. / . Individu du golfe de Soueys , grossi et vu en des-
sus; sa couleur est d'un gris-rougeâtre avec
quelques reflets : on a compté jusqu'à trois
cent quarante-un segmens dans un individu
complet. 2^ grandeur naturelle.
3. 2, Portion antérieure du corps grossie et vue en
dessous : on remarque le profond sillon qui
parcourt le ventre.
3. 3. Partie antérieure du corps très-grossie et vue en
\ dessus : on distingue la tête dont le front est
échancré; elle supporte quatre yeux et deux
espèces d'antennes moniliformes; une impaire y
située sur la ligne moyenne du corps, et deux
extérieures. On voit un des cirres tentacu-
laires moniliformes, et deux paires de pieds
ambulatoires, dont le cirre supérieur est égale-
ment moniliforme, et peu différent des an-
tennes et des cirres tentaculaires.
3. i^. La même partie vue en dessous, montrant l'ou-
verture de la trompe; cette trompe n'a point
de mâchoires. .
3. ^. Extrémité postérieure du corps très-grossie et
vue en dessus : on distingue plusieurs segmens
pourvus chacun de leurs pieds ambulatoires ,
et le dernier muni de deux pieds stylaircs, qui
sont encore moniliformes.
3. 61 Section transversale d'un des anneaux du corps,
muni de sa paire de pieds.
3. 7. Un des pieds ambulatoires excessivement grossi :
ce pied est très-simple, il n'a qu'une seule
rame; on voit le cirre supérieur moniliforme
et très-développé, le faisceau de soie qui est
\
. ANNELIDES, PL. 5. aSg
unique , et le cirre inférieur inarticulé et co-
nique.
3. 8. Un des pieds ambulatoires vu supérieurement ^
et peut-être détaché de la partie postérieure
du corps.
PLANCHE 5.
LÉODICES, AGLAURES, QENONES, BDELLES,
PLANAIRES.
Genre LÉODICE, LEODICEK
FiG. I.
Ce genre, cre'e' par M. Savigny aux dépens de celui
des eunices , appartient à l'ordre des néreidées et à la
famille des eunices j il avoisine les œnones , les aglaures
et surtout les Ijsidices; mais il est distingué de tous
par ces caractères : trompe armée de sept mâchoires ,
trois du côté droit ,. quatre du côté gauche ; les deux
mâchoires internes et inférieures très-simples; antennes
découvertes, les extérieures longues, iSliformes, les
mitoyennes et l'impaire de même ; branchies pectinées ;
front à deux ou à quatre lobes»
M. Sayigny a décrit huit espèces , et en a figuré une«
V. I. Leodice antennata, Léodice antennée.
Cette espèce nage en agitant ses branchies ; on la trouve
communément sur les côtes de la mer Rouge, entre le»
' SaTÎgDjr, lœo ciUtto, H. N., tome xxi, page 377.
a4o EXPLICATION DES PLANCHES.
m
interstices des roches et dans les cavités des madrépores
ou des coquilles.
I . /. Individu du golfe de Soueys , grossi et vu en des-
sus : il est de couleur cendré-rougeâtre clair
avec les beaux reflets du cuivre de Rosette ; le
corps plus ou moins long, suivant qu^il est
formé de quatre-vingt-treize, quatre-vingt-
dix-neuf, cent trois, cent neuf et cent dix-
neuf anneaui^. i' grandeur naturelle d'un indi-
vidu; 2" grandeur naturelle d'un second indi-
vidu.
I . z. Portion antérieure du corps d'un individu grossi
et vu en dessous.
1 . 3. Partie antérieure du corps très-grossie : on voit
les deux lobes arrondis de la tête , et au-dessus
l'anteime impaire plus longue que les autres ,
et située sur la ligne moyenne du corps; en
debors sont les deux antennes mitoyennes, et
plus extérieurement les antennes extérieures ;
en arrière on voit le premier segment qui sup-
porte deux cirres tentaculaires plus courts
que lui et non articulés; vient ensuite le pre-
mier segment a pieds ambulatoires.
I. <^. La même partie vue en dessous, avec la trompe
cachée.
I. 5. Partie antérieure grossie et vue en dessous,
avec la bouche saillante : on distingue les mâ-
choires, dont on va voir le nombre et la
structure.
I . ff. La même partie vue de profil : les mâchoires sont
très-distinctes; en n'examinant qu'un côté, et
en allant de gauche a droite, on remarque
*
ANNELIDES. PL. 3. 24 1
une première màclioire étroite , non dentée ,
pointue; puis une seconde large, aplatie,
profondément crénelée, articulée sur le dos
de la première; vient la troisième mâchoire,
qui est demi-circulaire, concave et crénelée;
on voit, enfin, la troisième mâchoire égale-
ment circulaire, également crénelée et voûtée :
cette mâchoire , suivant M. Savigny, n^a point
de correspondante du côté opposé. La figure
laisse voir en outre les insertions des an-
tennes, du cirre tentaculaire et du pied du
côté gauche.
I. 7. Tête vue en avant avec les mâchoires saillantes.
I. 8. Bouche vue en dessous avec les mâchoires écar-
tées : on en compte quatre au côté gauche de
Panimal et trois à droite.
t. ^. Toutes les mâchoires détachées de ta houche et
vues en dessus : on peut en distinguer quatre
k gauche et trois k droite.
1 . ;o. Troisième et quatrième mâchoires isolées et gros-
sies.
I . ;/. Première et seconde mâchoires détachées et mon-'
trant la manière dont elles sont unies entre
elles.
I . zz. Deux appendices qui paraissent être la lèvre in-
férieure.
1 . 23. Partie postérieure du corps grossie et vue en des-
sous : on distingue plusieurs paires de pieds
ambulatoires, et la dernière qui est changée
en deux filets terminaux; ce sont les pieds sty-
laires.
1 . 24. Section transversale d'un anneau pris k la partie
H. N. XXII. 16
2it2 EXPLICATION DES PLANCHES.
moyenne du corps. U est pourvu de bran-
chies»
I. z5. Un des pieds ayant le cirre supérieur, le cirre
inférieur et les soies fort distincts,
1. iG. Un des pieds de la partie moyenne du corps,
pourvu d'un beau rameau branchial, qui
s'élève au-dessus du cirre supérieur.
i. tj. Autre pied pris a la partie postérieure du corps,
et offrant les mêmes parties moins dévelop-
pées^ le cirre inférieur est moins conique et
plus allongé.
Qenre AGLAURE, AGLAURAK
Fio. d.
Ce nouveau genre , qui appartient à l'ordre des ne'-
réidees et à la famille des eunices , a éié fonde par
M. Savigny , qui lui a donne' pour caractères distinc-
tifs : trompe armée de neuf mâchoires , quatre du côté
droit , cinq du côté gauche^ les deux mâchoires inté-
rieures et inférieures fortement dentées en scie ; an-
tennes couvertes , les extérieures nulles , les mitoyennes
et l'impaire très-courtes ; branchies indistinctes j front
caché sous la saillie antérieure du premier segment,
qui est divisé en deux lobes.
V. 2. k&iuîLVBjLtvX^iàdL^ jiglaure éclatante.
Cette espèce , la seule que l'on comiaîsse , a été recueillie
sur les côtes de la mer Kouge.
2. z. Individu grossi et vu en dessus; il est de couleur
cendré-bleuâtre, imitant celle de l'opale, avec
i Sayigny, loco citatOy H. N., tome xxi, page 385.
ANNELIDES. PL. 5. ^43.
des reflets très-éclatans; le corps est long de
dix pouces y on lui compte deux cent cin-
quante-trois segmens. i' est une portion an-
térieure du corps de grandeur naturelle.
2.. Portion antérieure du même individu , vue en
dessous et grossie.
5. Les trois segmens les plus antérieurs du corps,
vus en dessus : le premier segment est très-
grand et bilobé, on aperçoit entre les deux
lobes Tantenne impaire ^ le troisième segment
supporte la première paire de pieds ambula-
toires.
4. La même partie vue en dessous : on distingue la
tête y qui était cachée par le prolongement du
premier segment ; entre elle et celui-ci appa-
raissent les trois antennes, Pantenne impaire
et les deux antennes mitoyennes; elles sont
très-courtes et coniques.
5. La même partie de profil et montrant distincte-
ment les mêmes organes.
6. Les mâchoires très-grossîes, vues en dessus. Il en
existerait, suivant M. Savigny, cinq a gauche
et seulement quatre a droite; si on observe la
mâchoire postérieure du côté droit j on s'aper-
çoit qu'elle est profondément échancrée et ter-
minée par un double crochet , comme si elle
résultait de deux dents soudées entre elles.
En adoptant cette manière de voir, on trou-
verait h droite le même nombre de dents qu'a
gauche. Les deux dents postérieures sont fixées
sur une tige commune beaucoup plus longue
qu'elles.
16.
%l^ EXPLICATION DES PLANCHES.
2. 7. Mâchoires du côté gauche, vues de profil et ea
dedans.
a. %. Lèvre inférieure formée par deux pièces distinctes.
2. Q. Coupe transversale d'un segment de la partie
moyenne du corps.
2. 10. Un des pieds voisins de la tête : on distingue très-
bien les soies et les deux cirres^ Pun supérieur
et l'autre inférieur; ils sont ovales-oblongs,
et moins saillans qu^aux paires de pieds plus
éloignées de la tête. y
2. II. Un des pieds pris a une grande distance de la
tête : on reconnaît les mêmes parties que dans
le pied précédent; les deux cirres sont propor-
tionnellement très-longs.
Genre ŒNONE, ŒNONEK
Fia. 3.
M. Savigny est l'auteur de ce nouveau genre ; il le
place dans l'ordre des nërëidees , et le rapporte à la
famille des eunices , en lui assignant pour caractères
distinetifs : trotnpe armée de neuf mâchoires , quatre
du côte droit, cinq du côte gauche; les deux mâchoires
intérieures et inférieures fortement dentées en scie;
antennes comme nulles ; branchies indistinctes; front
cache sous le premier segment , dont la saillie antérieure
est arrondie.
On ne connaît encore qu'une espèce.
V. 3. Œjxonè lucida, Œnone brillante.
Cette espèce a été recueillie sur les côtes de la mer Rouge.
' Savigny, loco càato, H. N., tome xxx, page 386.
ANNELIDES. PL. 5. a^S
3. /. Individu grossi et vu en dessus : le corps est de
couleur cendré-bleuàtre avec de riches reflets j
sa longueur totale est d'un pouce , et il est formé
de cent quarante-deux segmens. i' indique la
grandeur naturelle.
3. %. Extrémité antérieure du corps très-grossie : la
tête est bilobée, et se trouve ordinairement
cachée par le premier segment, qui est arrondi
en avant et fort grand j le second segment est
plus long que le troisième, celui-ci supporte
la première paire de pieds; les yeux sont peu
distincts, mais cependant visibles.
3. 5, La même partie vue en dessous avec la trompe
assez saillante.
3. 4. La même partie vue de profil.
3. 5. Les mâchoires très-grossies et vues en dessus et
en avant : on en compte cinq à gauche et qua-
tre k droite; la mâchoire intérieure, ou la plus
grosse du côté droit, offre deux crochets comme
dans le genre précédent; on pourrait la consi-
dérer comme double.
3. 6. Les mêmes mâchoires vues en dessous : on dis-
tingue la lèvre inférieure représjçntée au trait
dans sa position naturelle.
3. 7. Partie postérieure du corps grossie : chaque seg-
ment est pourvu d'une paire de pieds ambu-
latoires.
3. 8. Coupe transversale d'un segment du corps.
3. ^. Un des pieds du segmeat précédent très-grossî :
on reconnaît les deux rames ayant chacune
leur cirre; le faisceau inférieur de soies est
très- visible.
246 EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre BDELLË, BDELLA^.
Ce genre , de Tordre des hirudinees et de la famille
des sangsues , a été fondé par M. Savigny , qui lui a
donné pour caractères distinctifs : ventouse orale assez
concave , à lèvre supérieure demi-circulaire , creusée par-
dessous d'un canal en triangle j mâchoires grandes j
ovales , sans denticules ; huit yeux disposés sur une
ligne courbe , les deux postérieurs un peu isolés ; ven-
touse anale, obliquement terminale. Ces caractères,
mis en opposition avec ceux des genres sangsue, hae-
mopis, nephelis et elepsinë, rendent la distinction
facile* On ne connaît encore qu'une seule espèce de
bdelle.
V. 4* Bdella Nilotica , Bdelle du NiL
Elle habite les eaux douces de TÉgypte.
4* t> Individu de grandeur naturelle, figuré dans un
état d'extension; il est de couleur brun-mar-
ron en dessus, et d'un roux vif en dessous.
4* 2. Le même individu contracté et vu du côté gau-
che.
4* 3, Le même également contracté et vu en dessous :
on remarque, vers la partie antérieure, deux
orifices pour les organes générateurs ; le pre-
^lier livre passage a la verge, et le second est
Couverture de la vulve.
4* 4* Partie antérieure du corps vue en dessus et très-
■ SavigDy, loco citato, H. N., tome zxi, page 4^4*
ANNELÈDES. PL. 5. 2^7
grossie : on distingue les huit yeux ; six sont
placés transversalement sur le premier anneau y
les deux autres sont situés plus en arrière^ sur
le troisième segment du corps j on les distingue
moins facilement.
4- S. Ventouse orale grossie et représentée de face :
on voit que la lèvre supérieure est interrom-
puç inférieurement par un canal triangulaire;
on aperçoit nettement les trois mâchoires.
4. 6. Ventouse orale très-grossie, semblant appartenir
au même individu : on a fendu la bouche pour
montrer la forme des mâchoires latérales et
l'entrée de l'œsophage.
M. Savîgnj, voulant sans doute faire ressortir les caractères
des parties de la bouche du genre bdelle , a représenté , à
côté , la ventouse orale d'une espèce du genre hsemopis.
5. 2, Ventouse orale d'une espèce du genre hœmopîs ' :
la lèvre supérieure est très-avancée j les mâ-
choires sont armées de deux rangs de denti-
cules.
5. :i. La mâchoire impaire excessivement grossie \ ou
lui compte neuf doubles denticules noirâtres.
Nota. M. Savîgny a fait ajouter, dans les planches des Sme-
lîdes et à la suite des sangsues , deux figures de planaires. On sait
qu'il existe des doutes sur la place qu'il convient d'assigner à ce
genre curieux ; les uns le rapportent à la classe des vers , les
autres pensent qu'il avoisîne les sangsues : M. Savîgny semble
avoir adopté cette dernière opinion lors de la confection des
planches de cet ouvrage ; mais il l'a sans doute abandonnée plus
' Cest probablement la sangsue de cheval , hœmopis sanguisorha.
348 EXPLICATION DES PLANCHES.
tard, puisque le gepre igilan^ire ne se trouYe pas mentîoimé dans
son Sjrstème des anndides^. Quoi qu^il en soit de cette question,
qu'il n'est pas nécessaire de décider ici 9 M. Sayigny a fait repré-
senter deux espèces très-différentes de planaires sous les n®'. 6
et 7. Elles paraissent nouvelles : nous proposons de donner à
l'espèce figure 6 le nom de M. MuUer, planeaia MuSeri; l'es-
pèce figure 7 sera dédiée à Pallas , planana PàUasti. Nous ne pos-^
sédons aucun renseignement sur ces deux espèces.
> Savigoj, Içço cUatOy H. N., tome xzi, page 3a5.
EXPLICATION SOMMAIRE
DES PLANCHES
DE CRUSTACÉS
DE LTÊGYPTE ET DE LA SYRIE,
Publiées par Jules-Césab SAVIGNY,
BIimaE DE l Tjwitut ;
07F1UHT un BXPOSi DB8 CÀKACTXRSS HÀTmLBLS DBS OBHKBS
ÀYEC LÀ DMTINCTXOH DB» BSrikCBS,
PAR VICTOR AUDOUm*.
KMWfcmtH M WIWl
OBSERKiTIONS PRÉUMINJIRES.
Vjixtte grande classe du règne animal comprend tous
les animaux articules , h pieds articules et respirant par
des branchies. Leur circulation a lieu de la manière
suivante : le sang, qui a respiré, se rend des branchies
dans le cœur, qui le distribue à tout le corps, d*où il
revient aux branchies ' . Ces branchies sont des pyra-
* Voyez ci-demiB, page m, la oinr,|KMirl'auTOiUBiiATinuiLX>Bi»
Not0 concemani PJBxpUcaUoniom^ L^mmAOB.
maire des planches dofU les dessins ' Ce mode de circulation a été
ont éiéjhumis par M. J.-C. Sati- démontré par les recherches que
25o OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
mides composées de lames ou hérissées de filets , de pa-
naches ou de lames simples, et qui tiennent en général
aux bases d'une partie des pieds. Ceux-ci ne sont jamais
en faombre moindre de cinq paires , et prennent des
formes variées selon le genre de mouvement des ani-
maux : il y a généralement quatt'e antennes , des mâ-
choires proprement dites et des pieds-mâchoires. Tels
sont les caractères essentiels de la classe des crustacés.
Nous n'entrerons ici dans aucun détail qui allongerait
lexplication très^sommaire que nous devons donner
des planches. Les lieux d'habitation des crustacés sont
très-variés; les uns, et c'est le plus grand nombre,
habitent la mer, et vivent sur la plage, entre des ro-
chers ou bien à de grandes profondeurs; les autres se
rencontrent dans les eaux douces; plusieurs sont ter-
restres , recherchent l'humidité , se cachent sous les
pierres, et se creusent quelquefois des terriers assez
profonds. Les espèces propres à cette classe sont très-
nombreuses : M. Savigny a eu occasion d'en observer
plusieurs qui se rapportent à des ordres, à des familles
et à des genres différens.
MM. y. Aadouio et Milne Edwards ' cadéibie , paraîtront bi«aii6t dans le
ont présentées dernièrement à Tin- Recueil des Saisons étrangers,
stitnt, et qnî; par décision de TA-
4
CRUSTACES. 25 1
■<»W<l)><<W>Ml<MIWW<l>flWl<l»IW>IW<tW>WI«WW<>IIW>WWIlllW^
r /
EXPLICATION GENERALE
DES LKTTEES ET AUTRES SIGNES AFFECTÉS A CHAQUE ORGANE,
ET QUI ONT ixi EMPLOTISS
DANS LEg FLANCHES DES CRUSTACis.
Lettres et lignes.
a ou â, la lèvre supérieure isolée ou réunie au chaperon (ce-
lui--ci n'ayant pas alors de lettre qui le désigne spécia-
lement). — a', chaperon.
e, la langue.
i , les mandibules , qui correspondent aux mandibules des
insectes. — i^, les mêmes au simple trait; o, palpe des
mandibules ; o', détails de cette partie.
o , les premières mâchoires ou mâchoires proprement dites
des insectes ; — i, leur lame intérieure ; ^ - ô , leur
palpe.
u , les secondes mâchoires ou la lèvre inférieure des insectes.
y, le pharynx.
ae , les yeux.
œ , les organes de Touïe.
j , les antennes extérieures ou inférieures.
V , les antennes intérieures ou supérieures. — v', les mêmes.
au simple trait , ou Men un détail grossi d'une ou de
plusieurs de leurs parties.
b , premières mâchoires auxiliaires des crabes (elles coires-.
pondent à la première paire de pattes des insectes).
25a OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
Lettrcf cl signet.
c, secondes mâchoires auxiliaires (dans plusieurs crustacés
ces deux m&choires sont encore converties en véri-
tables pattes ; dans les arachnides, elles constituent les
forcipules).
d, troisièmes mâchoires auxiliaires.
f, premières patteâ des crabes, ou quatrièmes de la série, à
partir de la bouche proprement dite.
g, secondes pattes, ou cinquièmes de la série.
h, troisièmes pattes, ou sixièmes de la série.
k, quatrièmes pattes, ou septièmes de la série.
1 , cinquièmes pattes , ou huitièmes de la série.
m, premières pattes abdominales dans tous les crustacés, ou
neuvièmes de la série,
n, deuxièmes pattes abdominales,
p , troisièmes,
q, quatrièmes,
r, cinquièmes.
s, sixièmes, converties ordinairement en larges appendices,
t, dernier anneau ou plaque d^ l'abdomen.
Les pièces qui coiixposeat les. appendices articulés, a quel-
que partie du corps que ceux-ci appartiennent, sont dési-
gnées par des lettres italiques propres a chacune d'elles :
Lettres et signes. ^
b, hanche (un article seulement, ou bien deux, en y com-
prenant le premier article de la cuisse, quand celle-ci
en a trois).
c, cuisse. — r, ^ division extérieure de la cuisse , lorsqu'elle
est bifide. ^^ ç, article terminal de cet appendice ex-
térieur.
d, jambe. — df, son second article.
/, tarse (dans certaines parties ce taiç'se concourt à former
la pince).
D, abdomen.
H , anus.
CRUSTACES. 253
Lettres et signet.
(/> , est le signe du mâle*
$ , est le signe de la femelle.
Il n^a pas toDJoars été facile de distinguer les sexes, lorsque les figures
n^étaient Tues que sur le dos.
IiCttKs et signes.
*^, ce signe indique qu'un organe déjà figuré se trouve re-^
présenté sous une autre (ace , soit de profil , soit en
dedans.
^, ces deux traits signifient qu'un organe déjà représenté
sous deux aspects , est figuré une troisième fois sous
une autre &ce.
I y 2, 3, 4? ^9 6, etc., etc. Ces chififres servent à distinguer les
espèces entre elles.
1 , z, 3, 49^9^9 ^' 9 ^' Ces chifiEres italiques sont appliqués
aux différentes figures d'une même espèce ^ soit que
ces figures représentent l'animal en entier, ou seule-
ment certaines parties de son corps.
4'y 2^, etCé, indiquent la grandeur naturelle de l'animal, repré-
senté en entier, ou seulement dans une de z&& parties.
EXPLICATION SOMMAIRE
DES PLANCHES.
90vti¥ % %i¥¥U»nAiu*M¥vvv¥tnithi»iyvy»ivtMuyytiiivyfi*MtM»mitit^Hiti¥ytnitMy ^
PLAIVGHE I.
CRABES CAVALIERS".
Genre OCYPODE, OCYPODE. Fabr.
PlG. I ST a.
Ce genre de crustace's décapodes, fonde' par Fabri-
cius et placé par M. Latreille ' dans la famille des bra-
clijures, section des quadrilatères, a été caractérisé
par ce dernier savant de la manière suivante : test pres-^
que carré > front infléchi, n'occupant que le milieu du
test; pédicules oculaires étendus, presque cylindriques,
pouvant se loger chacun dans une cavité ovalaire et
profonde du bord antérieur de la carapace; pattes lon-
gues , propres à la course.
On ne connaît encore que six à sept espèces qui ap-
partiennent évidemment au genre ocjpode.
La figure i • / montre Tocypode chevalier , ocjpode
" Cette dénomination générale peut être appliquée à ces espèces qui
Isont très-habiles à la course.
* Règne animal de Guyier, tome m, page i6.
CRUSTACÉS. PL. i. aSS
ippeus d'Olivier : il a été assez bien figuré par ce sa-
vant zoologiste'. La figure i. n fait voir ce même indi*
vidu en dessous : les pattes ont été tronquées* La
figure I. 3 représente au trait et dans la même posi-
tion, le thorax et l'abdomen de la femelle : la partie
antérieure du corps est indiquée par un simple con-
tour. Le n^. I. 4 offre l'abdomen de la femelle, isolé
et vu par sa face inférieure. Le n^. i. 5 est celui du
mâle. Les autres figures portent toutes des lettres qui
en donnent naturellement Icxplication , et dont la va-
leur a été indiquée à la page 25 1.
La figure 2. i parait être rocYPODE rhombe, ocj-
pode rhombea , Fabr. Cette espèce est caractérisée par
les angles antérieurs de la carapace ; elle a été rappor-
tée de rile-de-France par Mathieu , et de Pondichéiy
par Leschenault* M* Labillardière la possède dans $a
collection : il dit l'avoir trouvée sur les côtes de Syrie.
La figure 2. z représente l'abdomen du mâle appliqué
contre la face inférieure du thorax.
Genre MICTYRE, MICTYRIS.
M. Latreille , qui a établi ce genre , le range aujour-,
dliui à côté des ocypodes , et lui assigne pour carac-
tères propres : corps presque ovoïde , un peu plus large
et tronqué postérieurement , renflé , mou , avec le mi-
lieu de Textrémité antérieure du test rabattu ; yeux si^
tués sur les côtés de cette partie terminale , saillans ^
> Vcfagis dans V empire othoman, Atlas, pi. xxx, fig. a.
256 EXPLICATION DES MANCHES.
portes sur un petit pédicule et globuleux; les quatre
antennes très-petites; dernière paire de pieds-mâchoi-
res ayant les articles infe'rieurs très-larges, foliacés et
très-velus ; première paire de pattes grandes , avancées,
formant vers leur milieu un coude très-prononcé; les
autres pattes longues , à tarses pointus, comprimés et
sillonnés.
La figure 5. t est une espèce évidemment différente
du mictyris longîcarpus de M^ Latreille4 Les sillons de
la carapace sont très-prononcés : on pourrait donner à
cette espèce le nom de migtyre sillonné , mictyris suU
catus; le doigt supérieur des pinces est dépourvu de
l'espèce de dent qu'on voit dans le mictyris langicarpus;
la taille naturelle est donnée par le n^. 5é z^ qui
montre la carapace en dessus. La figure 5. z montre
cet individu de profil et privé de ses pattes, qui ont
été tronquées à leur base. La figure 5. 3 représente en
dessous la partie antérieure du corps de ce crustacé : on
remarque que les pieds-mâchoires extérieurs, élargis
outre mesure , ferment entièrement la cavité buccale ,
et se confondent sur les côtés avec la carapace. La
figure 3. 4 fait voir la face inférieure du thorax , sur
laquelle est appliqué l'abdomen é
CRUSTACÉS. PL. 2. 35;
PLAKGHE 2«
CRABES ALÉSIDESS POTAMONS ou CRABES
FLUVIATILES.
Geme MACROPHTHALME, MJCROPSTHJZMUS.
Fia. X ET a.
Ce genre , récemment établi par M. Latreille , cota-
prend plusieurs espèces qui ont h Jades des giapses ,
mais dont le test est manifestement transversal ; elles
diffèrent surtout par les yeux porte's sur de. longs pédi-
cules naissant près du front, et par des pieds-mâchoi-
res contigus au bord interne , et ne laissent pas de vide
entre eux.
La figure i> z et it représente une espèce de macro-
phthalme qui semble nouvelle, et qui, à part la cou-
leur que nous ne connaissons pas, se fait remarquer
par des pattes de'pourvues de poils et par une carapace
glabre sans e'chancrure à ses bords late'raux; elle est
petite, sa grandeur naturelle est indiquée sous le
n®. 1. z' : nous lui donnerons le nom du savant doc-
teur Leach, macrophthalmus Leachii. La figure i. 3
offre la partie antérieure de ce crustacé, vue en dessous;
la figure i. 4 montre Fabdomen du mâle recourbé sur
la face inférieure du thorax : on voit la même partie
dans la femelle, sous le n^. i. 5.
' Oa crabes de mer*
H. N, XXII. m
258 EXPLICATION DES PLANCHES.
La figure 2, t et z offre une. autre espèce, de même
taille à peu près que la préce'dente, et qui s en dis-
tingue essentiellement par les poils qui garnissent les
pattes et le test, ainsi que par la carapace profonde-
ment e'chancre'e à chaque bord late'ral , vers leur quart
antérieur. Nous dédierons cette espèce à notre savant
ami M. Bosc ', macrophthalmus Boscii.
Genre GRAPSE, GRAPSUS.
FiG. 3 ET 4.
Ce g€nre, démembre comme tant d'autres du grand
genre cancer de Linné , a été insititué par M. de La-
marcK et adopté ensuite par les entomologistes. M. La*
treille Ta placé dans la famille tles brachyures , tribu
des quadrilatères , en lui assignant poi^r caractères : test
presque carré , aplati , portant les yeux aux angles de
devant 5 son bord antérieur incliné; pied s- mâchoires
extérieurs écartés l'un de lautre, et laisss^nt à décou-
vert une partie de la bouche; leur troisième article in--
séré près de l'extrémité extérieure et supérieure du pré-
cédent ; les quatre antennes situées au-dessous du cha-
peron.
L'espèce que l'on voit représentée figure 3. 1 parait
nouvelle; nous la nommerons grapse de Gaimard%
grapsus Qaimardi; la carapace y qui n'offre aucune dent
ni aucune échancrure sur se3 bords latéraux, la carac-
térise assez nettement; nous ne pouvons rien dire de
' Membre de Tlnstitut.
' Médecin de la marine et nalnraliste distingué.
CRUSTACÉS. PL. 2. aSg
ses couleurs : la figure 3. 2. est la partie anteVieure de
ce crustacé, grossie et vue en dessous, leâ n°*. 3. z
et 3. ^ offrent Tabdomen de l'un et de l'autre sexe re-
courbe sur le plastron du thorax j la figure 3. 6 est
l'abdomen du mâle vu en dessous.
L'espèce figurée n\ 4. t a des rapports avec le grap-
susvarius, Latr. : ne connaissant pas ses couleurs, nous
l'y rapportons provisoirement.
Genre THELPHUSE, THELPHUSA.
Fia. 5 ET 6.
On doit l'établissement de ce genre à M. Latreille,
qui l'avait d'abord désigne sous le nom de potamophile,
en le caractérisant ainsi : test en cœur tronque posté-
rieurement; pieds-mâchoires exte'rieurs recouvrant bien
toute la bouche; antennes externes très^courtes et insé-
rées près de l'origine des pédicules oculaires^, sous les-
quels elles sont couchées.
M. Savîgny * a désigné sous le nom de potamonflu--
viatile, l'espèce qui est représentée figure 5. i : c'est la
thelphuse fluviatile, ihelphusa fiuviatilis de M* La-
treille , ou le crabe de rivière d'Olivier '. La figure 5. a
montre en dessous la partie antérieure de cette espèce :
les n". 5, 3, 4, 5 et 6*, font voir l'abdomen dans les
deux sexes.
La figure 6. i est encore une thelphuse qu'on doit
distinguer de la précédente, bien qu'elle s'en rapproche
' Mémoires sur les animaux sans • Voyage dans l'empire othoman ,
vertèbres , i'^ part.. , i'^ fasc. , p. 107. planche xxx , figure 2.
^7-
26o EXPLICATION DES PLANCHES.
beaucoup par la forme des serres : nous la de'signerons
sous le nom de thelphuse de Berard % thelphusa Berar-
dii :- 6. z est Tabdomen de la femelle recourbe contre
la face inférieure du thorax.
PLAirCHE 3.
CRABES NAGEURS ^
Genre PORTUNE, PORTUNUS,
FiG. I.
Fabricius a institue ce grand genre aux dépens de
celui des cancers de Linnë , et tous les naturalistes ont
adopté cette distinction; il appartient, dans la méthode
de M. Latreille , à Tordre des décapodes et à la famille
des brachyures , tribu des nageurs ; les caractères sui-
vans lui ont été assignés par lentomologiste français :
lest en segment de cercle plus large que long, dilaté en
devant, rétréci en arrière; abdomen de cinq anneaux
distincts dans les mâles et de sept dans les femelles; ca«
vite buccale carrée ; second article des pieds-mâchoires
extérieurs presque carré , avec les angles arrondis ,
échancré près de l'extrémité de son bord interne; les
pédicules oculaires et les antennes insérés de file sur
une même ligne transverse; les antennes latérales ter-
■ M. Berard , chimiste distingué , geurs , s^applique aux espèces dont la
correspondant de l'Institut. dernière paire de pattes esc termi*
* Le nom général de crabes na» née par un article aplati en nageoire.
CRUSTACÉS. PL. 4. 261
minées par un filet sétacé, beaucoup plus long que leur
tige ; les deux pieds postérieurs propres à la natation ,
finissant par deux articles qplatis en forme de lames
ciliées } le dernier plus ou moins ovale ; pédicules ocu-
laires courts , insérés de cliaque côté du front , dans des
cavités ovales et formées par des écliancrures du test;
deux fissures au bord supérieur de chaque orbite.
Ce genre est très-nombreux en espèces; celle qu'on
voit représentée ici i. z , est le portune pélagique, por--
tujius pelagicus de M. Latreille : elle a été figurée par
Herbst. La figure i. 2, est la partie antérieure du corps
vue en dessous; les figures i. 5 et i. 4 représentent
la face inférieure du thorax , sur laquelle est recourbé
l'abdomen.
PLANCHE 4-
CRABES NAGEURS, CRABES PROPREMENT
DITS'.
Suite du Genre FORTUNE, PORTUNUS.
FiG. z, a, 3, 4, 5.
La figure i • i représente de grandeur naturelle une
espèce qui paraît nouvelle , et pour laquelle nous pro-
■ Le Dom générique de crabe, semblables par Pensemblc des carac-
cancer^ avait, dans la classification tères. M. Leach, prenant en consi-
de Linné, une acception très-géné- dération des caractères d^une valeur
raie; depuis, il a été successive- moindre, a établi, aux dépens des
ment restreint, et il ne comprend crabes de M. Latreille, plusieurs pe-
plus aujourd'hui, dans la méthode lits genres qu'on pourrait admettre
de M. Latreille, que des espèces fort comme des sous-divisions : tels son(
aGa EXPLICATION DES PLANCHES.
posons le nom du célèbre chimiste Giaptal', portunus
Çhaptalfi; elle se distingue essentiellement du n^ 5. t,
par la troncature des cinq dents qui bordent les côte's
de la carapace.
La figure 3. t, autant qu'il est permis d'en juger
d*après le seul examen d une gravure, est le fortune
de Rondelet , portunus Rondeleti de M« Risso ^ ; peut-
être reconnaîtra-t*on plus tard qu'elle doit constituer
une espèce distincte*
La figjure 5. i représente une espèce voisine du por-
tunus admete de M. La treille; la forme de la carapace
est proportionnellement moins large j les pinces n'of*
frent pas de tubercules à leur surface , et le doigt mo--
bile ne présente pas de petites dents en scie sur son
dos ; la couleur offre peut-être d autres différences qui
nous semblent autoriser une distinction : cette espèce
sera dédiée à M. le baron Poisson ^, portunus Poissoniù
La figure 4- ^ paraît être , bien certainement, le for-
tune admete, portunus admete de M. Latreille, ou le
cancer admete de Herbst : le n®. 4* ^ présente, en
dessous, la partie antérieure du corps de cette même
espèce.
La figure 5. t représente un individu qui a la plus
grande analogie avec la figure 5. ty et qui pourrait
bien n'être qu'un jeune individu de cette espèce; au
reste elle a quelque ressemblance avec le cancer prymna
ceux qaUl nomme pUumne, carci/ij > Membre de Plnsliliit.
xanthe. Cependant plusieurs genres a Histoire naturelle des crustacés
ont été extraits avec juste raison, du de Nice , planche i , figure 3.
grand genre crabe , ainsi qu^on le 3 Membre de Tlnstiiut.
Terra dans les planches suivantes.
CRUSTACÉS. PL. 4. aG3
de Herbst, à cette diffeVence près que le front n'est pas
crénelé'.
Genre CARCIN, CJRCïNVS,
Fio^ 6.
M. Leach a fondé ce genre aux dépens de celui des
crabes proprement dits; il n'en diffère essentiellement
que par la forme allongée , étroite et très^comprimée
des tarses des quatre paires de pattes postérieures.
La figure 6. i représente le carcin ménade, carcinu*
mœnas ou le cancer mœnas, Linn. j c'est le crabe vul-
gaire de nos côtes, il est répandu sur le littoral des
mers de l'Europe et de l'Inde : la figure 6. x montre la
partie inférieure du devant de la carapace; la fig. 6. 3
représente un individu vu en dessus , et dont on a en-
levé la carapace pour laisser voir les pieds-mâchoires
et les lames branchiales ; le n^. 6. 4 fait voir en des-
sous le thorax avec Fabdomen appliqué exactement
contre luij le n**. 6. 5 représente les appendices du
mâle détachés de la face inférieure de son abdomen ;
le n^. 6. 6 est le thorax et l'abdomen , d'un individu
femelle.
Genre ÉRIPHIE, ERIPHIA,
Fio. 7.
Le genre ériphie de M. La treille est caractérisé par
ce naturaliste de la manière suivante : test presque en
forme de cœur tronqué postérieurement; yeux écartés ;
pieds*mâchoires extérieurs fermant la bouche , sans
264 EXPLICATION DES PLANCHES.
vide entre eux; antennes extérieures assez longues^
(listantes de l'origine des pédicules oculaires, et insé-
rées près du hord antérieur du test; les intermédiaires
entièrement découvertes. Ces crustacés, qui ressem-
blept aux potamophiles par la forme de leur carapace
et par leurs pieds-niâchoires extérieurs, s'en distin*
guent essentiellement par Tinsertion des antennes : ils
sont peu nombreux en espèces; celle qui en est le
type, et qui est représentée ici fîg. 7. z, est I'ériphie
front épineux, eriphîa spinifrons ou le cancer spinîfrons
de Fabricius. Le n^. 7. x fait voir en dessous la bouche
et la partie antérieure de la carapace; le n*^. 7. 3 mon-
tre le dessous du thorax dans le mâle; le n^. 7. 4. re-
présente les appendices de l'abdomen du mâle; le
n*^. 7. 5 est l'abdomen de la femelle, qui recouvre
presque en entier la face inférieure du thorax,
PLAirCHE 5.
CRABES,
Suite du Genre ÉRIPHIE, ERIPHIA,
FiG. X.
L'espèce représentée dans la figure i. z a de grands
rapports avec Fériphie front épineux ; peut-être n'en
est-elle qu'un jeune individu ou une variété*
CRUSTACÉS. PL. 5. a65
V
Genre TRAPEZIE, TRAPEZJA.
Fio. a.
ê
Le genre trapezîe , institue' par M. Latreille , res-
semble beaucoup aux ériphies et aux pilumnes ; il s'en
distingue toutefois par les antennes latérales insérées
hors des cavités oculaires , entre leur cantus et les an--
tenues intermédiaires j par la forme du test sensible-
ment rétréci en arrière , et par les pédicules des yeux
insérés aux angles antérieurs de la carapace. Si Ton
prend en considération la forme des pattes , on trouvera
encore plusieurs autres différences sensibles. M. La-
treille rapporte à ce genre les cancers rufopunctatus ,
glaberrimus et cymodoce de Herbst.
La figure 2. i est la trapezîe cymodoce , trapezia
cymodoce de M. Latreille , ou le cancer cymodoce de
Herbst ; la figure n. z montre la partie antérieure du
corps excessivement grossie et vue en dessous ; le
n^ 2. 3 est l'extrémité d'une des pattes; les n"". a. 4
et 2» 6 offrent la face inférieure du thorax et l'abdo-
men dans les deux sexes.
Genre PILUMNE, PJLUMNUS.
FiG. 3, 4, 5?
Ce genre, fondé par M. Leach /appartient à la tribu
des décapodes arqués de M. Latreille, et se distingue
essentiellement des autres genres qui y sont compris ,
par l'existence de- sept anneaux très-distincts à l'abdo-
men dans l'un et l'autre sexc; on admet aussi comme
266 EXPLICATION DES PLANCHEES.
caractères distinctifs , la disproportion qui existe or-
dinairement entre les deux serres , la manière dont les
pieds se terminent et la forme du troisième article des
pieds -mâchoires, qui est presque carré et echancré
antérieurement en dedans. L'espèce représentée fig. 3. i
parait bien être un pilumne d*une espèce nouvelle;
nous proposons de la nommer pilumne de Vauquelin ',
pilumnus T^auquelînù
Nous rapportons la fig. 4- ^ au pilumnus hirtellus de
M. Leach : 4« ^ montre en dessous la partie antérieure
du corps; la figure 4- ^ fait voir l'abdomen de la femelle
replié sur la face inférieure du thorax , et la figure 4* <f
montre dans la même position l'abdomen du mâle.
Le crustacé de la figure 5. t offre plusieurs traits de
ressemblance avec les pilumnes; mais ce qui l'en dis-
tingue au premier abord , c'est le nombre des anneaux
de l'abdomen différent entre les deux sexes,' et qui ne
parait pas s'élever au-delà de six : les serres ont une
disproportion très-curieuse, celle du côté gauche est
très^amincie , les lettres ff montrent cette diffôrence;
les autres traits d'organisation de ce crustacé , qui de-
vra peut-être constituer un nouveau genre, sont par-
faitement exprimés par les figures : cette espèce nou-
velle sera dédiée à M. le comte Andréossy % pilumnus?
Andreossyi. Les n*". 5. 5 et 4 font voir l'abdomen du
mâle de face et de profil; le n°. 5. 5 montre celui de
la femelle; la figure 5. 6 offre l'extrémité d'une des
pattes thoraciques.
■ Membre de Plnstilat. ' Membre associé de rinslitut.
CRUSTACÉS. PL. 6. 267
Genre CRABE spiciALEMSNT dit, CANCER.
Fio. 6, 7, 8.
Les espèces qui suivent semblent appartenir plus
particulièrement au genre crabe.
Là figure 6. z se rapproche beaucoup, par la forme
et les inégalités du test , de plusieurs espèces figurées
par Herbst; mais celles-ci n'ont pas les pinces termi-
nées en cuiller, tandis que ce caractère est ici très-sen-
sible : on le retrouve dans l'individu représenté sous le
n®. 7. z, qui nous parait être le crabe inégal, cancer
inœqualis d'Olivier. Cette espèce se trouve dans la col-
lection de M. Latreille , auquel M. Geoffroy de Ville-
neuve l'a remise à son retour du Sénégal.
Lafig.8. I paraît être le ca/icernVu/ojus de M. Risso:
je lui trouve beaucoup de ressemblance avec une espèce
figurée par Herbst', et que les auteurs désignent sous
le nom de cancer cljmene.
PLAirCHE 6.
CRABES.
Suite du Genre CRABE spiâciALEMENT dit.
Fio. z, a, 3.
La figure i. i représente une espèce de crabe que
nous croyons pouvoir rapporter au cancer hydrophilus
^ Loco citatOy tome m, lab. lu, fig. 6.
268 EXPLICATION DES PLAlSfCHES.
d'Herbst ' ; il est aussi très-voisin du cancer poressa et
du cancer rwulosus de M. Rîsso. La figure 2. z est une
espèce très-remarquable par ses granulations; elle est
désignée, dans la collection du Muséum d'histoire na-
turelle , sous le nom de granulatns; ce n'est pas le can-
cer granulatus de Fabricius , qui est très-diffe'rent et
n'appartient même pas à ce genre.
La figure 3. z a e'ie' repre'senle'e par Herbst ' sous le
nom de cancer exsculptus; la figure 5. x est la partie
antérieure grossie et vue en dessous ; les figures 5. 3 et 4
montrent l'abdomen dans les deux sexes.
Genre MAI A, MJIJ,
FiG. 4 ET 5.
Ce genre^ que M. de Lamarck a établi en réunissant
les parthënopes et les inachus de Fabricius , a été adopté
par quelques naturalistes; M. Latreille , qui Ta un peu
restreint , la caractérisé en dernier lieu de la manière
suivante : test triangulaire ou ovoïde , rétréci en devant
et pointu ou tronqué; espace compris entre l'origine
des antennes et l'extrémité supérieure de la cavité buc-
cale, transversal ou n'étant pas plus long que large;
yeux logés dans des fossettes latérales ou inférieures;
second article des pieds-mâchoires extérieur presque
carré , transversal , échancré ou tronqué à l'angle supé-
rieur de son côté interne , pour l'insertion de l'article
suivant; serres de grandeur moyenne ou petites.
I Loco citatOy tome i®% planche xxi, fîg. ia4*
' Cancer f tome i^^, tab. zxi, fîg. lai.
CRUSTACÉS. PL. 6. 269
La figure 4- ^ paraît être le maïa squinado , maia squU
nado de MM. de Lamarck et Latreille j 4- ^ offre une fe-
melle vue en dessous , et dont les pattes sont tronquées.
La figure 4* ^ est vue dans la même position , et montre
la forme de Tabdomen du mâle. Les autres de'tails s'ex-
pliquent d eux-mêiiies par les lettres qu'ils portent.
Onvoitrepre'sente'esouslen®.5. z unetrès-petileespèce
de maïa , qui diffère de toutes celles que nous avons pu
voir : nous la dédierons à M. de Rossel', maja Rosselii.
Genre STÉNORYNQUE, STENORYNCHUS,
FiQ, 6.
M. Latreille avait e'tabli ce genre sous le nom de
macropO) macrôpus; M. de Lamarck lui 9 impose celui
de sténorjrnque , stenorynchus , et l'a caractérise ainsi :
quatre antennes, les deux extérieures plus longues; les
yeux globuleux, éloignés de la bouche, insérés sur le
rostre et rapprochés dans leur opposition j corps petit ;
test subtriangulaire, se terminant antérieurement par
un rostre long, entier ou bifide j dix pattes onguicu-
lées , les deux antérieures plus courtes , chelifères , les
autres longues , très-grêles , filiformes , la deuxième
paire étant plus longue.
L'espèce figurée ici est le stenorynchus phalangium ,
Lam. , grossi : la figure 6. z montre en dessous la partie
antérieure du corps j le n*^. 6. 3 représente l'abdomen
du mâle recourbé sur la face inférieure du thorax.
> Membre de rinsiitut.
270 EXPLICATION DES PLANCHES.
I
PLANCHE 7.
CRABES.
Gew^ PINNOTHÈRE, PINNOTHERES.
Fio. I.
Le genre pinnothère de M. Latreille appartient à la
section des décapodes orbiculaires , et se distingue essen-
tiellement par le test circulaire ^ mousse tout autour et
quelquefois membraneux; les antennes extérieures et
les pe'dicules des yeux sont remarquables par leur ex-
cessive brièveté'.
On connaît plusieurs espèces; celle qu'on voit repré-
sentée figure i* t est très-grossie , et paraît être le pin-
nothère des anciens , pùmotheres veterum de Bose : il a
été figuré par M. Leach ' . La figure i . 2. fait voir une
portion du même individu en devant et en dessous ; la
figure I. ^ et 4 montre Tabdomen dans les deux sexes ;
la figure i. 5 représente l'abdomen de la femelle vu en
dessous et garni d'oeufs..
Genre PORCELLANE, PORCELLANA.
FiG. a.
Ce petit genre, qui a été très-bien distingué par
M. Latreille , établit le passage entre la famille des
macroures et celle des brachjures; son organisationes t
fort singulière, et il peut être caractérisé de la manière
> Màlac, podoph, Brit, lab. xv, fîg. i-5.
CRUSTACÉS. PL, 8. 27 1
suivante : corps presque carré, aplati; abdomen plus*
court que le tronc , replié en dessous du thorax; pattes
antérieures aplaties et en forme de serres , les deux der-
nières très-petites , repliées , presque dorsales; antennes
extérieures situées au côté externe des yeux, longues,
sélacées , les intermédiaires cachées dans une fossette.
Les auteurs n'ont encore décrit qu'un petit nombre
d'espèces; celle qui est représentée ici , fig. 2. t, se rap-
proche par les dentelures de la patte antérieure , xle la
porceUana galathina de M. Bosc : elle s'en éloigne cepen«*
dant par d'autres caractères, qui nous semblent sufG-
sans pour la distinguer spécifiquement : nous dédierons
cette espèce à notre ami M. Bosc, porceUana Boscii.
La figure 2. t^ donne la grandeur naturelle; la figure 2.
z montre la partie inférieure du corps ; les pattes et les
antennes sont tronquées : le n^. 2. 3 offre la partie an-
térieure du test, vue de face; 2. 4 représente l'abdomen
du mâle étendu et vu en dessous; 5, celui de la femelle
dans la même position.
PLANCHE 8.
HOMARDS.
Genre SCYLLARE, SCYLLARUS.
FiG. f.
Les scyllares , connus vulgairement sous le nom de
cygaUs de mer^ sont caractérisés essentiellement par
272 EXPLICATION DES PLANCHES.
l'élargissement excessif des articles des antennes exté-
rieures j qui ne sont terminées par aucun filet ou soie.
Les espèces connues sont peu nombreuses ; celle qu'on
voit figurée ici avec de nombreux détails est le scyl-
LARE large, scjllarus latus de M. Latreilie. Cette figure^
de grandeur naturelle, est accompagnée de nombreux
détails , pour lesquels nous renvoyons au tableau qui
est en tête de la classe des crustacés : la figure i. z
représente au trait et en dessous la partie antérieure du
corps; la figure i. 3 offre T^bdomen vu en dessous*
PLANCHE 9.
HERMITES', ÉCREVISSES^
Genre PAGURE, PJGURUS.
FiG. I ET a«
Les pagures, que l'on désigne aussi sous le nom
cVhermites, de Bernard Vhermite, constituent un genre
fort distinct, tant par leurs mœurs curieuses que par
leur organisation. Les descriptions que l'on trouve dans
les ouvrages , et les figures qu'on a sous les yeux , sup-
■ On nomme ainsi les crustacés rapprochent plus ou moins par la
da genre pagure , à cause de Thabi- forme de leur corps , de PécreTisse
t^de constante qu^ils ont de s^em- fluviatile ; ils composent, dans la
parer d^une coquille, et de s^y loger méthode de M. Latreilie, la grande
cooKïie dans une cellule. famille des crustacés décapodes ma-
^ Ce nom général s^applique ici à croures,
un grand nombre de genres qui se
CRUSTACÉS. PL. 9. 373
plëeront aux dëveloppemens que nous uons abstenons de
donner touchant les nombreux caractères qui sont pro-
pres à ces crustacés. Les espèces du genre pagure sont
très-nombreuses, maïs il n'en a e'të encore signalé qu'un
petit nombre, qu'il est assez difficile de reconnaître.
La figure i. t offre plusieurs traits de ressemblance
avec le pagurus incisus d'Olivier et de M* de Lamarck^
la figure 2. i est sans doute une espèce nouvelle d'une
très-petite taille, à laquelle nous donnerons le nom de
M* de Labillardière', pagurus Labillardîeri : sa gran-
deur naturelle est représentée au n^. 2. z^
Genre GEBIE, GEBIJ.
Fio. 3.
C'est le docteur Leach qui a fonde' ce genre j M. La-
treille l'a place daiis la famille des macroures, section
des homards, et il l'a caractérise ainsi : les quatre an-
tennes insérées sur la même ligne , avancées \ les laté-
rales à pédoncule nu , les intermédiaires terminées par
deux filets allonges; pieds antérieurs en forme de serres,
avec l'index notablement plus court que le pouce; les
autres pieds simples , velus à leur extrémité; queue en
nageoire; feuillets crustacés , les latéraux triangulaires ,
celui du milieu presque carré. On connaît déjà plu-
sieurs espèces qui se rapportent à ce nouveau genre;
celle qu'on voit représentée ici j figure 3. z et 2., res-
semble, ^ous plusieurs rapports, à la gcbia stellata de
I Membre de Flnslittit.
H. N. XXII. 3 8
274 EXPLICATION DES PLANCHES.
M. Leach ; elle pourrait cependant constituer une es-
pèce distincte , mais nous hésitons à l'établir.
Genre' ATH ANAS , A TE AN AS,
Fro. 4.
Ce petit genre , e'tabli par le docteur Leach , appar-
tient à la famille des macroures , section des salicoques;
il avoisine les palemons , et ne s'en distingue essentiel-
lement ([ue par les deux pieds antérieurs plus deVe-
loppés que lés suivans , par la division en plusieurs pe-
tites pièces du pénultième article de la seconde paire de
pieds j enfin , par le dernier article des pieds-mâchoires
extérieurs plus grand que le pe'nultième. On ne con-
naît encore qu'une espèce , Vaihanas nitescens de Leach.
Celle qu'on voit fig. 4- ^ pre'sente avec elle des points
de ressemblance qui ne nous permettent pas de la dis-
tinguer spécifiquement.
PLANCHE lO.
ÉGREVISSES.
Suite du Genre ATH AN AS, ATHJNAS.
FiG. I.
I
La fig. I. ï représente une espèce nouvelle, que nous
dédierons au docteur Edwards, athanas Edwardsîi :
I. z^ indique la grandeur naturelle; la fig. i. z re-
CRUSTACÉS. PL. 10. 278
présente le même individu vu dé prolSl et grossi : les
autres détails s'expliquent d eux-mêmes par les lettres
qui les accompagnent.
Cenre PALÉMON, PJLJEMON,
FiG. 2, 3, 4?
Ce genre, établi par Fabricius, a ëte adopte par
tous les entomologistes , qui , en lui assignant des ca-
ractères plu? précis, l'ont un peu restreint; il se dis-
tingue essentiellement des autres genres de la section
des salicoques , par des antennes intermédiaires termi-
nées par trois filets , par le^ deux paires de pattes an«*
tërieures terminées en pince,, la seconde paire ëtj^nt
pliis longue que la première, et la pièce qui précède
la main , entière , c'est-à-dire non subdivisée en plu-
sieurs petits articles, comme dans le genre athanas.
Les palëmons sont vulgairement connus sous les noms
de salicoques , crevettes ^ chevrettes , bouquets et squilles;
ils sont très-abondans sur nos côtes , à l'embouchure
des rivières.
La figure 2* z repre'senlç une espèce qui , â en juger
par la forme ge'ne'rale du corps et par le nombre des
dents du bord supérieur et du bord inférieur du rostre
(fig. 2. z) , paraît être le palœmon squilla des auteurs ' ,
ou le cancer squilla de Linné« L'individu représenté
était petit; le n^. n. i' indique sa taille naturelle.
La figure 5. t est encore un palémon, mais beau-
coup plus petit que le précédent : c'est une espèce nou-
' On a évidemment confondu sons ce nom des espèces distinctes.
1,8.
376 EXPLICATION DES PLANCHES,
velle, très-remarquable par la forme de son eorps,
par le développement de ses yeux et par l'organisation
de la main , qui termine la seconde paire de pattes ;
nous dédierons cette espèce à M. du Petitthouars , pa-
lœmon Petitihouarsii^ .- le n**. 3. z fait voirie rostre.
La figure 4* < est une espèce très-curieuse, qui a
beaucoup de ressemblance avec les palémons, qui se
rapproche même de l'espèce précédente, maïs dont la
première paire de pattes offre une organisation toute
spéciale; elle parait terminée par un article simple,
aiguilloné et pointu ; elle devra constituer un genre
nouveau, très-remarquable par ce dernier caractère;
nous lui donnerons le nom de M. de Beaupré', palœ"
mon Beaupresii : le n®. 4- ^ ' indique la grandeur natu-
relle, et la figure 4- ^ représente le rostre vu de profil.
PLAiyCHE; II-
CREVETTES^ GYMOTHOÉS.
L'ordre des amphipodes renferme une infinité de
très-petits crustacés , dont rétùde n'a encore été qu'é-
baucbée : des naturalistes habiles ont cependant tenté
rétablissement de plusieurs genres; mais l'observation
n'a pas encore précisé d'une manière bien rigoureuse
leurs caractères distinctifs ; aussi rencontre- t-on les
plus grandes difficultés pour arriver à la détermina-
tion des genres et à celle des espèces.
■ Membre de Plnstitat.
* M. Beau temps- Beaupré, membre de rinslitut.
CRUSTACÉS- PL. ii. 377
Dans cet ëtat de choses , il était avaniageux (te réunir
entre elles plusieurs coupes qui n'avaient pu encore être
fondées sur un examen comparatif et assez approfondi
des organes 5 c'est ce que M. Latreille a tâche' de faire ^
en groupant , dans un petit nombre de genres bien tran-
ches, les sous-genres nombreux de quelques auteurs,
particulièrement ceux de M. Leach. Le savant ento-
mologiste français admet' quatre grands genres dans
l'ordre des amphipodes : les phronimes , les chevrettes
ou CREVETTES, les talitres et les GOROPHiEs; les espèces
représentées par M. Savigny appartiennent seulement
aux genres chevrette et talitre.
Le genre cymothoë qui termine cette phanche fait
partie de Tordre isopode : les planches 12 et iS sont
dans le même cas.
Cew» CREVETTE ou CHE\TEŒTTE, GJMMARVS.
■ i ■ ^ ■
Fio. X, a, 3, 4 y 5y 6.
• ■ *
Les espèces qu'on reunit ici sous le nom générique
de CHEVRETTE, sammaTus . ont toutes quatre antennes,
^ont lés supeneures sont plus longues' que les infé-
•ri^ûres. La iSgure i. 2 est une espèce très-gro^sie , et
\ïont le n^. I. 2' donne la taille naturelle , elle con-
stitue bien certainement un nouveau geure , très-remar-
quable par la longueur égale des antennes et les poils
^qui lès terminent : le palpe des mandibules est excessi-
vement petit j la première paire de pattes eat, terminée
» Hègne animal de Cuvierj lome m, pag. 4^ cl »aîv. ^
2jS EXPLICATION DES PLANCHES.
en pince didactyle , etc. : bous dédieront cette espèce à
Mk Dulong^ ^ gammarus Dtdongiié
La figure i • z montre en dessons i'abdonieti uni aux
deu3: derniers anneaux du thorax ; la figure i . 3 offre
1 extrémité de l'abdomen vu en arrière et supérieure-
ment; la figure i. 4 représente un de$ appendices de
Tabdomen. . )
La figure 2. t est une très-petite crevette^ dont
M. Savigjpj ' a représenté qudques pâr^i^s, et qu'il a
dési£[née ^ou$ le noutdéJjcestaf urina} les figures 2; z
et 3è 3 semhknl représenter deux lamelles contenues
dans les pièces latérales du coi'psi . m. /
Ce crustacé a beaucoup d'analogie av0c ià fc^tîorftoe
articuldta de Leach,' et appartient ^et^tainément au
même genre. *. j
La figure 3. z représente une espèce fort curieuse , qui
doit <;piastttuer lin petit sous-genre voisin des m€6ra et
des melita de M. Leach, et qui se distingue facilement
de celui qui précède par ta sedônde paire de pieds dé-
veloppée outre mesure et en forme de pince (seule-
metit du côté gauclie) j nous lui assignerons le nom de
M. FreSneP, gammarus Presneïïi : ce.crûstace,singu-
lier est très-^petît , ainsi qu'on peut le voir a la fig. 3. i .
La figure L i est encore une "crevettfe que l'on doit
rapporter au sous-genre amphithoe, ampiutfyoe de
M. Léaéhyet qui est très-vôîsine de deux espèces dé-
crites par Montaeu sous le nom ^t cancer gàmmarUs
. . \ ;.; V ; . .,u: •; ' ' : * * ? \".inr.. . ".^y^ ;:în
• Menîbre de riosiitut.' - lie, premier fas<5cûle,*pl^*'nclie iv,
■ Savigny, ilfô/woire5 5Mr/c*a/ii- figure a.
fi2aaq:«anf vertèbres, première par- .? Membre 4? A'jtWWwt. \ '
CRUSTACÉS. PL. II, 279
rùbricus * ; et par Pallas sous celui d^oniscus cdncellus ^}
M, Savigny Fa mentionne^ sou$ le nom de cymadusa
filosa^
La figure 4« ^ représente, de profil et au trait ^ une
portion de ce crustacé : on a découvert les flancs pour
montrer les espèces de lamelles qu'ils renferment; la
figure 4- 3 est une de ces lameUes isolée.
La figure 5. i appartient au même genre, et repre'-
sente peut-être la même espèce, ou bien une variété de
sexe \ on pourrait croire aussi que la partie postérieure
de son corps , qui est tronquée brusquement en dessus ,
est un caractère spécifique : on retrouve ce caractère
dans le cancer rubricaius de Montagu.
La figure 6é i appartient au même genre : cette
espèce parait distincte; elle est plus petite que les deux
précédentes : nous proposerons de lui donner le nom
de M. Ramond^, amphithoè (^gatnmarus) Ramondi.
Genre TALITHE, TALirnUS.
• ■ y
FiG. 7> 8> 9»
Suivant M. Latreille , les talitres sont caractérisés
par quatre antennes, dont les inférieures sont plus lon-
gues que les supérieures , avec leur dernière pièce com-
posée d'un grand nombre de petits articles. On recon-
' Montagu, loco citato, tome ix, ^ Mémoires sur les animaux sans
page 09 , pi. V, fig, i , et Encfçhp* . vertèbres, première partie , premier
mèthôd* , pi cccxxxvi » fig. 33. fascicule, page 109, pi. iv, ég. i.
» Pallas , iSj|p/ci7. zool, , fascic. ix, ^ Cambre de Plnslilut.
page 52, tab. iii, fig. 18. :
a8o EXPLICATION DES PLANCHES.
naît facilement ces caractères dans les espèces ûgurées
sous les n". 7, 8 et 9.
La figure 7. 2 est une espèce d assez petite taille
(7. z'), et qui offre les caractères du sous-genre or-
chestiê , orchestiade M. Leach, mais on doit la di$tin*
guer de Yorchestia littorea de cet auteur , ou le cancer
littoreus de Montagu ' : nous lui donnerons le nom de
Montagu , orchestia MontaguU Les figures 8. 2 et 9. z
sont des talitrcs qu'on peut rapporter aussi au sous-
genre orchestie, a cause de la dissemblance des pieds
et du développement de la seconde paire. Ces espèces
nous ont pa^i nouvelles : la première sera dëdîee à
M. Deshajes*, orcAe^rza Deshayesiiy et la seconde à
notre ami le docteur Jules Cloiquet 9 orchestia Cloquetii.
Genre CYMOTHOÉ, CIMOTHOA.
Fio. 10 IT XI.
Le genre cjmothoe' de Fabricius a été divisé en plu-
sieurs genres par M. Leach 5 ces nouveaux genres n*ont
pas été généralement adoptés y et M* Latreille a cru
pouvoir de nouveau en réunir plusieurs dans son genre
cymothoé, qu'il caractérise ainsi : abdomen composé
de six segmens j les pieds insérés aux bords latéraux du
tronc ^ terminés par un crochet très-fort. Les deux es-
pèces qu'on voit ici offrent ces caractères , et elles sem-
blent appartenir plus spécialement au sous-genre ani-
locre 9 a72i7oi;ra de M. Leach.
La figure 10. z est une espèce assez voisine de \anU
^ ■' ■ • ■ • %
' Ijocq citato, tome ix, lab. iv, ■ Membre de la Société d^bist,
Hq, 4. nat. de Paris.
• CRUSTACÉS. PL. la. a8i
hcra Capensis de M. Ijeach; mais elle en diffère par la
forme du dernier anneau , qui est graduellement acu-
minë, comme dans Vanilocra Cuvieri de M. Leach. Il
nous est difficile, dans l'ignorance où nous sommes de
la cojileur, de décider s'il y a identité avec, cette der-
nière espèce.
La figure lO. 2. montre cette espèce en dessous; io.3
fait voir en dessous la tête excessivement grossie, et le
n^. 10.4 montre l'abdomen vu inférieurement , et ad-
lieTant au dernie^ anneau du thorax : les appendices
hrancliiaux , placés en recouvrement , cachent entière-
ment la face inférieure de cette partie.
La figure 1 1 . z représente une espèce assez différente
de la précédente ; le dernier anneau de l'abdomen est
caréné et arrondi , comme dans Parufocra Mediterranea
de Leach ; peut-être l'espèce qu'on voit ici ne doit-^lle
pas en être distinguée.
PLA3SfCHE 12.
ASELLES-CLOPORTES ^
Genre SPHÉROME, SPHMROMA.
' Fift. I, a, 3, 4, 5. '
M. Latreille a donné ce nom à un genre très-distinct
de crustacés isopodés, qui était raligé, par Linné et
* Les espèces qp^on voit figurées asellc, soit an genre 'cloporte; de là
ici ) appartenaient , dans la méihode le nom général que M. Savigny a
de Linné et d^OliTicr , &oit au genre fait graveur en bas de cette planche.
283 EXPLICATION DES PLANCHES.
d*aulres naturalistes, avec les oniscus; depuis, M.Leach
a subdivise' les sphe'romes en plusieurs sous-genres,
auxquels il a doiine' des caractères assez vagues , et qui
peuvent tout.au pins former des sections dans le genre
principal; M. Làtreille^caractense celui-ci de la ma*
nière suivante : quatre antennes insérées et rapproche'es
par paires sur le front, composées d'un pe'doncule et
d'une tige sétacée , multiarttciilée , les deux supérieures
plus courtes , leur pédoncule formé de trois articles ,
dont les «deux premiers beaucoup plus épais ; {Pédoncule
des inférieures de quatre articles; pieds*mâchoires exté-
rieurs en forme, de palpas sétacés, rapprochés à leur
base, divergens ensuite, ciliés au côté interne, et de
cinq articles distincts; corps ovale, convexe en dessus,
se contractant en boule, composé dïine tête et de neuf
segniens tous transversaux , à Texception au plus du
dernier, les sept antérieurs composant le tronc et por-
tant chacun une paire de pattes terminée par un petit
onglet; le dernier segment du corps très-voûté , et ren-
fermant dans sa cavité des appendices branchiaux ; un
appendice en forme de nageoire de chaque côté du der-
nier segment, et composé de trois article^-
La figure i, î r,eprésente une espèce très-grossie,
dont la grandeur naturelle est exprimée par le n^. z',
et qui paraît être le sphéeroma' cîjierea, Latr. Plusieurs
détails acconipagnem. cette figure : le n°. i. z feit^ voir
^en dessous la tête,, et Je n*^. i. 5 inç^tre labcloméïi uni
^u dernier segment du thorax^ avec les lames bran-
chiales qui garnissent sa face inférieure;
7|l.'a figuré ?.^,î est u.ne espèce Irès-petitç, dont la gran-
CRUSTACÉS. PL. la, 383
deur naturdle est représentée sous le'n°« 2. i^ : nous la
de'dierons au savant médecin et entomologiste Jurine^
sphœroma Juriniù
La figure 3. t est une tiès-petite espèce^ qui, à l'ins-
pection des caractères 9 paraît appartenir! an sous-genre
dynamène de M. Leadi : j'en dirai autant de l'espèce
qu'on voit à là figure 4* ^^ ^ qui est fort grossie dans
la figure 4- ^- Ces e^pèce$ u<)us paraissent nouvelles;
nous proposons de de'diejr Ja première à M, Walcko-
naër ', sphœroma Walckena^rii ^ et. la Seconde à Mw. Du-
meril; sphœroma DumerUiL j ; j
La figure 5. i, dont la taille nattureUe est assez
grande, a quelque ressen^blance avec le sphcer&ma spU
nosad^ Risso; elle offre aussi des rapponla avec la cy-
mo4àcea Lamarkii , Lçacb. * ii- . •
Genre ÏDOTÉE, IBOTEÂ. •
FiG. 6. • : ; ' .
Olivier ne distinguait pçis ce genre de celui des asel-
les, ef Linnë le confondait avec les cloportes j c'est à
Fabricius qu'on en doit rétablissement. M. Latreille
s'est^ii^pi^iËls^ de l'admettre, en Je caractérisant aaii si :
(|^4^re antenjties apparentes , dont les inter^bëdiaires
ii^s^r^eSi u^ip^u plus haut quje les latëral^ay beaucoup
l^ks rp^Mf P. > filiformes , de qus^tir^ alrtidies, et doult
]fis ^tëtalessëtacëes et composées d'un g^ja^nd nombril
jd*axticleç; quatorzle pattes, toutes, â <:rochets; dernier
» Membre #e riiKitilpit.
284 EXPLICATION DES PLANCHES.
segment de Talidoinen très-grand y sans aucune sorte
d'appendice saillant à son extrémité; dessous de Fab-
domen offrant deux feuillets longitudinaux, parallèles,
fixés aux bords latéraux, s'ouvrant au côté intérieur
comme deux battans de porte , et recouvrant les bran-
chies qui sont membraneuses, en forme de sac.
La fig* 6. t représente une espèce qui offre quelque
analogie pour la forme du dernier segment de l'abdo-
men , avec Yidotea acuminaia de Fabricius , ou l'oiiiV-
eus balthicus de Pallàs'; dépendant la forme du corps
et la grandeur naturelle, assez différentes , pourraient
autoriser à eu faire une espèce distincte, à laquelle
nous assignerons le nom de Baster, idotea Basteri.
Le n^. 6. z représente la tête de celte espèce exces-
sivement grossie et vue en dessous; les n**, 6. 5 et 4
montrent Tabdomcn par sa face inférieure, et uni au
dernier segment ihoracique : dans une des figures on a
conservé les parties intactes, et dans l'autre on a écarté
les deux appendices qui recouvrent les branchies.
Genre LIGÏE, LIGIJ.
FiG. 7.
Linné confondait les ligies avec les cloportes; Fa-
bricius les en a distinguées avec raison, et'M. Latreille,
qui a fait une étude 8j)éciale des caractères dé ce getire ,
les a exprimées de la manière suivante : quàtorzteipatiefe
presque semblables , toutes onguiculées ,attathééé par
paires aux sept premiers segmetis du corp^ ; abdomen
" Pallas, Spicil, zooL fasc. 9, page 66, tab/iv, fig. 6. €. '
CRUSTACÉS. PL. i3. a85
compose de six segmens , garni en dessons de dix lames
ou écailles disposées par imbrication,' sur deux rangs
longitudinaux; quatre antennes, les intermédiaires très-
petites, de deux articles; les extérieures sétacées, de
six articles, dont le dernier composé lui-même d'un
grand nombre d'articulations ; deux appendices articu-
lés, styliformes, saillans et fourchus à l'extrémité pos-
térieure du corps. Les espèces connues sont encore peu
nombreuses.
La figure 7. t offre une espèce que nous rappor-
tons à la ligia italica, Fabr. : 7. t indique la grandeur
naturelle ; le n®. 7. 2. fait voir la tête de face; le n®. 7. 5
montre cette même partie en dessous; les n°'. 7. 4> 6,
6, j el8 représentent l'abdomen dans les deux sexes ,
et les différens appendices qui garnissent sa face in-
férieure : ces appendices ont des lettres qui indiquent
leur ordre et les segmens auxquels ils appartiennent';
et , comme il y a plusieurs feuillets au même segment ,
chacun d eux est distingué par le signe ' ou =r.
PLANCHE i3-
CLOPORTES.
Genre TTLOS, TYLOS.
Fio, I,
M. Savigtiy avait sans doute l'intention d'établir un
nouveau genre avec cette espèce qui se distingue essen-
tiellement des cloportes , des porcellions et des arma-
286 EXPLICATION DEwS PLANCHES.
dilles, par des caractères fort tranches. M. Latreille,
qui possède un individu identique , avait appre'cié à
leur jui^e valeur les divers traits de son organisation,
et il s'e'tait décidé depuis long-temps à en faire un
genre distinct sous le nom de tjlos, que nous adoptons,
en reconnaissant que M. Savigny a, de son côté, dé-
veloppé avec la plus grande exactitude tous ses carac-
tères, dans les nombreuses figures qu'on a sons les yeux.
Les tylos ont le port des armadilles, et, comme
elles, ils peuvent sans doute se contracter en boule; ils
ressemblent beaucoup aussi aux cloportes et aux por-
cellions ; mais ils diffèrent essentiellement de ces divers
genres, par les caractères suivans : il existe une seule
paire d'an teniïes composée de neuf articles; le cin-
quième est le plus long de tous , ceux qui viennent
après sont à peu près d'égale longueur et vont en dimi-
nuant'; le sixième article est remarquable par une
échancrure située vers le milieu de son bord interric; le
corps est borde de chaque côté par les flancs qui font
saillie à la partie supérieure, comme on Taperçoit dans
plusieurs genres voisins, entre autres dans les aselles;
chaque anneau du thorax, le premier excepté, offre
cette particularité; on ne voit rien de semblable aux
segmens de l'abdomen : le dernier de ceux-ci est assez
remarquable, il a une forme demi-circulaire, et remplit
à lui seul l'espace compris dans l'échancrure postérieure
du segment qui précède, sans qu'aucun stylet ou appen-
dice se remarque en dehors; ce dernier caractère est
une distinction bien tranchée entre les tylos et les
genres mentionnés plus haut. Des organes particuliers j
CRUSTACÉS. PL. i3. ^87
et qu^OD peut supposer être ceux de la respiration , se
remarquent en dessous de l'abdomen ; ils sont incom-
plètement Vecouverts par des lames fixées aux anneaux
du ventre. Ces animaux sont marins.
La figure i . 2 est une espèce grossie et vue en des-
sous j le n°. I. i^ montre sa grandeur naturelle : nous la
dédierons à notre savant M. Latreille , qui a bien voulu
nous aider constamment de ses conseils dans la détermi-
nation des espèces figurées par M. Savigny, Le tylos de
Latreille, tylos Latreillii^ est d une couleur verie d'eau
de mer avec des reflets bleuâtres; les pattes et les an-
tennes sont aussi de couleur verte claire, jaunâtre , les
parties de la bouche offrent la même teinte.
La figure i » x montre ce crustace' de profil et dans
son état de contraction en boule; le n^. i. 3 est la tête
vue de face 7 1*4^ la tête en dessous; i, 6 , labdomen
fixé au dernier anneau du thorax , vu en dessous , et
recouvert en partie par des prolongemens lamelleux;
le n^. I. 6" offre la même partie avec ces prolongemens
rejetés à droite et à gauche; on voit dans leur entier les
organes, que je suppose être respiratoires, et qui ser-
vent sans doute aussi à contenir les œtifs : ils sont
placés de chaque côté sur quatre rangées. Les n**. i. 7
et 1. 8 montrent deux de ces organes séparés ; le n^. i • ^
est un stylet très-grossi, et qui règne sur la longueur
au côté interne des cloisons.
a89 EXPUCATION DES BJ.ANCHES.
Genre CLOPORTE, ONISCUS, et genre PORCELLION,
PORCELLIO.
Fxo. a, 3, 4, 5, 6, 7.
Le genre cloporte, oniscus de Linné, a ëtë divise,
par les entomologistes, en plusieurs coupes, dont on
a formé autant de genres distincts sous les noms de
lîgie, phïloscîe^ cloporte proprement dit, porceUion et
armadille : ils ont tous de grands rapports entré eux;
mais les cloportes et les porcellions se ressemblent tel-
lement, qu'à la différence près du nombre d'articles aux
antennes , il est assez difficile de les distinguer. L'im-
possibilité où nous sommes de fixer ici ce nombre,
n'ayant à notre disposition aucun des individus figurés ,
nous oblige de réunir ces deux genres ; on ne devra
donc pas attacher trop d'importance aux distinctions
. génériques que nous essayons cependant d'établir.
Le genre cloporte' proprement dit est caractérisé par
M. Latreille de la manière suivante : quatre antennes ,
dont les latérales seules , bien apparentes , de huit arti-
cles , et recouvertes à leur base par les bords latéraux
de la tête; branchies renfermées dans les premières
écailles placées sous l'abdomen; appendices du bout de
l'abdomen d'inégale longueur , les deux latéraux étant
beaucoup plus grands que les intermédiaires : les por-
cellions ne diffèrent essentiellement des cloportes que
par les articles des antennes , au nombre de sept. On
n'a encore distingué qu'un petit nombre d'espèces indi*
CRUSTACÉS. PL. i3. 289
gènes, celles qu'on voit représentées ici nous ont paru
nouvelles.
La figure 2. 2 est un cloporte proprement dit, vu
en dessus et très-grossi ; nous le nommerons Cloporte
d'Olivier, o7iiscus Olmeri: 2. t' indique sa taille natu-
relle} 2. Zy têle vue de face, les antennes extérieures
sont tronquées, afin de rendre plus visibles les inter-
médiaires; 2. 3, la tête vue en dessous, et munie des
antennes extérieures, auxquelles on compte huit ar-
ticles; 2.^ et 6, l'abdomen vu en dessous dans les
deux sexes. On a représenté, sous les lettres m, n,
p, q, r, les appendices branchiaux, qui, dans l'état
naturel, sont cachés par les écailles*
La figure 5. t est ou un cloporte ou un porcellion
grossi; la base des antennes est cachée sous la tête : la
figure 5. i' est la grandeur naturelle; nous dédierons
cette espèce à Clairville.
La figure 4- ^ paraît être un cloporte grossi : le
n**. 4- ^ montre la tête de face; on compte huit articles
aux antennes , celui de la base pouvant être considéré
comme formé de deux pièces : le n®. 4- ^ offre l'abdo-
men vu en dessous , et uni au dernier anneau du tho-^
rax : nous donnerons à cette espèce le nom de Réaumur.
La figure 5. i semble être un porcellion très-grossi,
et dont la grandeur naturelle est représentée sous le
n°. 3. t^ : elle portera le nom de Degéer.
La figure 6. i est très-certainement un porcellion ;
on n'en peut douter lorsqu'on compte les articles des
antennes au nombre de sept ; ils sont très-visibles dans
la figure 6. x : le n°. 6. 3 est la tête vue en dessous ;
H. N. XXII. 19
ago EXPLICATION DES PLANCHES.
nous nommerons cette espèce porcelliok de Swammer-
dam, porcellîo Swammerdamii,
La figure 7. t appartient encore au genre porcellion ;
le n^. 7- 2' indique la grandeur naturelle; 7. z repre'-
sente la tête vue en dessous, avec l'antenne externe du
côté gaucbç entièi*e : cette espèce sera dédiée à Panzer^
parcellio PanzeriU
Genre ARMADILLE, ARMJDILLO.
FiG. 8 ST 9.
1
Ce genre, institué par M. Lalreille, est assez voisin
des cloportes et des porcelUbns ; mais il s'en distingue
nettement par les appendices latéraux de Tabdomen ,
ne faisant pas saillie en dehors, et terminés par un
article triangulaire. Ces petits crustacés contractent leur
corps en boule,
La figure 8. t est une espèce très-grossie et vue en
dessus; 8, SI, la même vue de profil et roulée en boule;
%. 2J, sa grandeur naturelle; 8. 3, tête vue de face, les
antennes externes ont sept articles; 8. 4^ abdomen du
mâle vu en dessous, et uni aux deux derniers anneaux
du thorax ; 8. 6, abdomen de la femelle vu en dessous,
et uni au dernier segment thoracique.
La figure 9. t représente une autre espèce qui est
distincte de la précédente ^ vue en dessus et grossie.
Ne connaissant pas las couleurs de ces deux espèces ,
nous hésitons à les regarder comme nouvelles, et à
leur imposer des noms.
EXPLICATION SOMMAIRE
DES PLANCHES
D'ARACHNIDES
«
DE LlGYPTE ET DE LA SYRIE ,
Publiées par Jules-César SAVIGNY*,
Membre de i.*Ihstitut;
OFFRANT UM BXFOSB DES . CA^LAQTXRBa WATiraSLB DBS GENRES AVEC LA
DISTINCTION DBS ESPECES,
PAR VICTOR AUDOUm**,
%inifi0mAHÊ m imt
OBSERrATIONS F RÉ LIMINAIRE 8,
Ijes arachnides , confondues pendant long-temps avec
les crustacés et les insectes , en ont été distinguées à
* M. SaTÎgny obserye qaeles des- MM. Meunier, Huet el Prélre , ont
sins des ARACHNIDES, exécutés sons été commencés en 1804, et qu^ils
ses jeux et dans son cabinet par étaient tous terminés et donnés à la
** Voyez ci-dessus, page m, la Note concernant V Explication som»
maire des planches dont les dessins ont étéjburnis par M. J.-C. Sati>
•NT, pour /'bistoire NATURELt.E DE L^ovYRAGE. M. Audouîn sc fait no
devoir de déclarer qu^il a mis à profit la Description des arachnides,
commencée par M. Sayigny ; mais dont ce savant n^avait pu revoir au-
cune épreuve. Cette description, qui s'^arrête à la planche 4» a été sou-
vent restreinte et modifiée, afin d'*éLre mise en rapport avec TËxplication
sommaire des mollusques , annelides, crustacés, etc.
19.
202
92 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES,
juste titre par M. de Lamarck, qui en a fait une
classe distincte, que la plupart des naturalistes se sont
empresses d'adopter, à quelques restrictions près, c'est-
à-dire qu'ils en ont séparé les arachnides antennées ou
les podures , les forbicines , les scolopendres , les Ju-
les, etc. , qui doivent prendre place dans la classe des
insectes. M. Savigny partage cette manière de voir, et
réunit sous le nom d arachnides les animaux articulés
qui offrent les caractères suivans :
Tête confondue avec le premier segment du corps , et dont
l'existence se manifeste par là présence des yeux.
Corps divisé en. thorax et en abdomen.
Zîiorax composé du premier segment, dont le dos, toujours
très-dé veloppé , s'étend beaucoup en arrière; du second
segment , dont le dos , très-étroit , semble se résoudre dans
celui du troisième; du troisième, qui n'est visible qu'en
dessous , et des quatre segmens suivans : il offre en des-
sus les yeux, en desi^ous la bouche; et , comme il présente
sept segmçns apparens, on compte aussi jusqu'à sept pai-
jres de membres pu d'appendices articulés, dont les trois
; premiers sont affectés a là bouche.
gravure en 1S12. C'est pour ce mo- servaiion carieusedeM. Treviranus,
fif que toalea les planclies, même qai a démontré que les pièces situées
celles qui ont été terminées dans ces à Textrémité des palpes du mâle,
derniers temps , porteront cet te date, n^étaient autre chose qu'un appareil
Nous insistons sur cette déclaration , d'excitation , et que les organes pro**-
afin qu'on ne suppose pas que les près à ce sexe existaient au-dessous
travaux de M. Savigny ont pu être du premier «egment de l'abdomea ,
modifiés paç des découvertes assez c'est-à-dire à la même place que
importantes , dont la science s'est dans la femelle. IXotrc savant ami
enrichie depuis peu , et qui n'avaient M. Savigny avait remarqué ce fait
pas échappé à la sagacité de notre avant l'anaiomiste allemand,
auteur s telle est, entre autres, l^ob*
ARACHNIDES. 298
Xeux toujours disposés sur le premier $egment , simples , au
nombre de deux, quatre, six ou huit.
Bouche ouverte vers la jonction du premier et du second seg-
mens, consistant principalement en un pharynx ', pourvu
supérieurement d'un labre, et inférieurement d'une lèvre
sternale.
Labre toujours recouvert par la première paire d'appendices
aHiculés.
Lèvre sternale découverte, produite par le troisième seg-
ment, et portant souvent une paire d'appendices articu-
' lés, qui peuvent prendre le nom de palpes; elle est quel-
quefois très-réduite et comme suppléée par des mâchoires
surnuméraires.
Les appendices articulés du premier, du second et du
troisième segmens, sont essentiellement manducateurs, et
disposés de la manière suivante :
Les premiers appendices manducateurs, insérés en avant
du labre, constituent deux mandibules succédanées, on forci-
pules contiguë's , composées de trois articles , que l'absence du
premier réduit quelquefois à deux : le premier, humerai; le
second, cubital; le troisième, digital.
Les seconds appendices manducateurs, situés immédiate-
ment après le labre, constituent, par le développement de
leur article radical, deux mâchoires ^ pourvues chacune d'un
bras païpaire ou palpe maxillaire de cinq articles : le premier,
susaxillaîre ; le second , humerai ; le troisième , cubital , ordi-
nairement coudé sur le précédent; le quatrième, radial; le
cinquième et dernier, digital.
Les troisièmes appendices manducateurs, portés en avant
des seconds par la conformation particulière de leur segment
' lyf. Çavigoy observe que ce pha- les scorpions, les faucheurs, etc.
rynx a non deux , mais trois ouver lu* Elles sont , dit-il , disposées en trian-
res très-visibles dans les théraphoses gle^ Pouverture inférieure commu-
de M. Walckenaër, les araignées, nique directement avec Pestomac.
294 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
sont sujets k manqner; ils n'existent jamais qae très-rédaits,
et constituent les deux palpes labiaux, dont les divers articles
sont rarement appréciables.
Les appendices articulés des quatrième, cinquième, sixième
et Septième segmens sout essentiellement locomoteurs, et
constituent les pieds proprement dits.
lues pieds se divisent, comme ceux des autres insectes^ en
quatre parties principales ; savoir : la hanche formée d*un
article radical, suivi quelquefois d'un k deux articles
supplémentaires j la cuisse^ composée de deux articles,
Pexinguinal et le fémoral ; la jambe , également de deux
articles, le génual et le tibial; et le tarse, qui se subdivise
ordinairement en plusieurs phalanges, la dernière munie
d'un, de deux oti dé trois ongles portés sur un support
commun , ou d'un pédicule vésiculeux sans ongle.
La première et la seconde paires de pieds sont quelquefois
dilatées à leur base interne , et donnent ainsi naissance à autant
de paires de mâchoires surmanéraireSk
La première paire de pieds affecte quelquefois la forme de
palpe , et se change ainsi en pieds palpaires.
U abdomen , qui se compose du septième segmeiit et de
tous les suivans, compris le dernier, est tantôt distinc-
tement formé de treize segmens, tantôt seulement de
douze, dix ou neuf, par Tohlitération , peut-être même
par Pabsence réelle de quelques-uns des derniers , et tan-
tôt sans segmens distincts; le pénultième ou dernier seg-
ment est pourvu d'un anus.
Les organes de la respiration^ lorsqu'ils sont visibles a
l'extérieur, se manifestent sous la forme d'ouvertures ou de
stigmates , distribués en petit nombre sur les côtés du corps.
Les organes de la génération ont toujours leur issue pra -
tiquée sous le premier segment de l'abdomen.
ARACHlSroES. 295
Nous ajouterons à cet expose des caractères propres
aux espèces de cette classe, que, dans la jeunesse des
araignées, les mâles et les femelleç de chaque espèce
se ressemblent par la forme et par les couleurs du
corps : les mâles ont seulement le dernier article de
leurs palpes dépourvu d'ongle. Cet article se renfle peu
à peu; enfin, les organes excitateurs, long-temps invi-
sibles, se déclarent subitement; l'animal acquiert, par
la dernière mue, tous les organes propres à son sexe,
et obtient avec eux d'autres proportions et d'autres
couleurs. C est une métamorphose peut-être moins ap-
parente, mais à coup sûr non moins réelle que celle de
beaucoup d'insectes hexapodes.
Les zoologistes considèrent , comme un des carac-
tères distinctifs de la classe dés arachnides , la faculté
de s'accoupler et de se reproduire plusieurs fois dans le
cours de leur vie. M. Savîgny dit avoir observé pré-
cisément le contraire dans un grand nombre d'espèces,
dont les femelles font une ponte , une éducation , et
meurent incontinent après.
Quant à ce qui regarde le mode de rangement des
arachnides , nous nous bornerons à renvoyer aux mé-
thodes généralement admises de MM. Walckenaër et
Latreille. Le système de M. Savîgny ne nous est pas
suffisamment connu, pour que nous nous hasardions
d'en parler; toutefois, nous remarquerons que cet au-
teur parait avoir donné une grande importance aux
ongles qui garnissent quelquefois les tarses; il les a
représentés avec un grand soin, et s'en est servi comme
d'un bon caractère dans une sorte de distribution qu'il
296 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
a placée en tête de la classe des arachnides. Il divise lès
espèces figurées dans les planches en onze séries , de la
manière suivante :
L'espèce comprise seule dans la première série a po.ur ca-
ractères : lesforcipules en pince monodactyle; les mâchoires
div^ergentes , à palpe terminal, sans pince ; les tarses ar-
mes de trois ongles; huitjeux^ Elle est représentée pi. i ,
fig. I.
Les espèces réunies dans la seconde série ont pour carac-
tères : lesforcipules en pince monodactyle; les mâchoires à
palpe latéral, sans pince; les tarses armés de trois ongles;
six yeux. Elles sont représentées planche i , fig. 2 et 3.
Les espèces réunies dans la troisième série ont pour carac-
tères : lesforcipules en pince monodactyle; les mâchoires à
palpe latéral y sans pince; les tarses armés de trois on-
gles; huit yeux. Elles sont représentées pi. i , figures 4-95
planche OLy planche 3 et planche 4*
Les espèces comprises dans la quatrième série ont pour
caractères : lesforcipules en pince monodactyle; les mâ^
choires à palpe latéral ^ sans pince; les tarses armés de
deux ongles; six yeux. Elles sont représentées planche 5,
fig. 1-3.
Les espèces réunies dans la cinquième série ont pour ca-
ractères : les fotcipules en pince monodactyle; les ma--
choires à palpe latéral, sans pince; les tarses armés de
deux ongles; huit yeux. Elles sont représentées planche 5,
fig. 4"^ 05 planche 6 et planche 7.
Les espèces de la sixième série ont pour caractères : les
forcipules en pince didactyle; les mâchoires à palpe en
pince également didactyle ; la lèvre stemale sans pal-
pes, accompagnée de mâchoires surnuméraires; huit yeux,
ARACHNIDES. 297
dont deux rapprochés. Elles sont représentées planche 8,
fig. 1-3.
Les espèces de la septième série ont pour caractères : les
forcipules en pince ^idactyle ; les mâchoires à palpe en
pince également didactjle; la lèvre stemale munie de
palpes; point de mâchoires surnuméraires; quatre ou deux
yeux écartés. Elles sont représentées planche 8, fig. 4-6.
Les espèces réunies dans la huitième série ont pour ca-
ractères : les forcipules en pince didactjle; les mâchoires à
palpe filiforme , ^ans pince ; la lèvre stemale munie de
palpes; point de mâchoires surnuméraires; deux jeux
rapprochés. Elles sont représentées planche 8, fig. 7-10.
Les espèces de la neuvième série ont pour caractères : les
forcipules en pince didactjle; les mâchoires à palpe fili-
forme y sans pince; la lèvre stemale privée de palpes; des
mâchoires surnuméraires ; deux jeux rapprochés. Elles
sont représentées planche 9, figures i-3.
L'espèce unique de la dixième série a pour caractères : les
forcipules en pince didactjle ; les mâchoires à palpe fili-
fortne , sans pince; la lèvre stemale, munie de palpes;
point de mâchoires surnuméraires ; deux jeux écartés.
Elle est représentée planche 9 , figure 4*
Les espèces réunies dans la onzième série ont pour carac-
tères : les forcipules en stjlet dentelé à la pointe; les mâ-
choires soudées supérieurement entre elles et iitféricure-
ment à la lèvre stemale; deux jeux écartés. Elles sont
représentées planche 9, figures 5-i3.
Les diverses parties qui viennent d'être e'nume're'es ,
et quelques autres d'une moindre importance, ont été
désignées sur les planches par des lettres ou des signes
affecte's à chacune d'elles, de manière à rendre facile
et prompte leur e'tude comparative:
298 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
B marque la partie antérieure du thorax , celle qui porte
les yeux et la bouche.
C , le thorax entier.
séj leâ yeux.
àj le bord (acîal ou préoculaîre du thorax.
df l'ëpistônne, petite pièce triangulaire comprise entre le
bord facial du thorax et les forcipules ; elle est sou-
vent membraneuse et peu distincte.
E, la bouche complète.
é, l'ouverture de la bouche et ses deux lèvres saillantes.
La même lettre indique encore les lèvres détachées
de la bouche , mais unies entre elles.
Le diastôme est une sorte de bourrelet membraneux qui
traverse la bouche au-dessous des forcipules , et ceint
postérieurement le labre , dont il semble recevoir l'in-
sertion.
é, la lèvre supérieure, ou le labre, pourvue ou non du
diastôme ou de l'épichile.
L'épichile est une petite languette démi-cartilagineuse ,
pourvue d'une sorte de palais , et insérée sur le dos
du labre dans beaucoup de genres ; elle se lève d'avant
en arrière, et laisse voir, sous sa base, une fente
transverse , destinée sans doute à l'émission de quel-
que liqueur.
èy la lèvre inférieure ou lèvre stemale isolée.
Y, le pharynx.
y , deux petits orifices situés entre les forcipules et le dias-
tôme, dans quelques genres,
c , les forcipules , insérées au premier segment du thorax.
— c, leur article humerai. — d, leur article cubital.
— f, leur article digital.
d, les mâchoires insérées au second segment du thorax. —
^, la mâchoire elle-même. — ^■*", son lobe manduca-
teur. — f, l'article digital de son palpe. Cet article ,
qui est le dernier, se trouve transformé, dans les
mâles adultes de certains genres , en un organe exci-
ARACHNIDES. sgg
*
tateur , pourvu d'un conjoncteur principal , auxquels
sont, le plus souvent, associés un à deux conjonc-
teurs auxiliaires , tous séparément mobiles.
f , les palpes insérés sur le troisième segment , c'est-à-dire
sur la lèvre sternale.
g, la première paire de pieds, insérée au quatrième seg-
ment du thorax.
h , la seconde paire de pieds, insérée au cinquième segment.
k , la troisième paire de pieds , insérée au sixième segment.
1, la quatrième paire de pîeds, insérée au septième seg-
ment. — ^, la hanche d'un pied. — c, sa cuisse. —
dy sa jambe. — f, son tarse.
D, l'abdomen,
m, le premier segment de l'abdomen.
n , le second segment de l'abdomen.
p , le troisième segment de l'abdomen.
q , le quatrième segment de l'abdomen.
r , le cinquième segment de l'abdomen.
s , le sixième segment de l'abdomen , etc.
F, les filières articulées à l'extrémité de l'abdomen, dans
certains genres.
H, l'anus.
" m , l'issue des organes sexuels : nous avons vu qu'elle cor-
respondait toujours au premier segment de l'abdomen.
"m, Tépîgyne, organe prévulvaîre, dont la fonction la^lus
essentielle est de recevoir l'un après l'autre , dans les
préludes de l'accouplement, les organes excitateurs
mâles ci-dessus mentionnés : elle est tubuleuse et per-
cée de aeux principaux orifices, un de chaque côté;
les conjoncteurs que recèlent ses deux cavités inté-<
rieures , sont cornés comme ceux du sexe mâle ; mais
ils sont moins développés.
•• derrière toute autre lettre, indique que l'organe désigné
par cette lettre a àt& fonctions relatives à la généra-*
tion.
l\ i\ etc., indiquent la grandeur naturelle.
• xf* est le signe du sexe mâle.
OXFORD
3oo OBSERVATIONS PRELIMINAIRES.
J est le signe da sexe femelle.
*^ et ^ joint à une lettre quelconque , indique un organe vu
de nouveau sous une autre face.
Nota, Quelques lettres mentionnées ici ne se retrouvent point sur les
planches d^arachnides ; mais comme elles se rattachent au système géné-
ral de signes adopté par M. Sayigny, nous avons cm pouvoir les conser-
ver. Nous remarquerons aussi quMl existe quelques combinaisons , qui ne
sont pas mentionnées ici, mais dont on trouvera Texplication en leurs lien
et place.
M é Walckenaër n'a embrasse dans son ouvrage sur
les Araignées , que la famille des araneides ou le genre
aranea de Linné'. M. Savigny a compris dans ses étu-
des , la classe des arachnides tout entière. Cette classe ,
partagée en deux ordres par M. La treille', les arach-
nides PULMONAIRES et leS ARACHNIDES TRACHEENNES,
comprend un petit nombre de familles auxquelles peu-
vent se rapporter les principaux genres figures par
M. Savigny, et dont voici la liste :
Araignées-Mygales, . . .A
Ségestries • I
. V Planche I.
Tégénaires i
Érîgones j
Ulobores . .\
Eugnathes > Planche 2^
Epéîres ..•••)
Ëpéîres
Clothos
, , . > Planche 3.
Latrodectes
Pholques.
■ Règne animal de M. le baron Cuvier, tome m , par M. Latreille.
^
ARACHNIDES. 3oi
Sphases . .
Lycoses
Dolomèdes >Planche4.
Érèses
Scjtodes
Djsdères. . ^ •
Brasses ^Planche S.
Clubîone
Thomises. .........
Thomîses. Planche 6.
Thomises }
> Planche 7.
Attes. * • . •)
Scorpions
Pinces \ Planche 8.
Solpuges
Faucheurs )
V Planche 9.
Acarides ou Mites )
•
Nota. Les planches i et 8 sont les seules qni aient été pabliées par
M. Savigny : toutes les autres n^avaîent aucun numéro d^ordre; les es-
pèces n'éiaient point non plus numérotées ; il nous a donc fallu distin-
guer ces dernières , et reconnaître celles que M. Savigny avaient décrites
dans son texte , afin de leur appliquer lesr numéros sous lesquels il les
avaient citées. On conçoit que cette lâche n^a pas été une des plus faciles
à remplir ; nous espérons cependant n'^avoir commis aucune erreur dans
la concordance des citations.
/'
EXPLICATION SOMMAIRE
DES PLANCHES.
M. Savigny , dans les recherches de'taillëes quïl a
faîtes , a reconnu combien étaient naturels les genres
etablîs par MM, Walckenaër et Latreille j et il s'est
empresse de les admettre, sans cependant en conserver
toujours la circonscription. Ainsi il a cru devoir créer
souvent des gepfes aux dépens de ceux déjà formés ^
nous aurons soin de les mentionner , et d*en faire res-
sortir les caractères les plus importans, en transcrivant
presque textuellement les descriptions de M. Savignj'.
PLANCHE I.
ARAIGNÉES-MYGAJLEÇ, SÉGESTRIES,
TÉGÉNAIRES, ÉRIGONES.
Genre NÉMÉSIE, 'NEMESIA.
FiG. I.
Les araignées mygales ou plus exactement le genre
mygale de Walckenaër , range' dans la famille des fi-
' Nous avons déjà dit que nous ble que quelqu^erreur se fût glissée
avions eu à notre disposition seule- dans le texte que nous reproduisons,
ment en épreuve le commencement Nous en avons reconnu un grand
de la Description des arachnides, nombre, mais plusieurs nous ont
que Tauteur n^avait même pas cor- sans doute échappé , malgré le soin
rigée ; nous insistons sur cette ob- scrupuleux apporté à la correction
servation , parce quUl serait possi- des épreuves.
V
ARACHNIDES- PL. i. 3b3
leuses, section des territèles ' , comprend plusieurs es-
pèces assez différentes^ par certains points de leur orga-
nisation extérieure. M. Savigny la judicieusement ob-
servé, et il en a séparé les némésies. Ce nouveau genre
a le thorax grand elliptique à sternum également ellip-
tique; Tabdomen convexe, ovale, un \>en en maasoe,
terminé par quatre filières cylindriques, peu saillantes;
les antérieures simplement biarticulées et infiniment
plus petites que les postérieures.
Il a , de plus , les yeux disposés sur deux lignes trans*
verses, rapprochées, courbées en devant, Tanlérieure
un peu plus que la postérieure; ces yeux inégaux, les
latéraux antérieurs les plus gros de tous , les inter-
médiaires antérieurs ronds , les autres elliptiques , les
quatre intermédiaires figurant un trapèze rétréci an-
térieurement , et les quatre latéraux , deux angles ob-
tus parallèles, ouverts en dedans; les forcipules très-
avancées, à dos arqué, bordé intérieurement de
barbes mobiles , avec quelques lamelles alignées vers
la base du crochet , à gouttière ciliée de soies très-
fines , armée d'un rang de dentelures aiguës sur sou
bord interne, à crochet long, faiblement denticulé,
courbé vers la pointe; les mâchoires sans aucune
trace de lobe, palpe assez grand , ayant l'article cu-
bital sensiblement plus court que le radial ; le palpe
mâle comprimé, à bouton excitateur petit, triarti-
culé, renflé, contourné, prolongé insensiblement
en un filet arqué très-fin , sans autre con joncteur; le
■ Règne animal de M, le baron Cui^ier, tome m, page 79.
3o4 EXPLICATION DES PLANCHES.
palpe femelle terminé par un ongle simple; le labre
très-étroit, descendu perpendiculairement sur la lè-
vre sternale, dont il atteint les bords, sans les dé-
passer , comprimé en toit , un peu arqué , g^t^nî de
soies très-longues et très-fournies sur les côtés de
son arête dorsale , tronqué et lisse en avant du pa-
lais , élevé à sa base supérieure en un mamelon légè-
rement velouté, muni d'une épichile carrée, un
peu en cœur; la lèvre stemale très-convexe, demi-
circulaire , échancrée au sommet; les pieds robus-
tes, les deux antérieurs renflés dans le mâle, qui les
a de plus armés, sous l'extrémité de leur article ti-
bial, d'une apophyse aiguë et recourbée; la qua-
trième paire la plus longue de toutes , la première
moins coprte que la seconde et la troisième, qui sont
égales entre elles, toutes hispides, avec les tarses
peu sensiblement veloutés , munis d'ongles supé-
rieurs , pectines sur deux rangs dans le mâle, bi-
dentés à la base dans la femelle , et d'un ongle in-
férieur très-simj)le.
I. I. Nemesia cellicola, 'Némésie cellicole. Sav.
Cette espèce unique est voisine de la mygale pionière , my-
gale fodiens Walck. , ou mygale de Ss^uvage , mygale
Samagesuhaitr,^
I. z* Individu femelle grossi. z\ le même, grandeur
naturelle.
Des environs d'Alexandrie. — Il avait le thorax gris ; Vabdo-
men d'un roux-cendré , avec une bande festonnée , brune ,
* Elle s^en distingue par la disposition des yeaz, la loogueur relative
des articles des pieds, etc.
ARACHNIDES. PL. i. 3o5
^ et deux séries de traits obliquies 9 également bruns ; les
forcipules d^un gris obscur ; les pieds d'un gris clair.
I. C. Le thorax du même individu, vu de profil : •— •-
œ, les yeux , compris entre les lignes moyennes
des deux forcipules ; — ^ c ^ la forcipule , dont le
crochet est ouvert : son carpe est presque égal
a la moitié du thorax ; — - d , la mâchoire et son
palpe y qui peut excéder le thorax d'ua tiers,
I. aé. Les yeux du même, avec le bord facial du tho-
rax, qui laisse entre eux et lui un espace étroit.
I. i?. La bouche complète du même, vue par sa face
postérieure : — c, les forcipules, dont le cro-
chet est replié; — d, les mâchoires; — é, la
lèvre sternale surmontée par le labre.
I» c. La forcipule gauche séparée, vue par sa face
interne, offrant les quatre lamelles insérées
vers la base dorsale du crochet, et les sept
dents qui bordent la gouttière.
I. gyi L'extrémité du tarse d'un pied antérieur du
même, très-grossie.
I. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même , et des trois principales arti-
culations de chaque pied : la hanche et la
cuisse comprises datis la première de ces arti-
culations.
Genhs SÉGESTRIE, SEGESTRIJ,
FiG. 2i
Ce genre, fonde par Latreillc, appartient à la fa-
mille des fîleuses , section des tuhitèles ', et offre pour
■ Règne animal de Cuvier, tome m, page 8t.
H. N. XXII. 20
3o6 EXPLICATION DES PLANCHES.
caractères disiitincts : six jeux , dont quatre en ayant et
deux en arrière , première paire de pieds, la plus lon-
gue de toutes ; ensuite la seconde : la troisième paire la
plus courte.
On ne connaît encore qu'un très-petit nombre d'es-
pèces j celle figurée par M. Savigny n'est pas nouvelle.
L 2. Segi^sthix pevûdai , Ségestrie per^de. Wakk.
Cette espèce est la même que la sièges trîé des cayes de M. La-
ixéHe^sâgestnacellana^, ou Vtxraneafiorendna de Rossî'.
a. î, Lidîvidu femelle de grandeur naturelle.
De rintérieur des maisons d'Alexandrie. •— Il avait le tho"
rax brun-noir, soyeux; V abdomen gris foncé » mêlé de
brun, avec une bande longitudinale noire, découpée en
triangles , dessinés sur un fond gris clair ; les fordpvks
vertes; les pieds noirâtres, les antérieurs plus obscurs
que les postérieurs.
2. . C. Le thorax du même individu grossi, représenté
de profil pour montrer la hauteur relative de
ses diverses régions et le degré d'inclinaison de
ses forcipules et de ses mâchoires : — -œ, les
yeux, compris entre les axes des deux forci-
pules; — 0, les forcipules j — d, les mâ-
choires, dont le palpe est a peine égal au
thorax.
a. é. Les yeux du même, avec le bord facial du tho-
rax a', très-grossis.
a . E. La bouche du même , vue par sa face postérieure :
— c, les forcipules, dont les crochets sont
> Nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, a" iédition, tome zxx,
page 4^6.
■ Fauna etrusca.
ARACHNIDES. PL. i. Zo^
repliés; -^ d, les mâchoires, dont on a sup-
primé les palpes; -^ é, la lèvre sternale, qui
est peu dépassée par le labre.
2. c. La forcipule gauche séparée, vue par sa face
postérieure et interne, offrant ainsi les cinq
dents qui bordent sa gouttière.
2. d. La mâchoire droite, vue par sa face supérieure.
2. é. La lèvre sternale , vue en dessous ^ laissant passer
un peu le labre, dont elle reçoit le bout dans
son échancrure.
2. é"r Le labre, vu en dessus, garni de trois rangs
complexes de poils, débordé des deux côtés
par la lèvre sternale.
2. e. Le même labre, avec son diastôme séparé de la
lèvre sternale, et très-grossi pour faire mieux
distinguer la position des poils.
2. z» Individu mâle de grandeur naturelle.
Des caves d'Alexandrie. — Il avait V abdomen d'un gris plus
clair que dans la femelle , un peu vineux, avec la bande
dorsale formée d^une suite de triangles très-noirs.
2. d. Le palpe maxillaire du même individu : — f, son
organe excitateur, dont le bouton est naturel-
lement écarté de la valve et incliné sur l'ar-
ticle précédent.
2. gy*. L'extrémité du tarse d'un pied antérieur du
même : les ongles supérieurs ont chacun un
peigne de douze dents.
2. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
20.
3o8 EXPLICATION DES PLANCHES.
Genre ARIÂDNE, AMADNA.
FxG. 3.
Ce nouveau géùre, voisin de celui des segestries,
parait en diffe'rer essentiellement par les yeux ine'-
gaux, les deux intermédiaires plus gros, correspondant
aux deux latéraux postérieurs, et représentant avec
eux une ligne trans verse faiblement courbée en devant ,
les quatre latéraux figurant deux lignes presque paral-
lèles *j par les ybrcipuZe^ très - inclinées , à gouttière
courte sans dentelures fet à crochet très-court; par les
mâchoires un peu convergentes, très-rapprochees à leur
sommet, à palpe un peu renflé dans la femelle; par
le labre avancé sur la lèvre, qu'il dépasse très-sen-
siblement; enfin, par la lèi^re stemale beaucoup moins
large que haute , mais rétrécie vers le sommet et très-
exactement arrondie.
I. 3. AriaDwà insidiatrix, Ariadne artificieuse.
Cette espèce umi|ue of&e la conformation générale de la
ségestrîe j^erfîde , et a , suivant M. Savigny, des habitudes
semblables à Varanea insidiatrix des Forskal.
3. Z. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle.
De rintérieur des maisons d'Alexandrie. ^- Il avait le tho-
rax brun-cendré ; V abdomen d'un cendré clair et soyeux ,
marqué à la base d'une tache oblongue plus obscure ; les
pieds roussâtres ; la paire antérieure plus brune , avec
les tarses noirs.
■ La disposition de ces yenz offre hleau des aranéides, page 47* ^^
qnelqne conformité avec celle des planche y, figare 5o.)
disdères. (f777^«zWalkenaër, Ta-
ARACHNIDES. PL. i. Sog
3. B. Le thorax du même individu , vu de face : — a$ ,
les yeux, évidemment compris entre les axes
des forcîpules; — c, les forcipulesj — d, les
palpes maxillaires.
3. aé. Les yeux , avec le bord facial du thorax.
3. E. La bouche du même, vue par sa face postérieure :
— c, les forcipules , dont le crochet est replié j
'— d , les mâchoires et leur palpe , dont l'ar-
ticle digital est sensiblement renflé ; — é , la
lèvre sternale dépassée par le labre.
3. c. La forcipule gauche séparée.
3. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
Genre LACHÉSIS, LJCHESIS.
Fio. 4.
Voisin des tégénaires et trës-semblable aux agélèues
parla disposition des yeux, ce nouveau genre présente
des différences notables dans les mâchoires, dans les
crochets Aes forcipules, etc. Le thorax est grand, ré-
tréci antérieurement , en cœur inverse , avec le ster-
num presque orbiculaire ; V abdomen est ovalie , con-
vexe ^ terminé par quatre filières cylindriques , saillantes
en arrière : les antérieures sont distinctement trîarticu-
lées, beaucoup plus grandes que les postérieures.
Il a , de plus , les yeux, rass^emblés sur le bord anté-
rieur du thorax , disposés sur deux lignes transver-
ses ^ courbées en devant, sensiblement inégaux; les
intermédiaires antérieurs^ et , après eux , les latéraux
postérieurs , les plus gros de tous , les quatre inter-
3io EXPLICATION DES PLANCHES.
médiaires figurant un trapèze faiblement retre'ci en
arrière, et les quatre latéraux deux lignes très-di-
vergentes; lesjhrcipules légèrement avancées, ren-
flées , peu coniques , sans dentelures , à crochets
courts , très-aigus , ayant la pointe retournée et
saillante en bas, dans le repos; les mâchoires con-
vergentes un peu courbées , pointues , fortement ca-
rénées à leur Ëice supérieure , à palpe assez grand ,
le palpe mâle ayant l'article cubital presque égal au
radial, celui-ci surmonte d'une apophyse lancéolée;
la valve digitale supérieure, semi-ovoïde, épaisse,
très-concave , et le bouton excitateur plus court que
la valve, fixé dans sa concavité, pourvu de deux
con joncteurs dirigés en avant, le principal nais-
sant de la base y courbé et aminci par degrés , fai-
blement triarticulé, à dernier article long et délié;
l'auxiliaire finissant en pointe terminale; le labre
avancé parallèlement à la lèvre , beaucoup plus long ,
médiocrement épais , rétréci antérieurement , ter-
miné en pointe obtuse et comme un peu tron-
quée, le dessus cilié sur son arête dorsale; muni,
vers le bout , d une épichile élargie de la base au
sommet , soyeuse , légèrement échancrée au milieu ,
avec une petite pointe triangulaire ; le dessous ca-
réné en avant du palais et garni de quelques poils; la
lèyre stemale moins large que haute, exactement ar-
rondie au sommet ; les pieds robustes , décroissant
graduellement, du moins dans le mâle , de la qua-
trième paire à la première ; à tarses munis de deux
ongles supérieurs exactement et finement pectines^
ARACHNIDES. PL. I. 3ii
et d'un ongle inférieur simple , courbé dès sa base ,
recourbé en dessus à la pointe.
I. 4- Lachesis perversa, Lachésis perverse.
Cette espèce est, jasqu^à présent, la seule connue.
4* t- Individu mâle grossi. 2% grandeur naturelle.
Des environs du K^ire. — Il avait tout le corps roux sans
tache, V abdomen d'un roux plus cendré, les pîeds dHim
roux plus pâle.
4* B. Le thorax du même individu, vu de face : — aé,
les yeux^ gui dépassent a peine les deux cotés
de Paxe des forcipules ; — c , les forcipule's , avec '
leur crocliety*naturellement retourné.
4. é. Les yeux du même très-grossis , avec le bord fa-
cial du thorax a^
4. E. La bouche du même , vue par sa face postérieure :
— • c 9 les forcipules , dont le crochet est natu-
rellement retourné ; — d, les mâchoires, avec
leur palpe terminé par le bouton excitateur f,
qui est appliqué contre sa valve j—-é, la lèvre
sternale dépassée par le labre.
4. c. La forcipule gauche , séparée et vue par sa face
postérieure: — yj son doigt ou crochet.
4. d. La mâchoire droite , vue par sa face antérieure ou
supérieure.
4. é. La lèvre sternale , vue par sa face inférieure ,
recouvrant le labre qui la dépasse au sommet.
4. é"^ Le labre et les mâchoires découverts, vus par
leur face supérieure , dans leur disposition
relative : — d, les mâchoires, dont on a sup-
primé les palpes.
4. zf' L^ bout du tarse d'un pied antérieur du même :
3i2 EXPLICATION DES PLANCHES.
les ougles supérieurs ont chs^cuu un peigiie de
quinze dents.
4* g-I. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
Qenre TÉGÉNAIRE, TEGENARIA.
FiG. 5.
Le genre tégénaire ou celui des araignées propres,
aranea Latr. , a e'te' institué par M. Walckenaër , qui
l'a restreint à un petit nombre d'espèces , tandis que
M. Latreiile lui a réuni depuis ^ les agélènes et les
njsses. En lui assignant ces limites, ce genre offre
pour caractères essentiels : huit yeux à la partie anté-
rieure du corselet, placés quatre par quatre sur deux
lignes transversales arquées (les latéraux plus rappro-
chés du bord antérieur du corselet, et les quatre du
milieu formant un carré plus reculé); des forcipuhs
presque droites , à gouttière oblique , bordée de deux
rangées de dents aiguës; mâchoires droites et presque
terminées en forme de palettes ; lèyre carrée, tantôt plus
haute que large, tantôt aussi large ou presque aussi
large que haute, les deux filiaires supérieures très-sail-
lantes; ;7a<te5 allongées, la première et la dernière pai-
res plus longues. L'espèce figurée par M. Savigny est
trèsHCommune dans nos maisons.
»
L 5. Tegenaria domestica, Tégénaire domestique.
Walck.
Cette espèce, connue sous le nom S araignée domestique,
^ Règne animal de Cutner, tome m, page 82.
ARACHNroES. PL. i. 3i3
a été représentée par Clerck , Lîster et Degeer ; mais au-
cune figure n'a été aussi scrupuleusement faite que celle
que l'on voit îcî.
S, 2. Individu femelle de grandeur naturelle.
Des maisons d'Alexandrie. — Il était d'un gris-fauve , ti-
rant au violet, avec le iliorax marqué de deux bandes
brunes et de huit points marginaux bruns ; le milieu de
Vahdomen orné d'une bande fauve, découpée sur un
fond noirâtre, à découpures très-pâles, les antérieures
changées en taches blanches ; les côtés traversés par plu-
sieurs rangées obliques de petits traits noirâtres ; les pieds
plus clairs , annelés de brui|.
5. C, Le thorax du même individu, vu de profil : —
se, les yeux.
5. a$. Les yeux du même très-grossis , avec le bord
facial du thorax.
5. E. La bouche du même, vue par sa face postérieure ,
offrant les forcipules^ les mâchoires et la lèvre
sternale.
S. c. La forcipule gauche , détachée et vue par sa face
postérieure : elle est armée de huit dents aiguës.
5. d. La mâchoire gauche.
5. é. La lèvre sternale , vue en dessous et recouvrant
le labre.
5, é."^ La même lèvre , retournée et laissant voir le labre ,
auquel elle est réunie.
5. g/I Le bout du tarse d'un pied antérieur du même :
les ongles supérieurs ont chacun un peigne de
onze dents.
Ç. g-I. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
5. jP. Les six filières du même, vues par leur face pos-
térieure, et Tanus. On n'aperçoit point Par-
3i4. EXPL1CA.TI0N DES PLANCHES.
ticle radical des filières, doQt les deux plus
longues sont distinctement articulées vers le
milieu, pointues; et les quatre plus courtes
obscurément articulées vers le bout , obtuses.
Genre ARACHNÉ, ARACHNE.
Fia. 6 XT 7.
•
Cette distinction générique, établie par M. Savi-
gny , ne paraît basée que sur des caractères peu diffé-
rens de ceux des tégénaires j c'est ainsi que le thorax ,
qui est en cœur inverse, parait plus allongé, que
l'abdomen, en tout semblable, offre seulement des
filières supérieures , relativement plus saillantes, et que
les forcipules, au inoins dans la seconde espèce, ont
un moins grand nombre de dents sur le bord de la goût*
lière. '
Il a , de plus ', les yeux rassemblés au bord antérieur
du thorax, sur deux lignes transverses œurbées en
devant , l'antérieure beaucoup moins que la posté-
rieure; ces mêmes yeux inégaux, les intermédiaires
antérieurs plus grands, les quatre intermédiaires
figurant un carré long, et les quatre latéraux deux
lignes parallèles; les forcipules tronquées oblique-
ment, à gouttière bordée de deux rangs de dents ai-
guës, et à crochet long, très-relevé dans le repos j
les mâchoires presque parallèles , à palpe médiocre ;
le palpe mâle ayant l'article cubital et le radial
égaux, la valve digitale supérieure, ovale-oblongue ,
* Suivant M. Sayigny.
ARACHNIDES. PL. i. ♦- 3i5
terminée en cône, et le bouton excitateur pluS court
que la valve, muni de trois conjoncteurs dirige's en
avant , le principal naissant de la base , dont il suit
le contour, aminci par degrës, faiblement triarti-
culë , à dernier articule long et délié , courbé à la
pointe; le premier auxiliaire petit, très^aigu, courbé
en sens contraire du précédent , mais reçu de
même , à son extrémité, dans la concavité du second
auxiliaire, qui est grand et disposé en cuilleron ter-
minal ; le palpe femelle ayant l'article cubital beau-
coup plus court que le radial et le digital, terminé
par un ongle dentelé; le labre plus long que la lèvre,
conformé d'ailleurs comme dans les tégénaires; la
lè\fre stemale moins large que longue, rétrécie in-
sensiblement presque dès la base, arrondie et fai-
blement échancrée au sommet; les pieds grands,
proportionnés à peu près de même dans les deux
sexes y la quatrième paire plus longue que les au-
tres, qui sont presque égales entre elles; la pre-
. mière , la troisième et la seconde successivement
plus courtes : toutes à tarses munis de deux ongles
supérieurs exactement pectines , et d'un ODgle inté-
rieur faiblement denté.
I. 6. Arachne familiaris, Arachné familière.
Cette espèce oSire à peu près la conformation de la sui-r
vante , et partage avec elle les caractères essentiels.
6. i. Individu femelle grossi, l' ^ grandeur naturelle.
Des maisons de Rosette. — Il était roo^-cendré , avec deux
3i6 EXPLICATION DES PLANCHES.
bandes obscures peu marquées sur le thorax , trois ran-
gées de taches plus obscures sur V abdomen, celles du
milieu triangulaires, et des anneaux bruns à tous les
pieds»
I. 7. Araghite timidâ, Arachné timide.
7. 2. Individu mâle grossi, t'y grandeur naturelle.
Des jardins de Rosette. ^-11 avait le thorax gris, soyeux;
V abdomen roux pâle, les pieds d^un roux plus pâle en-
core, sans taches.
7. B. Le thorax d'un individu femelle, vu de face:
— arf, les yeux.
7. œ, Les yeux de l'individu précédent très-grossis ,
avec le bord facial du thorax.
7. £". La bouche de l'individu mâle, vue par sa face
postérieure : — c , les forcipules ; — d , les
mâchoires ; Y, le bouton excitateur renfermé
dans sa valve ^ — • é^ la lèvre sternale dépas-
sée par le labre.
7. c. La forcipule gauche séparée, offrant cinq dents
aiguës sur deux rangs.
7. g-1. Les mesures comparatives des pieds du même.
Genre HERSILIE, HERSILIA,
FiG. 8.
Ce nouveau genre, dont les yeux offrent quelques
ressemblances avec ceux des dolomèdes , et qui , par la
disposition des mâchoires , se rapproche davantage des
théridions, présente une conformation avec les deux
genres precédens dans la longueur des deux filières su-
pe'rieures , qui Q3t excessive ; mais un examen attentif
ARACHNIDES. PL. i. Si;
fait découvrir que ses ongles sont à peu près dépourvus
de peignes , et ce caractère distinctif démontre encore
qu'il diffère par son industrie. Le thorax est sous*
orbiculaire , rétréci et élevé verticalement sur le de-
vant; le sternum est ovale, terminé postérieurement
en pointe; l'abdomen est ovale déprimé, exactement
terminé par six filières conico-cjlindriques , saillantes
en arrière, les plus longues sont distinctement triarti-
culées.
Il a, de plus, les yeux rassemblés sur Féminence anté-
rieure du thorax , disposés sur deux lignes transverses
recourbées en arrière, inégaux, les intermédiaires
antérieurs plus grands , les latéraux antérieurs extrê*-
mement petits , les quatre intermédiaires figurant un
carré parfait , et les quatre latéraux deux lignes pa-
rallèles; lesforcipules abaissées perpendiculairement,
petites , coniques , à gouttière oblique , armée d'un
seul rang de dentelures , et à crochet très-relevé dans
le repos ; les mâchoires très-convergentes et très-in-
clinées sur la lèvre, petites, oblongues , rétrécies et
contiguës à leur sommet , à palpe petit , ayant dans
la femelle l'article cubital sensiblement plus court
que le radial , le digital armé d'un ongle simple , le
labre incliné sur la lèvre , un peu plus long ; la lès^re
sternale courte, transverse, arrondie sur les côtés,
très-faiblement rétrécie au sommet ; les pieds grands ,
à l'exception de la troisième paire, la première
paire , la seconde et la quatrième successivement un
peu moins longues, du moins dans la femelle, la
troisième très-courte, dépassant à peine, lorsqu'elle
3i8 EXPLICATION DES PLANCHES.
est étendue , le premier article tibial des précedens ;
toutes à tarses de trois articles , le second de ces ar-
ticles égal au dernier, qui est muni de deux ongles
supérieurs bidentés à la base, d'un ongle inférieur
simple et de deux soies plantaires qui ont des dente-
lures en scie.
L 8. B.ERSIUJL caLudata y ffersilie porte-queue.
8. i. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle.
Des environs du Kaîre. — Il était roux, avec le thorax
marqué de deux bandes dorsales brunes, et bordé de
taches de la même couleur ; V abdomen varié sur le milieu
de deux rangées contîguës de taches cannelées brunes,
et , sur les côtés, de traits bruns obliques ; les pieds an-
nelés de brun.
8. B. Le thorax du même individu , vu de face : — aé ,
les yeux, qui occupent tout l'espace compris
entre les*deux lignes extérieures des forcipules.
8. se. Les yeux du même, très-grossis, avec le bord
facial du thorax.
8. J?. La bouche du même^ vue par sa face postérieure :
*— c, les forcipules; — d, les mâchoires ;^-
é, la lèvre sternale dépassée par un labre très-
obtus.
8. c. La forcipule gauche détachée , offrant sur le bord
antérieur de la gouttière trois dents aiguës.
8. gf. Le bout d'un pied antérieur du même, auquel
on remarquera, outre les ongles, deux soies
courbées en «S, et dentées en scie.
8. g-l. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
ARACHNIDES. PL. i. 819
I
Genre ÉRIGONE, ERIGONE.
Fio. 9.
Ce genre curieux offre une grande analogie avec les
theridions , par la disposition des jeux j mais une com^
paraison directe des organes de la bouche semble suffi-
sant pour en établir la distinction.
Si on l'examine avec soin , on voit qu'il a les yeux ras-
semblés sur le sommet antérieur de la convexité du
thorax, disposés sur deux lignes transverses, un peu
courbées , l'antérieure moins que la postérieure^ ces
jeux presque égaux , les intermédiaires antérieurs un
peu plus gros, les quatre intermédiaires figurant un
carré parfait , et les quatre latéraux deux lignes di-
vergentes; les Jbrcipules abaissées perpendiculaire-
ment , ou plutôt dirigées sensiblement en arrière ,
renflées à leur base supérieure , fort rétrécies et
comme étranglées près du crochet , garnies sur le
côté extérieur , mais dans le mâle seulement , d'une
rangée d'épines , pourvues d'une gouttière très-obli-
que, bordée de deux rangs de longues dentelures et
d'un crochet très-relevé dans le repos; les mâchoires
convergentes , très^inclinées sur la lèvre , larges et
renflées à leur base , terminées presque en pointe et
contiguës au sommet, à palpe grand; le palpe mâle,
très-grand, ayant l'article humerai long, courbé,
épineux , le cubital dilaté en appendice et tronqué au
sommet , égal au radial, qui est un peu moins dilaté^
mais également tronqué ; la valve digitale interne ,
320 EXPLICATION DES PLANCHES.
ovale - oblongue , ëchancrëe postérieurement à son
bord supérieur, munie à sa base externe d'une apo-
physe cornée, recourbée , dilatée vers le bout, et le
bouton excitateur égal à la valve libre , corné , ren-
flé , pourvu à son sommet de trois conjoncteurs sail-
lans en avant, le principal triarticulé, à article gros
et compliqué , à dernier article légèrement courbé ,
pointu; le premier auxiliaire oblong, terminé par
trois pointes obtuses, le second auxiliaire demi^
membraneux , spatule ; le palpe de la femelle ter-
miné par un ongle pectine; le labre incliné, très-
épais, très-haut à son bord antérieur, qui est arrondi
au sommet, et surmonte de beaucoup la lèvre, cilié
sur son arête dorsale, et muni dune épichile assez
près du bout; la lèi^re stefnalè moins longue que
large , très-arrondie des deux côtés , presque dès sa
base , échancrée au sommet , à sous-palais étroit.; les
pieds assez grands, autrement proportionnés dans
les deux sexes : dans le mâle , la première paire , la
seconde, la quatrième, la troisième; dans la fe-
melle, la quatrième, la première, la seconde et la
troisième successivement plus courtes ; les cuisses
de la première paire du mâle garnies d'un rang
d'épines en dessous.
I. 9. Erk^owe vagans, Érigone errante.
Cette espèce, fort singulière, a ëté retrouvée par M. Sayî-
gnj 9 aux environs de Paris , sur les barrières du petit
parc de Versailles.
9. z. Individu ttiâle très -grossi. 2', grandeur natu-
relle.
ARACHNIDES. PL. 11. 3a 1
Des jardins du Kaîre. -— Il ayaît le thorax rouge ^ testacé ;
V abdomen brun-noIràtre , sojeux ; les pieds testacés.
9. B. Le thorax du même individu , vu de face, mon-
trant les six épines rangées sur le bord exté-
rieur de chaque forcipule : — œ' , les yeux.
9. C. Le même thorax vu de proËl : — aé , les yeux ;
— c , la forcipule 5 — d, le palpe maxillaire.
9. a^. Les yeux du même très-grossis, avec le bord fa-
cial du thorax, qui laisse entre eux et lui un
large bandeau : ces yeux représentent ici deux
lignes courbées en devant ; mais il suffit d'in-
cliner un peu le thorax pour leur voir figurer
deux lignes opposées par leur concavité.
9* E. La bouche du même , vue par sa face postérieure :
— c, les forcipules; — d, les mâchoires j —
é., la lèvre sternale qui est très-dépassée par
le labre.
9. c» La forcipule droite séparée , offrant les neuf lon-
/ gués dentelures de la gouttière, alignées sur
deux rangs.
9.. g. Un pied antérieur du même individu mâle.
9. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
PLANCHE 2.
ULOBORES, EUGNATHES, ÉPÉIRES.
Genre ULOBORE, ULOBORUS.
Fio* z.
Le genre nlobore, fonde' par M. Latreille, offre une
analogie frappante avec celui des eugnathes de M. Savi-
H. N. XXII. ai
323 EXPLICATION DES PLANCHES.
gny, ou tetragnathes des auteurs; cependant il s'en
éloigne par les yeux situes sur le bord antérieur du
thorax , disposés sur deux lignes transverses , un peu
courbées en sens contraire > et plus écartées à leur extré-
mité; par les mâchoires à lobe élargi et arrondi , et par
des forcipUles très-courtes. Les ulobores sont rangés, par
M* Latreille', dans la quatrième section des fileuses,
celle des orbitèles ou des araignées tendeuses. Ils occu-
pent le centre de leur toile, et leurs pieds sont alors dis*
posés comme ceux des eugnathes , c'est-à-dire que les
deux premières paires se portent en avant, tandis que
la quatrième paire est dirigée en arrière et la troisième
transversalement : q^ielques figures représentent cette
disposition.
n. I. Uloborus flavus, Ulobore jaune. Sav.
I» z. Individu femelle, vu en dessus, grossi, l', gran-
deur naturelle.
Des environs de RoseUc.-— Il avait le thorax blanchâtre et
sojeux , le dessus de Vahdomen d^un jaune vif, velouté ,
à villosités divisées par petits compartlmens visibles à la
loupe ; le dessous d'un jaune pâle , avec une bande obs-
cure fort peu marquée , lisérée de jaune-blanchâtre ; les
pieds blanchâtres , entourés d'anneaux plus clairs.
I. %. Autre individu femelle plus grossi, vu de pro-
fil. %\ grandeur naturelle.
Des jardins du Kaire.-^Il ressemblait au précédent par ses
couleurs.
I. aé. Les yeux du second individu, vus exactement
* Règne ftnimal de Cuuier, tome ni , page 88.
ARACHNIDES. PL. 2. SaS
en dessus, avec le bord facial du thorax a%
dont ils sont séparés par un étroit bandeau.
I . E. hsL bouche du même, vue par sa face postérieure :
— -c, les forcipules ; — d , les mâchoires ; -^-i-
é, la lèvre sternale très-dépassée par le labre^
T . c. La forcipule gauche détachée , dont la gouttière
offre deux rangées de cinq dentelures.
1. g-L Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même , et de leurs divisions princi-
pales, la hanche et la cuisse comprises dans la
première de ces divisions.
Genrv EUGNATHE, EUGNÂTHJ.
Fia. a» 3, 4.
M. Savîgny a cru devoir substituer le nom d eugna-
ihe à celui de tetragnathe ; niais il a conserve' la cir-
conscription de ce genre très-naturel, fonde' par M. La-
treille, et dont les caractères distinctifs sont d'avoir
les yeux situe's au bord ante'rieur du thorax , et disposes
sur deux lignes transverses presque parallèles , faible-
ment courbe'es en arrière ; des mâchoires à lobes allon-
ges , et des forcipules très-longues. Ces arachnides ont
du reste une conformité frappante avec les ulobores :
elles se tiennent , comme elles, au centre de leur toile,
et donnent à leurs pieds la même disposition; ce qui
les fait reconnaître au premier abord.
n.. 2. EuGNATHA nitens, Eugnathe brillante,
M. Savîgnj observe que cette eugnathe et les deux suivantes
diffèrent évidemment de deux espèces que Ton trouve
aux environs de Paris, dont une, l'eugnathe étendue
21.
324 EXPLICATION DES PLANCHES.
est connue depuis long-«temps , et dont l'autre, qu'il
nomme eugnathe chrysochlore , est encore inédite.
2. z. Individu femellç, grossi. t\ grandeur naturelle.
Des environs de Rosette. — ^11 avait, en dessus, le thorax
d'un roux pâle et soyeux , avec deux raies blanchâtres ;
V abdomen gris tirant au violet, orné du dessin d'une
feuille très-oblongue , sinuée antérieurement , crénelée
postérieurement, d'un gris nébuleux, liséré de noirâtre,
divisé sur la longueur par une nervure ou plutôt par un
disque intérieur lancéolé, découpé des deux côtés en
trois dents correspondant aux trois principaux angles du
disque extérieur, d'un roux doré, également bordé de
noirâtre , et subdivisé lui-même par une ligne formée de
deux traits en losange en dessus ; le sternum roussâtre;
le dessous de V abdomen d'un jaune doré , avec une bande
noire bordée de jaune très-clair, et terminée en pointe
aux filières ; les pieds d'un roux clair, avec des anneaux
blanchâtres peu marqués.
a. -Z. L'abdomen du même individu séparé du thorax
et retourné.
On remarque fort bien sur cette figure , que les courtes
villosités auxquelles l'abdomen doit son éclat, sont di-
visées par petits compartimens.
2 , B. Le thorax du même , vu de face : — arf , les yeux ,
qui en occupent toute la largeur et débordent
des deux côtés la ligne extérieure des forci-
pules; — c, les forcipules; — d, les palpes
maxillaires.
2. E^ La bouche du même, vue par sa face posté-
rieure : — , les forcipules, qui , quoique fer-
mées, dépassent de beaucoup Particle cubital
des palpes maxillaires j — d, les mâchoires,
dont le palpe serait moins long que les forci-
ARACHNIDES. PL. a. 325
pules , si les crocliels de celles-ci étaient ou-
verts ; — e', la lèvre sternale très-dépassée par
le labre.
2. c. La forcipule gauche détachée : cjle n^a pas moins
de dix-huit dents sur deux rangées de neuf
chacune;, les quatre dents supérieures un peu
i^lées.
a. d. La mâchoire droite , dont le sommet est armé de
trois petites dents.
2. e^ Le labre détaché de la lèvre sternale : il est ca«
rené et sans poils.
2. • e. La lèvre sternale ( biarticulée ).
IL 3. EuGifATHA pelusia, Eugnathe pélusienne.
Cette espèce a la conforinatîon générale de la précédente ;
elle offre aussi les mêmes caractères essentiels.
3^. t. Individu femelle encore jeune, vu en dessus,
grossi. i\ grandeur naturelle.
De rtle de Rosette. »*• Il différait de l'Individu suivant par
son thorax brun, marqué de deux bandes d'un jaune
pâle.
Ses/orapules étalent courtes , très-înclinées et fort sem-
blables à celles des uloboresj ce n'est que par l'âge
qu'elles atteignent un développement excessif.
3. . z. Autre individu femelle' adulte, grossi et vu de
profil. z'<, grandeur naturelle.
Des ilôts du lac Menzaleh. — Il avait, en dessus, le thorax
d'un jaune pâle et soyeux , avec deux raies blanchâtres
' M. Savigny avait d^ abord re- Le signe du mâle est resté joint an
présenté cet individu avec les pal- naméro de la figure, mais c'*est à
pes du màle; depuis, il a fait sup- tort; on devra le remplacer par le
primer le renflement qui caractérise signe de la femelle , X •
ce sexe , et il en a fait une femelle.
326 EXPLICATION DES PLANCHES.
peu marquées; Vahdom^n orné d^une feuille linéaire,
d'un jaune mêlé de roux, découpé des deux côtés en
sept festons bordés de brun , et encadré de jaune doré
clair ; le premier et le second festons petits , le troisième
grand , demi-orbîculaire , séparé de son opposé par une
nervure rousse ; les suivans et leurs opposés réunis en
cœur, presque égaux en dessous; le sternum blanchâtre;
le dessous de V abdomen jaunâtre, bordé sur les côtés
d'un trait obscur qui suiyait les contours de la feuille
• dorsale , et divisé sur son ndlieu par une bande obscure
terminée postérieurement en pointe ; \es pieds d'un jaune
très-pâle.
3. aé. Les yeux du même individu ^ vus en dessus ,
avec le bord facial du tborax.
3, £*. La bouche d'un individu m^le^. vue ps^r sai face
postérieure : — c , les forcîpules assez forte-
ment courbées en dehors, armées de vingt-
deux dents sur deux rangées de onze chacune,
sans compter trois autres dents ou épines plus
longues y, rapprochées du cirochet ; — d , les
mâchoires avec leur palpe; — -J^, Porgane ex-
citateur ; *— é , la lèvre sternale très-dépassée
par le labre.
3, df. L'organe excitateur séparé, vu par sa face exté-
rieure : on remarque la valve et son apophyse,
et le bouton couronné par ses conjoncteurs.
L'examen des deux figures fait voir le palpe
du mâle k valve di^ts^le interne^ étroite, lé-
gèrement échancrée des deux côtés, pourvue
k son insertion externe d'une apophyse mobile,
lancéolée; et à bouton excitateur, supporté par
la base épaissie de sa valve, plus large qu'elle,
plus court, libre, globuleux, couronné par
ARACHNIDES. PL. 2. 827
deux con joncteurs contournés et avancés (et, a
ce qu'il parait, par un troisième fort court) ;
le conjoncteur principal très-long, triarticulé,
, « sétacé, roulé séparément en un tour de spire,
et reçu ensuite dans une rainure dorsale de
l'auxiliaire, qu'il dépasse à la pointe j le con*
joncteur auxiliaire grand , rétréci graduelle-
ment de la base au sommet, prismatique, con-
cave en dessus , terminé par une pointe torse.
3. g-L Les Qiesures comparatives des pieds du même.
,11 4- EuGNAT^A filiformîs , Eugnathe filiforme.
Cette espèce e^t remarquable par son abdomen filiforme ,
terminé en pointe et par ses yeux dont les quatre inter-
médiaires sont un peu plus gros que les quatre latéraux.
4. 2. Individu femelle grossi. l\ grandeur naturelle.
De l'intérieur dû Delta. — 11 avait le thorax ai wx gris ar-
genté; \ abdomen d'un jaune vif, divisé sur la longueur,
en dessus par une ligne obscure ; les pieds d'un gris li-
vide.
4. ae. Les yeux du même individu, avec le bord facial
du thorax , vus un peu en devant : ils figurent,
dans cette position deux li|[nes courbées en
sens contraire, et rapprochées par leur con-
vexité.
4. s. Les mêmes yeux plus inclinés, et vus exacte-
mei^t e^ dessus : ils représentent , dans cettç
position , deux lignes courbées l'une et l'autre
en arrière, l'antérieure moins que la posté-
rieure.
3a8 EXPLICATION DES PLANCHES.
I
Genre ARGYOPE, ÂRGIQPE.
FiG. 5, 6, 7.
Ce nouveau genre, établi par M. Savigny, offre les
plus grands rapports avec les ëpëires, aux dépens des-
quelles il nous paraît forme; ses caractères distinctifs
sont tellement fugaces , qu'on ne découvre de diffé-
rence notable que dans les yeux latéraux anteneurs,
beaucoup plus petits que les autres , tandis que, dans
le genre épëire, ces yeux égalent et même surpassent
en grosseur les yeux latéraux postérieurs, qui sont les
plus petits de tous. M, Savigny a décrit très au long
Inorganisation exte'rieure des argyopes, et principale-
ment celle de Targyope aure'lie. On peut extraire, de
cette description , les caractères suivans ; thorax dé-
primé, large, rétréci seulement vers les yeux, avec le
sternum en cœur ; V abdomen plus ou moins allongé
dans les mâles, qui sont toujours très-petits, allongé
aussi dans les jeunes femelles, mais arrondi en ovale
dans les femelles adultes , peu convexe, marqué de plu*-
sieurs paires successives de points enfoncés, disposés
sur les intersections des segmens. Ces points enfoncés
manquant à la jonction du troisième segment avec le
quatrième, et à celle du sixième avec le septième (ceux
de la seconde et surtout de la troisième paire sont gé-
néralement plus gros que. ceux des paires suivantes)';
les filières non saillantes situées très-inférieurement à
1 Des points semblables se mani- d^àraignées ; mais ils sont quelque-
festçQt sur Tabdomen de beaucoup fois difficilement visibles.
ARACHNIDES. PL. 2. 829
1 abdomen ; les deux inte'rieiires fort petites, recouvertes
par les quatre extérieures , qui sont articulées , larges ,
triangulaires, et qui convergent en rayons vers lanus.
Elles ont, de plus, les jk^ujt situés au bord antérieur
du thorax , disposés sur deux lignes transverses con-
tiguës à leur extrémité; la ligne antérieure droite, la
postérieure très-courbée j les yeux inégaux , les inter-
médiaires postérieurs un peu moins gros , et les laté-
raux antérieurs beaucoup plus petits que les autres,
les quatre ' intermédiaires figurant un quadrilatère
moins large que long, faiblement rétréci en devant,
et les quatre latéraux, deux courtes lignes diver-
gentes; lesforcipules abaissées perpendiculairement,
renflées à leur base antérieure , coniques , à gouttière
oblique bordée de deux rangs de dents aiguës , et à
crochet très-relevé dans le repos ; les mâchoires pa-
rallèles, larges, dilatées à leur bord extérieur , très-
arrondies, écartées à leur sommet, à palpe mé-
diocre i le palpe mâle ayant larticle cubital égal au
radial, celui-ci court, cupule; la valide digitale in-
terne, ovale-oblongue , pourvue à la base externe
d'une apophyse grêle, recourbée, et un peu dilatée
vers le bout , et le bouton excitateur presque égal à
la valve, conformé vraisemblablement comme dans
Vargyopejasciata y ou aranea fasciata de Fabricius
(c*estrà-dire renflé, corné, pourvu de trois conjonc-
teurs, dont le principal est totalement replié dans
rinaction , tandis que les deux auxiliaires sont sail-
lans parallèlement en dessous; le conjoncteur princi-
pal grand , allongé , distinctement triarticulé, à der-
33o EXPLICATION DES PLANCHES.
nier article plus court que le pénultième, arque ,
courbé brusquement à la pointe; le premier auxi-
liaire oyale , plus large au sommet , pectine sur ses '
bords , concave et armé, vers le bout de la concavité,
d'un long crocbet vertical ; le second auxiliaire demi-
membraneux, en spatule oblongue, peu concave,
légèrement crénelé); le ;>a/y9e femelle ayant larticle
cubital court, le radial long, et le digital terminé
par un ongle pectine; le /a&re médiocrement avancé
sur la lèvre sternale, dépassé par elle, très-haut, ré-
tréci en angle par devant, et brusquement incliné,
garni sur les côtés de soies longues et touffues, qui
convergent vers son angle antérieur, et pourvu su-
périeurement d'une épicbile large , comme échancrée
en cœur , dont le milieu , prolongé en pointe longue
et subulée, est chargé d'un bouquet de soies; la fêvre
sternale beaucoup moins haute que large , demi-cir-
culaire , ayec le sommet légèrement avancé en pointe,
recourbée vers le palais; les piadf grands, propor-
tionnés de même dans les deux sexes; la première
paire , la seconde , la quatrième successivement un
peu moins longues; la troisième courte, atteignant
néanmoins, lorsqu'elle est étendue, l'extrémité des
jambes des précédentes; les tarses munis de deux on-
glet supérieurs régulièrement pectines , mais à dents
peu nombreuses et d'un ongle inférieur , grand , sim-
ple, courbé fortement dès sa base, et recourbé à la
pointe, qui est reçue entre deux soies plantaires très-
grosses , dentées en scie , courbées , aiguës.
ARACHNIDES. PL. 2. 33 1
II. 5. Argyope aurelia, Argyope aurélie.
Cette espèce, fort commune dans la France méridionale,
TËspagne , Tltalie , etc. , est la même que Varanea iri-r
fasdaia de Forskal, que Ton a confondue avec Vara^
nea fasdata de Fabricius , qui est cependant fort dis-
tincte.
5. î. Individu mâle assez voisin de l'état parfait, grossi.
;% grandeur naturelle. ^
Des environs du Kaire. ^-^ Il avait , en dessus , le thorax d'un
blanc argenté ; V abdomen d'un fauve pâle , rayé transver-
salement , mais très-peu distinctement de brun , marqué ,
sur la longueur, de deux doubles raies sinuées noirâtres,
et, sur son extrémité , de quatre petits traits roux croisés
postérieurement par d'autres traits de la même couleur :
en dessous , le thorax brun clair, les côtés de l'abdomen
rayés transversalement de fauve et de brun, le milieu
d'un noir profond, séparé des côtés par deux bandes
d'un jaune clair , assez prolongées pour comprendre et
entourer les filières ; les pieds fauves , faiblement annelés
de brun.
5. aé. Les yeux du même individu , avec le bord facial
du thorax : ces yeux , les deux petits latéraux
exceptés, sont presque d'égale grandeur.
5, df. Les trois derniers articles d'un palpe du même:
le cubital et le radial sont courts , le digital ,
simplement renflé , n'offre pas encore Torgane
excitateur.
5, z. Individu femelle de grandeur naturelle.
Des environs d'Alexandrie. — Il avait, en dessus, le thorax
d'un blanc argenté , très-brillant ; V abdomen divisé , par
des lignes d'un noir velouté , en neuf à dix segmens trans-
verses , alterna tivepient argentées et dorées ; les derniers
332 EXPLICATION DES PLANCHES.
coapés longîtudînalement par quatre traits noirâtres : en
dessous , le thorax brun vineux , avec une croix jaune ;
les c6tés de Fabdomen variés d'ondulations brunes et
cendrées , le milieu noir, séparé des côtés par deux ban-
des blanches^ et orné de quatre points de la même cou-
leur ; les filières entourées de blanc ; les pieds d'un rouge
vineux, annelés de noir, bérissés de poils également
noirs.
5. C. Le thorax du même individu , vu de profil : —
8^, les yeuxj — c, la forcipulej — d, la mâ-
choire.
5. aé. Les yeux du même, vus exactement en dessus,
avec le bord facial du thorax.
5. E. La bouche du même, vue par sa face postérieure:
— 0, les forcipules; — d, les mâchoires; —
e', la lèvre sternale qui n'est point dépassée
par le labre.
5. c. La forcipule droite séparée, offrant les six dents
qui bordent la gouttière.
5. d. La mâchoire droite : on remarquera surtout la
largeur de la partie ciliée.
5. e\ La lèvre sternale vue par-dessous.
5. é*^ Cette même lèvre sternale, vue en dessus, of-
frant le labre tout entier, qui est, de même
que les mâchoires , très-garni de cils : on dis-
tingue ce labre et Pépichile.
5. g-/. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
5. • • iw. L'épigyne du même , vue de profil : les parties
dont elle se compose sont distinguées par des
lettres dans la figure suivante.
5, '*nC La même épigyne relevée et faisant voir, de face.
ARACHNIDES. PL. ^. 333
deux ouvertures qui communiquent avec deux
cavités plus intérieures, dans lesquelles les
conjoncteurs se retirent; ces conjoncteurs, in-^
. visibles à l'extérieur, sont fort di£Pérens de
ceux du mâle , mais ils ne sont pas moins com-
pliqués ; sur le dos de l'épigyne , entre les
deux grandes ouvertures , se trou;ve un petit
' pore longitudinal, sessile dans ce genre, et
que nous verrons, dans celui des épéires , porté
par un prolongement particulier.
ffc" sont les deux grandes ouvertures j — tt sont
deux feuillets ou replis membraneux, situés
entre elles et l'issue de l'organe sexuel, qui
est recouverte par une petite valvule.
5 . * * t . Le cocon du même individu , contenant ses oeufs :
il présente la forme d'un sphéroïde tronqué
supérieurement, et dont la face aplatie est
entourée d'un rebord a quatre ou cinq pointes
saillantes. Ce cocon était d'un vert sombre.
5. 3. Autre individu femelle, vu en dessous.
Des environs du Kaire. -— 11 ofiEraît les couleurs du précé*
dent.
5. 6. Le thorax du même individu, vu de face : les
yeux occupent presque toute la largeur du
thorax; ils sont néanmoins compris entre les
deux lignes extérieures des forcipules; les deux
intermédiaires antérieurs sont portés sur une
éminencetrans verse, et les deux latéraux de
chaque côté, sur un tubercule obliqua; — c,
les forcipules; -*- d, les palpes maxillaires.
5. gy. L'extrémité du tarse d'un pied antérieur du
334 EXPLICATION DES PLANCHES,
même : le peigne de chaque ongle supérieur
n'a pas plus de quatre dents.
IL 6. Abgyope sericea, Argyope satinée.
Cette espèce diffère de la précédente par la configaratîon
de son abdomen , écbancré légèrement à sa base , terminé
en arrière par un angle saillant , et découpé des deux cA-
tés en quatre k cinq autres angles , peu prononcés dans
les mâles , qui sont toujours très-petits , mais dont les
trois intermédiaires ressemblent , dans les femelles , à de
gros mamelons. '
Ses j-eux latéraux postérieurs sont plus petits à proportion
des intermédiaires ; les quatre intermédiaires figurent un
carré moins sensiblement rétréci en devant.
6. i. Individu femelle encore éloigné de l'état parfait^
grossi. — z\ grandeur naturelle*
Des environs' d^ Alexandrie. — Il avait, en dessus, le thorax
d'un blanc argenté ; Vahdomm d'un blanc argenté sur le
milieu, d'un fauve doré sur les côtés, marqué de deux
lignes brunes exactement marginales, qui suivaient les
arêtes et les sinuosités des angles , et de deux lignes
&uves, un peu plus intérieures : en dessous, le tho-
rax brun , marqué d'une tacbe jaune , allongée ; les côtés
de V abdomen ondes de jaunâtre et de brun; le milieu
brun , séparé des, côtés par deux bandés jaunes , trop
courtes pour entourer postérieurement les filières , et
marqué, en avant de celles-ci, d'un point jaune; les pieds
fauves , annelés de noir.
6. SI. Individu femelle adulte ^ de grai^deur naturelle.
|)es environs du Kaire. — Il avait, en dessus, le thorax
d'un blanc argenté très-brillant; l'abdomen^ du même
blanc argenté , varié par dix taches marginales , d'un noir
velouté, disposées sur ses dix angles, et chargé, en ou-
tre, à sa base, d'un point noir enfoncé, suivi de plu-
sieurs autres , placés successivement par paires ; les cinq
ARACHNIDES. PL, a. 335
derniers plus petits, compris entre deux marques rous-
ses , irrégulières , qui communiquaient avec les dix angles
postérieurs : en dessous , le thorax noir , avec une tache
rousse, découpée; les côtés de Vahdomen ondulés de
brun-noir et de roux, le milieu tout noir, séparé des
côtés par quatre gros points d'un roux clair, disposés en'
carré , et marqués d'un point semblable en ayant des filiè-
res : les pieds rouges , annelés de noir , et parsemés de
poils noirâtres, à tarses presque noirs.
6. aé. Les yeux du même individu , avec le bord facial
du thorax : ces yeux sont tous sensiblement
inégaux entre eux.
6. F. Les quatre filières extérieures , et le tube ou ma-
melon anal qui converge avec elles; les deux
filières antérieures sont plus grosses que les
postérieures : — H indique l'anus. ,.
6. 5. Le même individu retourné et vu en dessous.
IL 7. Argtopb splendida, ^rgycjpe ecZa^/zfe.
Cette espèce serait exactement conformée comme la pré-
cédente, si son abdomen n'était plus étroit, elliptique,
très-obtus, marqué sur le dos de cinq paires de points
très-apparens.
Ses pieds sont aussi plus robustes.
7. z. Individu femelle non adulte, grossi. i\ grandeur
naturelle.
Des environs d'Acre. -*- Il avait, en dessus, le thorax ar--
genté ; V abdomen également argenté , marqué de brun et
de roux sur les dix angles obtus qui en découpaient les
côtés, de deux lignes brunes et ondulées qui suivaient
la base de ces angles , et , entre ces deux lignes , de cinq
paires de points obscurs : en dessous , le thorax brun , di-^
visé par une ligne jaune ; les côtés de Vabdomen ondulés
de brun et de gris ; le milieu noir, séparé des côtés par
336 EXPLICATION DES PLANCHES.
deux bandes jaunes , et marqué d'un point jaune en avant
des filières : elles-mêmes entourées de quatre autres
points; les pieds d'un roux très-vif, annelés de noir,
parsemés de poils roussâtres.
Genre ÉPÉIRE, EPEIRJ.
FiG. 8, 9, lo.
Le genre épéire , fonde' par M. Walckenaër, est un
des plus nombreus: en espèces; il en contient plus de
soixante , qui se trouvent groupées, suivant là forme de
leurs corps, en plusieurs sections, dont on pourrait
bien un jour extraire quelques genres; de'jà M. Savigny
a crée à leurs dépens celui desargyopes. Toutefois, cet
exemple ne devra être suivi qu'avec une grande réserve;
car ces espèces constituant une division très-naturelle,
on risquerait detablir des distinctions qui seraient
basées sur des caractères fugaces et de peu d'impor-
tance.
Les épéires appartiennent, dans la méthode de
M. Latreille*, à la famille des JSleuses, section des
orbitèles ou araignées tendeuses ; les caractères essen-
tiels du genre sont : des Jorcipules droites, à crochets
repliés le long de leur côté interne; des filières exté-
rieures presque coniques , peu saillantes , disposées en
rosette; la première paire de pieds ^ et ensuite la se-
conde, les plus longues de toutes, la troisième la plus
courte; huit j^euo:, dont quatre intermédiaires, for-
mant un carré , les autres moins gros , rapprochés par
paires , un de chaque côté; les latéraux postérieurs plus
■ Rèqne animal de Cutfier^ tome m, page 89.
ARACHNIDES. PL. 2. 337
l^etits que les antdrieurs; des mâchoires droîteâ^ dila-
tées dès leur base , en forme de palette ovale ou arron-
die} Uifre stemàle presque demi-ci rculaîre ou triangu-
laire. Toutes les espèces sont se'dentaires , forment une
toile à re'seaux réguliers, compose's de spirales ou de
cercles concentriques , croises par des rajons droits
qui divergent du centre à la circonférence : l'araignée
se tient au milieu et guette sa proie. M. Savigny décrit
plusieurs espèces nouvelles.
n. 8. Epeîra armida, Épèire armide.
Cette espèce a les plus grands rapports avec Fëpélre adîanté
qui se trouve en France et en Italici.
8. /. Individu femelle, grossi, z', grandeur naturelle.
8. X. Le même individu femelle, dont on a retranché
les pieds , représenté de profil , offrant un abdo-
men très-convexe et très-avancé sur le thorax.
Des environs d* Acre. — ^ Il avait , en dessus , le thorax d^un
blanc soyeux ; Vabdomen orné d'une feuille très-^oblongue
profondément festonnée , d'un blanc de lait , bordée de
uoir et lisérée de blanc pur, à nervure longitudinale,
large , roussâtre , sinuée , sans nervures transvefses ; cette
première feuille, dessinée sur un second disque, d'un
blanc-jaunâtre , profondément découpé , à divisions très-
pointues, lisérées de blanc pur, et prolongées obliquement
sur le fond roussâtre des côtés : en dessous , le sternum
brun , les côtés de Vabdomen ondulés de roux et de blan-
châtre ; le milieu noir, mêlé de blanchâtre , et limité sur
les côtés par deux raies d'un jaune pâle , très-faiblement
courbées aux deux bouts , correspondant postérieurement
à deux gros points ronds, jaunâtres, suivis de deux au-
tres très-petits qui accompagnaient les filières ; les pieds
pâles , à jambes et tarses annelés de noirâtre.
H. N. xxn. 21
\
338 EXPLICATION DES PLANCHES,
8. si. Les yeux du même individu , avec le bord facial
du thorax.
8. "m. Uépigyne du mêiQe, vue de profil : on distingue
surtout le prolongement tubuleux et annelé ç,
qui est terminé par un cuilleron corné.
8. =»3. Une des deux bourses respiratoires du même,
vue a l'extérieur.
îl. 9. Epeira circe, Épéire circé.
Cette espèce se trouve aussi en Italie : M. Savigny ne pense
pas qu'elle ait été encoxe décrite.
9. z. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle.
5. %, Le même individu, dont on a supprimé le tho-
rax, retourné et vu en dessous.
De l'intérieur des maisons d'Alexandrie. — U avait, en des-
sus , le thorax cendré , plus obscur sur les bords ; Vabdo"
men cendré, roussâtre, rayé transversalement de jaune
clair, orné du dessin d'une feuille rhomboïdale , prolon-
gée à son angle postérieur, festonnée, d'un brun doré,
bordée de noir et lisérée de jaune clair, à basé ferrugi-
neuse , teripinéé entre les tubercules par deux nervures
obliques et sensiblement arquées , correspondant aux
deux angles latéraux du disque ; à nervures moyennes , di-
visées par taches oblpngues , cendrées , ,et à nervures
transverses noirâtres : en dessous , le sternum cendré ,
les côtés de Tabdomen rayés comme en dessus , le mi-
lieu d'un brun foncé , divisé par un tris^gle. ^igu , d'un
gris-jaunâtre , en deux bandes longitudinales | des bandes
précédées chacune par une tache carrée d'un j^ne clair,
et ces deux taches unies , par deux traits latéraux de la
même couleur, à deux grosses mouchetures jaunes , si-
tuées sur les bandes brunes , en avant des filièi*e^ ^ celles-
ci accompagnées de quatre petits points jaunes ; les pieds
roux , annëlés de noir.
ARACHNIDES, PL. 2. SSg
g. si. Les jeux du même iadividu, avec le bord facial
du thorax , dont ils sont séparés par un ban-
deau très-étroit : ils débordent des deux côtés
la ligne extérieure des forcipules.
9. -E". La bouche du même , vue par sa face postérieure ,
offrant les forcipules c, les mâchoires d/et la
lèvre sternale e', que le labre ne dépasse point.
9. g-1. Les mesures comparatives des pieds du même.
IL IG. Epeira apoclisa, Epéire apoclise. Walck.
M. Savigny observe que l'épéire apoclîse varie beaucoup ^
non-seulement par ses couleurs , maïs encore par les pro-
portions des pieds , tantôt plus longs et plus robustes ^
tantôt plus grêles et plus courts, comme on le voit en
comparant les figures qu'il donne. On ne peut distin-
guer de ces variétés quelques espèces voisines , que par
l'examen attentif du dessin de l'abdomen, et par celui de
la structure des palpes, dont le dernier article présente,
dans les mâles , des différences notables. C^tte espèce se
trouve en Europe et aux environs de Paris.
10. z. Individu mâle non adulte, grossi, i', grandeur
naturelle.
Des environs de Rosette. — Il avait, en dessus, le thorax
roussàtre, pubescent; V abdomen cendré, orné du dessin
d'une feuille ovale-oblongue , festonnée, comme inter-
rompue par la suppression partielle de ses trois lobes ,
effacés antérieurement , à disque brun mêlé , plus foncé
postérieurement , bordé de noir et liséré de jaune pâle ;
à nervures d'un cendré-rougeâtre , la nervure longitudi-
nale très-large , simple ; la première nervure transverse
très-courte ; la seconde également courte , donnant à la
base de la longitudinale une forme triangulaire , la troi-
sième complète , oblique , et sensiblement arquée ; les
suivantes exactement transverses ^ très-peu visibles : en
' 22.
34o EXPLICATION DES PLANCHES.
* dessous , le sternum brun clair, les côtés de Fabdomen
ondulés obliquement de noirâtre , le milieu noir , com-
pris entre deux bandes longitudinales d'un jaune pâle ,
dilatées et faiblement courbées en dedans , vers le bout,
suivies de quatre petits points jaunâtres qui entouraient
les filières ; les pieds roux , plus pâles sur les deux pre-
miers tiers des cuisses ; à jambes et tarses sans anneaux
sensibles.
10. Af. Le palpe du même individu, dont le renflement
terminal atteste que l'organe excitateur est prêt
a se déclarer.
lo. a. Individu femelle grossi. z\ grandeur naturelle :
les pieds replies.
Des bords du Nil , aux environs de Rosette. — Il avait , en
dessus, le thorax roux; V abdomen d'un jaune safrané,
rayé obliquement de brun , orné , sur le milieu du dessin ,
d'une feuille oblonguc , festonnée , comme interrompue
par l'absence de ses troisièmes lobes à deihi effacés; à
disque brun , bordé de noir et liséré de jaune clair ; à ner-
vures safranées , la nervure longitudinale double , la pre-
mière nervure transverse très-courte et peu visible, la
seconde également courte , large , coupant la longitudi-
nale , dont la base triangulaire était marquée successive-
ment de deux points jaunes ; la troisième complète , large ,
oblique et sensiblement arquée ; les suivantes complètes ,
exactement transverses , étroites , presque imperceptibles
vers l'anus : en dessous, le sternum brun; le dessous
' de V abdomen coloré , comme dans l'individu précédent ;
les pieds de même , mais d'un roux plus foncé.
10. *'m. tJn des deux orifices postérieurs de l'épîgyne du
même , et son crochet. Il existe après les cro-
chets deux lobes membraneux, et, avant eux,
un petit tube intermédiaire fort semblable k
celui de Pépéire armide, mais plus court, et
ARACHNIDES. PL, 3. 34 1
dirigé immédiatement en arrière. Ces parties
n'ont pas été représentées.
lo. 3. Autre individu femelle, grossi, vu en dessous.
3\ grandeur naturelle.
De rîle de Rosette. — Il avait, en dessus, le thorax d*un
gris livide ; V abdomen cendré clair, offrant le dessin d^une
feuille oblongue festonnée, interrompue par l'absence
complète de ses troisièmes Ibbes; à disque noirâtre bordé
de noir et liséré de blanc; à nervures cendrées, la ner-
vure longitudinale double, imparfaite; la première ner-
vure transverse très-courte; la seconde -courte, coupant
la longitudinale, dont la basd pyramidale renfermait un
point blanc ; la troisième nervure indistincte ; la quatrième
complète, étroite, exactement transverse, ainsi que les
suivantes, qui devenaient presque imperceptibles vers
l'anus : en dessous , le siemum rougeâtre ; V abdomen co-
loré, comme dans les deux individus déjà décrits; les
pieds d^un cendré livide , annelés de brun à cliaque ar-
ticulation et sur le milieu des jambes et des tarses des
deux paires antérieures. -
PLAI^GHE 3.
ÉÇÉIRES, CLOTHOS, LATRODECTES,
PHOLQUES.
Suite du Genre ÉPÉIRE, EPEIRJ.
FiG. I, a,. 3, 4, 5.
III., i-.a..SuiTE de YÉpéire apoclise. „
I . / . Individu mâle adulte , grossi. l\ grandeur natu-
relle,
343 EXPLICATION DES PLANCHES.
X. z. Le même indiTidu, doat on a supprimé le tho-
rax , vu en dessous.
De rtle de Rosette, — Il avait , en dessus , le thorax ronx ^
bordé de blanchâtre ; Vttbâùmen cendré , orné , sur le mi-
lieu 9 d'une feuille oblongue , festonnée , avec un sinus
plus profond entre le second feston et le troisième ; à
disque brun , bordé de noir et circonscrit de cendré clair ;
à nervures cendrées , la longitudinale double , comme
interrompue entre les deux grands sinus 9 et dont la base ,
limitée par cette interruption , prenait une figure pyra-
midale ; la première et la seconde nervures transverses ,
très-courtes et peu distinctes ; la troisième complète ,
oblique , arquée , plus large et plus apparente que la qua-
trième , celle-ci exactement transverse , les autres imper-
ceptibles : en dessous , le ^temum brun clair ; les côtés
de Tabdomen d'un cendré obscur, le milieu noir, com-
pris entre deux bandes longitudinales d'un jaune clair,
dilatées et arquées en dedans vers le bout , suivis de quatre
points jaunâtres , oblongs , qui accompagnaient les filières;
les pieds roussâtres , blanchâtres sur les deux premiers
tiers des cuisses postérieures , presque sans anneaux vi-
sibles.
I. ^. Les yeux du même individu, avec le bord facial
du thorax.
I . E. La bouchç du même , vue par sa face postérieure :
•— c, les forcipules armées de six dents aiguës
sur' deux rangs ;-T-d, les mâchoires et leur
palpe,, dont le bouton excitateur a tous ses
conjoncteurs repliés : il est vu un peu par sa
^ face externe ■ ; — » e' , la lèvre sternale.
I. àf. Le bouton excitateur écarté dç sa, valve, et un
peu développé pour mieux faire sentir la com-
^ Clefck a dooDé une figure inexacte de ce pajpe.
ARACHNIDES. PL. 3. 3^3
piication de sa structure : -^ on voit la valve
supportée par l'article radial, et munie, a sa
base extérieure, d'urte apophyse, dont le cro-
chet obtus et concavef peut s'ajuster exactement
a une petite facette du bouton excitateur, et
sert à le maintenir 3 du centre d'une concavité
assez voisine de cette apophyse, s'élève un pé-
dicule membraneux , tubuleux , contourné en
une spirale, dont le dernier tour constitue un
cercle corné j a ce premier cercle en succède
immédiatement un second, dans la cavité
duquel reposent les bases des trois conjonc-
téurs, qu'il ne faut pas confondre avec une
troisième pièce cornée, sou veut très-réduite ^
qui n'est, comme les deux précédentes , qu'une
' dépendance de la membrane générale * ; —
jS est le conjoncteur principal ou proprement
dîtj — r 7 et «f sont le premier et le second
conjoncteurs auxiliaires.
I. dy* Le bouton excitateur précédent retourné : - —
0, le conjoncteur principal, divisé en trois
articles cornés sur leur convexité, mais plus
ou moins membraneux dans leur concavité :
le premier est le plus compliqué , car, outre
les pièces qui se voient a l'extérieur , et dont
la plus grande et la plus unie est surmontée
d'une pointe qui parait tubuleuse , il en existe
' Celle membrane se gonfle pro- repos. — Le conjoncteur propre*
digieusement lorsque Forgane en- ment dit paraît lout-à-fait indépen-
ire en action, et ce développement dant des auxiliaires; quelle que soit
change la disposition relative que les sa position apparente, on doit le
diverses parties avaient auparayant \ considérer comme essentiellement
disposition qu'elles reprennent subi- terminal,
temcnt lorsqu'elles rentrent dans le
344 EXPLICATION DES PLANCHES.
deux autres plus intérieures, moins hautes et
' moins cornées; la plus large, bordée de cinq
dentelures ; la plus étroite , simplement bifide;
le troisième article, terminé en pointe, sans
être aigu , parait assez simple dans cette espèce
d*épéire, mais il se complique dans quelques
autres, notamment dans la suivante; — «y, le
premier conjoncteur auxiliaire, dont on aper-
çoit très-bien Parliculation : il est terminé par
deux digitàtions brunes et très -cornées; —
J^ , le secûiid conjoncteur auxiliaire : il se dis-
tingue des d^ux précédens par sa couleur pâle
et par sa consistance molle, tout au plus carti-
: lagineuse.
•2. z. Autre individu mâle grossi. t\ grandeur natu-
relle.
a. il. Le même individu , dont on a supprimé le tho-
«
rax, vu en dessous.
Des jardins de Damiette. ^- Il avait, en dessus, le thorax
brun ; V abdomen d'un vert-brun , orné d'une feuille
oblongue légèrement festonnée , avec un sinus beaucoup
plus profond entre le second feston et le troisième ; a
disque vert- brun, circonscrit par. unie bordure d'un
jaune vif, et à iieryures. également jaunes ; la nervure lon-
gitudinale double, écbancrée, mais point interrompue
entre les' deux sinus; la première nervure transverse
comme nulle; la seconde courte, aiguë, rétrécissant,
sans la couper, la longitudinale, dont la base en trian-
gle renfermait un point jaune ; la troisième nervure com-
plète , oblique , légèrement arquée , plus large que la
quatrième; celle-ci complète, exactement transverse ;
les suivantes imperceptibles : ^^ dessous , le siemum
brun ; les côtés de l'abdomen vert-brun mêlé , le milieu
noirâtre , compris entre deux bandes jaunes peu dilatées ,
ARACHNIDES. PL. 3. , 3^5
mais très-arquées vers le bout, suivies de six points
jaunes, successivement plus petits, entourant les filiè-
res; les pieds d^un brun-roussâtre , plus clair sur les
cuisses, excepté à leur extrémité tibiale, avec des an-
neaux obscurs à chaque articulation.
m. 3. Epeirà umbratlca , Épéire ombraticole*
3. i. Individu mâle grossi, z^, grandeur naturelle.
3. z. Le même individu , dont on a supprimé le tho-
rax , vu en dessous.
Des environs de Damiette. — 11 avait, en dessus , le thorax
dW brun-roux; Vahâomen d'un brun-olivâtre, singu-
lièrement obscurci par un nombre infini d^atomes noirs,
et marqué d'un disque encore plus sombre ; ovale-
oblong , découpé dans son pourtour en festons un peu
pointus, bordés de noir et entourés de jaune clair; pas-'
saut lui-même au jaune clair vers sa base, dont la tache,
comme rhomboYdale, était divisée par une ligne brune
qui la dépassait à peine , sans autres nervures , et suivie
de deux points enfoncés , noirâtres , très-remarquables
par leur grosseur : en dessous , le sternum brun ; les côtés
de V abdomen ^^ Ma brun -olivâtre; le milieu noirâtre,
limité des deux cÔtés par deux lignes assez courtes,
très-courbées en dedans, d'un jaune pâle, suivies ue
quatre très-petits points jaunâtres , qui entouraient pos-
térieure^ient . les filières; \^s pieds antérieurs, à cuisses
d^un brun foncé ; les suivans , à cuisses d'un brun clair
à la base , d'un brun foncé au sommet ; tous à jambes et
tarses annelés de brun et de jaune clair.
III. 4« Epeira lucina, Épéire lucine. ;
L'épéîre lucine est trè§-voisine de l'épéire tubuleuse de
M. Walckenaër, et je serais peu surpris, dit M. Savi-
gny, qu'on voulût la ranger au nombre de ses variétés.
Dans V épéire tubuleuse , les bandes noires de l'abdomen
sont plus rapprochées , surtout dans les deux tiers pos-
3^6 EXPLICATION DES PLANCHES.
térîeurs ; les quatre points blancs de ces bandes sont rem-
placés de chaque côté par quatre raies fort étroites , deux
antérieures obliques , deux postérieures transv erses , qui
communiquent avec la ligne blanche interceptée par les
deux bandes noires ; cette ligne est de plus croisée posté-
rieurement par une ou deux autres petites raies blanches ^.
4. 2. Individu femelle grossi. i% grandeur naturelle.
4. 2.. Le même individu , vu en dessous. %\ grandeur
naturelle.
De l'île de Rosette. — Il avait, en dessus, le thorax d'un roux
livide ; Vahdomen d'un beau blanc de lait , marque sur
la longueur de deux larges bandes noires réui^ies en angle
à l'anus, traversées chacune vers le milieu, mais non
interrompues, par quatre points blancs successifs; le
point antérieur oblong , situé très-obliquement ; les deux
postérieurs presque réunis , transverses : en dessous , la
poitrine livide , les côtés de l'abdomen gris , rayés obli-
quement de blanchâtre , le milieu noirâtre , séparé des
côtés par deux bandes d'un jaune clair , presque droites ,
un peu dilatées. vers le bout, suivies de quatre points
également jaunes , qui accompagnent les filières ; les
pieds livides.
4. B. Le thorax du même individu , vu de face : — aé,
les yeux , qui n'atteignent pas sur les côtés la
ligne extérieure des forcipules, tandis qu'ils
la dépassent dans les espèces précédentes ; —
c, les forcipules j -— d, les palpes maxillaires.
4. aé. Les yeux du même , avec le bord facial du thorax.
< Je suis obligé , dit M. Savigny, qae la lèvre steraale de cette espèce
de noter ici uoe légère inadvertance a moins de largeur que de hauteur,
qui s^est glissée dans le Tableau des et que ses yeux intermédiaires an-
âraneïWej, par M. Walckenaêr, où teneurs sont plus rapprochés que
re]E7eïre tu5u/euje est réunie à la sep- les intermédiaires postérieurs : elle
tième famille de ce genre ; dispo- offre certainement les attributs con-
sition qui tendrait à faire penser traires.
ARACHNIDES. PL. 3. 347
4* E* La bouche du même , vue par sa face postérieure :
— c, les forcipules; •*- d, les mâchoires; —
t\ la lèvre Sternale dépassée par les èoies du
labre.
4* c. La forcipule gauche séparée, dont la gouttière a
sept dents sur deux rangées.
4* g-1* Les mesures comparatives des pieds du même.
in. 5. Efeira chloris , Évéire chloris^
Cette espèce se rapproche des ihéridions ovales de M. Walc-
kenaër, par la disposition des yeux ; mais les autres carac-
tères la réunissent aux épéires.
5. t. Individu mâle très- voisin de l'état adulte , grossi.
z\ grandeur naturelle.
Des environs d'Acre. — Il avait, en dessus , le thorax jau-
nâtre ; Vahdomen jaune , avec une bande oblotigue légè-
rement semée d'un jaune plus clair , terminée en pointe
à Tanus : en deiâsous, la poitrine livide; le milieu de
Tabdomen noirâtre , séparé des côtés par deux raies blan-
châtres ; les pieds d'un jaune livide.
5. aé. Les yeux du même individu, très-grossis , avec
le bord facial du thorax.
Genre CLOTHO, CLOTHO.
Vià, 6.
Ce genre, qui appartient a la famille des arancides ,
section des tubitèles% a ëtë institue par M. Latreille,
et offre pouf caractères : huit jeux ; les deux filières
supérieures beaucoup plus longues que les autres; pieds
' Règne animal de Cuvier^ l. m , page 82.
348 EXPLICATION DES PLANCHES.
presque égaux ; mâchoires inclinées sur la lèvre; celle-
ci triangulaire. Le genre clotho, qui présente quelque
ressemblance avec les se'gestries et les dysdères, s'en
e'ioigne par le nombre des jeux : sous ce rapport , îl
avoîsîneles araigne'es proprement dites, les filistates,
lesdrasses, les clubiones , lese'pe'ires, etc.; mais on l'en
distingue nettement par ses caractères qui sont bien
tranches. M. Leou Dufour donne à ce genre le nom
d'urocleCt
m. 6. Clotho Durandii , Clôt ho de Durand^. Walck.
Cette espèce , la seule que Ton connaisse , a été trouvée par
M. Durand , aux environs de Montpellier. M. Léon Du-
four Ta depuis rencontrée en Espagne, aux environs de
Barcelonne et dans les Pyrénées ; il en a décrit avec soîo
Torganisation et les mœurs , et lui a assigné le nom i'uroc-
tea quinque macidata '•
6. /. Individu femelle, grossi. î\ grandeur naturelle.
Du mont Carmel. — Il avait le thorax roux sans tache ;
Vahdomen d'un noir un peu cendré, marqué de cinq
mouchetures d'un beau jaune, savoir, deux à la base,
deux vers le milieu , plus écartées que les précédentes ,
et une à l'extrémité , près de Tanus ; les palpes et les
pîeds roux , très-fournis de poils noirâtres.
6. B, Le thorax du même individu, vu de face : — aé,
les yeux, qui , quoique rapprochés entre eux,
débordent la ligne extérieure des forcipules;
•— c, les forcipules, qui n'égalent pas, à beau-
coup près, les palpes maxillaires en grosseur;
* Oq s^est aidé , pour terminer le ^ jinnales générales des sciences
dessin de cette espèce , d'^uo individu physiques , tom. v, pag. 9^, pi. 76,
envoyé de Montpellier par M. Du- fig. i .
raod.
*• ARACHNIDES. PL. 3. 34g
-^ d , ces palpes, g, h, k marquent les han-
ches des pieds supprimés»
6. C. Le même thorax, représenté de profil : on re-
marque que le palpe maxillaire le dépasse en
longueur.
6. se. Les yeux da même individu , avec le bord facial
du thorax , dont ils sont séparés par un large
bandeau.
6. E, La bouche du même , vue par sa face postérieure :
—F- c, les forcîpules, qui ne dépasseraient pas
l'extrémité des mâchoires , si elles n'étaient
un peu relevées j — d, les mâchoires; — e% la
lèvre sternale.
6. c. La forcipule gauche séparée.
6. gyi Le bout du tarse d'un pied antérieur du même :
les ongles supérieurs ont chacun un peigne de
quinze dents ' .
6. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même. '
m
Genre ÉNYO, £NYO,
FiG. 7 ET 8.
M. Walçkenaër vient d e'iablîr ce genre sous le nom
de zodarion; il lui trouve plusieurs points de ressem-
blance avec les the'ridions , et il le place entre ceux-ci
et les dresses. M. Savigny décrit en détail Torganisa-
tion extérieure des deux espèces qu'il a eu occasion
d'observer ; voici les caractères généraux que nous avons
■ On en compte un plus grand probablement une erreur de la gra-
nombre dans la figure, mais c'^est Ture.
35o EXPLICATION DES PLANCHES.
pu noter : il a les jeux disposes sur deux lignes trans-
verses; ces jeux très-inegaux , les interme'diaires an-
térieurs les plus gros de tous , les intermédiaires pos-
térieurs les plus petits, très-e'carlés ; ces quatre yeux
figurant tantôt un carré presque parfait, tantôt un tra-
pèze court, plus étroit en devant, très-ouvert en ar-
rière , les quatre latéraux représentant deux lignes
courtes parallèles , qui se groupent sur les côtés de ce
carré ou de ce trapèze j les mâchoires convergentes ,
oblongues , courbées sur la lèvre , et çontiguës à leur
sommet; le labre avancé sur la lès^re sternale; celle-ci
aussi large que haute, arrondie en ovale au sommet;
les pieds grêles et longs j la quatrième paire beaucoup
plus longue que les autres, qui sont presque égales
^ntre elles.
M. Savigny décrit deux espèces.
IIL 7. E]YTO nitida, Ényo luisante.
7. î. Individu femelle grossi. z\ grandeur naturelle.
Des environs 4' Alexandrie. — - Il avait le thorax hrnxL-noit^
luisant; V abdomen d'un gris de lin foncé et chatoyant,
terminé par des filières blanches à la base , noires à la
pointe ; les pieds noirs avec un anneau blanc à la base des
jambes .9 et un aiuitre plus graijid à celle des quatre cuisses
postérieures.
7. aé. Les yeux du même individu , avec le bord facial
du thorax:,
7 . E. La bouche du .même , vue par sa face postérieure :
— c, les forcîpulesj — d, les mâchoires; —
e', la lèvre sternale peu dépassée par le labre.
7. c. La forcîpule droite détachée : le crochet est ren-
flé à son articulation..
ARACHNIDES. PL. 3. 35 1
7. d. La màclioire droite.
7. è. La lèvre sternale isoléee.
7. g-1. Les mesures comparatives des pieds du même,
IIL 8. Enyo longipes, hnyo a longs pieds.
8. z. Individu mâle grossi. z% grandeur naturelle.
Des envîrops du Kaîre. — Il avait le thorax brun; Vahdo—
m0n d'un cendré-noirâtre ; les pieds 4' un roui;: livide.
8. C. Le thorax du même ^individu, vu de profil: —
aé, les yeux, qui débordent un peu des deux
côtés l'axe des forcipules ; ^ — c , les forcipules ;
— d, les màcboires^
8. aé. Les yeux du même, avec le bord facial du tho-
rax, dont ils sont séparés par un bandeau plus
large que dans l'espèce précédente.
8. dy^. Le palpe maxillaire du même, offrant Porgaqe
excitateur, vu par -dessous. L'article cubital
est un peu plus long que le radial, celui-ci es^
très-court et terminé extérieurement par une
double apophyse; la valve digitale supérieure
est oblongué , peu concave , prolongée en cône ^
avec le boulon excitateur pins court iqué là
valve, elliptique, et pourvu de trois con-
joncteurs; le cou joncteur principal gvand,
naissant de la base , se recourhsint et s'aminn
cissant par degrés, faiblei^ieat trîarticulé,. k
dernier article allongé en un filet sétacé qvi
dépasse de beaucoup lé bouton, dont il entoure
iraparfaitemeut le sommet. Le premier con-
joncteur auxiliaire, dirigé en avant, court et
délié ; le second conjoncteur auxiliaire^ un peu
^... . plus avancé, rétréci a la base, lancéolé, rendu
35a EXPLICATION DES PLANCHES.
convexe par une faible courbure, et marqué,
sur 83 convexité, d^un léger canal.
Genre LATRODECTE, LATRODECTUS.
FiG. 9, lo, XX.
Ce genre, fondé par M. Walckenaër, a pour carac-
tères, suivant lui : X^sjeux au nombre de huit presque
égaux , occupant le devant du corselet j levure stemale
triangulaire, grande et dilatée à sa base; mâchoires in-
clinées sur la lèvre, cylindriques, grandes et fortes;
pattes longues et fortes ; la première la plus longue de
toutes, la seconde ensuite , la troisième la plus courte. Ce
dernier caractère ne se trouve pas confirmé par les me-
sures comparatives que donne M. Savîgnj^ ; on voit que
la première paire de pattes est la plus longue, et que la
quatrième ou dernière vient ensuite. Le bout du tarse,
figuré par M. Savigny , fait voir qu'il est muni de deux
ongles supérieurs, épais, régulièrement mais non fine-
ment pectines, et d'un ongle inférieur, grand , simple,
brusquement et fortement courbé à sa. base, prolongé
à la pointe entre deux grosses soies plantaires, légère-
ment courbées et dentelées. M. Walckenaër décrit
deux espèces, dont une se trouve représentée ici; les
autres sont nouvelles.
III. 9. Latrodectus erebus, Latrodecte erebe,
9. /. Individu femelle de grandeur naturelle.
Des environs de Salehieh. — Il était d'un noir profohd,
légèrement éclairei vers ^extrémité des pieds.
9. c. Le thorax du même individu , vu de profil : —
ARACHNIDES. PL. 3. 353
aé , les yeux ; — - c , les forcipules , non renflées ;
3, les mâchoires, dont le palpe est loin d'éga-
ler le thorax en longueur.
9. é. Les yeux, et le bord facial du thorax séparé des
yeux par un assez large bandeau.
9. JE*. La bouche du même , vue par sa face postérieure :
— -c, les forcipules j — - d , les mâchoires, dont
les palpes sont supprimés;— -e', la lèvre ster-
nale : le labre est caché par les cils des ma*
choires.
9. c. La forcipule gauche séparée.
9. d. La mâchoire gauche.
9. e^ La lèvre stemale, dont la base est formée par
une pièce très-distincte : cette lèvre est dépas-
sée par le labre.
9. gjl Le bout du tarse d'un pied antérieur du même :
les ongles supérieurs ont chacun un peigne
composé de fortes dents.
9. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
9. *'m. LMpigyne du même, vue de face : ses deux prin-
cipaux orifices s'ouvrent a l'extérieur^ dans
une cavité commune, dont le bord antérieur
est garni d'un rang de cils très-propres a en
défendre l'entrée.
9. **t. Le cocon qui renfermait les oeufs : sa forme est
celle d'un sphéroïde , dont un des pôles est
prolongé en pointe.
nL icLatrobectos argus, Latrodecte argus.
Cette espèce offre la conformation et le port du latrodecte
érèhe. Elle est très-voisine de Varanea tredecùn-maadata
de Rossi , et peut être une simple variété d'âge.
H. N. xxii. a3
354 EXPLICATION DES PLANCHES.
Une aatre est^èce d'ftalie , eeeore inédite , kUrodectus mar-
tius Sav., diffère davantage : son abdomen est noir, avec la
base supérieure entourée d'une ligne couleur de sang.
lo. i. Individu femelle grossi, yu de profil, l'j le
même , vu en dessus , grandeur naturelle. M. Sa-
vigay u'en a jamais observé de plus grand.
l}t& environs d'Alemndrie. *— Il avait le thorax brun-noir ;
Vabdomen d'un noir-<bleuâtre , chatoyant, avec la base
entourée par deux bandes contiguë's , rougeâtres , enca-
drées de blanc ; le dessus orné de douze taches rouges
cerclées de blanc , distribuées sur trois séries longitudi-
nales , la sérié intermédiaire formée de six taches , dont
la seconde était plus grande , triangulaire , et dont les
trois dernières ^ comme enchatné^s l'une à l'autre, attei-
gnaient presque l'anus; les séries latérales formées de
quatre taches isolées ; le dessous, bordé sur les côtés , par
trois taches semblables -à celles du dessus, mais moins
colorées , et traversées en arrière des stigmates par une
première bande blanche , suivie d'une seconde presque
imperceptible ; les palpes et les pîeJs noirs.
lo. Si» Le thorax de Kadividu précédent, représenté en
dessus pour en montrer le contour^
lo. B. Le même thorax plus grossi, vu de face : — aé,
les yeux, qui occupent la largeur du thorax,
et débordent des deux côtés la ligne extérieure
des forcipules : les yeux intermédiaires anté-
rieurs sont réunis sur deux tubercules conti-
gus, les latéraux le sont de même; — c, les
forcipules ; — - d , les palpes maxillaires.
1 o. se. Les yeux du même , avec le bord facial du thorax.
10. g-I. Les mesures comparatives des pieds du même.
m. ii.Latrodectus venator, Latrodecte chasseur.
Cette espèce partage la conformation générale des deux \
précédentes.
ARACHNIDES. PL. 3. 355
II. i. Individu femelle grossi. ;', grandeur naturelle^
Des environs d'Alexandrie. -^11 avait le thorax noir, sans
taches; VahJomen noir, entonré de blanc et marqué
transversalement en dessus de cinq rai^s blanches, la
première et la troisième beaucoup plus grandes que les
autres , courbées en arc ; les palpes et les pieJs testa ces.
II. se. Les yeux du même individu ^ avec le bord facial
du thorax , précédé d'un bandeau assez étroit.
Gem^ PHOLQUE, PHOLCUS.
FiG. XI ET l3«
G; genre , établi par M» W^lckenaër , a pour carac-
tère^ suivant M. LatreiUe ; huit yeux presque égaux y
placés sur un tubjercule; trois de chaque côté , cpntigus ,
formant uu triangle, les deux autres intermédiaires,
mais plus antérieurs , disposés sur une ligne transverse.
On ne connaissait qu'une espèce propre à ce genre , le
pholcus phalangioïdes , ou Varanea Pluchii de Sçopoli.
M. Savigny y rapporte Varanea riyulata de Forskal ,
et il mentionne avec soin se;s caractères extérieurs ; on
les retrouvera, pour la plupart, dans le pholque pha-
langiste. L'espèce décrite par M. Savigny a le iliorax
orbiculaire , épais , avec un sillon profond ; le front ou
bandeau préoculaire, prolongé perpendiculairement
entre les premiers pieds , à sternum large , en cœur ;
V abdomen à peu près cylindrique, et comprimé sur
les côtés dans le mâle , ovale-oblong dans la femelle ,
terminé inférieurement par six filières biarticigilées ,
courtes, presque égales, convergente^ en faisceau i les
deux filières antérieures à peine plus grosses.
23.
356 EXPLICATION DES PLANCHES.
Elle a , dé plus , les yeux rassembles sur une éminence
transverse du bord antérieur du thorax, disposes sur
deux lignes très-rapprochees, faiblement courbées
en arrière : ces yeux inégaux ; les intermédiaires an-
térieurs petits , presque contigus j les autres grands ,
surtout les latéraux antérieurs, groupés en triangle
de chaque côté; les quatre intermédiaires figurant
un trapèze très- rétréci en devant, et les quatre
latéraux, deux lignes faiblement divergentes; les
forcipules petites , un peu avancées , non renflées à la
base , peu coniques , tronquées à leur sommet , qui
est inégalement dentelé 9 et armé d'une pointe inté-
rieure fort saillante en avant , à crochet court , re-
plié horizontalement dans le repos : ces mêmes for-
cipules, prolongées en racine à leur base, réunies
vers leur milieu par un connectif qui les rend peu
susceptibles de s'écarter ; les mâchoires petites , très*
dilatées extérieurement à leur base, très-conver-
gentes, oblongues, courbées sur la lèvre et con-
tiguës à leur sommet , à palpe écarté du lobe ,
à insertion de médiocre longueur, et dont l'article
cubital est toujours beaucoup plus court que le ra-
dial; le palpe du mâle fortement coudé, composé
d'articles très-*renflés , l'article susaxillaire très-court ,
pourvu extérieurement d'une petite apophyse; Thu-
méral en cône inverse, simple; le cubital oblique-
ment tronqué ; lé radial plus long qu'aucun des pré-
cédens, très-gros, courbé, rétréci au sommet; la
valve digitale supérieure et externe, de forme très-
auomale, renflée d'abord à sa base en un bouton
ARACHNIDES. PL. 3. 35;
velu j sans apophjse , puis rétrecie de cette base au
sommet, irrégulièrement prismatique, de plus en
plus épaisse y presque glabre , tronquée obliquement
à son extrémité, qui se termine par deux dents cor-
nées j prolongées de la face interne à Texterne , écar-
tées, séparées par deux autres petites saillies mem-
braneuses, dont lune est pointue, l'autre tronquée
et ciliée; et le bouton excitateur plus court que la
valve, inséré sur son renflement, libre, uniformé-
ment corné , sphérique , marqué vers le sommet d'un
sillon circulaire , d'où s'élève latéralement un con-
joncteur peu allongé , voûté , fendu par l'extrémité
en deux dents divergentes , entre les bases desquelles
s'applique un petit tube membraneux , la dent exté-
rieure un peu plus grande que l'intérieure, plus
comprimée , plus pointue, faiblement éperonnée; le
palpe femelle grcle , terminé par un ongle simple ;
le labre très-avancé sur la lèvre sternale, qu'il dé-
passe toutefois moins que les mâchoires , très-^'levé ,
rétréci, et comme échancré sur sa hauteur par de-
vant, à dos garni de soies sur les côtés, terminé en
pointe; à épichile disposée à l'ordinaire, également
terminée en pointe; la lèure sternale moins haute
que large , peu arrondie sur les côtés et à son bord
supérieur, dont le milieu s'avance faiblement; les
pieds très-longs , très-grêles ; la première paire beau-
coup plus longue que les suivantes , la quatrième un
peu plus que la seconde , la troisième la plus courte;
toutes à tarse muni de deux ongles supérieurs,
exactement mais peu finement pectines, et d'un
358 EXPLICATION DES PLANCHES.
ongle inférieur simple, courbé brusijuement à la
base , iprolongë en pointe fine reçue entre deux soies
plantaires^
III. I2.Pholcus rivulatus, Phoïque ruUselaire,
Cette espèce est la même, suivant M. Savîgny, quç Varanea
rîvutaia de Forskal; on là trouve communément dans
toute ritalîe.
la., z. Individu màle grossi, tu en dessus. i\ le même
individu de profil : grandeur naturelle.
Dans l'intérieur des maisons du Kaire. — Il avait en dessus
le thorax d'un cendré clair et transparent , marqué , sur
le milieu , d'une tache bruùe fourchue près des yeux ;
Vàbâovfhfin cendré-roussâtre , . orné d^unc sorte de feuille
sînuée, tracée par de petits points blancs, à nervure
mojetine ua peu courte, divisée en deux losanges d'un
roux foncé , ainsi que l'extrémité du disque , et bordée de
deux points blancs , à nervures latérales très-obliques ,
uniquement composées de ces mêmes points : en des-
sous , la poitrine noirâtre; Vabdomen cendré , avec une
bande noire longitudinale ; les pieds d'un cendré livide
brun, avec un anneau blanc à leurs deux principales ar-
ticulations.
1 3, B. Le tborax de Pindividu précédent , vu de face :
•^ fié , les yeux , qui n'occupent que le milieu
du thorax , et , néanmoins , débordent des deux
côtés la ligne extérieure des forcipules, dont
ils sont séparés par un bandeau singulièrement
élevé, qui se rétrécit pour descendre perpen-
diculairement entre les deux Lanches anté*
rieures; ^— c , les forcipules , dont on aperçoit
lés racines a travers la transparence du ban-
deau; -— d, les palpes maxillaires retournés
accidentellement en dedans.
ARACHNIDES. PL. 3. aSg
12. sé. Les yeux du même individu, vus exactement
en dessus , avec le bord antérieur du thorax.
la. E. La bouche du même, vue par sa face posté-
rieure : — c, les forcipules; — d, les mâ-
choires, dont le palpe est naturellement re-
plié sur lui-même , et dont l'organe excitateur
se compose de la valve et du bouton excita-
teur; —e', la lèvre stern<ale.
12. c. La forcipule droite isolée, vue par sa face anté-
rieure : un remarquera que sa base Se prolonge
en racine aiguë.
12. d. La mâchoire droite, dont le palpe est un peu
déployé : on distingue la valve, et on voit
très-bien le bouton excitateur.
12. e^ La lèvre sternale dessinée avec le labre qui la
dépasse.
12. C. Le thorax d'un individu mâle, non adulte, pré-
senté de profil : — aé , les yeux j — c , les forci-
pules ; — d, les mâchoires.
12. àf. Un des palpes du thorax précédent, dont les
articles, quoique déjà renflés, diffèrent singu-
lièrement, par leur configuration, de ceux du
mâle adulte. On observera que l'article hume-
rai est cylindrique , que le radial est en cône
inverse, etc. '
1 2. gy. Le bout du tarse d'un pied antérieur du même :
les ongles supérieurs ont chacun un peigne de
cinq dents.
12. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
■ Le thorax et le dessous du pre- aussi dans leur forme des parlicula-
mier segment de Tabdomen offrent rites remarquables.
36o EXPLICATION DES PLANCHES.
III. 1 3* Pholcus phalangipïdes , Phoque phalangiste.
Walck.
Cette espèce, dont oi^ n^ofire ici que certains détails , était
la seule que l'on connût jusqu'à présent; on la trouye
communément en France ; elle partage la conformation
de la précédente ; mais son thorax n'a pas de sillon visi-
ble. On l'a prise dans l'intérieur d'une maison d' Alexan-
, drie. Elle avait le Aorax d'un gris pâle et transparent ,
avec une tache plus obscure, un peu oblongue; V abdo-
men cendré,, marqué longitudinalement d'une bande un
peu plus claire ; les pieds livides , rembrunis à leurs deux
principales articulations , entourées chacune dW anneau
blanchâtre. On ne voit représentés id que le palpe du
mâle et l'organe de la femelle.
1 3* 4jf^ S • Le P^lpe d'un individu mâle , dont on a retran-
ché les trois premiers articles, et développé
les diverses parties du dernier, très-grossi : on
distingue la valve, dont la base, renflée en
un bouton velu, laisse apercevoir son apo-
physe, qui paratt soutenir le bquton excita-
teur; on voit très-bien le boutpn avec son con-
[oncteur bifide, ou plutôt trifide, dont les
deux divisions cornées sont ouvertes , et lais-
sent voir le petit tube membraneux qui les sé-
pare, a peu près comme le conjoncteur demi-
membraneux des épéires sépare les deux con-.
|oncteurs cornés.
X 3. * 'm. L'épigyne d'un individu femelle , mise en propor-
tion avec le palpe précédent : son petit pore
longitudinal est porté sur un cuilleron beau-
coup moins saillant que dans les épéires, mais
conformé a peu près de même.
ARACHNIDES. PL. 4^ 36i
PLAirCHE 4*
SPHASES, LYCOSES, DOLOMÈDES, ÉRÈSES.
Genre SPHASE, SPHASUS.
Fio. I.
M. Latreille donne à ce genre le nom d'oxjope, et le
caractérise de la manière suivante : huit yeux ranges
deux par deux sur quatre lignes transverses , et dont
les deux extrêmes plus courtes. Les sphases , qui ap-
partiennent à la famille des fileuses et à la tribu des
citigrades ou araignées-loups \ ont plusieurs points de
ressemblance avec les ciènes , les dolomëdes et les ly-
coses; mais ils diffèrent essentiellement de chacun de
ces genres , par la disposition des yeux. D'autres signes
distinctifs existent dans la lèvre sternale^ allongée^
arrondie à son extrémité , plus étroite à sa base ; dans
les mâchoires cylindriques, allongées, e'troites, arron-
dies, et dans les pattes qui sont grêles, la première
paire est la plus longue, la seconde et la quatrième
sont à peu près d'égale longueur, et la troisième est la
plus courte. On n'en connaît encore qu'un petit nombre
d'espèces.
lY. I. Sphasus alexandrinuSy Sphase alexandrin.
Cette espèce paraît différer de toutes celles qui ont été dé-
crites jusqu'à présent.
< Hègne animal dt Cu^ier, tome m , pige g6.
36a EXPUCATION DES PLANCHES.
I. /. Individu femelle grossi, z'^ grandeur naturelle.
Du désert aux environs d'Alexandrie. — Il avait le thorax
soyeux , brun , avec trois bandes blanchâtres , deux exac-
tement marginales , étroites , et une intermédiaire large,
terminée en pointe près des jeux ; Vabdomen également
soyeux , brun en dessus , avec une large bande longitu-
dinale d'un brun beaucoup plus clair, surtout vers les
bords, à laquelle aboutissaient trois raies blanchâtres
qui traversaient obliquement les côtés : blanchâtre en
dessous, avec une bande obscure aboutissant à Fanus;
les pieds annelés de brun , de roux et de blanchâtre , hé-
rissés de quelques poils noirs.
T. C. Le thorax du même, vu de profil : — ae, les
yeux, qui en couronnent la sommité anté-
rieure : ils sont séparés des forcipules par un
bandeau vertical qui descend très-bas; — c,
les forcipules, dont Paxe se dirige sensible-
ment en arrière; — d, les mâchoires : elles
sont exactement verticales.
I. as. Les yeux du même, avec le bord facial du tho-
rax a', dont ils sont très-éloignés.
I . £*• La bouche du même , vue par sa face postérieure :
— c, les forcipules; — d, les mâchoires, pri-
vées des trois derniers articles de leur palpe ;
— e\ la lèvre sternale a peine dépassée par
la pointe du labre.
I . c. La forcipule gauche isolée , dont la courte gout-
tière ne présente que trois petites dents.
I. d. La mâchoire gauche.
I. é. La lèvre sternale, dont la hase est formée par
une pièce articulée^
I. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
ARACHNIDES. PL. i. 363
Genre LYC08E, LYCOS A,
Fio. a -8.
Ce genre , très-nombreux en espèces , a été' établi par
M. La treille , et il se trouve généralement adopté par
tous les entomologistes; il appartient, ainsi que le pré-
cédent, à la famille des fileuses et à la section des citi-
grades ou araignées'loups\ Ses caractères distinctifs sont
d'avoir les yeux , au nombre de huit , disposés sur
trois lignes transverses, et formant un quadrilatère
aussi long ou plus long que large; la première ligne
ayant quatre yeux très-petits , et les autres étant com^
posées de deux seulement , très-gros ; la lèvre sternale
plus haute que large, légèrement échancrée sur son
bord antérieur; les mâchoires droites écartées, arron-
dies, coupées obliquement au côté interne; enGn, les
pattes allongées, fortes; la quatrième paire sensible-
ment plus longue que les autres, qui sont à peu près
d'égale longueur.
Cest à ce genre qu*appartient Taraignée célèbre con^
nue sous le nom de tarentule.
IV. 2. Ltcosa tarentulina, Ljcose tarentuline.
Cette espèce paraît dififérer de toutes celles qui ont été dé-i
crites ; elle se distingue de la lycose tarentule.
a. /• Individu femelle de grandeur naturelle.
Des environs d^ Alexandrie. -— Il avait, en dessus, le thorax
cendré-roussâtre, bordé des deux côtés par une raie
^ Régne animal de Cutner, tome in, page 97.
364 EXPLICATION BES PLANCHES.
d'an cendré plus clair, irrégulièrement denté, et divisé
sur son milieu par une raie semblable , mais plus large
et moins marquée; V abdomen, d'un cendré— roussâtre
dair, sur lequel se dessinait imparfaitement une figure
composée de cinq triangles noirs ', bordés postérieure-
ment de blanc , les deux triangles antérieurs divisés sur
leur axe par une ligne rousse longitudinale , les trois
postérieurs , plus larges et plus courts* que les précédens,
réduits , chacun à leur extrême base , et formant autant
de lignes sensiblement arquées : en dessous , la poitrine
noire; Y abdomen occupé depuis sa base par une tache
ovale d'un noir profond , à bords (auves , séparés des
filières par un court espace d'un jaune orangé ; les pieds
robustes, de moyenne longueur, proportionnés de
même dans les deux sexes , tous à tarses munis d'on-
gles supérieurs incomplètement et peu finement pec-
tines, et d'un ongle inférieur assez grand , courbé brus-
quement à sa base , très-simple. La couleiir de ces pieds
d'un cendré-roussâtre , mais en dessus seulement ; en
dessous , à hanches noires , à cuisses d'un gris— fauve , à
jambes fauves , marquées de deux anneaux noirs , à tarses
noirâtres ; les palpes offraient en dessous des couleurs
analogues.
a. C. Le thorax du même individu vu de profil : -*-
œ, les yeux séparés des forcipules par un ban-
deau très-court; — c, les forcipules; — d, les
mâchoires qui ne sont pas perpendiculaires,
mais simplement inclinées.
2 . aé. Les yeux du même , avec le Lord facial du thorax ,
' On compile jusqu^à sept oa huit port des coaleurs, consiste dans ]a
triangles bien marqués sur la tarcn- forme transverse de la tache noire dn
iule du midi de PËurope, c'est-à- ventre, qa^an assez grand espace de
dire à peu près autant que Tabdo- couleur orangée sépare des filières,
men a de segmens développés ; mais Le troisième triangle dorsal oc-
le caractère qui la distingue nette-' cape seul le troisième et le qua-
xnent de notre espèce, sous le rap- trième segmens.
ARACHNIDES. PL. 4. 365
qui leur est presque contîgu : on remarquera
que les yeux de la ligne antérieure sont un
peu rapprochés par paires , caractère plus ou
moins manifeste chez toutes les lycoses^ et
que les deux yeux intérieurs de cette même
ligne sont un peu plus gros que les deux ex-
térieurs ■ .
2. E. La bouche d'un individu mâle, Tue par sa face
postérieure : — c , les forcipules ; — d , les mâ-
choires avec leur palpe , dont le bouton exci-
tateur *y* a toutes ses pièces bien jointes et
striées; le crochet du premier conjoncteur
auxiliaire fait seul saillie au bord externe de
la valve. Voici la description détaillée du
palpe qui est représenté ici : Particle cubital
est presqu'égal au radial, qui est court; la
valve digitale supérieure est oblongue , légè-
rement échancrée au bord externe de son ou-
verture, et terminée en cône grêle; le bouton
excitateur est beaucoup plus court que la valve ,
fixé dans sa concavité, elliptique, rétus et
pourvu de trois conjoncteurs exactement re-
pliés , très-difficiles a reconnaître dans le re-
pos * : le conjoncteur principal très-grand ,
triarticulé, large pour son épaisseur, convexe
en dehors, roulé en deux ou trois tours de
spire, divisé, ayant le dernier tour, en trois
> Dans la tarentule ordinaire^ ce viranas ^ue les lycoses, Fara/iea 5ac-
Bont aa contraire les yeux inlérieurs cala en patlicalier, étaient , de ( outes
qui sont un peu plus petit» que les les araignées, celles dont les mâles
extérieurs. avaient les palpes les plus simples ;
' C^est cette disposition des con- ces palpes son^, au contraire, ex-
joncteurs , qui a fait croire à M. Tre- cessiv.ement compliqués.
366 EXPLICATION DES PLANCHES.
parties inégales; le premier conjoncteur auxi-
liaire petit, très-dur, mince, large, irrégu-
lièrement dentelé , prolongé en un crochet peu
courbé, mais très-aigu, qui fait saillie au côté
externe de la valve ; le second auxiliaire très-
petit ) demi-membraneux , oblong et faiblement
échancré ; -— é, la lèvre sternale un peu dépas-
sée par le labre; elle est ^ussi haute que large,
faiblement arrondie w. sommet , et comme un
peu échancrée.
a^ <;. La forcipule gauche de Pindividu femelle , isolée,
faisant voir les six dents qui bordent sa gout-
tière.
a. d. La mâchoire droite du même : son palpe est ter-
miné par un ongle pectine a quatre dents;
Partide cubital est sensiblement plus court que
le radial.
a. ê. La lèvre sternale isolée, et vue en dessous*
a. ê^ La même lèvre plus grossie, et retournée pour
faire voir en dessus le labre dont on ne l'a
point séparée : ce labre est remarquable par les
deux lobes parfaitement glabres de son renfle-
ment postérieur, et par les nombreuses et
longues soies qui recouvrent son épichile.
a. a. Autre individu femelle, pris vraisemblablement
après la ponte des œufs.
Des environs d^ Alexandrie. — Il ne différait de Findividu
précédent que par le dessin de son abdomen , un peu
plus marqué , et dont le quatrième triangle avait les deux
( angles postérieurs convertis en deux points noirs conli-
gus à deux gros points blancs.
a. g/1 Le bout du tarse d'un pied antérieur du même :
ARACHNIDES. PL. 4. 367
les ongles supérieurs o&t cliaoun un peigne de
cinq dents aiguës.
2. h/*. Un ongle supérieur d'un pied de la seconde paire :
il est plus large que ceux de la première paire,
et un peu plus crochu.
a. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds du même.
a. F. Les quatre filières extérieures du même, vues
par derrière , avec Panus qui est couronné de
cils : on n'aperçoit pas l'article terminal des
filières , qui est court et rentré*
a. 5. Autre individu femelle, vu ea dessous.
IV. 3. Ltcosa arenaria , Lycose des sables.
Cette espèce a le thùra$c\ï\k peu plus oblong que la précé-
dente.
3. ;. Individu femelle grossi, l' ^ graudéur naturelle.
Du désert aux environs de Rosette. — Il avait le thorax
brun 9 marqué âur sa longueur de trois bandes grîs-rous-
sâtre 9 irrégulièrement dentelées , la bande intermédiaire
fort large , les deux autres étroites , exactement margi-
nales; V abdomen gris-roussâtre , varié de gros points
blancs , entourés de brun , disposés symétriquement sur
quatre rangs , les points des deux rang$ intermédiaires
alternativement plus rapprocbés et plus écarjtés ; tout le
dessous du corps gris4)lanc ; les pieds grîs-roussàtre ,
annelés de noirâtre , hérissés de quelques poils bruns.
3. gy. Le bout du tarse d'un pied antérieur du même :
les ongles supérieurs onit chacun un pfsigne de
trois dents aiguës ; l'ongle inférieur est reçu
entre deux faibies soies plantaires.
3. **t Le cocon qui contenait les œufs, de grandeur
368 EXPLICATION D£S PLANCHES.
naturelle : il est de forme lenticulaire , avec
un léger rebord.
IV. 4' Ltcosa peregrina , Ljrcose voyageuse.
Cette espèce se rapproche , par le port , de la Ijcose des
sables.
4. /. Individu femelle grossi, t'y grandeur naturelle.
Des environs de Rosette. ^- Il avait le thorax brun , marqué
sur sa longueur de trois bandes d'un roux-olivâtre , l'in-
termédiaire large , faiblement prononcée , les deux autres
étroites , exactement marginales ; V abdomen roux-oli-
vâtre , avec quatre rangées de gros points bruns : le des-
sous du corps d'un olivâtre plus clair; \ts pieds du même
roux-olivâtre que le corps , annelés de brun et hérissés
de poils obscurs.
4. sJ. Les yeux du même, avec le bord facial du tho-
rax , dont ils sont séparés par un bandeau moins
étroit que dans les tarentules.
4. g-K Les mesures comparatives des pieds du même.
IV. 5. Lygosa. pelliona, Ljrœse pellione.
5. z. Individu femelle grossi, t'^ grandeur naturelle.
Des environs de Rosette. — Il avait le thorax brun , avec
trois larges raies blanchâtres , les deux raies extérieures
presque marginales ; Vdhdomen d'un brun moins obscur,
marqué à sa base d''uDe tache noire , allongée , sinuée ,
terminée en pointe ; le dessous du corps d'un brun clair
uniforme ; les pieds bruns , faiblement annelés de noi-
râtre.
5. sé. Les yeux du même individu , avec le bord facial
du thorax , dont ils sont très^rapprochés.
5. E. La bouche du même, vue par sa face posté-
rieure, offrant les forcipules, les machpires
ARACHNIDES. PL. 4. 369
avec leurs palpes et la lèvre steroale, qui dé-
passe un peu le labre.
5. g-1. Les mesures comparatives des pieds du même.
rV. 6. Ltcosa agretyca , Lycose agretjrque. Latr.
Cette espèce offre en tous points la conformation de la pré-
cédente Y qui n'en est peut-être qu'une simple variété de
couleur.
6. i. Individu femelle grossi. t\ grandeur naturelle.
Des rives du canal d'Alexandrie. — Il avait, en dessus, le
thorax brun , -marqué , sur sa longueur, de trois raies
livides , les latérâd^s, écartées de l'intermédiaire , presque
marginales ;' Vabdonitgrk d'un brun-olivàtre , plus clair sur
le milieu que sur les côtés, divisé antérieurement par
une tache rhomboïdale-linéaire, blanche, encadrée de
noir , suivie de deux rangées écartées et peu régulières
de points obscurs : en dessous , la poitrine livide ^ Vabr-
domen de même , avec une bande peu marquée d'un roux
nébuleux , bordée de roux plus obscur ' ; les pieds d'un
; brun livide.
IV. 7. Ltcosa Nilotica , Lycose du Nil.
Conformation des deux précédentes, avec le thorax plus
étroit antérieurement.
Les quatre ^oix postérieurs figurent un trapèze moins ré-
tréci en devant ; la troisième paire de pieds est presque
égale à la deuxième.
7. i. Individu femelle grossi* t\ grandeur naturelle.
Des rives du canal d'Alexandrie. — Il avait , en dessus , le
thorax d'un roux-cendré uniformément nébuleux; Vah-
domen d'un fauve clair sur le milieu , ce £mve divisé en
■ Celle bande existe sur tous les fait invisible sur les indiividas tron-
indÎTidas que M. Savigoy a pris en vés en Europe.
Egypte j eUe est au contraire tont-à-
H. N. xxiT. ^4
370 EXPLICATION DES PLANCHES.
deux bandes tdiigîtodiBâks par une rftie intermédiaire
d'un brun mêlé de cendré ^ avancée des deux côtés en
quatre angles ou j^oints noirs , les quatre points anté-
rieurs petits, les quatre postérieurs grands, croisant
transversalement les deux bandes fauves qui étaient, en
outre , marquées à leur base externe d'un autre point
noir; les côtés mêlés de roux et de cendré : en dessous,
la poitrine rousse ; V abdomen cendré-roussâtre , sans ta-
ches ; les pieds dW roux livide , annelés de brua '.
rV. 8. Lîcosi. pelusiaca , Ljcose pélusienne.
Elle oCire la conformation des espèces précédentes.
Les quatre jftfttv antérieurs figurent une ligne très-sensible-
ment courbée en devant, un peui éloignée du bord &-
dal : ils sont presque égaux entre eùx^ les quatre posté-
rieurs sont disposés comme dans la fycase du Nil; les
pieds sont grêles.
8. t. Individu femelle grossi. î\ grandeur naturelle.
Des bords du lac Menzaleh. -^ Il avait le thorax brun-noi-
râtre ; V abdomen dW brun nébuleux , varié par une
double série de taches blanches , oblongues , divergentes ,
unies en ckevrmis par un axe commun dVn brun phis
obscur ; les pieds d'un brun-noirâtre , à peine annelés.
Genre DOLOMÊDE, DOLOMEDE.
Fio. 9.
Le genre dolonifède , institué par M. Latreille , ap-
partient à la famille des fileuses et à la tribu des citi-
grades*^ il offre pour caractères essentiels ; des yeux
> On trouTe la même espèce ea Italie : elle est très-variable dans ses
couleurs, mais le fcmd du dessin parait constant.
^ Règne animal de Cuvier, tome m, page 96.
ARACHNIDES. PL. 4. 871
disposes sur trois lignes transverses, dont Pantérieure
formée de quatre , et les deux autres , de deux chacune ,
les deux postérieurs e'tant situes chacun sur une petite
élévation ^ pattes longues et fortes , la seconde paire de
pattes aussi longue ou plus longue que la première }
lèifre stemah courte, carrée, aussi large que haute;
mâchoires droites écartées , plus hautes que larges. Les
dolomèdes avoisinent, sous plusieurs rapports, les tho«
mises, les sa! tiques, les sphases et les ctènes; mais un
examen attentif ne permet pas de les confondre avec ces
différens genres. On ne connaît encore que quatre ou
cinq espèces , que M. Walckenaër a rangées dans deux
tribus , les riverines et les s ylvines.
IV. g. DoLOMEDE hyppomené, Dolomède k^vomene.
Cette espèce nouvelle appartient à la famille des riverines de
M. Walckenaër ; mais elle n^en possède pas tous les ca-^
ractères , et les yeux offirent , quant à leur grosseur re-
lative j àts différences notables.
g. t. Individu femelle grossi, l'y grandeur naturelle.
Des environs de Damîetie. -— Il avait le thorax bran*mar-
ron, bordé de Uaiichâtre; V abdomen cendré, olivâtre
en dessus , jaune sur les côtés, jaunâtre en dessous; les
pieds brun clair, faiblement annelés de brun plus obscur.
9. é. Les yeux du même individu , avec le bord facial
du thorax, dont ils sont assez rapprochés.
24*
373 EXPLICATION DES PIANCHES.
I
Genre OCYALE, OCTALE.
F<o. lo.
Ce nouveau genre, eVidemment forme aux dépens de
celui des dolomèdes , paraît se composer de la deuxième
famille de M. Walckenaër, désignée sous le nom de
syluines. M. Savigny n*en circonscrit pas les caractères,
mais il les développe très au long , en prenant pour ob-
jet de ses recherches Tocyale atalante.
Suivant lui, cette espèce a le thorax court, re'treci
et tronque verticalement en devant , en cœur inverse,
à bandeau preoculaire, en forme de triangle; à sternum
large, en cœur; \ abdomen allonge, peu renfle', coni-
que, exactement terminé par six Gliaires biarticulées ,
très-peu saillantes , les deux antérieures plus épaisses et
plus courtes que les deux postérieures.
Elle a, de plus, l^syeux rassemblés au devant du tho-
rax , sur trois lignes composées comme dans le genre
précédent, la première ligne un peu éloignée de la
seconde, et courbée sensiblement en arrière, les
yeux de cette ligne presque également espacés, les
deux intermédiaires un peu plus petits que les deux
extérieurs, qui le sont eux-mêmes un peu plus que
ceux des lignes suivantes; ceux de la secondé ligne,
les^ plus gros de tous; les quatre intermédiaires figu-
rant un trapèze moins large que long, rétréci en de-
vant, et les quatre latéraux, deux lignes divergentes
qui passent loin des yeux intermédiaires postérieurs;
les forcipules abaissées perpendiculairement, non
ARACHNIDES. PL. 4- SyS
renflées, coni(]^ues, à gouttière oblique, bordée de
deux rangs de dents aiguës j et à crochet replie obli-
quetnent ; les mâchoires parallèles , un peu* oblon-
gues, arrondies et distantes à leur sommet; à palpe
médiocre , le palpe du mâle vraisemblablement con-
forme' comme dans Yocjale admirable \ Le pafpe de
la femelle ayant l'article cubital beaucoup plus court
que le radial, le digital termine' par un ongle denté;
le labre avancé sur la lèvre sternale, qu'il dépasse à
peine, épai^, très-convexe en arrière, rétréci en de-
vant,, obtus à sa pointe, au-dessous de laquelle il est
; faiblement échancré, complètement garni de lon-
gues scies sur le dos; & épichyle - petite , pointue,
portant elle-même quelques longues soies; la lèi^re
stemale un peu moins haute que large % légèrement
échaticrée au sommet; les pie(l5 grands, la quatrième
paire un peu plus longue que Ta seconde qui n'ex-
cède que très-faiblement la première , la troisième
sensiblement plus courte; les tarses à ongles supé-
rieurs, pbliquem eut pectines^ coudés vers la pointe;^
à. ongle inférieur brusquement courbé dès sa base ,
très-simple.
La différence de ces caractères avec ceux que M. Sa^
vigny reconnaît aux dolomèdes, consiste principale-
ment dans la proportion des yeux et dans les forcipules
non renflées.
' On ne saurait donter que celle gny rapporte à son genre ccyale.
comparaison n^ait pour objet la <)o- * Dans la figure E,- la* lèvre ster^
lomède admirable , dolomede mira~ nale est au moins aussi haute que
hilis, Walckenaër, que M. Çavi- large. '
Sji EXPLICATION DES PLANCHES.
rV. iQ. Octale atalanta, Ocyak atalante,
\ ■■ ■ .
lo. /. Individu femelle grossi, vu de profil^ t\ gran-
deur naturelle.
Des environs de Jafia. ^i^ Il ayalt le thorax bnui-^^rougeâtre ;
Vabdêmen janne-olivàtre , avec le dessous plus pâle et
bordé de deux raies obscures , peu marquées ; les pieds
d'un roux-Ëtuve, complètement et très-régulièrement
annelés de noir.
10. B* Le thorax du même individu, vu en dessus. On
a cru {>ouvoir l^ntliner un peu pour montrer
son bandeau préoculaire; situation qui le fait
paraître plus allongé qu'il ne Test réellement:
— *^86, les yeux :- les latérpux antérieurs sont
saillans en ayant , les latératix postérieurs sail-
lans en arrière..
iQ. œ. Les yeuXf avec le bord facial du thorax, dont
ils sont séparés par un large bandeau préocu-
laire,
10, E^ La bouche du même, vue par sa face posté-
rieure : "p- c , les forcipules armées chacune
de sept dents; -^ d, les mâchoires; ^^ é, la
lèvre sternale un peu dépassée par le labre.
I o. g^l. Les mesures comparatives des pieds du même.
Genre ERÈSE, EJŒSUS,
• • ... ...» ' I . ' .
Fi^. 1 1 lit la.
M. Walckenaër , qui a institue ce genre , le caracté-
rise aujourd'hui ' de la manière suivante lyeux au nom-
bre de huit, in^ux entre eux, places sur le devant et
* Faune Jraneaise ^ Aranéîcles, page 37.
ARACH]SID£S. PL. 4. î?^
Iles côtés du corfielet :: quati^ sur la ligue antérieure et
deux sur jchàcune des deux ligxiea postérieures; mais les
intermédiaires de la ligne antérieure dt les deux yeux de
la^ecoiide ligné tellement rapprochés entre eux , qu'ils
forment un carré renfermé dans un plus grand carré ou
trapèze figuré par les yeux latéraux de la ligne antérieure
et les deux yeux de la ligne postérieure; lèi^re stemàle
allongée , triangulaire \ ternainée en pointe ; mâchoires
droites , plus hautes que larges , arrondies et dilatées à
leur extrémité^ paUes grosses , courtes , propres au saut ,
presque égales en longueur ; cependant la quatrième est
la plus longue y la première ensuite ^ là troisième est la
plus courte.
On ne connaît encore qu'un petit tïOtfibi^e d'espèces t
celles qu'on voit figurées ici nous paraissent différer de
celles qui se trouvent décrites par les auteurs; Tinspec*-
tion des dessins aurait levé nos doutes.
IV. ii.ËRiisîTS VeXApkîtj Emse de Petagna.
Cette espèce présente de l'analogie, pour sa forme, avec
Yeresiis frontaiis de M. Walckenaër* : elle. s'en rap-
proche beaucoup par la disposition et la grosseur re-r
lative des yeux , mais elle en 4i(fère essentiellement par
un nombre moindre de points enfoncés sur le dos de
l'abdomen : on en compte seulement six. Peut-être
existe*-t'tl encore des différences nlus: tranchées dans
les .cQuleurs,
• . . . . ■ 1 , ...■'■.
II. . : ip . Iu4iyi4u fi^pielle grossie i \ grandeur naturelle.
II.-; C I^Q thoraïc vu de profil» Il est très-bombé dans sa
moitié antérieure : — arf , les yeux j — c , les
. mandibules; — d , les mâchoires.
> Locio citato, plaoche iv, figures ^ et 6.
376 EXPLICATION DES PLANCHES.
II. si. Les yeux du même individu , avec le bord facial
du thorax , dont ils sont très-Toisîns.
II. E. La bouche du même , vue par sa face postérieure :
*— c , les mandibules ; — d , les mâchoires j — ^
é, la lèvre sternale dépassée par le labre.
II* c. Une des forcipules avec soa crochet ouverte,
II. d. Une mâchoire vue en dessus.
II. é. La lèvre sternale, vue en dessous, et montrant
le labre qui la dépasse au somipet.
1 1 . ér^ Le labre et les mâchoires découverts , vus en des-
sus : — • d, les mâchoires, dont on a supprimé
les pa!pes.
II. gy*. L'extrémité du tarse d'un pied antérieur du même,
très-grossie.
II. g-K Les mesurés coI^p9.ratives des quatre paires de
pieds du même.
IV. 1 2. ËRESus Dufourîi , Erèse de Du/but.
Cette nouvelle espèce s^éloigne beaucoup de la précédente
par le volume relatif déa yeux :le& latéraux antérieurs
et postérieurs sont en outre moins écartés ; enfin , il
existe des différences sensibles dans la proportion des
pieds. Ces derniers caractères rapprochent notre espèce
de Veresus linealus de M. LatreîUe ' ; mais sa taille et la
disposition des dessins de l'abdomen suffisent pour Ten
distinguer.
la. z. Individu mâle, grossi. 2^, grandeur naturelle.
13. C. Le thorax du même, vu de profil : sa partie an-
térieure est beaucoup moins bombée que dans
Pespèce précédente , et ' la convexité • diminue
* Dict. (Thbt. natur. , a* éâïu , M. Walckenaer , pi. iv, fig. 3 et 4 »
tome X, pagd SgS. Fojrez aussi la elles jinnales des sciences phjrsùfuei
Faune parisienne , AraDéides , par de Bruxelles^ t . vi , pi. xcv, fig. 3 et 4*
ARACHNIDES. PL. 5. 877
insensiblement en arrière : •— ae' , les yeux ; —
c , les forcipules ; — d , les mftcboires.
1 2. aé. Les* yeux du même individu , avec le bord facial
du thorax : les intermédiaires antérieurs éga-
lent presque en volume les intermédiaires pos-
tcrieurs.
1 2. E. La bouche , vue par sa face postérieure : •— c , les
mandibules ; *^ d ^ les mâchoires ; — é , la lèvre
sternale.
1 2. g-1. Les mesures comparatives des quatre paires de
pieds : la première est la plus longue de toutes.
PLANCHE 5.
SCYTODES, DYSDÊRES, DRAS$ES, CLUBIONES,
THOMISES,
Genre SCYTODE, SCYTODES^
FiG. I ET a.
/ ' • • . • ?•',■-•
t . .
Ce genre, qui appartient rà la famille des arane'icles
fileuses, tribu des în^uitèles^, a été établi par La-
treille, qui lui donne, poui* caractère essentiel, six
jreujc disposés par paires. M* Waickenaër le caractérise
ainsi i s\%yeux, presque égaox entre eux , occupant le
devant du corselet; fôfre ^temafe triangulaire , dilatée
dans son milieu ; mâchoires inclinées sur la lèvre cylin-
drique , et élargies à leur base ; pattes fines : les qua-
trième et première paires sont les plus longues; la troi-
' Règne animal de Cutfier, tome m, page 85^
378 EXPLICATION DES PLANCHES.
8΀me est la pkis courte* M. Latreille a fondé ce genre
sur une espèce des environs de Paris , qu'il a nommée
scytodes thoracica, à cause dU renflement considérable
de soti corselet ; elle vit cachée dans l'intérieur des mai-
sons. Cet auteur en signale une seconde espèce qui lui
a été envoyée d'Espagne par M. Léon Du four.
V.' i. ScTTÔDES Ûior3iCÎcB.j Se ftode thoracique. Latn
.Itpp9jn9ppoi1on8 cette e6pjè<^ à U: «qy^tode thoracique,
. sfjrtoâes thoraçica^ Iiatr^ .I)lle a , coiome elle, le thorax
excessivement bombé , avec des lignes noires ; V abdomen
est globuleux et ponctué de noir.
I. li Individu femelle très-grpssfi , vu de profil et de
troîs-quarts en dessus. z\ grandeur naturelle
en dessus.
I . B. Thorax du même individu , vu de face : on re-
marque combien il est élevé.
I. C. Thorax du méme^ vu de profil , afin de montrer
son élévatioa. plus grande en arrière , et la
troncture de la partie postérieure.
I . ' sk Lès.yeur 9 au; .nônibre de^^ix et groupés^ éeux par
' » :; L^dèux/aveale bord ultérieur du thdrax)aitg^<-
;- ; ;;. Ipir^ù^nt.i^hmcfff. . ::
I,'. l'JS. Bduche vue pat* ia' face: pastmeere : -t^ c> les
■A î.: V, t /orpipnlQ^irrd) le^pachoire^i^^
.5 , i^^e$; bç^$-siB^siblç*nç<it run^e vers l?au|re et sur
la îèyrct: -** é, la lèvre sternale eu forme de
». CQSur. et un peu dépassée ppr lerlabre.
i. . p. Xfne des fQrpipuks détachée av^ç $oa crochet
très-court, et caché dans Pexcavation qui en-
toure sa bas^. *
ARACHNIDES, PL. 5. 879
I . d. Une des màcboites , avec son palpe grêle et al-
longé.
I. é. La lèvre sternale détacliée et reunie au labre,
qui la dépasse*
I. g/*. L'extrémité d'ua des ttirses : les crochets ont
iiae base étendue ^ tuberculeuse; les dents du
peigne sont courtes, eu scie, au nombre de
quatre.
I . g*l. Les mesures comparatives des pieds : la première
paire est la plus longue, la quatrième ensuite,
puis la seconde ; la troisième est la plus courte.
V. a. ScTTODES rufescens, Sçytode blonde. Duf.
Cette espèce, très-distincte de la précédente , ne nous pa-
rait pas différer de la scytode blonde de M. Léon Du-
four', que ce naturaliste a trouvée en Espagne.
a. i. IndiTidii. femelle très-grossi. /^, girandeur aatu-
rellfe.
a. C. Le thorax du même, vu de profil. U ^^bo^»*
coup moins élevé que dans l'espèce, précé-
dente : — SB, les yeuxj — c, .le;s forçi,pules
trèSk-droitesj — d, les mâchoires également
droites.
a. eé. Lés yeux, dont les groupes sont moins rappro-
chés entre eux que dans l'espèce précédente;
la fôime et le volume sont auksî ditférens.
a. Ê. ' La bouche du mên^e inâividli, vue en dessous :
— c , les forcipulea très-droites, fort longues,
et a ongle court et caché; — d, les mâchoires
obliques, très*rapprocfaées k leur sommet; — •,
é , la lèvre sternale.
t ■ ' -
■ Annales générales des sciences physiques ds BnuçeUeSy t. t, p. açtS,
pi. LXXVI, fig. 5.
38o EXPLICATION DES PLANCHES.
a. c. Une forcipule détachée.
2. ' d. Une mâchoire isolée avec son palpe , qui est très-
grêle.
2. é. La lèvre sternale dépassée par le labre, qui est
en forme de lance.
a. é:^ Le labre excessivement grossi, vu en dessus, et
recouvrant la lèvre sternale^ qu'il dépasse.
a. g-1. Mesures comparatives des pieds : la quatrième
■• paire et la seconde sont les plus longues, la
première vient ensuite; la troisième est la plus
courte.
Gemv DYSDÈRE, DYSDERA,
Fro. 3.
Le genre disdëre, institua par M* Latreilie, appar-
tient à la famille des fileuses , tribu -des tubitèles ou
trrâignées lapissières '. Ses caractères sont : yeux au
nombre de six , très-rapprochës , deux en avant et ëcar-
tés, les quatre autres postérieurs , et formant une ligne
arquée en arrière , ou un fer-à-cheval ouvert en de-
vant; la première paire de pieds, et ensuite la qua-
trième, plus longues; la troisième la plus courte de
toutes. On n'a décrit encore, qu'une espèce assez coni'
mune en France et en Esp^goe; on la trouve dans les
déçonibl*ç$ et, sqûS: lies pierres.
Vi, 3. DiÇDERA erythriw, Di^^jre irythrine. Latr.
Autant qu'il m'est permis d'en juger, sanà le secours des
■ Règne aninutl de Cwier, tome m, page 82.
arachnides: PL. s. 38f
dessins, cette espèce ne diffère pas essentiellement de
celle de notre pays.
3. /. Individu femelle très-grossi. l'y grandeur natu-
relle.
3 . B. Thorax vu de face : — aé , les yeux ; — c , les for-
cipules très-longues.
3. C. Le thorax du même vu de profil : — aé, les yeux ;
— c , les forcipules; — d, les mâchoires.
3. é. Les yeux, au nombre de six, très-rapprochés
entre eux sur deux lignes ; les deux de la ligne
antérieure arrondis et très-gros.
3. £. La bouche vue par sa face postérieure : — c,
les forcipules avec leur ongle recourbé j — - d ,
les mâchoires étroites a leur sommet , et brus-
quement rétrécies au côté externe pour l'in-
sertion du palpe ; — é , la lèvre sternale échan-
crée , un peu dépassée par le labre,
c. Une des forcipules avec son long crochet.
La lèvre sternale dépassée par le labre«
Labre vu en dessus.
L'extrémité d'un des tarses très-grossie : les on-
gles ont un peigne de trois dents.
3. g-1. Mesures comparatives des pieds.
Genre DRÀSSE, DRJSSUS.
FiG. 4, 5, 6, 7.
Ce genre , fondé par M. Walckenaër , et que M. La-
treille avait déjà indiqué sous le nom degnaphose, ap-
partient à la fannille des fileuses , section des tubitèles
ou tapissières'. Ses caractères sont : les quatre^/zViirej
> Règne animal de Cuvier^ tome m , page 83.
3.
c.
3.
e.
3.
3.
g/
38a EXPLICATION DES PLANCHES.
èjctérieures presque égales ; mâchoires arquëes au côté
extérieur, formant une ceinture autour de la Uyre, qui
est allongée et presque oyale ; huit yeux placés très-
près du bord antérieur du thorax , disséminés , quatre
par quatre , sur deux lignés transverses ; la quatrième
paire de pieds , ensuite la première , plus longues. En
jetant les yeux sur les espèces représentées sous les
n*'. 4) ^ 6t 6, on se convaincra qu'elles ofifrent plu-
sieurs caractères qui les éloignent des drasses, et qui les
rapprochent des clubiones. Peut-être M. Savigny vou-
lait-il faire , avec ces arachnides , une coupe nouvelle
intermédiaire à ces deux genres.
y. 4- Ï)rassus listeri , Drccsse de Lister.
Noas cro jons q[Qe ce dnsse constitae une espèce nouvelle :
ses cQuleurs ne nous sont pas connues.
4* /. Individu femelle très-grossi. 2^^ grandeur natu-
relle.
4^ B. Thorax, vu de face, montrant la direction des
forcipules c, la disposition des yeux aé, et le
palpe maxillaire d.
4. C. Thorax du même individu , représenté de profil.
On voit qu'il est très-peu bombé : — aé, les
yeux j -^ Cy les forcipules obliques en avant;
*-^d, les mâchoires.
4- œ. Les yeux très-rapprochés du bord facial du tho-
rax, de forme plus ou moins ovalaire, placés
sur deux lignes légèrement courbées : les yeux
intermédiaires, les plus petits j les latéraux an*
térieurs , les plus gros.
4- £• La bouche du même , vue par sa face postérieure :
ARACHNIDES. PL. 5. 383
rri.Ude , les foroipules ; — d , les mftclioires droites
très-élargies a leur base , étroites et arrondies
k lôur sommet; -^é, lèvre stemale allongée et
• arrondie.
4. c. Une des forcipules- détachée.
4* d. Une mâchoire détachée de la bouche avec son
palpe.
4. é. La lèvre sternale.
4* g-I. Les mesures comparatives des pieds ; la quatrième
paire la plus longue, puis la preniière et la se-
coude ; la troisième la plus courte,
V. 5. Drassus Scaefferi , Drosse de Schœjffèr.
Cette nouvelle espèce, dont nous ignorons les couleurs,
se distingue nettement par les <piatre points de son ab-
domen , et par la forme des yeux.
5. i. Individu femelle très-grossi. 2^, grandeur natu-
relle.
5. s. Les yeux placés sur deux lignes transverses lé«
gèrement courbées : ces yeux sont arrondis,
d^égale grosseur, de même forme, à l'excep-
tion des intermédiaires postérieurs, qui sont
plus petits et ovalaires.
V. 6. Drassus Lyonnetii , Drosse de Lfonnet.
Au premier aspect, on croirait que cette espèce ne doit
pas éfre distinguée du drasse de Lister, mais il existe
dans la forme et dans la grosseur relative des* yeux des
différences qui nous semblent autoriser une distinction*
Cependant il pourrait se faire que cet individu ftiHt le
m^e de l'e$pè€e précédente.
6. /. Individu mâle très-grossi. l'y grandeur naturelle^
6. se. Les yeux assez éloignés du bord facial du tho*
I
384 EXPLICATION DES PLANCHES.
rax, et rangés sur deux ligoes^-manifestement
courbes en arant , ce qui peut dépendre de la
manière dont ce bord est vu : tous ces yeux de
forme ovalaire et d'égale grosseur, excepté les
intermédiaires antérieurs plus petits.
6. àf. Le palpe du même individu faisant , voir les or-
ganes de l'appareil excitateur dans leur posi-
tion naturelle.
V. 7. Drassus Linnœi, Drosse de Linné.
Cette espèce nous paraît très-voisine du drasse lucîfuge ,
drassus Utcifugus, Walck. ; et si l'on connaissait sts cou-
leurs , peut-être jugerait-on convenable de ne pas l'en
distinguer.
7. /. Lidividu femelle grossi. 2% grandeur naturelle.
7. 8^. Les yeux rangés sur deux lignes : l'antérieure
très-courbée en avant , en fer-k-cheval ^ la pos-
térieure presque droite.
7 . f • La bouche du même , vue par sa face postérieure :
— - c , les forcipules droites et longues ; — d ,
les mâchoires arrondies k leur côté externe;
-— é, lèvre sternale allongée et arrondie au
sommet.
7 . c. Une des forcipules détachée : on voit deux grosses
dents a la gouttière qui reçoit le crochet.
7. d. Une des mâchoires avec son palpe.
7. é. Lèvre sternale détachée , poilue y et dépassée par
le labre.
7« gyi L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs :
chaque ongle est pourvu d'un peigne de cinq
dentelures.
7. g-1. Mesures comparatives des pieds.
ARACHNIDES. PL. 5. 385
Genre CLUBIONE, CLUBIONA.
FlO. 8 ET 9.
Ce genre, de la famille des fileuses , section des tubi-
tèles ou tapissières , a ëtë fondé par M. Latreille ; il a
pour caractères : huit yeux places au-devant du cor-
selet, sur deux lignes transverses; mâchoires droites,
élargies à leur base exté'rieure pour l'insertion des pal-
pes, et arrondies à l'extrémité ; lèyre en carré long;
pattes propres à la course, et variant respectivement de
longueur : la première paire , et ensuite la quatrième ,
sont en général les plus grandes; mais, dans certaines
espèces , cette dernière , et ensuite la première ou la se-
conde dépassent les autres. Les caractères tirés de ce
développement relatif, joints à quelques autres, ont
fourni à M. Walckenaër des bases pour l'établissement
de cinq sections.
V. 8. Clubioita Albini, Clubione (ï Albin.
Cette clubione a quelque ressemblance , par la disposition
des yeux , avec la clubione lapidicole 9 qui appartient à
la section des furies. On pourrait aussi , à cause de la
longueur de la quatrième paire de pattes , et de la se-
conde, un peu plus étendue que la première, la rap~
procher, à quelques égards, de la clubione soyeuse, qui
appartient à la section des dryades : Tabsence du dessin
et rimperfection des figures données par Degeer et Lis^
ter , et auxquelles nous sommes réduits à avoir recours ,
nous laissent dans le doute à cet égard.
8. z. Individu femelle très-grossî. z', grandeur natu-
relle.
H. N. XXII. 25
386 EXPLICATION DES PLANCHES.
S. aé. Les yeux du même individu avec le bord facial
du thorax. Ces yeux sont disposés sur deux
lignes arquées ; les deux intermédiaires anté-
rieurs sont les plus gros de tous et arrondis;
les. mêmes yeux de la ligue postérieure sont
excessivement petits et ovales.
S. £. Là bouche du même, vue par la face postérieure :
— c , les forcipules ; — d , les mâchoires droites
et arrondies ^ — é , la lèvre sternale allongée,
coupée transversalement, k bords très-légère-
ment arrondis.
V. 9. Clubion A Listeri , Clubiùîie de Lister.
Cette clubione nous parait voisine de la dubiona eUrox,
Wakk. Son abdomen n'a point de tadie quadrangu-
laire; ce qui au reste pourrait n^ndiquer qu'une va-
riété.
g. z. Individu femelle très-gïossî. i\ grandeur natu-
relle.
9. C. Le thorax vu de profil : — ae , les yeux ; — c , les
forcipules } — d , les mâchoires.
9. é. Les yeux du même grossi avec le bord facial du
thorax , qui laisse entre eux et lui un bandeau
très-étroit. Ces yeux figurent ici deux lignes
courbées en sens contraire, c'est-à-dire oppo-
sées par leur concavité.
9. £*. La bouche du même , vue par sa face postérieure :
— c , les forcipules droites ; — d , les mâchoires
arrondies, légèrement échancrées à leur côté
externe , et entourant la lèvre sternale j — é,
la lèvre sterns^le, qui a la forme d'ua ovale
tronqué a son sommet.
ARACHNIDES. PL. 5. 387
9. c. Une forcipule séparée offrant deux petits pro-
longemens épineux a Pangle interne de son
sommet.
9. d. Une mâchoire séparée avec son palpe.
9. g/*. L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs
offrant les ongles pourvus chacun de quatre
dentelures.
9. g-1. Mesures comparatives des pieds : la dernière paire
est la plus longue ; ce qui éloignerait beau-
coup cette espèce de la clubione atrox, que
M. Walckenaër range parmi les espèces ayant
la première paire de pattes la plus longue de
toutes. Les figures très-fidèles de M. Savigny
ne permettent pas de penser qu'il y ait quelque
méprise dans les mesures qu'il a tracées.
Genre TEOmiSE, THOMISUS.
Fio. 10.
Les thoraises, vulgairement nommées araignées^
crabes, parce qu'ils ont la forme de certains crusta-
ce's, constituent un genre très-nombreux en espèces,
et qui a été fondé par M. Walckenaër *• Cet auteur le
distingue par les caractères suivans : hxxiljeux presque
égaux entre eux , occupant le devant du corselet ; lèy^re
grande, plus haute que large, resserrée à sa base,
dilatée dans son milieu; mâchoires allongées, inclinées
sur la lèvre , légèrement échancrées dans le milieu de
leur côté interne; pattes étendues latéralement , de Ion-
•
gueur variable. Les espèces de ce genre , suivant qu'elles
> Tableau des aranéides , page a8.
25.
388 EXPLICATION DES PLANCHES.
ont les pattes postérieures plus ou moins courtes et
grêles, se rangent clans trois sections, qui sont subdi-
visées en familles, lesquelles se partagent ensuite en
plusieurs races. M. Latreille, qui adopte le genre iho-
mise, lui assigne des caractères fort précis, et qui ne
permettent pas de le méconnaître. Ces araignées peu-
vent marcher en tous sens, et, dans le repos, elles
étendent leurs pattes dans toute leur longueur. Les
jeux forment le plus souvent, par leur réunion, un
segment de cercle ou un croissant, les. deux latéraux
postérieurs étant plus reculés en arrière, ou plus rap-
prochés des bords latéraux du corselet que les autres.
Le corps du plus grand nombre est aplati, avec Vab-
domen grand ^ arrondi et triangulaire. Les espèces figu-
rées par M. Savigny, si elles n'offrent pas tous ces
caractères, en présentent au moins l'ensemble. Quel-
ques-unes se font remarquer par un développement
égal de toutes les pattes. M. Walckenaër les réunit
dans son genre philodrome. L'espèce de la fig. lo, pi. 5,
lui appartient, et on doit regarder encore comme en
feîsant partie les espèces représentées à la pL 6, sous
les n°'. I, 2, 3, 4? 5.
V. to. Philodromtts Clerckii, Philodrome de Clerck.
Celte espèce nous paraît nouvelle : nous ne pouvons rien
dire de ses couleurs.
10. t. Individu femelle de grandeur naturelle.
10. C, Thorax vu de profil pour montrer son élévation
très-sensible dans la moitié antérieure : — * ae,
ARACHNIDES. PL. 6. 389
les yeux J.—C, Ie3 forcipulesj — d, les mâr
choires.
10. 3é% Les yeux placés sur deux lignes transverses; les
intermédiaires formant un quadrilatère allongé,
et les latéraux deux lignes obliquas.
10. £*., La bouche du même vuepar sa partie postérieure.
Cette bouche a beaucoup de largeur : — c , les
forcjpules très-fortes, avec un crochet aigu^
reçu dans une gouttière bordée de dentelures ;
-^ d , les mâchoires arrondies, très-écartées
l'une de l'autre, avec un. palpe, long et grêle;
— é, lèvre stemale courte, triangulaire, à
bords s^rrondis^.
10. gfi L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs vu
de face : les crochets ont de$ peignes a dents
droites , courtes et distantes les unes des autres.
10. gf:^ Le même tarse vu de profil.
K>. gJ, Mesures comparatives des pieds.
PLANCHE 6
THOMISE&
SuÙe du Genre TROMISE, THOMïSUS.
Les espèces Tnentionnees sous les n°'. i , a , 5 , 4 et 5 ,
appartiennent encore au groupe générique des philo-
dromes de M. Walckenaër. L'espèce n°. 6 fait partie
du genre sëlénope de M. Lëon Dufour; les autres es-
pèces sont des thomises proprement dits.
Sgo EXPLICATION DES PLANCHES.
VI. I . Philodromus Walckenaerii , Ph. de fFcdckenaér.
Cette nouvelle espèce est remarquable par les dessins de
son corps.
I. t. Individu femelle qui semble être de grandeur
naturelle % et dtnit les pattes ont un grand dé-
veloppement,
I . B. Le thorax du même individu vu de face : • — s ,
les yeux, qui n^ d^bord«nt pas la ligne exté-
rieure des forcipuks 5 — * c , les fbrcipules droites
contiguës sur la ligne moyenne dans les deux
tiers de leur loogueiir; — ^ d, les mâchoires,
dont les palpes sont très-longs, avecle dernier
sans onglet.
I . i8é« Les y^ux d'égale ^osseur , disposés sur deux li-
gnes courbées en sens inverse, l'antérieure
moins longue que la postérieure.
1 . %f. L'extrémité du tarse d'un des pi^s antérieurs vu
en dessus : les deux ongles ont chacun huit
dents.
VI. 2. Philodromus Linnœi, Philodrome de Linné^
Nous regardons encore cette espèce comme nouvelle.
2. z. Individu mâle qui parait être de grandeur natu-
relle; le dernier article du palpe est trës-in-
fléchi.
2. C. Le thorax dn même individu grossi , représenté
de profil pour montrer sa hauteur et sa forme ,
» - • ■
* Les planches que noas publions dears naiarelles de qaelqœs espèces
n^ayant pas été vérifiées par M. Sa> aient été omises, Fautenr les fai-
YÎgny, il serait possible que les gran- sant quelquefois ajouter après coup.
ARACHNIDES. PL. G. 39 1
avec le degré d'inclinaison des forcipules et des
mâchoires : — a^ , les yeux ; — c , les forcipules ;
— d , les mâchoires, dont le palpe est irès-dé-
veloppé en longueur.
2. £é. Les yeux du même avec le bord £acial du thorax :
ils $om à pieu près d'égale grosseur et placés
sur deux lignes, dont Pantérieure est plus
courte et courbée,, tandis que la postérieure
est presque droite.^
2. E. La bouche du même vue par sa face postérieure :
— c ,. les forcipules ,, dont les crochets sont
exactemeni; Eepliés ; — d , les mâchoires , aux-
quelles e/VL a retranché les palpes : elles sont
assez distantes Tune de l'autre, et sensible^
ment divergeâtes; — * é, la lèvre sternale ar-
rondie, un peu plus baute que large.
2. c. Une forcipule séparée, avec le crochet relevé ^ la
gouttière offre des dentelures très-prononcées.
2. d. La- mâchoire pourvue de son palpe : le lobe est
garni de fortes et nombreuses dentelures et de
faisceaux deuils; la valve de l'organe exci-
tateur est très-dé veloppée, et cache les autres
pièces de l'appareil.
2. é. La lèvre sternale vue en dessous , laissant voir le
labre, qui est très-saillant.
2, é^ La même lèvre retournée et montrant le labre
en dessus.
2. àf. d"- L^extrémité du palpe du mâle vu en dedans , afin
de montrer les pièces de l'appareil excitateur :
on remarque a coté l'articulation de deux de
ces pièces.
2. g-1. Mesures comparatives des pieds.
Sga EXPLICATION DES PLANCHES.
VI. 3. VmhOBiiOMvsFaLhricu y Philodrome de FaMcius.
Les pattes de cette nouvelle espèce ont une longueur très-
grande et sont pourvues de poils très-rares.
3. r. Individu mâle grossi. z\ grandeur naturelle.
3éA"/id^ L'organe excitateur vu au côté interne, afin de
montrer l'arrangement des pièces de l'appareil
dans la valve y qui est bérisséede poils épars.
VI. 4- Philodromus Albini, Philodrome d^Albin^
Ce philodrome offre plusieurs points de ressemblance avec
l'espèce qui précède : les -paités sont plus robustes ,
moins longues, plus velues; Xahàomfirk est aussi cou-
vert de quelques poils.
4. t* Individu mâle grossi. i\ grandeur naturelle.
4. d^. c^ Palpe détaché, afin de montrer Tôrgane excita-
teur : la valve est hérissée de poils très-serrés,
couchés les uns sur les autres.
VI. 5. Philobbqmus rhombiferens , Philodrome rhom--
hiferey Walck.
Cette espèce, autai^t qu'il est permis d'en juger, appar-
tient au thomise rhomhifère, dont M. Walckenaër a fait
ensuite un philodrome^
5. /. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle.
5. C. Le thorax du même individu vu de profil : — aé,
les yeux; — c, les forcipules droites; — d,
les mâchoires inclinées en avant.
5. ai. Les yeux du même avec le bord facial du thorax :
ils forment deux lignes courbes, dont l'anté-
rieure, beaucoup plus petite , est presque en fer
a cheval.
ARACHNIDES. PL. 6. SgS
5. JS, La bouche du même vue par sa face postérieure:
— c, les forcîpules cylindriques renflées ; -—
d , les mâchoires très-inclinées sur la lèvre; -—
é, la lèvre sternale assez allongée, légèrement
dépassée par le labre.
5. c. Une mandibule détachée : le crochet est court
et courbé; la gouttière qui le reçoit manque
de dentelures.
5. gf. Uextrémité du tarse d'un des pieds antérieurs
vu de profil : les ongles supérieurs sont très-
courbes et pourvus de trois dents.
5. g-1. Mesures comparatives des pieds.
Genre SÉLÉNOPE, SE LE NO PS.
Fio. 6.
Le genre sëlenope, de la famille des fileuses et de la
tribu des latërigrades , est très-voisin des thomises,
parmi lesquels il avait été d'abord rangé : c est M. Léon
Dufour qui la distingué le premier*. Ses caractères
essentiels sont : la seconde paire de pattes et la troi-
sième ensuite les plus longues de toutes, la première
la plus courte; mâchoires droites, écartées, parallè-
les , presque de la même largeur dans toute leur éten-
due; lèifres courtes, presque carrées, avec lexirémité
supérieure arrondie; huit yeux, dont six de front,
et les deux autres, les plus gros de tous, situés, un
de chaque côté, en arrière des deux extrêmes pré-
cédons; corps très-aplati. La figure de M. Savigny in-
dique une différence : lés yeux ne sont pas situés
' Annales générales des sciences physiques y tome iv, page 36 1.
394 EXPLICATION DES PLANCHES,
de front : on en voit deux , les plus petits de tous , pla-
ces plus en avant. Cette difîeVence peut bien tenir à
la manière dont on les regarde ^i\ fléchissant plus ou
moins le thorax. M. Latreille dit connaître quatre es-
pèces : celle qui a e'te' décrite par M. Le'on Dufour, une
seconde d'Egypte, qui est sans doute celle figurée ici,
une troisième de TIle-de-France, et une quatrième du
Sénégal j il ne décrit pas ces espèces , et ne leur assigne
aucun nom.
VI. 6. Selenops ^gyptiaca, Sélénope d Egypte.
Cette espèce nous paraît si voisine de la sélénope omalo-
some de M. Léon Dufour , <{ae nous ne l^en distingue-
rions pas , sans l'autorité de M. Latreille , qui dit avoir
vu une espèce distincte venant d'Egypte. Nous rappor-
tons celle qu'on voit figurée ici à l'espèce indiquée par
M. I^atreille.
6. /. Individu femelle grossi. z\ grandeur naturelle.
6. B. Thorax à\\. même individu vu de face. On re-
marque que les yeux latéraux postérieurs sont
situés sur deux protubérances angulaires du
thorax: — aé, ces yeux; •— c, les fbrcîpules
avec un des crochets entr'ouvert.
6. âè. Les yeux du même très-voisins du bord facial
du thorax.
6. E. La bouche du même vue en dessous ; — c, les
forcipules; — d, les mâchoires légèrement
échançrées au côté interne, non loin de leur
sommet , par une ligne oblique concave ; — ^ é ,
lèvre sternale arrondie.
6. c. Une des forcipules faisant voir les deaticules de
la gouttière au nombre de trois de chaque côté.
ARACHNIDES. PL. 6. SgS
6. gyi L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs vu
.de profil : l'ongle est court, §prêle, sans dents.
6. g-1. Les mesures comparatives de$ pieds.
VL 7. Thoaiisus Peronii, Thomise de Pérou.
Cette espèce appartient à la famille des crabes deM.Walcke-
naër et à la race des bîtuberculées.
7. I. Individu femelle grossi. On voit une tache plus
foncée, quadrilatère, à la jonction du thorax
avec l'abdomen ; celui-ci offre cinq petits points
qui paraissent enfoncés. i\ grandeur natu-
relle.
7. B. Thorax du même individu vu de face. Les yeux
latéraux sont portés de chaque côte sur un tu-
bercule très-prononcé : — aé, les yeux; — c,
les forcîpules droites et coniques j — d, les
mâchoires dont Içs palpes sont seuls visibles.
7. a^. Les yeux disposés sur trois lignes d'autant plus
longues qu'on les examine plus postérieure-
ment; la première et la seconde offrent deux
yeux , et la troisième en présente quatre d'égale
grosseur, plus petits que les autres. On pour-
rait aussi considérer ces yeux comme représen-
taût deux lignes courbes.
7. E, La bouche du même individu vue par sa face
postérieure : — c, les forcipules, dont les cro-
chets sont exactement repliés ; — d , les mâ-
choires assez étroites, longues, arrondies, et
contiguës a leur sommet, très-échancrées au
côté externe pour rinserlion du palpe; — é,
la lèvre sternale longue, étroite, conoïde.
7. g-1. Mesures comparatives dés pieds : la première et
396 EXPLICATION DES PLANCHES.
la seconde paires sont très-longues , la troisième
et la quatrième sont très-courtes.
VI. 8. Variété du Thomisus Peronii.
Ce thomise est très-yoîsia du précédent ; mais ce qui pour-
rait le distinguer, ce sont les taches linéaires que Toa
voit à la face antérieure des forcipules : elles paraissent
manquer dans Tindividu précédent.
8. î. Individu femelle vu de face et très-grossî. f,
grandeur naturelle.
VI. 9. Thomisus Martyni, Thomise de Martyn.
C'est avec hésitation que nous faisons une espèce nouvelle
des deux individus qu'on voit ici ; ils se rapprochent
beaucoup du thomise tronqué et du thomise ècourté:
mais les figures de Schseffer et de Pallas sont tellement
mauvaises, qu'il était bien difficile de le décider avec
certitude, et, dans le doute, il nous a paru plus conve-
nable de leur donner un nom.
9. t. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle.
9. %. Individu mâle très-grossi, et que nous supposons
appartenir a la même espèce ; il est beaucoup
plus petit que l'individu femelle. a% grandeur
naturelle.
9. d jT. cx^ Le palpe du mâle vu en dedans , afin de montrer
les organes excitateurs contenus dans la valve :
on remarque a côté les pièces de l'appareil dé-
tachées de la valve.
VI. 10. Thomisus BufFonii, Thomise de Buffbn.
Ce thomise s'éloigne des précédens par ses yeux égaux
entre eux, et n'étant pas portés sur des tubercules:
les pattes conservent la même dimension relative , mais
les premières ont une longueur démesurée.
ARACHNIDES. PL. 7. 897
M. Savîgny se proposait peut-être de distinguer générîque-
ment cette arachnide ; l'espèce nous a paru nouvelle.
10. 2. Individu mâle très-grossi. z\ grandeur naturelle.
10. SB. Les yeux disposés sur deux lignes courbes en ar-
rière*
10. E. La bouche du même individu vue en dessous : —
. c , les forcipules ^ — d, les mâchoires presque
aussi longues qu'elles : un des palpes est en-
levé, l'autre présente Porgane excitateur y*; —
é , la lèvre sternale dépassée par le labre.
10. gf. L'extrémité du tarse d'un des pieds antérieurs :
les deux ongles sont munis chacun de deux
longues dents; le dernier article de ce tarse
est prolongé en une espèce de talon au-delà
de l'insertion des ongles.
10. g-1. Mesures comparatives des pieds.
VL 1 1. Thomisus Hirtus? Thomise hérissé? Latr.
Cette espèce offre tous les traits de ressemblance que
M. Latreille a signalés dans le thomise hérissé. C'est
avec quelque doute que nous y rapportons les deux in-
dividus qu'on voit figurés ici , car nous ignorons quelle
est leur couleur.
11. t. Individu mâle très-grossi. z', grandeur naturelle.
II. B. Thorax du même individu vu de face : — aé, les
yeux j — c , les forcipules coniques et droites.
II. C. Le thorax du même vu de profil , afin de mon-
trer la convexité de sa partie dorsale : — aé, les
yeux ; — c , les forcipules ; — d , les mâchoires.
II. aé. Les yeux rangés sur deux lignes courbes, dont
la concavité regarde en arrière, l'antérieure
plus concave que la postérieure , celle-ci plus
longue.
3g8 EXPLICATION DES PLANCHES.
1 1 . d yi d^ Le palpe d'un jeune individu mâle : le dernier
article n'a pas encore atteint tout son déve-
loppement*
11. z. Individu très*grossi, assez semblable a l'espèce
précédente, et n*en étant peut-être que la fe-
melle. Si\ grandeur naturelle.
VI. 12. Thomisus Lalandii, Thomise de Lalande.
Ce thomise 9 que nous dédions à rastronome Lalande , est
assez semblable aux espèces précédentes ; maïs ^^^ yeux
ne sont point disposés sur des tubercules du thorax.
1 2. 2. Individu qui nous semble être une femelle, très-
grossi. 2', grandeur naturelle.
iTuA'f.^ Extrémité du palpe d^un individu mâle : le
quatrième article est pourvu d'une apophyse
fort singulière : on remarque toutes les pièces
composant l'organe excitateur situées dans la
valve, et celle-ci munie d'un petit article ter-
minal et tuberculeux.
VI. i3. THOMistis Clerckii, Thomise de Clerck.
Ce thomise, dont il est difficile de bien préciser l'espèce,
se rapproche beaucoup de Yaraneus cristatus de Clerck
{thomisus cristatus, Walck.). On ne peut malheureuse-
ment pas reconnaître âur Tindividu gravé la grosseur des
yeux.
i3. t. Individu femelle trèô-grossi. z\ grandeur natu-
relle.
ARACHNIDES. PL. 7. 899
PLAirCHE 7,
THOMISES, ATTES.
Suite du Genre THOMISE, THOMISUS,
FiG. X, a, 3, 4, 5.
VII. I. Thomisus Diana? Thomise Diane? Walck.
Ce thomîse , qui offre tous les caractères de la famille des
brevipèdes de M. WalcVenaèr, et de la tribu des pyri-
formes, nous paraît si roisin du thomise diane, que
nous ne croyons pas devoir Pen distinguer.
1 . î. Individu mâle Irès-grossi. i\ grandeur naturelle.
VIL 2. Variété? du Thomisus Diana? Walck.
2. i . Individu mâle très-grossi. l' ^ grandeur naturelle.
Vn. 3. Thomisus rotundatus, Thomise arrondi yVfdXàL.
La détermination de cette espèce nous semble certaine;
d'ailleurs elle varie beaucoup , ce qui nous porte à re-
garder les deux individus qui suivent comme des varié-
tés. Elle est assez généralement répandue : on la trouve
en France , en Allemagne et en Italie.
3. t. Individu femelle grossi. i\ grandeur naturelle.
3. 2. Abdomen vu en dessous, avec la dernière paire
de pattes du thorax.
3. B. Le thorax du même individu vu de face : a^, •—
les huit yeux rangés sur deux lignes trans-
verses, et dont les latéraux antérieurs sont un
4oo EXPLICATION DES PLANCHES.
peu plus gros que les autres; — c, les ford-
pules droites et cunéiformes; •^- d, les mâ-
choires, dont on n'aperçoit que les palpes.
3. C. Le thorax du même, tu de profil pour montrer
sa convexité : — a^ , les yeux, dont quatre seu-
lement sont visibles ;•— c , les forcipules; —
d , les mâchoires.
3. aé. Les yeux disposés sur deux lignes courbées en
arrière.
3. E. La bouche vue par sa face postérieure : — • c , les
forcipules assez' larges, et dépassant les mà^
choires en longueur et en largeur; — d, les
mâchoires a sommet tronqué , légèrement ar-
rondies et droites. On a enlevé le palpe de
chaque côté.
3. c. Une des forcipules détachée : le crochet est court
et relevé , la gouttière qui le reçoit est privée
de dents , et consiste en une excavation entou-
rant la base du crochet.
3. d. Une des mâchoires isolée, avec son palpe.
3. é. Les deux lèvres vues en dessous : le labre dépasse
de beaucoup la lèvre sternale.
3. g-1. Mesures comparatives des pieds.
VIL 4« Variété du Thomisus rotundatus.
Ce thomîse diffère si peu du précédent, que nous n^hési-
tons pas )x lui donner le même nom spécifique.
4. i* Individu femelle très-grossi. l' ^ grandeur natu-
relle.
4. %f. Le bout du tarse d'un pied antérieur, pourvu
d'un peigne auquel on compte de chaque côté
jusqu'à huit dents très-longues et droites.
ARACHNIDES. PL. ;. 4oi
VIL 5. Variété? du Thomisus rotundatus?
Si l'on prend en considération les variétés très-grandes de
couleurs dans cette espèce , on n'hésîtera pas à lui rap-
porter Findlvida représenté ici; il doit peut -être ses
principales différences à la nature de son sexe.
5. /. Individu mâletrès-grossî. z', grandeur naturelle.
5 . àf. ^ Le palpe du même individu faisant voir les pièces
de l'appareil excitateur, situées dans la valve;
celle-ci est surmontée par un petit appendice
^ en forme de tubercule. Le quatrième article
de ce palpe est prolongé en deux apophyses
aiguës.
Genre PLATYSCÈLE, PLATYSCELUM^.
FiG. 6 KT 7.
On retrouve quelque analogie entre ces arachnides
et les drasses : elles ressemblent aussi, sous plusieurs
rapports i aux attes; mais les différences qu'on remar-
que sont assez sensibles pour autoriser rétablissement
d'un genre nouveau : c'e'tait sans doute l'opinion de
M. Savignj. L'inspection des figures nous montre plu-
sieurs caractères faciles à saisir : \esjeujc sont au nom-
bre de huit, places sur deux lignes; la ligne anteneure
est beaucoup plus courte que la posle'rieure , qui en
outre est courbée en arrière 3 les yeux sont tous ova-
laires , très-petits, à peu près d'égal volume, à l'excep-
tion des deux intermédiaires ante'rieiirs, qui sont ai*-
rondis et fort gros; ils sont places à la partie antérieure
" De «rXetTv;, ^^g^t ^l dc citixoç, jambe.
H. N. XXII. • 26
ion EXPLICATION DES PLANCHES.
d'un thorax très-bombé en avanl, à peu près comme
cela s'observe dans les altes. hesjorctpules sont presque
droites, à crochet court , arqué et robuste; les mâchoires
sont arrondies à leur côté externe , et leur côte interne
n'est point échancré, mais coupé obliquement; la lèure
stémale est triangulaire et aiguë à son sommet, qui est
bifide. La longueur des pieds n'est pas la même que
dans les attes; la . première paire est la plus longue, la
quatrième vient ensuite : la troisième est la plus courte
dç toutes. Un caractère très-curieux, et qui se fait re-
marquer an premier abord , consiste dans le renflement
considérable du deuxième article des pattes antérieures.
VII. 6. Plattscelum Savignyi, Platyscele de Savigny,
6. î. Individu mâle très-grossî. 2', grandeur naturelle.
6. 13. Thorax du même individu va de face, afin de
I montrer la disposition des yeux, dont la ligne
postérieure dépasse la ligne externe des forci-
pules:— ^,les yeux; — c, les forcipules;
— d , les mâchoires , dont on ne voit que le
palpe.
6. C. Le thorax du même vu de profil, afin de montrer
son élévation, et la manière dont il est terminé
en arrière; — se, les yeux; — c, les forci-
pules ; -r- d , les mâchoires.
6. a&. Les yeux assez rapprochés du hord facial du
thorax : les intermédiaires antérieurs et pos-
térieurs forment un carré un peu rétréci en
avant ; les deux externes constituent de chaque
côté deux lignes obliques.
6. E, La bouche vue par sa face postérieure : — c,
ARACHNIDES. PL. 7. 4o3
les forcipules; «^ d ^ le» m&clioirés, auxquelles
oa a retranché les palpea; — é, la lèvre ster-
nale.
6. c. Une forcipule détachée , avec son crochet relevé.
6. d« Une des mâchoires détachée dans un individu
, femelle, ou plutôt dans un individu mâle non
adulte.
6. é. La lèvre sternale séparée : son sommet , garni de
poils, est dépassé par une follicule membra-
neuse, triangulaire, qui est le labre.
6. d y.o^ Le palpe du mâle détaché , et laissant voir l'appa-
reil excitateur.
6. g4. Mesures comparatives des pieds.
Vn. 7. Variété du Plattsceltjm Savignyi. ^
On ne saurait distinguer cet individu de l'espèce précé-
dente ; peut-être appartîent-îl au sexe femelle : les palpes
qui sont cachés par la première paire de pattes ne per-
mettent pas de le décider.
7. /. Individu très-grossi et vu de trois -quarts. /',
grandeur naturelle.^
7 . gy. L'extrémité d'un des tarses de la paire de pattes
antérieures.
7. f'f^ Le dernier article du même tarse, vu par sa face
inférieure ou plantaire.
Genre ATTE, AT TU S.
FiG. 8-22.
Ce genre, que M. Latreille désigne sous le nom dç
saltîque, et qu'il range' dans la famille des araignées
: > JRègne animal de CuvUr^ totiM lu^ p;ige 100.
26.
4o4 EXPLICATION DES PLANCHES.
fileuses, section des salligrades , offre un ensemble de ca-
ractères fort distincts, él qui en font une coupe très-na-
turelle. On peut les signaler ainsi rhuit jeujr formant,
par leur* réunion , un grand carre ouvert postérieure-
ment (ils sont situés stir trois lignes transverses; la
première est courbée en arrière et composée de quatre
yeux , dont les intermédiaires ont un volume déme-
suré; ceux de la seconde ligne sont au nombre de
deux, très-distans , et les plus petits de tous; la troi-
sième ligne offre aussi deux yeux plus gros que ceux qui
précèdent) ; mâchoires droites plus hautes que larges,
arrondies et dilatées à leur extrémité; lèure allongée,
ovale, tronquée à son sommet ;';7ieJf propres au saut et
à la course, la plupart robustes, surtout les premiers;
pattes variables dans leur longueur. Les espèces de ce
,, genre épient leur proie et la saisissent à la course ou en
sautant : elles sont très-nombreuses; et les figures peu
exactes quen ont données jusqu'à ce jour les auteurs,
rendent les distinctions très-difficiles, et ne nous per-
mettent point de déterminer avec Certitude les espèces
qui sont représentées ici avec le plus grand soin , mais
dont malheureusement les dessins nous manquent.
VIL 8. Attus Adansonii, Atte (TAdanson.
Cette espèce nous semble ofirir quelques rapports avec
VaUus làteratus, Walck. t
8. 2. Individu mâle grossi, z^, grandeur naturelle.
8. B. Thorax vu de face : — aé, les yeux : on aperçoit
seulement ceux de la ligne antérieure; — c,
les forcipules droites et cachant les mâchoires :
ARACHNIDES. PÊ. 7. 4oS
on voit que les deux palpes ont été coupés h
leur naissance.
8. C. Le thorax TU de profil r-^ fié, les- yeux, qui oc-
cupent la moitié de salongueur; — c, les for-
cipules ; -r- d, les mâchoires.
8. à. Les yeux assez rapiprochés du bord antérieur dû
thorax ; çeu3( de I9 seconde ligne sout excessi-
vement petits.
8. J?, La bouche du même individu, vue par sa face
postérieure : — c, les forcipulesj — d, les
mâchoire», avec leur lobe arrondi , et suppor-
tant -un palpe dont le dernier article "jf laissp
voir l'appareil excitateur renfermé dans la
valve; — é, la lèvre sternale tronquée au
sommet.
8. c. Une des forcipules avec Tongle relevé : la gout-
tière qui. le reçoit. est munie, de chaque côté,
de deux dents aiguës.
8. d. Une des mâchoires d*un individu femelle , pour-
vue d'un palpe grêle, long, avec le dernier
article onguiculé.
8. é. La lèvre sternale.
8. gy. L'extrémité d'un des tarses avec les ongles munis
de quatre dents assez courtes.
8. g-1. Mesures comparatives des pieds. .
f >
VIL 9. Attus Dorthesii, ^tte de Dorthes.
Nous croyons que cette espèce est voisine de VeUfus lunu-
îatus de M. Walckenaër.
9, î. Individu femelle très-grossi. î\ grandeur natu-
relle.
9. B. Thorax du même individu vu de face ; il est assez
4o6 EXPUCATION DES PLANCHES.
élevé : — sÉ, Ie3 yeux^ dont on n'aperçoit
que les plus antérieurs, et qui sont assez dis-
tans du bord facial du thorax ; -^ c , les forci'*
pul«s courtes et droites; **- d, les mâchoires,
dont ou ne voit que les palpes.
9. g-L Mesures comparatives des pkds^
Vil. 10. Attus Druryi, Atte de Drury.
Cet atte, dépourvu de taches et de points, pourrait hien
être une variété de l'espèce précédente.
10. 2. Individu mâle tres-grossi. i\ grandeur naturelle.
Vn. iV. AtTûô Frîâchiî ■ Atte de FriscL
Nous regardons comme nouvelle cette petite espèce.
11. /. Individu femelle très-grossi. l\ grandeur natu-
relle.
VII. 12. Attus Gesneri , Atte de Gesner.
Nous donnons encore un nom à cette espèce, qui nous
parait nouvelle. ,
la. 2. Individu femelle très-grossi. 2 ^ grandeur natu*
relie.
12. %. Cette partie isolée parait être le thorax d'an autre
individu vu en dessus, et offrant quelque va-
riété dans le dessin de sa surface.
♦
VII. i3. Attus tardigradus, Atte tardigrade? Walck,
Nous trouvons plusieurs points de ressemblance entré cette
espèce et celle que M. Walckenâër a décrite sous le
nom de tardigrade , et nous ne croyons pas devoir Tcn
distinguer.
i3. z. Individu femelle très-grossi. t\ grandeur natu*
rdle.
ARACHNIDES. PL* 7. ^07
i3. g-1. Mesures comparàtms d«sipfl|ed$.
VIL 14. Attus Bounetii, Atte de Bonnets
Cette espèce est remarquable par la nature et le nombre
de ses chevrons.
s
14. i- Individu femelle très-grossî. t\ grandeur natu-
relle.
14. g-i. Mesures comparatives des pieds.
VIL i5. Attus cupreus, w^^^e cf^iW.Walck.
Cette espèce est très-certaînement une variété de l'atte
cuivré de M. Walckenaër.
i5. z. Individu mâle très-grossî. z\ grandeur naturelle.
i5. d y! Le palpe d'un individu mâle, renianjuable par*
les apophyses du second article, et ptor Tappa*
reîl excitateur.
i5. g-L Mesures comparatives des pieds.
VIL, 16. Antjs MoufFetii, Atte de Mouffèt.
Cet âtte est voisin de l'espèce précédente par la disposi-
tîon des taches de Tabdomen , mais il s'en éloigne par
sa forme beaucoup plus raccourcie.
16. /. Individu femelle très-grossî. 2^ grandeur natu-
relle.
VIL 17* Attus Soldanii, Atte de Soldani.
Par la disposition des bandes de son abdomen , cette espèce
a qu^elqiie ressemblance- avec Vaiius sixmms de Walcke-
naër ; ces bandes sont nombreuses et réunies sur la ligne
moyenne, de manière à figurer un angle aigu dirigé en
'avant.
17. 2. Individu mâle très-grossî. i'^ grandeur naturelle.
ioS EXPLICATION DES PLANCHES.
17. d y*. Un des pi|lpe8 du mâle montrant l'organe excita-
teur : le second article est très-gros , et muni
d'une apophyse a sa base.
17. g-1. Mesures comparatives des pieds.
VIL 1 8. Fariété de F Attus Soldanii.
Cette variété, assez yoisîne, par la disposition des taches
de l'abdomen, de l'espèce précédente, n'est peut-être
qu'une différence de sexe : le thorax offre, en arrière,
des lignes convergentes vers le centre , et qu'on ne voit
pas dans l'individu dont il vient d'être question.
18. î. Individu femelle très-grossî. t'y grandeur natu-
relle.
Vn. 19. kT:T:vs'R\xn%Qvïi^ Jltte de Hunter.
Cet atte se rapproche de \^aUus psyUus de M. Walckenaè'r.
19. /, Individu femelle très-grossi. î', grandeur natu-
relle.
19. B. Le thorax du même, vu de facej on voit qu'il
est peu convexe sur sa partie dorsale : — é, les
yeux 5 — c, les forcipules ne cachant qu'en
partie les mâchoires.
VIL 2Q. Attus lUigerii, Atte d'iltiger.
C'est avec quelque doute que nous établissons cette espèce :
il pourrait se faire qu'elle ne fût qu'une variété de Vattus
IHteratus; elle offre donc quelque ressemblance avec Vèu-^
tus AdansoniL
20. î. Individu femelle grossi, t'y grandeur naturelle.
20. g-l. Mesures comparatives des pieds.
Vïl. 2 1 . AxTUs Redii , Atte de Redi.
21. i,\ Individu mâle très-grossi. 2 ^ grandeur naturelle.
ARACHNIDES. PL. 8. ' 409
21. C. Tkoràx TU de prbfil ; il est iassez allongé et sur-
baissé : — - sé/les yeux; — - c, les forcipules;
— d , les mâchoires.
21. œ. Les yeux avec le bord facial du thorax.
21. g-1. Mesures comparatives des pieds. , .
Vil. 22. Attus PaykuUii, Àtte de PajkulL
Cette espèce se distingue de la précédente par la disposi-
tion des couleurs, par une grosseur moindre, par un
' plus grand allongement des pattes et par leur dimension»
relative.
22. z . Individu mâle très-grossi. t\ grandeur naturelle.
22. B. Thorax Vu de face : — a^ , les yeux ; — c , les for-
cipules*
22. d. Les mâchoires munies de leur palpe.
22. d "f. Un des palpes montrant l'appareil excitateur»
22. g-L Mesures comparatives des pieds.
PLANCHE 8.
SCORPIONS, PINCES, SOLPUGES.
Ùenre SCORPION, SCORPIO.
Fm. I, 2, 3.
Les scorpions, très-anciennement connus, consti-
tuent le dernier genre des arachnides pulmonaires j ik
appartiennent' à la famille des pe'dipalpes, et offrent
* Règn^ (udmaldeCutner, iomt m, "p^^t \o^.
4io EXPLICATION DES PLANCHES.
pour caractères distinctife d'avoir V abdomen sessile,
c'est-à-<tire uni au thorax dans toute sa largeur, muni,
4l sa base, de deux lames mobiles et })ectiTiëes , dont on
ignore encore l'usage , et terminé postérieurement par
une sorte de queue noueuse, dont le dernier anneau
finit en aiguillon. Il existe en outre, sous Tabdomen,
quatre paires de stigmates* Les jeux sont au nombre
de six ou de huii : deux sont situés vis-à-yis l'un de
l'autre, sur le dos; les autres occupent les bords laté-
raux et antérieurs du thorax. Les forcipules sont très-
allongées : oa leur compte plusieurs arlicks ; le dernier
e&t en pince. Plusieurs .autres particularités qu'il est
inutile d'énumérer^ caractérisent le genre ficorpion : ou
en connaît un grand nombre d'espèces.
VnL I. ScoRPio occitanus? Scorpion roussâtre? Am.
C'est ayec quelque doute que nous rapportons cet indi-
vidu au scorpion roussâtre ; il ressemble , sousplusîcurs
rapports, à une espèce qu'on volt dans les galeries du
Muséum d'histoire naturelle de Parb, et que M. La-
treille a désignée sous le nom de punctatus,
I. ;. Lidivida mâle de grandeur naturelle.
I. a. La bouche : — d, les mâchoires, dont on a re-
tranché les palpes, qui sont terminés en pinces,
et constituent les deux longues tenailles des
scorpions ; — i*, le lobe manducateur j — é , la
lèvre sternale.
I. 3. Première et seconde paires de pattes tron<|uées k
leur origine, et dont la base constitue des
mâchoires surnuméraires : — g, première paire
de pieds ^ •— b^, sou article basiliaire ou son
ARACHNIDES. Pî.. 8. 4ii
loht taftâduoAtettr ; «^ h^ secotiâe paire de
pieds ; — h*, son article La^iliàire.
I. B. Thorax vu par sa partie supérieure : — arf, les
yeux; —a', le bord facial du thorax.
1. c. Une forcipule très-grossîe : — /, ^article digital.
ï. c^ La même, vue sous une autre face : — rf, Par-
ticle cubital faisant suite a Tarticle humerai ;
— ^/'^ Tarticle digital.
1, '^n* Un des appendices de la base de l'abdomen ,
désignés sous le nom de peigne : ce peigné
est excessivement grossi ^ on lui compte trente
dents.
VIII. 2. ScoRPio Amoreuxii, Scorpion (TAmoreux.
M. Savigny a distingué avec raison cet individu du précé-
dent ; il forme réellement une espèce distincte , qui offre
les plus grands rapports avec le scorpio occitanus des
auteurs : nous lul'trouvons dusfii plusieurs t|raits de res-.
semblance avec le scorpio americanus de M. Palissot de
Beauvois ; c'est à cause des doutes, que nous conservons à
son égard que nous nous décidons à le distinguer.
2. z. Individu femelle de grandeur naturelle.
2. z. . Le même représenté en dessous, aân de montrer
Pinsertion des pattes et les ouvertures respira-
toires î — d , mâchoire j — g , h , k , 1 , pre-
mière , deuxième , troisième et quatrième paires
de pattes; — -m, premier segment de l'ab-
domen, offrant Tissue des organes sexuels; —
"^n, second segment donnant insertion aux ap
pendices, connus sous le nom de peignes; ^^
=p, =q, =r, =s, troisième ) quatrième, ciii^
quièmé et sixième segmens, portant chacun
une ouverture respiratoire.
3.
z.
3-
1.
5.
~a.
4:12 EXPLICATION DES PLANCHES.
a. ~D. Un dçs appendices du second segment de l'abdo-
men.) ou le peigne isolé : il a vingt et une
dents.
Vin. 3. ScoRPio australis, Scorpion austral. Herbst.
Cette espèce est remarquable par la très-grande courbure
de raigaillon. <
Individu de grandeur naturelle. ^
Quatrième paire de pattes pour montrer le tarse/!
Appendice du second segment de Tabdomen, ou
un des peignes ■: il est pourvu de vingt-trois
dents.
Genre PINCE , CHELIFER.
FiQ. 4, 5, 6.
< Le genre pince, établi par Geoffroy, a éle' adopte
de tous les naturalistes ; mais quelques-uns , le doc-
teur Leach en particulier , ont cru pouvoir en extraire
un petit genre , auquel ils ont donné le nom d'obisie,
ohisium. 11 serait peut-être mieux, ainsi que l'a fait
Hermann et M. Latreille, de ne pas adopter ce sous-
genre, et de distribuer les espèces dans deux sections
distinctes. Quoi qu'il en soit, les pinces sont des arach-
nides, fort petites, qui ont de grands rapports, par la
forme générale de leur corps, avec les scorpions; ils
appartiennent, dans la méthode de M. Latreille', à
Tordre des trachéennes et à la famille àes faux- scor-
pions. Ce genre est assez naturellement caractérisé par
* Règne animal de Cuuier, tonie m, pa^e loS.
ARACHNIDES. PL. 8. 4i3
les palpes maxillaires , Irès-prolonge's , en manière de
bras , et dont le dernier article est en pince. Il n'existe
qu'une seule paire de stigmates; et l'abdomen, com-
pose' d'un grand qombre d'anneaux, est arrondi posté-
rieurement, sans prolongement caudal. On en connaît
plusieurs espèces propres à notre climat.
Vin. 4- Chelifer sesamoïdes, Pince sesamoîde.
Cette espèce appartient à la première section ou au genre
chelifer proprement dit.
4. z. Individu très-grossi. i\ grandeur naturelle.
4. ii. Bouche et thorax du même, vus en dessous : •—
c , les forcipules ; — d , les mâchoires dont le
palpe maxillaire ou le bras est très-grand et
terminé en pince. A la suite on voit la pre-
mière paire de pieds tronquée; la seconde
paire est indiquée, par erreur, sous la lettre 1^
* tandis qu'elle doit porter la lettre h'; — k,
la troisième paire de pattes : la quatrième paire
qui vient ensuite est tronquée.
4. B. Partie antérieure du thorax vu supérieurement :
— c , les forcipules j— aé , les yeux , au nombre
de deux seulement.
4. E, Bouche excessivement grossie ; . — é , la lèvre ster-
nale enchâssée par les mâchoires j — d, les
mâchoires qui présentent, d'un côté, l'inser-
tion du palpe; — è*, le lobe manducateur.
4. c. Une des forcipules : — c"", la même , plus grossie
et vue de profil; — /*, son article digital, ter-
miné par un appendice styliforme , et bordé ,
* Cette planche ayant déjà para, la rectification n^a pu être faite.
4i4 EXPLICATION DES PLANCHES.
sur l'un* de $es côtés, d'une sorte de peigne;
— c^, la même, vue en dessus.
4. hy*. Extrémité de la seconde paire de pieds , offrant
le tarse muni d*une sorte d'appendice plan-
taire h.
•
Vin. 5. Chelifer Hermauii, Pince (THermann.
Cette espèce , que nous n'avons pu reconnahre parmi celles
qui ont été décrites , semble appartenir à la seconde sec-
tîon, ou au genre obisie, ohisium de M. Leach.
5. z. Individu très-grossi. z'^ grandeur naturelle.
5. ii. Le thorax du même, vu en dessous : — c, les
forcîpules; — d, les mâchoires, dont on a
tronqué les palpes. Les pattes viennent en-
suite : on voit sous la lettreh la seconde paire,
sous la lettre k la troisième ; la première et
et la quatrième paires ont été coupées a leur
hase.
Vlll. 6. Chelifer Beauvoisii, Pince de Beauvois.
On doit ranger cette espèce dans la seconde section : elle
(serait très-certainement une obisie pour M. Leach.
6. i. Individu grossi. l\ grandeur naturelle.
6. C. Thorax vu en dessus : -^ c, les forcîpules; —
sd, les yeux, au nombre de quatre.
Genre SOLPUGE, SOLPUGJ,
FiG. 7, 8, 9, 10.
liO genre solpuge , désigne' sous le nom de galéode
par Olivier, appartient , dans la méthode de M. La-
ABACHNIDES. PL. 8. 4i5
treille, à l'ordre des traeheranes' et à la famille des
faujc-sûorpions. 11 comprend des arachnides fort sin-
gulières, qui peuvent* être caracteVisëes de la manière
suivante : corps oUong, cannelé , segment antérieur
beaucoup plus grand, portant deux /ofcipules très*^
fortes, avancées, comprimées , terminées en pince den-
telée , avec la branche inférieure mobile ; deux y^eujr
lisses , dorsaux et rapproches sur un tubercule com-
mun; deux grands palpes filiformes, sans crochet an
bout; les premiers pieds également filiformes, mu-
tîqnes et en forme de palpé; bouche composée de deux
mâchoires , formées chacune par la réunion de la base
d*un de ces palpes et d'un de ces pieds antérieurs, et
d'une languette stemale subulee , situe'e entre les forci-
pules; les deux pieds postérieurs, les plus grands de
tous, avec une rangée de petites écailles pédicellées
sous les hanches.
Les solpuges ou galéodes opt de lanalogie avec le
genre chelifer de Geoffroy j mais elles en diffèrent
essentiellement par la forme et la composition des
palpes, et par l'absence des crochets à la première
paire de pattes : ce sont des aradhnides propres aux
pays chauds et sablonneux de l'ancien continent; on
les trouve en Asie , en Afrique et dans le midi de l'Eu-
rope; elles se rencontrent aussi, suivant Pallas, dans
la Russie méridionale; H. de Humboldt en a même
découvert une très-petite espèce dans les contrées équa-
toriales de l'Amérique. Les solpuges, quoique répan-
dues dans une grande étendue de pays, sont fort mal
connues sous le rapport de leurs mœurs; seulement on
4i6 EXPLICATION DES PLANCHES.
sait qa elles ne filent point , qu'elles aiment l'obsciiritë)
quelles courent gene'ralement très-vite, et attrapent
leur proie avec agilité'. Elles ont la réputation d'être
venimeuses ; mais Olivier , qui a eu occasion cVen voir
beaucoup dans son voyage en Perse, n'a jamais pu cons-
tater un seul fait authentique sur le danger de leur
blessure. On n'est guère plus instruit sur le nombre
et la détermination rigoureuse des espèces; cependant
on en admet généralement trois.
VIII. 7. SoLPUGA araneoïdes, Soipuge aranéoîde. Oli-
vier ^
Nous rapportons avec quelques doutes cette espèce à la
galéode aranéoïde d'Olivier. Ou a confondu, ce nous
semble, sous ce nom^ deux espèces distinctes.
7. i. Individu femelle de grandeur naturelle.
•j. z. Bouche et thorax du même, vus par sa face in-
férieure : — c, forcîpulesj — d, mâchoires;
— g, h, k, 1, première, deuxième, troisième
et quatrième paires de pattes tronquées^ —
"i, ~é, petites écailles dont on ignore l'usage,
et qui garnissent, en dessous, la hanche de la
quatrième paire de pattes.
7. "1. Ecailles de la quatrième paire de pattes : — ~é,
~i, deux de ces écailles isolées et grossies : elles
sont pédicellées , miaces et membraneuses.
7 . 3. Segmens antérieurs du corps , vus par leur partie
inférieure : — é, lèvre sternale munie de
deux appendices palpiformes; — d, mâchoire,
» Voyage dans V Empire ottoman ^ tomfe m, page 44^, pi. 4'» %• 3.
ARACHNIDES. PL. 8. ^ 4i7
dont le palpe est tronqué j — g^ première paire
de pattes.
j. 4^. Les deux mêmes segmens, vus en dessus : — é,
lèvre munie de deux appendices palpiformes;
— d, mâcboire, avec son lobe manducateur
i*; —y*, article digital dé son palpe.
7. y. Article digital du palpe de la mâchoire, vu de
face : on lui remarque une structure, toute
particulière, qui rappelle l'organisation cu-
rieuse observée par M. Léon Dufour sur la
galéode intrépide. Nous rapporterons Tobser-
vation de ce savant. Le dernier article du
palpe de la galéode intrépide, qui est fort
court et articulé d'une manière serrée avec
celui qui le précède, recèle, dans son inté-
rieur, un appareil singulier : le bout parait
formé par une membrane blanchâtre; mais,
lorsque l'animal est irrité, cette membrane,
qui n'est qu'une valvule repliée, s'ouvre pour
donner passage a un disque ou plutôt a une
capsule arrondie, d'un blanc-nacré. M. Léon
Dvifour a vu cette capsule sortir et rentrer au
gré de l'animal, comme par un mouvement
élastique. Elle s'applique, dit-il, et parait
adhérer a la surface des corps comme une
ventouse. Son contour, qui semble en être la
lèvre , est marqué de petites stries perpendi-
culaires , et l'on voit, par les contractions qu'il
exerce, que sa texture est musculeuse. Notre
observateur se demande si cet organe ne sert
aux galéodes que pour s'accrocher et grimper;
s'il est destiné a saisir les petits insectes don^
H. N. xxji. 27
4i8 EXPLICATION DES PLANCHES,
il se nourrit ^ s'il est le réceptacle ou Pins-
trument d'inoculation de quelque venin ^ ou
bien , enfin , s'il appartient à l'organe copula-
teur mâle. Peut-être M. Savigny avait-il, k
part lui y des observations sur les usages de ce
singulier appareil, que l'on serait tenté de
comparer a l'organe excitateur des arachnides
mâles , si l'individu qu'il a observé n'était pas
une femelle.
'j. se. Les yeux vus en dessus : on remarque en avant
deux petits appendices piliformes , figurant
deux espèces d'antennes.
-j. él" Les mêmes yeux , représentés de profil.
>], E. Bouche du même très-grossie , vue en avant et
ouverte : -^ c, c, les forcipules tronquées à
leur base^ — d, d, les mâchoires, dont on a
enlevé le palpe ^ — b*^ i*, leur lobe mandu-
cateur j — é, la lèvre ; — y> y? petits orifices
situés entre les forcipules et le diastâme.
7. c. Une des forcipules très-grossie et isolée : — d,
article cubital j — ^y*, article digital mobile.
7. "^c. Poils excessivement grossis, qui garnissaient les
forcipules sur le bord des dents.
7. é. La lèvre sternale excessivement grossie, vue de
profil, et munie de ses deux appendices palpi-
formes.
7. ér La même dépourvue de ses appendices, et vue
en dessus.
7. 5. Individu mâle, vu de profil.
7 . c. Une des forcipules du même individu , isolée : —
dy article cubital, prolongé en une pince im-
mobile, laquelle est pourvue d'un petit ap-
ARACHNIDES. PL. 8. 4.19
pendice mobile , qu'on ne voit pas dans la
forcipule de la femelle; — ^j article digital.
•j. \f. Tarse de la quatrième paire de pieds : le dernier
article est muni de deux longs crochets épi^
neux.
Vni. 8. SoLPUGA intrepida, Solpuge intrépide. Duf.
La détermination que nous donnons de cette espèce ne
nous semble pas douteuse.
8. 2. Individu mâle de grandeur naturelle ^ vu en
dessus.
8. c. La forcipule du même, pourvue de son appen-
dice : —y, sa brancbe mobile.
8. %. Lidividu femelle de grandeur naturelle, repré-
senté de p^o&l.
VIII. 9. SoLPUGA meknus , Solpuge mélanie. Oliv. *
9. /. Lidividu mâle de grandeur naturelle, vu en
dessus.
9. %. Bouche et thorax du même, vus par sa partie
inférieure : — c, forcipules; — d, mâchoires ;
— g, première paire de pattes, suivie de la
seconde et de la troisième j — 1, quatrième
paire de pattes.
9. 3. Deux des segmens antérieurs du corps, vus du
côté gauche et en dessus : — é , lèvre ster-
nale, munie de deux appendices palpiformes;
— d , mâchoires , avec son lobe manduca*
teur J*; — g, première paire de pattes.
g. af. Les yeux accompagnés de deux appendices pili-
formes, avec le bord facial du thorax a'.
* Lococitato, page 44^» planche 4^) figure 5.
27.
420 EXPLICATION DES PLANCHES.
9. c. Forcipule isolée^ la brandie immobile est munie
de deux appendices : —y*, article digital mo-
bile , imidenté.
9. é. Lèvre sternale, vue de profil, munie de ses ap-
pendices palpiformes.
6. ér La même lèvre sternale, dépourvue de ses ap-
pendices.
9. 1. Portion de la quatrième paire de pattes, très-
grossie et représentée en dessous : — J, la
hancbe, munie de ses petits appendices mem-
braneux et en forme d'écaillé.
9. \f. Tarse de la quatrième paire de pattes, dont le
dernier article est muni de deux crochets sans
poils, allongés et onguiculés.
9. 4. Individu femelle de grandeur naturelle^ vu en
dessus \
9. c. Forcipule du même isolée.
VIII. 10. SoLPUGA phalangium, Solpuge. phalangiste.
Oliv.*
10. î. Individu maie de grandeur naturelle.
10. c. Forcipule du même, isolée et munie d'un double
appendice : — -/*, article digital unidenté.
/'
* OlWier fait de cet indWida une espèce, sous le nom de galeodes
arabs,
* Loco cUatOf page 44^» planche 43» figure 4-
ARACHNIDES. PL. 9. l,:ki
PLANCHE 9.
FAUCHEURS, ACARIDES.
Genre FAUCHEUR, PHALANGIUM.
FiG. I, a, 3.
Ce genre, foWdé par Lisne, et qni appartient à
l'ordre des arachnides trachéennes , famille des holè-
tres, trihu des phalangiens', a ëte caractérise' par
M. Latreille, de la manière suivante : tête, tronc et
ahdomen reunis en une masse , sous un ëpiderme conv*
mun y des plis sur Tahdomen , formant des apparences
d'anneaux ; mandibules articulées, coudées, terminées
en pince, saillantes en avant du tronc; deux palpes
(ou plutôt pieds-palpes) filiformes, de cinq articles,
dont le dernier terminé par un petit crochet; huit
pattes simplement ambulatoires; six mâchoires dispo-
sées par paires, les deux premières par la dilatation de
la base des palpes, et les quatre autres par les hanches
des deux premières paires de pieds ; une langite sler-
nale, avec un trou de chaque côte' servant de pharynx;
deux yeux porte's sur un tubercule commun. L ana-
tomie des faucheurs e'tait encore ignorée il y a peu de
temps; mais Tréviranus a publié, en 1816 % des obser-
vations qui ont jeté un grand jour sur ces animaux. M. Sa-
■ Règne animal de Cuvier, t. m , • Mélanges d'ànatomie , tomei»'^
page ii5, 3* mémoire (en allemand).
432 EXPLICATION DES PLANCHES.
vîgny, qui a fait une étude approfondie de leur
organisation extérieure', a l'econnu , dans ce genre
d'arachnides, deux mandibules composées de trois
articles, le second et le troisième faisant la pince; deux
mâchoires portant chacune un palpe de cinq articles,
le dernier arme d'un ongle; enfin, quatre paires de
longues pattes. M, Savigny observe avec raison que les
palpes des faucheurs et des autres arachnides sont de
véritables pattes antérieures , plus ou moins déguisées :
u leur premier et second articles , dit-il , représentent
la cuisse; les troisième et quatrième, la jambe; le der-
nier et son onglç , le tarse des autres pattes des arach-
nides; la mâchoire elle-même en est la hanche ou le
support. Ces rapports sont si bien fondés, que, dans
les phalangiums , les quatre longues pattes antérieures,
qui servent à la marche aussi bien que les quatre pos-
térieures, ont néanmoins leur première pièce ou leur
hanche convertie en mâchoire surnuméraire. })
Le genre faucheur est assez nombreux en espèces :
M. Savigny en figure ici trois.
IX. I. 'PnAi.AT^Givu\^§j]^tieLC\xmy JFaucheur égyptien.
Sav.
■
I. 2, Individu mâle très-grossi, z% le même de gran-
. deur naturelle.
I. 2. Thorax du même individu, vu en desspus, privé
de ses huit longues pattes , dont on n'a laissé
subsister que les hanches; les forcipules et les
*■ Mémoire sur les animaux sans vertèbres ^ i^^ partie , i«' fasc. ^ a^ luc-
laoire.
ARACHNIDES. PL. 9. ^23
mâchoires y pourvues de leur palpe, ont été
conservées.
r
3. Portion de la bouche du même individu, vue en
dessous et dans sa position naturelle : — é ,
langue sternale vue en dessus, et appliquée
sur les mâchoires , dont elle cache les extrémi-
tés; — d, les mâchoires, avec leurs palpes
tronqués.
4. Thorax du même individu , privé de ses forci-
pules^ de ses palpes et de ses huit longues
pattes, dont il ne reste que les hanches. On
voit, en avant, la lèvre sternale, puis les mâ-
choires principales, en arrière desquelles on
remarque les seconde et troisième mâchoires
ou mâchoires surnuméraires, tenant aux han-
ches des deux premiè]:es paires de pattes : les
hanches des deux dernières ne sont que très-
légèrement modifiées.
à. Les deux yeux portés sur leur tubercule, et vus
de trois-quarts.
c. Une des forcîpules triarticulée et en pince : elle
est coudée à l'articulation de la cuisse avec
la jambe; le tarse constitue un doigt mobile,
comme dans les pinces des crabes.
cr^ Portion d'une des forcipules , vue en dedans pour
montrer l'articulation de la jambe emboîtant la
cuisse.
d . Mâchoire portant un palpe de cinq articles : le der-
nier a le tarse grêle et onguiculé ; le lobe man-
ducateur n'est qu'une expansion intérieure de
la hanche qui forme le corps de la mâchoire,
g. La première paire de piedç détachée du corps ,
424. EXPLICATION DES PLANCHES-
avec la hanche qui fait fonction de mâchoire,
et vue sur la face supérieure.
I . h. La seconde paire de pieds , vue de face pour mon-
trer les hanches réunies, faisant fonction de
mâchoires.
1. • h:^ Les mêmes parties, représentées de profil pour
montrer le lobe mauducateur b^,
IX. 2. Phalakgium qoJ)ticum, Fa^icheur qobte. Sav^
2. /. Individu femelle tres-grossi. i\ le même de gran-
deur naturelle.
2. ÇL. Le même individu, vu de face, montrant ses
forcipules en pince, et les deux palpes fili-
formes des mâchoires naturellement fléchies à
l'articulation de fa cuisse avec la jambe, et
terminés par un ongle. On a, de plus , repré-
senté les hanches des deux premières longues
pattes.
2. 3. Lèvre sternale composée de plusieurs pièces.
2. f. Extrémité du tarse d'une des longues pattes.
IX. 3. Phalangium Savignyi, Faudieur de Sa^^igny.
Cette nouvelle espèce of&e* plusieurs caractères qui la rap-
prochent des deux espèces précédentes.
5. /. Individu inàle très-grossi. î\ lé même de gran-
deur naturelle.
3. a. Le même individu vu de face, afin de montrer
le prolongement singulier de l'article des for-
cipules, qui répond a la jambe. Les palpes des
mâchoires sont très-chargés.
3. 3. Lèvre sternale vue en dessus : elle est muiliar-
ticulée.
ARACHNIDES. PL. g. 4^5
Genre MITE, ACARUS, L., ou Famille des ACARIDES, Latr.
FiG. 4-1 3.
Le genre acarus de Linné renferme une quantité
prodigieuse de petites arachnides , que Ton désigne vul-
gairement sous les noms de mites, de tiques et de cirons,
M. Latreille a converti ce groupe en une famille on
tribu, les acarides, qu'il a ensuite divisée' en quatre
sections bien caractérisées : i®. les trombidites , qui ont
^^--buit pieds uniquement propres à la course, et des man-
dibules : tels sont les genres trombidion, érytbrée,
gamase, chéjlète, oribate, uropode et acarus; 2®. les
tiques ricinites, ayant huit pieds uniquement propres à
la course, avec une bouclie en siphon : ce sont les genres
bdelle, smaride, ixodeet argas; 3^. les hydrachnelles ,
hydrachnellœ , qui out encore huit pieds seulement
propres à la natation : les genres eylaïs, hydrachne et
limnochare; 4^. enfin les microphthires , microphthira ,
qui n'ont que six pieds : les genres caris, lepte, achly-
sie , atome et ocypète.
A la première inspection des espèces figurées par
M. Savigny, on voit que toutes font partie de la sec-
tion des tiques, la première exceptée, qui semble
appartenir à la section des trombidites.
IX. 4- AcARUS Savignyi, Mite de Sangnj.
Cette espèce, qui nous semble nouvelle, et dont M. Savi-
gny a représenté avec soîn le détail des parties exté-
» Dictionnaire classique d'histoire naturelle, tome i"', page 43.
i26 EXPLICA.T10N DES PLANCHES.
rleures, a beaucoup de rapport avec le genre orlbate de
M. Latrellle, ou notaspis d^Hermann; on, serait même
tenté de la rapprocher des notaspis acromîos et humera-
lis : mais Tinspection des pattes ne montre pas de der-
nier article en crochet; au contraire, il existe un ar-
ticle vésiculeux, et ce dernier caractère range cette
'espèce dans le genre acarus. Peut-être était-ce une nou-
velle coupe que M. Sayigny se proposait d'établir.
4. i* Individu mâle très-grossi. l'j grandeur naturelle.
4. Si* Partie antérieure du corps, tenant lieu de tête :
— a', lèvre supérieure prolongée en pointe^ —
c, forcipule en pince, dont une des branches
est munie d'un crochiet grêle et contourné.
Le crochet détaché et vu de profil.
Le même crocliet vu sous une autre face.
La forcipule , tout entière détachée de la bouche,
vue par sa face externe et très- grossie.
4. 5. Bouche vue en dessous, et a laquelle on a enlevé
les deux forcipules et une mâchoire : — d , la
mâchoire munie de son palpe ; — é , la lèvre
sternale prolongée en pointe.
4. 6*. La bouche entière, vue en dessous.
4. g. La première paire de pattes détachée du corps.
4. 1. Quatrième paire de pattes détachée.
IX. 5. Argas Savignyi, Argas de Savignj.
Nous rapportons cette espèce au genre argas ; elle en a
tous les caractères : la bouche est située inférieurement ,
les palpes n'engatnent point le suçoir. Cette espèce nous
■a paru nouvelle.
5. z. individu de sexe indéterminé grossi. i\ gran-
deur naturelle.
4-
3.
4-
4-
4-
c.
ARACHNIDES. PL. g. 4=7
5. 2.. Le même encore plus grossi et vu en dessous.
Z% grandeur naturelle.
5. C, Portion antérieure du thorax', vue en dessus :
— c , les forcipules réunies en un siphon } — d ,
les mâchoires , avec leur palpe.
5. C:^ Portion antérieure du thorax, vue en dessous :
— c, les forcipules réunies en un siphon ; — d ,
les mâchoires, avec leur palpe, auquel on
compte cinq articles ; — é , lèvre sternale. "
5. c. Une des forcipules détachée, vue sur son côté
externe : elle est biarticulée et tridentée a son
sommet.
5. c?^ Une des forcipules, vue par sa face interne : on
remarque que la base est divisée en deux bran-
ches divergentes.
5. é. Lèvre sternale isolée, vue en dessus.
5. é^ Lèvre sternale, vue en dessous,
5. g. Première paire de pattes.
5. 1. Quatrième paire de pattes.
IX. 6. Abgas Fischeri, Argas de Fischer.
Cette espèce , de forme presque discoïde , paraît être nou-
velle et appartenir au genre argas : on pourrait lui trou-
ver extérieurement quelque analogie avec le noiaspis
cassideus d^Hermann ; mais il existe des différences trop
tranchées, pour qu'on doive s'arrêter à ce rapproche-
ment.
1 On sait que , dans les arachni- térieare est indiquée par la lettre C ,
des , il n^existe pas de tête propre- qui est toujours appliquée au tho-
menl dite; les forcipules, les ma- rax. Ce qui ressemble ici à une tête,
cboires représentent, suivant M. Sa* n'est que la bouche : cela est évi-
-vigny , certains pieds des insectes, dent dans la figure lo C , où Ton Toit
quiserventiciàlamaDdncation:c^est la portion qui supporte les jeux
pour ce motif que cette partie an- et la bouche fais«tnt saillie en uvani.
i26 EXPLICATION DES PLANCHES.
6. i. Individu très-grossi et vu eu dessus. 2% grandeur
naturelle.
6. z. Le même individu plus grossi et vu en dessous.
z', grandeur naturelle.
IX. 7. Argas Hermanni, jdrgas cTHermann.
»
On ne connaissait jusque dans ces derniers temps qu'une
seule espèce d'argas, Targas bordé , argas reflexus; celle
qui est figurée ici lui ressemble quant à la forme de son
corps.
7. /. Individu très-grossi, vu en dessus, i', grandeur
naturelle.
IX. 8. Argas Persicus, Argas de Perse. Fisch.
M. Gotthelf Fischer de Waldheim a décrit assez récem-
ment, sous le nom dWgas de Vetse^ argas Persicus, une
espèce célèbre en Perse , et connue sous le nom de pu-
naise venimeuse de Miana; elle est d^un rouge sanguin
clair, et se rapproche beaucoup de l'espèce qu'a figurée
M. Sayigny , par la disposition des points nombreux qui
recouvrent son corps. N'ayant pas les dessins à. notre
disposition , nous ne pouvons que supposer qu'elle lai
ressemble par la couleur.
IX. 9. IxoDES Leachii, Ixode de Leach.
Les ixodes ou cynorhœsies d'Hermann sont remarquables
par leurs palpes, engainant plus ou moins le suçoir, et
formant avec lui un bec avancé et court. L'espèce figu-
rée ici of&e quelque analogie avec le cynorhœsies reébwius
d'Hermann ; mais elle paraît en être distincte.
9. 2. Individu très-grossi. t\ grandeur naturelle..
IX. lo. Ixodes ^gyptius, Ixode égyptien. Latr.
Cette espèce parait bien être Vacarus JEgjrpiius de Linné et le
ARACHNIDES. PL. g, 429
cynorhœstes Mgjrpiius d'Hermann ; elle en est du moins
tellement voisine , que la couleur seule autoriserait à l'en
distinguer.
10. z. Individu très-grôssi. 2^, grandeur naturelle.
10. 2.. Le même individu très-grossi, vu en dessous, z'^
grandeur naturelle.
10. 5. La même espèce ' peu grossie, mais dont l'abdo-
men a pris un très-grand développement par la
nourriture dont l'animal s'est gorgé.
10. G. Thorax, vu en avant et en dessus; la bouche fait
saillie en avant : — aè, les yeux.
10. C^ Bouche ouverte, vue en dessus, à laquelle on a
enlevé les mâchoires.
10. C Bouche complète, vue en dessus, fermée et unie
au thorax : -*- d, mâchoires.
10. C? Tête complète, vue en dessous et adhérant au
thorax : — d , les mâchoires.
10. c. Une des forcipules isolée.
10. é. Lèvre sternale, vue en dessus.
10. ér Lèvre sternale, vue en dessous.
10. g. Première paire de pattes.
11. 1. Quatrième paire de pattes.
IX. 1 1. IxoDES Fabricii, Ixode de Fabricius.
Espèce qui paraît distincte des précédentes , et dont Tab-*
domen est distendu par la nourriture.
11. t. Individu très-grossi. i'^ grandeur naturelle.
IX. 12. IxoDES Linnaei, Ixode de Linné,
12. ?. Individu très-grossi. t\ grandeur naturelle.
' M. Savigny avait mis ce nu- qu^il la considérait comme apparie-
méro à cette figura ; ce qui indique tenant à la même espèce.
43o EXPLICATION DES PLANCHES.
IX. i3. IxoDES Forskaelii, Ixode de ForskaeL
Espèce remarquable par ses palpes filiformes.
i3. z. Individu très-grossi.' 2', grandeur naturelle.
1 3. z. Bouche grossie et au trait.
i5. g. Première paire de pattes.
EXPLICATION SOMMAIRE
DES
PLANCHES D'INSECTES
DE L'EGYPTE ET DE LA SYRIE,
Publiées par Jules-César SAVIGNY,
Membre de i.'Institut;
offrant simplement la distinction ses genres et des espaces %
PAR VICTOR AUDOUIN*.
wtn«wwt*«www
OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
Uepuis Linné, les limites de la classe des insectes ont
elë singulièrement restreintes. On en a séparé nette-
* Personne n^ignore combien la sins coloriés qui les représentent :
classe des insectes est nombreuse et c'^est le cas fâcheux où nous nous
quelles difficultés Ton rencontre lors- trouvons. JTiïous étant chargés de la
qu^il s^agit de déterminations spéci- publication des planches par les mo-
fiques. Ces difficultés sont réellement tifs qu^on a fait connaître , nous n''a-
insurmontables lorsqu^il faut recon- tous du reculer devant aucun ob>
naître les espèces sur de simples stacle; seulement nous avons pris
gravures en noir, sans avoir à sa conseil de nos forces , et nous avons
disposition les individus ou les des- pensé qu^il valait mieux remplir avec
* Voyez ci-dessus, page m, la Note concernant V Explication som-
maire des planches dont les dessins ont étèjburnis par M. J.-C. Sati-
GN7 pour /'histoire naturelle de l^ovvrage.
432 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
ment les crustacés et les arachnides. Aujourd'hui elle
ne comprend plus que les animaux articule's ayant
pour caractères propres : tête distincte, munie d'une
paire d'antennes; yeux composes, toujours immo-
biles, et quelquefois en même temps des yeux simples
ou stemmates> une bouche pourvue ordinairement de
trois pièces paires, opposées; un canal intestinal au-
quel on distingue plusieurs parties ayant des fonctions
propres et des organes accessoires , tels que les vais-
seaux biliaires faisant fonction de foie , et quelquefois
des vaisseaux salivaires ; des trachées répandues dans
tout le corps , aboutissant à des ouvertures extérieures
nommées stigmates , lesquels sont situes de chaque côte
du corps et dans toute sa longueur; point de cœur,
mais simplement un vaisseau dorsal sans division con-
nue à ses extrémités; un système nerveux ganglion-
naire , situé sur la ligne moyenne et inférieure du corps ;
corps divisé en un assez grand nombre de segmens ou
anneaux flexibles , élastiques , d'une consistance ordi-
nairement assez solide; plusieurs de ces anneaux munis
de pattes , en général au nombre de six y et alors des
ailes; quelquefois vingt-quatre pieds et au-delà (my-
exactilodenne petite tâche que d^en- ires propres : c^étalt tout ce qa^on
treprendre un tk-avail qui, dans le pouyait attendre de nous, et nous
dénûment où nous étions de toute croyous Pavoir fait avec soin. An
indication, eût été non-seulen^nt reste, nous devons dire que nous
incomplet, mais très^inexact. Il était avons eu plusieurs fois recours aux
essentiel de rendre les planches uii- lumières du premier entomologiste
les anx naturalistes, et pour at- de notre époque ; M. Latreille a mis
teindre ce but , il suffisait de désigner une extrême obligeance à nous aider
chaque espèce par un chiffre diffé- de ses conseils pour tous les animaux
rent, et chaque détail par des let- sans yertèbrrs.
INSECTES. 433
4
riapodes); des métamorphoses ou changemens de peau;
les sexes sépares ; la gëuëratîon en général ovipare.
Aiusi caractérisée, la classe des insectes peut être par-
tagée en plusieurs ordres. M. Latreille ' en admet douze
sous les noms de myriapodes , thysanoures , parasites ,
SUCEURS , COI.EOPT1&RES , ORTHOPTERES , HEMIPTERES , NE-
VROPTÈRES , HYMÉNOPTÈRES , LEPIDOPTiERES , RHIPIPTERES
et DIPTÈRES.
L'intention de M. Savîgny était de figurer un cer-
tain nombre d'espèces dans chacun des ordres; mais,
pressé par le temps, il avait, dès l'année 1812, senti
qu'il devait renoncer à ce projet.
Les planches que nous avons trouvé entièrement
finies ou dont la gravure était en train , se montent à
trente et une, qu'il faut répartir de la manière sui-^
vante :
N«.
des
PUaches.
Myriapodes. . . Scolopendres, lépîsmes . 1.
Forficules, mantes i.
Mantes, blattes 2.
Xyes, grillons, sauterelles. 3.
Orthoptères. • .( Sauterelles 4.
Tétrlx, truxales 5.
Criquets 6.
Criquets. 7.
C Libellules i.
NÉVROPTÈRES. ..^ Libellules, éphémères, némoptères. . 2.
( Ascalaphes, fourmilions, hémérobes. 3.
I Bègne animal de M. le baron Cuvier, tome m.
H. N, XXII. 28
^34 OBSEItVATIONS PRÉLIMINAIRES.
Plaadits.
Abeilles, anthophores i.
Ëucères 3.
Abeîlks perce-bois, mégadiiles. ... 3.
Mégacbiles , osmies. ...•>. 4-
Andrènes. . l 5.
Halictes, sphécodes. . 6.
Andrènes, bylées 7.
Guêpes sociales, eumènes ou guêpes
solitaires 8.
Guêpes solitaires, masaris. ••.... 9.
HYMÉNOFrÈRES. / Cerceris, pfailantbes . • • 10.
Philantbes, crabrons. . .«•..... 11.
Mellines, larres .•••.. 12.
Larres, sphex. . . • i3.
Sphex. • • 14.
Scolies • i5.
Bembex 16.
Pompiles 17.
Pompiles 18.
Mutilles 19.
Fourmis. % 20.
INSECTES. i(35
EXPLICATION GÉNÉRALE
DES LSTTEES ET AUTEES SIGNES AFFECTÉS A CHAQUE ORGANE ,
ET QXTt OMT ETE EMPLOYES
DANS LES PLANCHES SES INSECTES.
a, la lèvre supérieure. a\ chaperon,
e oa è, langae.
î — - i, mandibules.
— 6, mâchoires. - o', parois latérales de la bouche.
a — d, tige.
e — é, lame.
o-é-ïi, palpe.
w^ û, support ou insertion.
u — u , lèvre inférieure. - u', paroi inférieure de la bouche ,
ou gorge.
a — â y tige.
2 — £, lobes ou divisions terminales.
o — ô, palpe (et son insertion).
M — tt, support.
X , yeux ordinaires ou composés.
skj yeux simples ou lisses. >
j , antennes.
A, à tête.
C , thorax.
D j abdomen. On voit aussi représenté sous cette lettre
(pi. 2 , hyménoptères) Técusson dans des espèces du
genre oxjrhèh.
28.
436 OBSERVATIONS PRÉLIMINAIRES.
y , pharynx.
b, première paire de pattes (première lèyre aimliairc
dans les scolopendres),
c, deimème paire de pattes (deuxième lèvre auxiliaire
dans les scolopendres),
dy troisième paire de pattes (première paire de pattes
dans les scolopendres).
~h, sixième anneau du corps avec ses ouvertures stîgma-
tiques {orthoptères , pi. 4)*
~k , septième anneau avec ses stigmates.
d, Farticle de la patte nommé jambe.
/, le tarse.
h, article terminal du tarse {orthoptères, pi. 7).
"i, capsule des œufs {orthoptères, pi. 2).
'^, ce signe indique un organe déjà figuré et représenté
de nouveau sous une autre &ce , soit de profil , soit
en dedans, soit en dessous.
S 9 le signe du mâle.
$, le signe de la femelle.
Le signe /% 2^ ou 3' indique la grandeur naturelle de Findi-
vîdu représentés
EXPLICATION SOMMAIRE
DES PLANCHES.
**' M 'W<l<W»^^W«>lt>lltl»W^<lWW<t> > lW<l)IW<l<<<ll|<»)W»t||>|)||»<<||»i)^i)liW|<^
INSECTES.-MYRIAPODES.
Les myriapodes ou mille-pieds ont ete distiugues
nettement des insectes par M. Latreille ', qui en forma
d'abord une classe^ puis' un ordre qui devint le pre-
mier de la classe des insectes , et qui fut caractérise
ainsi : point d ailes ^ un très-grand nombre de pieds,
situes dans presque toute la longueur du corps ; une
paire par chaque anneau; mâchoires, et les deux, ou
quatre pieds antérieurs re'unis à leur base, au-dessous
des mandibules. Les myriapodes sont partagés en^deux
familles; les chilognathes ou les Jules de Linné , et les
chilopodes ou les scolopendres. On trouve chacun de
ces genres représente' dans la planche unique qi^i a été
exécutée sous les yeux de M. Savigny.^
PLANCHE I.
SCOLOPENDRES, LÉPISMES-
Le genre iscolopendre est , jusqu'à présent , peu nom-
breux en espèces. La figure i- z représente la scolopen-
* Précis des caractères généri- ' Règne animal, de Cuuier , t. nr,
ques des insectes, page 199. page i44-
438 EXPLICATION DES PLANCHES.
dra morsitans. Les détails qu*on voit figures portent
tous des lettres qui leur sont propres : o-b indique que
la première lèvre auxiliaire est reunie aux mâchoires;
o-u désigne la réunion des premières mâchoires avec
les secondes. Il n y a pas de difficulté pour les autres si-
gnes, dont Texplication est donnée à la page 4^^- 1^^
figure 2. z est une autre espèce de scolopendres plus
petite : 2. z représente un des segmens vu sur le profil
gauche; les figures 5 et 4 sont des espèces sans doute
nouvelles et très-différentes des précédentes.
Le n*^. 5. t est encore une scolopendre pour Linné;
M. Latreille en fait son genre sCutigère , scutigera : la
figure 5. z représente le dernier article d'un des appen-
dices du corps, excessivement grossi; cet article est
formé d anneaux très-serrés et couverts de poils. La
figure 6 est aussi une scutigère; c'est la scutigera ara-
neoides de M. Latreille : 6. z montre la face inférieure
du corps de lanimal dont les pattes sont enlevées. La
figure 7 est une espèce de lépîsme; la figure 8 est en-
core une lépisme dont les détails sont représentés très-
grossis : 8. z montre le dessous de lanimal ; 8. ^ est
Tabdomen excessivement grossi et vu en dessous; 8. 4
fait voir la tête en dessous , et 8. 5 la montre en dessus.
La figure 9 est une espèce de lépisme très-curieuse:
9. z montre la tète |en dessous ; la figure 10 est très-
voisine de l'espèce jprécédente : 10. a représente la
partie postérieure de labdomen vile en dessous.
/
/
/
/
INSECTES* - ORTHOPTÈRES. 489
M«m«>^v«k vtn^%imt*n0v^^'v*t» n Mvvvvv^*niv^tivy¥yy*0i*M¥k^itM*t9m0m/»MvtMMnt^%M^t0ntv%vvytiyt^ ^
INSECTES.-ORTHOPTERES.
Les insectes dont il s'agit ici furent confondus d'a-
bord avec les coléoptères; Degeer les distingua, le pre-
mier, sous le nom de dermaptères. Cette nouvelle
coupe fut nommée ensuite ufanates i^v Fabricius, et
erthaptères par Olivier.
Les orthoptères composent, dans la méthode dô
M. Latreille, le sixième ordre de la classe des insectes;
il a sa place entre les coléoptères et les hémiptères, et
se trouve caractérisé de la manière suivante : deux ailes
recouvertes par. des éljtres; bouche composée d'organes
propres à la mastication; élytres coriaces, souvent
chargées de nervures ou réticulées f ailes pliées on plis-
sées dans leur longueur j et quelquefois en outre trans*-
versalement.
La plupart des orthoptères se fait encore remarquer
par la présence de deux ou trois yeux lisses. Tous ces
insectes ont des métamorphoses incomplètes , qui s'opè-
rent dans l'espace de quelques mois.
M. Latreille ' divi^ cet ordre en deux grandes fa-
milles ou sections : les coureur^, cursoria , et les sau-
teurs , 5a/tofona.
M. Savigny a hii représentfir plusieurs espèces dans
chacune de ces coupes.
* Règne animal de Cuvier, lame 11 1^ page 36&i
iio EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE I.
FORFICULES, MANTES.
Les espèces représentées sous les n"". 1,2,5,49^9
6 et 7, font partie du genre forficulej le n^. 6, qui est
aptère, appartient peut-être au nouveau genre chëli-
doure de M. Latreille'. Les figures 8 et 9 sont des
empuses : elles se distinguent par le prolongement de
leur front, et par les antennes pectinees chez le mâle.
Le genre mante comprend toutes les autres espèces,
jusqu'au n°. i4* ,
PI.A.irCH£ 2.
MANTES, BLATTES.
Les espèces figurées sou5 les n^"*. 1,2, 3, 4>^?
6, quoique appartenant au genre mante, constituent
évidemment une coupe nouvelle, à moins qu'on ne les
considère comme des individus non adultes; M. Là-
treille ne le pei}se pas. Tous les autres individus qu on
voit du n®. 7 au n°, 2 1 , peuvent être rapportés au genre
blatte. Les figures 7, 8 et 9 ont des caractères propres ,
et doivent former, sans doute , un genre nouveau.
PLANCHE 3.
XYES, GRILLONS, SAUTERELLES.
Les figures i et 2 appartiennent au genre xye dllli-
ger , ou tridacty le d'Olivier ; le n®. 5 est un grillon de
■ Familles du Règne animal , page 4>o.
INSECTES. - ORTHOPTÈRES. PL. 4-?. 44i
la division des courtilières , grytto-'talpa , Latr. Les
n". 4^ 5, 6 et 7 sont quatre espèces de grillons pro-
prement dits, gryUus; les n***. 8, 9 et 10 sont des sau-
terelles proprement dites , locusta.
^ PLANCHE 4-
SAUTERELLES.
Les onze espèces qu'on voit dans cette planche font
évidemment partie du genre sauterelle, locusta; len^ 1 1
appartient cependant à un genre distinct.
PLANCHE 5.
TÉTRIX, TRUXALES.
• Les fig. I et 2 font partie du genre tëtrix de M. La«-
treiilej toutes les autres espèces sont des truxalcs.
PLANCHES 6 ET 7.
CRIQUETS.
Toutes ces espèces offrent les caractères du genre
criquet, acridium : ils ont les antennes filiformes , insé-
rées entre les yeux , à quelque distance de leur bord in-
terne; leur bouche est découverte; les palpes ne sont
point comprimés, et les pattes postérieures sont pro*
près au saut. Quelques-unes de ces espèces pourraient
cependant constituer, sinon des genres nouveaux, au
moins des coupes particulières*
4^2 EXPLICATION I>ES PLANCHES.
**<<*»» v*ivh*MnnMMmiMtw*^ % M/»Mi» m tivtnnn0tM0t/t0»Mv^MM/¥kivywwwttw* M * my »i^Mii >vw»*n<w» v^v^v* n i^w*^*AJvm
INSECTES.-NÉVROPTÈRES.
C*est Linné qui, le premier, a distingué ce groupe.
M, Latreiile' en a fait son ordre huitième de la classe
des insectes, et l'a caractérise' ainsi : quatre ailes nues;
houche propice à la mastication^ mâchoires et lèvres
droites, étendues, point valvulaires ou tubulaires, et
ne formant jamais une espèce de trompe ; ailes le plus
souvent réticulées et égales; les inférieures simplement
plus étroites et plus longues , ou plus larges dans quel-
ques-uns; jamais d'aiguillon et rarement de tarière dans
les femelles. L'ordre des néyioptères a été divisé, par le
naturaliste français, en trois familles, la famille des
suhu licornes , comprenant les libellules et les éphé-
mères ; la famille des planipenues , renfermant les pa-
norpes, les fourmilions, les hémerohes , lessemblides,
les raphidies, les termes, les psoques et les perles;
enfin, la famille des plicipennes, qui contient seule-
ment les friganes.
M. Savigny n a pas figuré tous ces genres, mais il en
a fait représenter quelques-uns dans chacune des trois
familles.
^ Règn^ animal de Cuvier^ tome ui, page !^i^.
INSECTES. - NÉVROPTÈRES. PL. i-a. 443
PLANCHE I.
LIBELLULES.
La plus grande partie des espèces représentées dans
cette planche, appartiennent au genre des demoiselles
ou lihellules; les autres sont des agrions. Les fig. 1-17
sont des libellules ou bien des œshnes. La principale
distinction est fondée , comme on le sait , sur la lèvre
inférieure; dans les libellules proprement dites, ladivi-
sion mitoyenne de cette lèvre est beaucoup plus petite
que les latérales, qui se joignent en dessus et ferment
exactement la bouche. On voit ce caractère dans les
détails des figures i , 6 et 4« Au contraire, dans les
œshnes, le lobe intermédiaire de la lèvre est grand, et
les deux autres sont écartes et armes d'une dent très-
forte , avec un appendice en forme d'e'pine , comme on
le remarque dans les figures i5 et i6.
Les autres libellules, depuis 18 jusqu'à 22, sont des
agrions.
PLANCHE 2.
LIBELLUI^S, ÉPHÉMÈRES, NÉMOPTÈRES.
Les petites espèces de libellules qu'on voit figurées
sous les n°'. i , 2 , 3 , sont des agrions.
Les figures 4, 5, 6, 7 et 8 appartiennent au genre
e'phémère : ces individus sont tous grossis.
Les deux insectes repre'sente's sous les n**'. 9 et 10
constituent un nouveau genre, que M. Latreille nomme
444 EXPLICATION DES PLANCHES,
embie', et qu'il place à côté des termes. M. Savigny a
établi aussi ce rapprochement; il a mis dans la planche
ce petit genre tout près des termes.
On a désigné , sous le n®. 1 1 , une larve que nous
croyons appartenir à Tespèce de termes qu'on voit au
n^ 13.
Les figures i3^ 14 et l5 sont des némoptères; les
n***. 1 5 et 14 représentent sans doute une même espèce,
et le n^. i5. z est probablement le même individu que
la figure i5. 2, où il serait représenté grossi.
PLANCHE 3.
ASCALAPHES, FOURMILIONS, HÉMÉROBES.
Les a&calaphes se voient aux n"^. i , 2 et 3»
Les fourmilions , nommés aussi myrmeléons , sont
représentés sous les n*'. 4-i4 • les figures 4* ^^ 5. z
et 6. z montrent trois larves appartenant aux es-
pèces ^> t, 5. 2 et 6. z .
Les figures 1 5 , 1 6 et 17 sont des hémérobes tous
grossis. Le n^. 18 est une petite espèce voisine des
sialis, et qui pourrait bien constituer un nouveau
genre.
Enfin , la fig. 19 représente une très-petite phiygane.
■ Latreille , Familles du Règne animal ^ page 437.>
INSECTES. ■- HYMÉNOPTÈRES. PL. i . ^5
%nn/yuvy¥vtnni»ivv¥v*tv w i¥V¥ y ¥¥¥tiyyvtn/v¥»iv*i¥yv*ivyiiv¥yyfiti*i*iyv*i*i*Hi*i^^
INSECTES.-HYMÉNOPTÈRES.
La grande classe des hyménoptères constitue, dans
la me'thode de M. LatreîUe', le neuvième ordre des
insectes , et se distingue essentiellement par les carac-
tères qui suivent : quatre ailes nues; des mandibules
propres ; mâchoires en formé de valvule j lèvre tubu-
laire à sa base, terminée par une languette, soit en
double, soit repliée, ces parties se rapprochant pour
former une sorte de trompe propre à conduire des
substances liquides ou peu concrètes; ailes veinées, de
grandeur inégale; les inférieures toujours plus pe-
tites; une tarière ou un aiguillon dans les femelles.
M. Savigny a repre'sentë un grand nombre d'espèces
dont la détermination est réellement impossible lors-
qu'on est privé de notes et de dessins coloriés. Nous
avons dû nous borner à distinguer les espèces par des
numéros qui permissent de les citer \
PLANCHE I.
ABEILLES, ANTHOPHORES.
La figure i est une abeille égyptienne : i. z est un
individu neutre; 1.2.^ le mâle; i. 5^ la femelle. Toutes
■ MègneammaldeCuvieryi.iii, ' Nods «tods en recours pour
page 449* iia partie des hyménoptères à Tex-
446 EXPLICATION DES PLANCHES.
les autres figures de cette planche peuvent être consi-
dérées comme des anthophores. Ce genre , qui corres-
pond aux magilles de Fabricius et aux lasies de Jurine,
peut être caractérisé ainsi : premier article des tarses
postérieurs des femelles dilaté vers l'angle extérieur de
son extrémité; second article inséré près de l'angle in-
terne du précédent ; pattes postérieures toujours poUi-
nifères; divisions latérales de la lèvre, ou paraglosses
beaucoup plus courtes que les palpes; ces palpes en
forme de soies écailleuses; mandibules unidentées au
côté interne; palpes maxillaires ^ de six articles.
Ce genre est fort nombreux en espèces , et ce nombre
a été encore augmenté par la difficulté de reconnaître
les sexes. Souvent on a fait une espèce distincte du
mâle qui diffère beaucoup de la femelle par la couleur
du duvet de son corps , et surtout par celle du labre.
PLANCHE a.
EUCÈRES.
Le genre eucèi^e, que Ton reconnaît dans la plupart
des espèces de cette planche, est divisé en deux sec-
tions : tantôt il existe deux cellules cubitales aux ailes
antérieures , tantôt ou en voit trois.
Ce dernier caractère se remarque dans les fig. 1-7.
Au contraire , l'individu figuré sous le n^. 8 , et la plu-
trême obligeance de MM. Serville et manière certaine à des détermina-
Lepeletier de Saint-Fargeau ; mais lions spécifiques , «t noua avona pré-
bien que nous ayons consulté avec féré j renoncer que d^offrir un Ira-
eux leur belle eolleetion, il ne nous vail nécessairement ioeoniplet et
a pas été possible d^arrÏTer d^nae peut-être très-fautif.
INSECTES. -HYMÉNOPTÈRES. PL. 3. U7
part de cçux qui suivent, n'ont que deux cellules cubi-
tales , et appartiennent à lautre division.
D'autres espèces diffèrent à quelques égards des eu-
cères proprement dits : telles sont les figures 18 et 19.
Le n^ 18 est peut-être une nomie. Les figures 20 et 21
appartiennent au genre cératine, dont voici les carac-
tères : mâchoires et lèvres longues , en forme de trompe
et coudées ; languette filiforme^ premier article des der-
niers tarses non dilate à l'angle extérieur de son extré-
mité^ labre carre, presque aussi long que large, per-
pendiculaire; mandibules tridentees; palpes maxillaires,
de six articles; tige des antennes presque en massue
cylindrique; corps oblong, presque ras, avec l'abdo-
men ovale.
PLANCHE 3.
ABEILLES PERCE-BOIS, MÉGACHILES.
Les abeilles perce-bois ou xylocopes constituent un
très-beau genre encore peu nombreux en espèces. Les
figures i'5 représentent cinq espèces qui semblent dif-
férentes.
Le nom de mégachile , qu'on voit au titre de cette
planche, doit être considéré comme un terme général
qui correspond assez bien aux trachuses de J urine, et
qui comprend indistinctement des osmies et des méga-
chiles proprement dites. Les espèces qu'on a figu-
rées sous les n"^. 6-3o sont plutôt des osmies que des
mégachiles.
La dernière de toutes est une espèce offrant plu-
sieurs des caractères du genre chélostome.
us EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE 4-
MÉGACHILES, OSMIES.
Les espèces de cette planche peuvent être rapportées
à l'un ou à l'autre de ces deux genres : elles seraient
toutes des trachuses pour Jurine.
Ces espèces portent des numéros an moyen desquels
on les a distinguées. Si l'on veut pousser plus loin la
de'termination générique, on reconnaît que les n*^. 1-12
et 17-19 offrent les caractères des mëgachiles, que les
n". i3-i6 sont des cœlioxides, que les figures 20-27
appartiennent au genre anthidie. Les n*"'. 28 et 3 1 sont
du genre crocise, et les n". 29, 5o et Sa du genre
melecte.
PLANCHE 5.
ANDRÊNES.
Fabricius a institué le genre andrène en partie aux
dépens des nomades de Scopoli; les auteurs qui ont
admis la nouvelle dénomination en ont quelquefois
restreint le sens. M. Latreille adopte , à peu de chose
près , la coupe de Fabricius , et il la caractérise ainsi :
division intermédiaire de la languette lancéolée, re--
pliée en dessus dans le repos; mâchoires siïnplement
fléchks près de leur extrémité; la pièce qui les termine,
à partir de l'insertion des palpes, plus courte qu'eux;
toutes les jambes plus longues que le premier article
des tarses; trois cellules cubitales, la seconde et la
INSECTES.- HYMÉNOPTÈRES. PL. 6-7- 449
troisième recevant chacune une nervure récurrente dans
le plus grand nombre.
On peut considérer toutes les espèces de cette planche
comme des andrènes; cependant on en reconnaît parmi
elles plusieurs appartenant à des coupes secondaires :
les figures 1-12 sont des nomades proprement dites 3
i3 et 14 des pasites; le n^. i5 appartient au genre
scrapler de M. Lepelelier de Saint-Fargeau j la fig. 16
est du genre systrophe; les n*". 17-21 ressemblent assez
à des nomies , et les n°\ ^2-26 à des halictes.
PLAKCHE 6.
HALICTES, SPHÉCODES.
Les halictes avoisinent les andrènes , et plusieurs na-
turalistes n'en font pas la distinction. Les espèces qu'on
voit du n°. 1 jusqu'au n°. 22 peuvent être considérées
comme lui appartenant; les autres font partie du genre
sphecode , qui diffère peu des andrènes et encore moins
des halictes.
PLANCHE 7.
ANDRÈNES, HYLÊES.
Les andrènes se continuent encore dans cette plan-
che; mais on peut distinguer parmi elles des petits
sous-genres : ainsi le n°. i est une espèce du genre
dasypode. Les n''. 2-19 semblent faire partie des an-
drènes proprement dites ; les n"". 20-24 sont des colletés
pour M. Latreille; les figures 25-3o appartiennent au
genre prosope.
H. N. XXII. 2Q
45o EXPLICATION DES PLANCHES.
PLANCHE 8.
GUÊIPËS SOCIALES, EtJMÊNES ou GUÊPES
SOLITAIRES.
' Toutes les espèces figurées snr cette planche sont des
guêpes pont Litiné. Ce genre, d'abotd très-nombreui ,
a été de beaucoup restreint.
Les guêpes sociales constituent le genre guêpe pro-
prement dit, %;e5/7a; les guêpes solitaires forment au-
jourd'hui le genre eumène , eumenes* Ces deux coupes
restent voisines , et ne sont distinguées que par des ca-
ractères de peu d'impotiance.
PlANGHÉ 9.
GUÊPES SOLITAIRES, MASARIS.
Les guêpes solitaires se continuent sur cette planche
jusqu'au n°. 17. inclusivement; elles appartiennent
plus spécialement au genre odjrnère de M. Latreille.
Les figures 18 et 19 font seules partie du genre ma-
saris de Fabridiis^ et sont des œlonites pour M. La-
treille.
PLAlT'GHf'lO.
CËRCERIS, PHILANTHES.
Le genre cerceris a e'te' démembre, par !M. La;
treille, du grand gienre philanthe de Fabrîcius. Il
éli^è donc, étiti^ ces deulx coupes génériques, de
grands traits de ressemblance ; toutefois , les cerceris
INSECTES. - HYMÉNOPTÈRES. PL. 1 1 . ^5t
peuvent être reconnus aux caraclères suivans : an-
tennes grossissant insensiblement vers leur extrémité,
inse're'es au milieu de la face de h. tête, très-rapprcf-
chees à leur hase; mandibules ayant une saillie dend-
i()rme au côte' interne; yeux sans e'chancrure; seconde
cellule cubitale des ailes supérieures , pétiole'e. Les ccr-
ceris , qui partagent plusieurs des caraclères des phi-
lanthes , en diffèrent cependant par les antennes très-
rapprochées à la base, et grossissant d'une manière
insensible , ainsi que par les mandibules dentées. Les
cerceris ont en outre la tête plus épaisse , et le corps
proportionnellement plus long; les anoeaujc de leur
abdomen sont étranglés à leur point de jonction, et
chagrinas à leur surface saillante : celui qui paraît
suivre immédiatement le thorax , et qui n'est cependant
que le second , ainsi que nous l'avons établi dans nos
recherches', a la forme dun nœud ou d'une poire, La
plupart des espèces figurées ici sont des cerceris. En
effet, on peut regarder comme tels les individus repré-
sentes depuis le n^. i jusqu'au n°. 24 • les n°*. ^5 et 26
sont deux espèces du genre philantbe.
PLANCHE II.
PHILANTHES, CRABRONS.
*
Le genre philanlhe, dont on voyait quelques espèces
à la planche précédente , se continue ici aux n"'. 1,2,
5, 4 7 5? 6 et 7.
On pourrait regarder aussi la plupart des autres
* Annales des Sciences naturelles y par MM. Audonin, Brongniart et
Dumas.
29.
i52 ËXPUCATION DES PLANCHES.
espèces comme des pbilanthcs, ^t en rapporter quel-
ques-unes au genre crabronj mais un examen plus
attentif permet d'elablir des rapprpchemens plus pre'cis.
Ainsi les figures S, 9, 10, 1 1 font partie du genre
melline^ que M. Latreille caractérise ainsi : point de
pieds poUinigères ; ailes toujours étendues; premier
segment du tronc très-court^ linéaire, transversal ; tête
forte, large; antennes filiformes, insérées près de la
bouclie, point ou peu coudées; le premier article ovale;
mandibules tridentées dans les femelles , bidentées
dans les mâles; palpes maxillaires beaucoup plus longs
que les labiaux; languette à trois divisions très-dis-
tinctes; abdomen elliptique^ pédicule; une cellule ra-
diale, allongée; trois cellules cubitales , toutes sessiles,
et souvent le commencement d'une quatrième, la prc-^
mière et la troisième recevant chacune une nervure
récurrente^
La figure 12 parait constituer un nouveau genre,
qui prendrait place à côté des gonies de Jurine , ou pa-
lares de M. Latreille; il est remarquable surtout par la
singulière protubérance du dernier article du palpe
maxillaire, de laquelle naissent deux espèces de corps
vésiculeux.
Le n^. 14 appartient réellement au genre gonie, et
la figure 1 3 s'en rapproche singulièrement.
Les n''". i5, 16, 17, 18 et 19 représentent des
espèces du genre oxj'bèle, qui se distinguent nette-
ment parce que leur écusson est épineux à sa jonction
avec l'abdomen. On voit , sous la lettre D , cette parti-
cularité représentée avec soin.
INSECTES.- HYMÉNOPTÈRES. PL. i2-i3. 453
Les fig. 3o et 31 sont des crabrons proprement dits.
Le n^ 22 est un stigme.
Les n"*. a3 et 24 sont des gorytes pour M. Latreille.
PLANCHE 12.
MELLINES, LARRES.
On peut reunir toutes les espèces figurées ici aux
deux grands genres melline et larre , tels qu'ils ont
été institués par Fabrîcius ; mais si Ton désire rapporter
ces espèces à des genres plus récemment établis aux
dépens de ceux de Fabricius ^ il sera encore possible
de faire quelques distinctions.
Ainsi , le n®. i serait uu aljson pour Jurînef le n*^* 2 ,
un trypoxjlon de M. Latreille; les n". 3 et 4 seraient
des gôry tes pour le même auteur ; le n®. 5 se rappro-
cherait beaucoup de ce dernier genre, mais on pourrait
encore l'en distinguer; les figures 6, 7 , 8 et 9 représen-
teraient des astates; le n®. 10 en est très-voisin; les
n". Il, 12, i5,i4 et i5 seraient des miscophes; les
n'*. 17, 18 et 19 appartiendraient au genre dînète;
mais la figure 16 , quoique analogue aux précédentes
par divers caractères , devrait être regardée comme dif-
férente à cause des cellules des ailes supérieures.
PLANCHE î3.
LARRES, SPHEX.
Le genre larre proprement dit peut être caractérisé
ainsi : ailes supérieures ayant une cellule radiale pe-
454. EXPLICATION DES PLANCHES.
tîte, légèrement appendicée^ et trois cellules cubitales,
dont la première pins grande ^ la seconde recevant les
deux nervures récurrentes, et la troisième presque
demi-lunaire, n'atteignant pas le hout de laile; an-
tennes ayant la même forme dans les deux sexes ; le
second article presque en forme de côpe renverse ; côte'
interne des mandibules sans saillie ni dents ; languette
sans divisîoiis latérales distinctes. On reconnaît plus
ou moins complètement chacun de ces caractères sur
les espèces figurées depuis le n^. i jusqu'au n^. 218
inclusivement; cependant les n"*"; i^ao peuvent être
rapportés au genre lyrops : les figures 29 et suivantes
sont des sphex.
PLANCHE 14.
^HEX.
Le genre sphex ^ dont on a vu quelques espèces dans
la planche précédente , se continue sur celle-ci j ses ca-
ractères sont : antennes insérées Vers le milieu de la
face de la tête; mâchoires et lèvre guère plus longues
que la tête, et fléchies seulement vers leur extrémité;
articles des palpes maxillaires presque tous allonges et
obconiques. Toutes les espèces qu'on yoit du n°. 1 au
n®. i5 sont des sphex. D'autres appartiennent au genre
ammophilé, qui a été orée à ses dépens : tels sont entre
autres les n°'. 14-21 ; les figures 22 et 25 sont <;les pe-
lopées.
INSECTES. - HYMÉNOPTÈRES. PL. i5. ^55
PLANCHE l5.
SCOLIES.
On peut donner à toutes Ie$ espècies que Ton voit
ici le nom d^ SM!:o}ie; m^iç il est évident que lés der-
nières, depuis le n°. \q^ pourraient eri être di^lin-*
guëes gënëriqu^ment. Les scoliçs ont ppur caractères ;
antennes ëpaisses , forpiëei^ d'articles courts et serres ^
insérées près du milieu de la face antérieure de la té|e ,
droites , presque cylindriques , de la longu^r de la
tête et du corselet dans les mâles , plus courtes et ar-
quées dans les femelles ; le second article entièrement
découvert ou point renfermé dans le premier ; celui-ct
le plus grand de tous, presque obconique, mandi-
bules fortes, arquées, étroites, pointues, croiséei, et
sans dent3 notables aii côté interne ; palpes courts , fili-
formes , presque égaux , languette divisée , jusqu'à sa
base, en trois petits filets presque égau::^, divergens,
à la manière d'un tridenti corps allongé, veluj yeux
écbancrés; pattes courtes; cuisses des feu^elles compri-
mées , contournées en S j leurs jambes très-ép|neuses ;
corselet presque cylindrique , tronqué postérieure-
ment; abdomen ovale, tronqué à sa base, plus étroit
et presque en fuseau , et terminé par trois épines dans
les mâles; cellule radiale unique, petite; deux ou trois
cellules cubitales , dont les dçux antérieures grandes ;
l'antérieure placée au-devant de la cellule radiale, sur
une même ligne longitudinale , détachée de la côte ; la
seconde cellule cubitale en forme de triangle allongé ,
45G EXPLICATION DES PLANCHES.
placée sous la précédente , s'etendant jusqu'à son extré-
mité postérieure, et même jusque sous la cellule ra-
diale, lorsque le nombre des cubitales n'est que de
deux; une ou deux nervures récurrentes*
Les ailes de ces insectes sont souvent colorées de
noir, de violet et de jaune : c'est ce qu'indique très-bien
la gravure; mais il eut fallu au moins les dessins pou:
entreprendre la détermination spécifique. Les n**'. lO
et 20 sont des tiphies proprement dites; la figure 21
offre plusieurs caractères du genre merie de M. La-
treille; les n"\ 22-27 ^®°^ des myzines*
PliANGHE 16.
BEMBEX.
Ck genre , établi par Fabricius , et adopté par les
entomologistes, a pour caractères distincts : premier
segment du thorax très-court, en forme de rebord
transversal, et dont les extrémités late'rales sont éloi-
gnées de l'origine des ailes; pieds de longueur moyenne;
tête, lorsqu'elle est vue en dessus, paraissant trans-
verse; yeux s'etendant jusqu'au bord postérieur; an-
tennes un peu plus grosses vers leur extrémité; labre
entièrement saillant , allongé, triangulaire; mâchoires
et lèvres longues , formant une sorte de trompe fléchie
en dessous; palpes très-courts , les maxillaires de quatre
articles, et les labiaux de deux; abdomen formant un
demi-cône allongé, arrondi sur les côtés de sa base.
On a établi ensuite, aux dépens des bembex, les
genres monédules et stizes. Les n*^. i , 5-8 et 1 1 sont
INSECTES. -HYMÉNOPTÈRES, PL. 17-18- 457
des bembes proprement dits; les figures 3, 9 et 10
sont des monédulcs, et les espèces représentées sous
les n*"'. i2-a5 appartiennent au genre stize*
1
PLANCHES 17 ET l8.
#
POMPILES.
Les poropiles qu'on voit figures ici sont des insectes
assez facilement reconnaissables aux caractères suivans :
pattes postérieures longues, à jambes épineuses; pre-
mier segment dn tronc en forme de carre', ordinaire-
ment transversal, et dont le bord postérieur, presque
droit y s'étend jusqu'à l'origine des ailes; antennes
grêles, filiformes ou sétacees, composées d'articles
allongés, peu serrés, contournées dans les femelles;
abdomen ovalaire ou ovoïde, porté sur un pédicule
très-court , ou paraissant comme sessile ; palpes maxil-
laires beaucoup plus longs que les labiaux, et à arti-
cles inégaux; trois cellules cubitales complètes, dont
la seconde et la troisième reçoivent chacune une ner-
vure récurrente; labre caché en totalité ou partiellement.
La figure 22 de la planche 17 pourrait bien appartenir
au genre mïsque.
Les n". 1-14 de la planche 18 sont des pômpiles
proprement dits : les autres espèces offrent quelques
différences notables; les n*". iS-ig pourraient bien ap-
partenir au genre apore, et les n". 20-24 au genre cé-
ropale : la figure 25 semble devoir constituer un nou-
veau genre voisin du précédent.
458 EXPLICATION DES PLANCHES.
V
PLANCHE 19.
. MUTILLES.
Les mutilles constituent un genre très-nombreux j
qui offre pour caractères distînctifs : abdomen des deux
sexes ovoïde et convexe; le premier anneau phis étroit,
en forme de nœud ou de poire; le second grand,
presqu'en cloche; corselet des femelles cubique, point
noueux et sans divisions.
Toutes les espèces qu'on voit ici ne sont pas des mu*
tilles proprement dites. Les n*\ i et 2 sont des bëthiles :
peut-être le n^. 5 fait- îl partie du même genre ; les
n*. 4"24 sont de yraies mutilles; les n***. 25-26 appar-
tiennent au genre aptërogyne.
PLANCHE ao.
FOURMIS.
Toutes ces espèces appartiennent au grapd genre des
fourmi^; cependant on peut reconnaître parmi elles
quelques coupes secondaires : les n°'. 1-4 et 6-12 pa-
raissent seuls faire partie du genre fpurmi proprement
dit; le h^ 5 est du genre odontomaque; les n~. iS-ig
et 25 sont des œcodornes ; les n**". 20-22 paraissent être
des mjrmices ; le n^. 24 seml;>le constituer une nou-
velle coupe ge'ne'rique.
FIN DU TOME VINGT-DEUXIEME.
TABLE
DES MATIERES DU TOME XXII.
HISTOIRE NATURELLE
ZOOLOGIE.
ANIMAUX INVERTÉBRÉS (suitb).
Pages.
TABLEAU systématique des ascidies , tant simples que composées ,
mentionnées dans les trois mémoires suiwans ; offrant les carac- '
tères des ordres ^Jamille»^ genres, et Vindication sommaire dès
espèces. Par Juks-César Savigny, membre de P Académie des
sciences .et de rioslitat d^Égypte. i
Les Ascidies , Ascidiœ, Ih.
Ordre P'. Ascidies téthydes , Jlscidiœ thetides t . a
Ordre II. Ascidies tbalides, Ascidiœ thalides Ih»
Ascidies TiTHTsss 3
PremièmeJàmiUe, Les Téthyes, Tethya Jb,
I. Tétfayes simples. Ib,
II. Téthyes composées Ib,
Dei^xième famille» Les Lucies, Luciœ 4
I. Lucies simples Ib,
IL Lncies composées Ib.
r^ Famille, Les Téthyes, Tethyœ 5
I Téthyes simples Ib,
Genre i. Boltenia 7^.
Genre ii. Cynthia Ib»
Genre m. Phallusia «... G
Genre iy. ClauelUna. 7
; II. Tétliyes composées /^
Genre v. Diazona Ib.
Genre vi. Distoma 8
\ '
4Go TABLE DES MATIERES.
Pages.
Genre th. Sigillina 8
Genre Tiii. Synoîcum q
Genre ix« jipUdium Ib»
Genre x. Polycliniim lo
Genre xf. Didemimm ii
Genre xii. Eucœlium J6.
Genre xiii. Botryllus Ih.
IP Famille, Les Lucies, Luciœ iS
Lucies sociales 2B.
Genre xiv. Pyrosoma Ib,
Prbkibx. uiKox&z. Observations sur les alcjrons gélatineux à six
tentacules simples y lues à la classe des scien-
ces de rinslilut i^
Secoho SfiMOiRB. Observations sur les aU^ons à deux oscules ap-
parens, sur les botrylles et sur les pjrrosomes ,
lues à la classe des sciences de rinslitnt. . . 3^
Troisisme m^moiilb. Observations sur les ascidies proprement
dites, suivies de considérations générales
sur la classe des ascidies 69
.Genre BoUenia ^3
Genre Cjrnlhia ^4
Genre Phallusia. 83
Genre Clavellina 90
EXPLICATION soMMÀuun des planches dont les dessins ont
3ÎTÉ fournis far M. J.-C. Sayigny, pour l'^histoire natu-
relle DE l''ouyrage. — Animaux invertébrés 109
Note concernant TÉxpIicaiion sommaire des planches m J
Copie de la Lettre adressée par Son Exe. le Ministre de Pinté-
rieur, le 19 mars i8a5, à M. Savigoy, membre de P Aca-
démie dès sciences 114
Distribution des planches de zoologie dont les dessins ont été
fournis par M. J.-C. Savigny iiS
EXPLICATION sommaire des planches de mollusques de l'Egypte
et de la Syrie, publiées par J.-C. Savigny, membre de rinsli-
tnt ; offrant un exposé des caractères naturels des genres auec la
distinction des espèces, par Victor Audouin 11^
ObservatioDs préliminaires ' Ib,,
TABLE DES MATIÈRES. i&i
M0LLV8QVS8. — Céphalopodes Pages,
Planche i. Poulpes , Sèches lao
Genre Poulpe, Octoptis Ib.
Genre Sèche, Sepia ia3
MOLLVSQVSS. — Gasterofoses.
Planche x . Doris ia5
Genre Doris , Doris ^ Jb.
Planche a. Tritonîes, uilysies, Onchidies i3o
Genre Tritonie, Tritonia Ib,
Genre Aplysic, Aplysia, i33
Genre Onchidie , Qnchidium i36
Planche 3. Pleurobranches , Émarginules, Oscabnons 139
Genre Pleorobranche , Pleurobranchus Jb.
Genre Émarginule, JBmargînula i4i
Genre Siphonnire, Siphonaria» Sow i44
Genre Oscabrion^ Chiton x46
Mollusques. — Coquilles.
Planche 1,' Patelles, Fîssurellesy Emarginules, Balanes, Cas--
trochènes 1^9
Genre Siphonaire, Siphonana Jb,
Genre Patelle , Patella i5o
Genre Fissurellc, Fissurella Jb.
Genre Cabochon , Capulus i5i
Genre Émarginule, JSmarginula ; . . . i5a
Genre Parmophore , Parmophorus Ib.
Des balanes x54
Genre Chthamale, Chthamalus i55
Genre Pyrgome, Pyrgoma Jb.
Genre Balane , Balanus 167
Genre Creasie, Creusia ^ i58
Genre Gastrochënc, Gastrochœnta 160
Planche a. Hélices y Bulimes, jinipullaires, PUifiorbes, Palu^
dines. 161
Genre Maillot , Pupa Ib.
Genre Hélix, HeUçe. i6a
Genre Bulime^ Bulimus. i63
Genre Auricule , Auricula. J&.
Genre Ambrelte , Succinea 164
463 TABLÉ DES MATIÈRES.
Pages.
Genre Ampollaire, AmpuUana 164
Genre Planorbe , Flanorbis i65
Genre Phjse, Physa, 166
Genre Paludine, Paludîna »-. Ib.
Planche 3. Monodontes, Scalaires, Hîélanies,Pabulines 167
Genre Monodonie, Monodonta, Latà Ib.
Genre Scalaire, Soalaria i6g
Genres Palndine, Pabtdina; Slélanie, Mêla-
nia; Rissoaire , Jtissoa Ib.
Planche 4> Cérithes^ Murex y Strombes, Buccins 171
Genre Cérilhe, Centhium 172
Genre Buccin , Buccinum 17$
Genres Pjrnle, Pyrula; Fuseau, Fusus ; Fas-
ciolaire, Fasciolaria; Pleurotome,
Pleurotema Ib.
Genre Murex, Murex 175
Genre Strosibe, Stromhus Ib.
Genre Vis , Terehra, 176
Genre Planaxe, Planaxis Ib. ,
Planche 5. Bulles, Nérites^ Phasianelles , SaboU, Troques. . . 177
Genre Bulle , Bulla « •• • > Ib,
Genre Stomatelle , Stomatella 178
Genre Néritine, Nerilina 179
Genre Nérile , Nerita 180
Genre IVatice , Natîca,. Ib.
Genre Phasianelle , Phasîanella^ 181
Genre Sabot , Turbo. Ib,
Genre Scissurelle , Scissurella 183
Genre Troque, Trochus i83
Planche 6. Pourpres, Nasses , Casques , Canes, Mitres, Olives,
Porcelaines 184
Genre Pourpre, Purpura Ib.
Genre Nasse , Nassa». *. i85
Genre Casque , Cassis Ib,
Genre GolumbeUe , Columbella. . .\ 18G
Genre Cône, Conus,. 187
Genre Margtoelle , Mnrginella ^ H,
Genre Mitre , Mitra 188
Genre Olive, (Hiva. .^ 189
Genre Porcelaine , Cyprma igo
Planche 7. jinodontes, Mulettes, jinatincs, Solens igx
TABLE DES MATIERES. 463
Pages.
Genre Anodonte , Anodonta 191
Genre Iridine , Tridina Jb.
Genre Molette , Unio 192
Genre Cyrène, Çjrrena 198
Genre Anatine , Anatina Ib.
Genre Solen , Solen. ,i 194
Planche 8. Fsammobies, Éfycines, Fema, LuàHës, TeUines,
Donaces^ ................ ^ Ib.
Genre Psammobie, Psammobia Ib.
Genre Vénus, Vénus 19$
Genre Mactire , Mactra, Ib,
Genre Érycine , Erycina 196
Genre Lucine , Lucina 197
Genre Telline, Tellina.., . Ib,
Genre Donace , Donax .... » 198
Genre Cjrtbérée , Cythêrea 199
Planche 9. Cythérées, Bucardés Ib.
Suite du genre Cythérée, Cytherea Ib,
Genre Bucarde , Care/îam aoo
Planche lo.^ Tridacnes , Pétoncles , Arches 2oz
Genre Tridacne, Tridacna Ib,
Genre Pétoncle , Pectuncubis aoa
Genre Arche, Arca Ib.
Planche ix. Moules , Auicules ,,,, ao3
Genre Lithodome , Lithodomus Ib,
Genre Modiole , Modiola ao4
Genre Monle, MytUus,,. Ib.
Genre Avienle, At^iada,. , ,. ao5
Planche 12. Crénaiules ao6
Genre Crénatule, Crenatula /&•
Planche i3. Marteaux, Peignes^ Fulselles 207
Genre Marteau , Malleus Ib,
Genre Peigne , Pecten 208
Genre V^ulselle, Vulsella^ Ib,
Planche 14. Vîdselles, Huîtres, Cames, Arrosoirs 209
Suite du genre Vnlselle, VulseUa Ib,
Genre Plicfitxile, PlicaUila^ 210
«
Genre Came , Chama, Ib,
Genre Arrosoir , Aspergiltunt 211
464 TABLE D£S MATIÈRES.
Page».
EXPLICATION sommaire des planches tFannelides de V Egypte
et de la Syrie, publiées par J.*C. Savigny, iDembre de i'^In»-
titul ; offrant un expose des caractères naturels des genre^at»ec
la distinction et quelquefois le, nom des espèces, par Victor Au-
douin. ax3
Observations préIiinînaires.A .... * Ib,
Planche x. Cly mènes, Térébelles^ jimphictènes 216
Genre Ciymène , Clymene Ib,
Genre Térébelle, Terebella, 218
Genre Amphictcne, Amphictene aao
Planche, a. Euphrosjrnes, Pléiones, Arîsténîes aaa
Genre Euphrosyne, Euphrosjrne. Ib,
Genre Pléione , Pieione aa5
Genre Arislcoie , ArUtenia. ... « 227
Planche 3. Polynoe's, Hésiones 228
Genre Polyooé , Polynoe Ib.
Genre Hcsione, Hesione 23i
Planche 4* Lycoris, SylUs é 233
Genre Lycoris , Lycoris Ib,
Genre Syllis, Syllis 237
Planche 5. LéoUices, Aglaures, OEnones , Bdelles ^ Planaires, 239
Genre Léodice, Leodice Ib,
Genre ^glaure, Aglaura 2^2
Genre Œnone, 0£/io/ie 2^4
Genre Bdelle , Bdella 24G
EXPLICATION sommaire des planches de crustacés de V Egypte
et delà Syrie, publiées par M. J.-C. Savigny, membre de Plns-
tilul ; offrant un exposé des caractères naturels des genres avec
la distinction des espèces, par Victor Audouin.. 249
Observations préliminaires. Ib.
Explication générale des lettres et autres signes affectés à chaque
organe, et qui ont été employés dans les planches des crustacés. aSi
Planche i. Crabes cavaliers 254
Genre Ocypodc, Ocypode . Fabr . .......... Ib.
Genre Miciyre, Mictyris 255
Planche 2. Crabes alésides , Potamons , ou, Crahes Jluviatiles. . a57
Genre Macrophthalme , Macrophthalmus , . . . Ib,
Genre Grapse, Grapsusé», • a58
TABLE DES MÂTIÈil£& i(€S
Pages.
Genre Thelphnse » j%clphusa,,.,< aSg
Plancbe j. Crahe» nageurs ; ... .^ a6o
Genre Portone, Porfu/iu^.. Ib.
Planche 4* Crabes nageurs ^ Cnabes proprement dûs. ... ^ .... . 261
Saite dn genre Portune y Portunus. ïb.
GcBW.Car.cin, Carcinùs ;....; a63
■ Genre Ëripbie , Eriphia, .*..,.... Ih.
Planche 5. Crabes . . . . \ 26^
Suite du g(ftnre Ériphie , Eriphia Ib.
Genre Trapezie, Trapezîa 265
Genre Pilunine, Piiumnus Jh.
Genre Crabe spécialement dit, Cancer 267
Planche 6. Crabes* 16,
Suite du genre Crabe spécialement dit Ib,
Genre Maia» Maia\. 268
Genre Sténorynque, Stenorpichus,, . . *. 269
Planche 7. Crabes, '. 270
Genre Pinnothère , Pinnotheres Ib.
Genre Porcellane, Porcellàna Ib.
Planche 8. Homards. 27 x
Genre Scjllare , Scyllarus Ib.
Planche 9. Hermites^ Écreuîsses .*. . 373
-Genre Pagure, Pagurus Ib,
Genre Gebie, Gebial 2^3
Grenre Athanas, Athofias, 274
Planche ko. Écrevîsses, Ib.
Suite dn genre Athanas, j^thanas Ib.
Genre Palémon , Palœmon 27$
Planche 11. Crevettes^ Cjrmothoés... . ^. . . . . • ' 276
Genre Creyelte ou Chevrette , Gammarus. . . . 277
Genre Talitre , Talitrus 279
Genre Cjmothoé, Cjrmothoa, . . ^ . '. 280
Planche 12. uiseUes-CloporUs • ... r ........ ^ 28 1
«Genre Sphérome, Spharoma, ...... ^ Ib,
Genre làoiée , Idotea .... . . • , 283
Genre Lîgie , LigUi 284
planche x3. Cloportes ^ a85
Genre Tylo», Tylos Ib.
H. N. XXII. 3o.
466 TABLE DES MATIÈRES.
Piges.
Genre Cloporte , OnUatt ^ et genre Poroellioo ,
Porceiiio a8S
Genre ArmadiUe, jirmadillo agp
EXPLICATION sômmiaire dta planchés d* arachnides de l'Egypte
et de la Syrie , publiées par J.-C. Savigny, membre de llnslitnt ,
offrant un exposé des caractères naùsrels îles genres avec la dis-
tinction des espèces , par Victor Audottin 391
Observations préliminaires « Ib.
PJanche r. ^Araignées-Mygales, Ségesiries, Tégénaires, En-
gones\ 3o3
Genre JNéroésie, Nemesia Ib,
Genre Ségestrie, Segestria 3o5
Genre Ariane, uiriudna., 3o8
Genre Lachésis, Lachesis, . * 809
Genre Tégénaire^ TegenaHa 3ia
Genre Arachné ^ Arachne 3i4
Genre Hersilie, Hersilia 3i6
Genre Érigone, Erigone 319
Planche x Ulobores, Bagnathes , Épéires. 33i
Genre Ulobore, Ulohorus Ib.
Genre Eugnatbe , Eugnatha 3a3
Genre Argyope , jirgiope 3a8
Genre £péire> Bpeira 336
Planche 3. Epéires, Clothos, Lat^odecles , Pholques* 341
Suite du genre Épéire, Epeira Ib,
Genre Clotho, Clotho 347
Genre Éoyo, Er^o 349
Genre Lairodecte , Xtatrodectus 35a
Genre Pholque , Pholcus 355
Planche 4* ^phases, Z^rcosef, Dolomèdes , Érèse. 36i
Genre Sphase , Sphasus» Ib.
Genre Lycose, Lycosa 363
Genre Dolomède, Dolomede» , 370
Genre Ocyale , Oçyale 37a
GenreÉrése, f^efif^p., . .. . ^ ...«* 374
PluDche 5. Scylodes , Djrsdères , Drasses , Clubiones , Jhomises» 377
Genre Scytode, Scytodes iï. >
Genre Dysdère , Dysdera, ^. 38o
Genre Drasse, Drassus 38i
TABLE DES MATÏËiIeS. 467
Genre Clitbioiie;-'€ft<5tbii« * . . . > 385«
^ Genre Thomiee, 7%oJ»diii 387
Planche 6. ThomUês 889
Stti(e da genre Thomiie, Thomitus K>
Genre SéUnope,' MenopSj. . . « 39^
Planche 7. Ihomises , u^tte« 399
Soite dn genre Thomise, Thomisus, Ib.
Genre Platyscèle , PlatjrsctUts ^. . . . . ^oi
Genre Atte, u^tfi» 4^3
Planche 8. SboipiojM, Pinces^ 8oipuges\ • » . 4^
Genre Scorpion , Scorpio i^-
Genre Pince , ChtUfer , 4^3
Genre Solpnge , Solpuga 4>4
Planche 9. JRnicfteurr, Acaridea 4^'
Genre Faucheur, Phaiangium /&.
Genre Mite^ JlcaruSy !#•., on famille des Aca-
ridea, Latr 4^^
EXPLICATION sommaire dès planches d'insecies de VÉgypU et
de la S)rrie, publiées par J.-C. Savigoy, membre de Flnstitut;
offrant simplement la distinction des genres\pt des espèces , par
Victor Audouin , { i^i
• ObserratioBs i^iréliminaires Ih*
BxpUcation géhéraU dea lettres et autres signes affectes à chaque
organe, et qui ont été- employés dans les planches dea insectes. . 43^-
IhSBCTBS. » MTB.IAPODSS.
Planche i. Scolopendres , Lépismes 43?
Insectes. — (htTHopràRBS.
Planche i. Forficules, Mantes /f^o
Planche a. Manies, Blattes Ib,
Planche S. Xyes, Grillons y SauUreUes Ib,
Planche 4< Sauterelies, 44^
Planche 5. Tetnxy Truxales Ib,
Planches 6 et 7. Criquets Ib.
ImECTSS. — NiVROPTÈRBS.
Planche i. Libellules 443
Planche 2. Libellules , Éphémères , Némoptères 15»
Planche 3. Ascalaphes , Fourmilions , Hémerobes 444
468 TAStE nifi «UOIBRES.
Pages.
Plttiche I. jiheiUês^ Anthophores /. . . . 44^
Planche a. Eucères ^ 44^
Planche 3 AhMM$ Pêrcê-^ais^ Mégachilêi. 447
Planche 4* Mégachiles , OsmUê • < 44^
Planche 5. Andrènes Ib,
Planche 6. Halictes , Sphécodes J.... 449
Planche 7* Andrènes^ Bylées, ••«•• ih»
I%ioche 8. Guêpes sociales ^ Sumènes on Guêpes soUtaires,, • . 4^
Planche 9. Guêpes solUaireSy Masaris* Ib.
I^anche 10. Cerceris, PhilànUies, . . > Jh,
Planche xx. PhilantheSf Orobrùns • 45i
Planche la. MeUines, Zarres 4^3
Planche x3. , Larres , Sphes, ^ Ib.
Planche x4- Sphex • 4^4
Planche i5. Scàlies 4^^
Planche x6. Bembex 4^
Planches 17 el 18. Pompiles 4^7
Planche xg. MudOes 458
Planche ao. Fourmis • ; Ib.
FIN DE LA TABLE.
■, ' OXFCRD
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